mardi 9 août 2011

Belgique: le CECLR peut-il tolérer l'antisémitisme "soft"?

"Et puis ils [les Youpins] s'étonnent que nous ne pouvons pas les blairer."

"Si la volonté du Centre est de n’être qu’un bureau de consultation juridique, nous ferions bien d’arrêter immédiatement ses activités. D’autant plus si même ses avis juridiques n’ont pas de grande valeur du point de vue de la lutte contre le racisme, selon Johan Leman."

Cette tribune de Michael Freilich [photo], rédacteur en chef de Joods Actueel, est parue dans La Libre Belgique.  Elle dénonce la manière désinvolte qu'a le Centre pour l'égalité des chances de traiter des cas graves d'antisémitisme.  Rappelons également que le CECLR n'a jamais publié de statistiques concernant l'antisémitisme, alors que, par exemple, la moitié des élèves musulmans à Bruxelles serait antisémite.

Contexte:
Personnage cléJozef De Witte, un militant anti-Israël, nommé directeur du Centre pour l'Egalité des Chances en 2004
- Belgique: un dérapage antisémite jugé "pas assez grave"
- Journal belge: les youpins et les nazis c'est du pareil au même

"Antisémitisme: bureau de consultation juridique?

Jozef De Witte, qui occupe le poste de directeur auprès du Centre pour l’égalité des chances et la lutte contre le racisme (CECLR), continue à prendre position dans plusieurs journaux concernant la manière dont le Centre a géré le problème d’un article antisémite paru dans “De Zwinkrant” (LLB, 05/08/2011). “Nous prévoyons qu’une poursuite judiciaire aura peu de chances d’aboutir.” De Witte confirme qu’il est “droit dans ses bottes. Nous avons comme rôle de donner des avis juridiques et c’est exactement ce que nous avons fait.” Pardon ? Depuis quand est-ce là la tâche du CECLR ? Je reprends la loi du 15 février 1993 qui stipule la fondation du Centre. Cette loi en dit autrement: “Le rôle du Centre est de promouvoir l’égalité des chances et de lutter contre toute forme de distinction, d’exclusion, de limitation ou de faveur basée sur la nationalité, soi disant race, couleur de peau, origine ou ascendance soit nationale soit ethnique.”

Il est clair que le Centre n’a pas rempli sa fonction dans le cadre de l’affaire du “De Zwinkrant”. Ce n’est qu’après une vague d’indignations et de critiques que le CECLR a admis – contre son gré, notons le – que le texte était “blessant et choquant et qu’il touchait à l’antisémitisme”.Mais il n’a pas communiqué cette information au rédacteur du journal. Tout le contraire même, le journal a été entièrement acquitté.


L’ancien directeur du Centre, le père Johan Leman, a écrit un éditorial concernant la question où il dit : “En ce qui concerne ce genre de sujets délicats, je pense qu’on ne peut tolérer aucune forme de “petit racisme”, en tout cas si la loi donne au Centre un mandat pour lutter contre le racisme. Ce petit racisme courrait le risque de répandre son venin petit à petit. […] Personnellement, j’aurais sans aucun doute donné l’avis de déposer une plainte avec constitution de partie civile en tant que CECLR pour le principe de traiter une matière extrêmement sensible avec des connotations historiques considérables.”

Leman est le père fondateur du CECLR et a une vision univoque concernant la tâche de cet institut, qui est de lutter contre le racisme et non de jouer uniquement au bureau de consultation juridique. “Le CECLR se doit d’être un pilier fort dans la société et doit être prêt à faire tout le nécessaire pour remplir pleinement sa mission.”

Il semble que le président actuel voit la tâche et la mission du Centre d’un tout autre oeil que le fondateur. L’état d’esprit totalement différent de Jozef De Witte se traduit également dans la réaction au journal “De Standaard” dans laquelle il minimalise l’affaire en disant “by all means, ce n’est que le De Zwinkrant”. En d’autres termes, tant que le tirage ne dépasse pas les 20000 exemplaires, il peut y avoir un peu de racisme. Le Centre ne se fâchera pas pour ça.

La mission du Centre est d’être un jalon dans notre société qui dénonce toute débauche raciste ou discriminatoire et rien d’autre. Si la volonté du Centre est de n’être qu’un bureau de consultation juridique, nous ferions bien d’arrêter immédiatement ses activités. D’autant plus si même ses avis juridiques n’ont
pas de grande valeur du point de vue de la lutte contre le racisme, selon Johan Leman."

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