mercredi 13 juillet 2011

Une catholique belge critique le soutien de l'Eglise à des ONG anti-israéliennes

"La cause palestinienne est très bien défendue ici à Bruxelles et les aides substantielles accordées par la communauté européenne (des millions d’euros) ne justifient pas ce genre de démonstration dans une de nos cathédrales. Plein d’autres lieux peuvent être mis à disposition et je pense que la grande mosquée du Cinquantenaire ou autres auraient très bien pu faire l’affaire. Avec ce genre de démonstration nous sommes nombreux à penser que notre Eglise semble admettre la situation précaire et intenable des chrétiens arabes du Moyen-Orient et surtout qu’elle ne fait rien pour eux et c’est là pourtant qu’elle devrait être active."

"Si la réaction de l’Eglise est d’accepter en son cœur des mouvements qui ne souhaitent que sa disparition alors, force est de constater qu’Israël reste la seule garantie de notre accès aux lieux du Saint Sépulcre. A quelle autorité pourrais-je m’adresser pour exprimer mon désarroi et mon indignation et ma prière pour qu’une telle gifle au peuple chrétien ne se répète pas?"

Contexte: Des ONG anti-israéliennes organisent un concert dans la cathédrale de Bruxelles

Mme D.M., chrétienne-catholique de Bruxelles, a adressé le 5 juin cette lettre à diverses autorités catholiques.  D.M. souligne que l'Eglise belge ne se prive pas de critiquer Israël - au sein même de la Cathédrale des Sts Michel et Gudule - mais passe sous silence les exactions infligées aux Chrétiens au Moyen-Orient.  En effet, ni des ONG ni des autorités religieuses organisent de concerts dans les églises pour venir en aide à ces chrétiens.   Elle rappelle que "160.000 chrétiens disposent de la nationalité israélienne et leur nombre est en constante augmentation, contre 60.000, en voie d’extinction dans l’entité palestinienne". Alors que ce type d'événements se multiplient, nous constatons avec regret le silence des organisations juives.

"Je vous adresse ce courrier parce que je me sens mal à l’aise. Mal à l’aise au milieu de mon Eglise.

Dimanche dernier, lorsque j’ai déposé dans le panier du sacristain ma participation à la quête, je me suis demandée à «quoi allait-elle bien servir»?

Allais-je participer par ce geste, à l’indemnisation de victimes des prêtres ayant commis des délits moraux ou bien participer bien involontairement à l’organisation d’événements que je ne veux pas avaliser? L’Eglise reste un lieu de rassemblement où les fidèles doivent s’y trouver sereins dans leurs convictions.

Or, le 27 mai dernier, les lieux de notre cathédrale Sts Michel et Gudule à Bruxelles ont été mis à disposition pour un concert organisé par des ONG et diverses institutions au bénéfice d’œuvres «artistico-caritatives» du peuple palestinien. L’affiche d’annonce elle seule en disait long et prenait d’office une position politique plutôt qu’artistique absolument déplacée en ce lieu spirituel. Cela nous a fort dérangés. A un moment où les choses sont tellement compliquées au Moyen-Orient, ce n’est pas fait pour calmer les esprits. Pour moi chrétienne-catholique, l’Eglise avalise ici une situation politique au nom de paroissiens dont elle ignore d’ailleurs l’engagement moral, politique et prend position pour eux. Ce n’est pas honnête et plus que désagréable. Si hélas, de plus en plus de catholiques «se débaptisent» ou désertent le culte, voici un élément de plus qui pourrait en expliquer la justification.

La cause palestinienne est très bien défendue ici à Bruxelles et les aides substantielles accordées par la communauté européenne (des millions d’euros) ne justifient pas ce genre de démonstration dans une de nos cathédrales. Plein d’autres lieux peuvent être mis à disposition et je pense que la grande mosquée du Cinquantenaire ou autres auraient très bien pu faire l’affaire.

Avec ce genre de démonstration nous sommes nombreux à penser que notre Eglise semble admettre la situation précaire et intenable des chrétiens arabes du Moyen-Orient et surtout qu’elle ne fait rien pour eux et c’est là pourtant qu’elle devrait être active.

En 1965, à Bethléem les chrétiens représentaient encore la majorité dans cette cité, aujourd’hui, ils ne sont plus que 15.000, soit moins d’un tiers de la population. Chaque année, ce sont des dizaines de familles qui quittent sous la pression incoercible de l’islam, le lieu même de la naissance de notre culture judéo-chrétienne. Dans quelques années aurons-nous encore, nous chrétiens accès à l’un des points les plus fort de la chrétienté?

L’an dernier et ce n’était pas innocent, les haut-parleurs ont lancé à plein volume l’appel à la prière des imans pendant que retentissait la volée de cloches célébrant le fête de Noël. Pour avoir été à Bethléem et m’être entretenue avec des propriétaires de petits commerces, j’ai constaté qu’ils avaient été imposés, pénalisés de taxes spéciales lors de mariages, funérailles et fêtes diverses.

Il ne reste plus, en Cisjordanie et à Gaza, que 60.000 chrétiens. Au Liban, en l’espace d’un demi-siècle, ils sont passés de la majorité à un peu plus de 20 pour cent, ces maronites craignent d’être jetés à la mer par les chiites libanais. En Irak, la moitié du million des catholiques chaldéens, nestoriens et syriaques a fui ces cinq dernières années. Ces communautés chrétiennes sont les plus anciennes de la planète, qui, à l’instar de Jésus, pratiquent l’araméen et parlent, pour certains, une langue très proche de l’hébreu, elles subissent une épuration ethnique ponctuée d’assassinats, on pille, on brûle leurs monuments de culte!

D’autres communautés chrétiennes florissantes, enracinées ici depuis la nuit des temps, qui vivaient dans des agglomérations exclusivement chrétiennes, ont été contraintes à partir. Elles sont maintenant pratiquement éteintes, comme à Beit Jala (en araméen : la maison des herbes). Les régions à majorité chrétienne, sont elles, en voie d’islamisation complète.

Au début mai, des affrontements sanglants ont eu lieu dans le vieux quartier copte du Caire où des chrétiens ont été tués et leur église incendiée. Un jour nos églises ne seront-elles pas décapitées comme les buddhas d’Afghanistan?

N’oublions pas les malheureux moines de Tibhirine en Algérie et Mgr Pierre Claverie évêque d’Oran «liquidés» en 1996.

Par contre, 160.000 chrétiens disposent de la nationalité israélienne et leur nombre est en constante augmentation, contre 60.000, en voie d’extinction dans l’entité palestinienne.

Le rôle de l’Eglise est de défendre et protéger ses propres minorités avant tout et il y a urgence! Est-ce au nom du très à la mode «politiquement correct» que l’Eglise s’est aventurée dans l’organisation de ce concert? A l’Eglise de faire le bon choix en commençant par ne pas s’impliquer dans des manifestations organisées par ses persécuteurs. Si la réaction de l’Eglise est d’accepter en son cœur des mouvements qui ne souhaitent que sa disparition alors, force est de constater qu’Israël reste la seule garantie de notre accès aux lieux du Saint Sépulcre.

A quelle autorité pourrais-je m’adresser pour exprimer mon désarroi et mon indignation et ma prière pour qu’une telle gifle au peuple chrétien ne se répète pas?

D.M.

Copies au Vatican, aux divers diocèses, à la Nonciature, aux Médias et Cultures Catholiques et l’éminent professeur Ringlet ex-recteur de l’Université de Louvain la Neuve.

Archidiocèse de Bruxelles Malines – Mgr André Léonard
Diocèse de Liège - Mgr Aloys Jousten
Diocèse de Namur – Mgr Remy Vancottem
Diocèse de Tournai – Mgr Guy Harpigny
Nonce Apostolique – Mgr Karl-Joseph Rauber
Sa Sainteté le Pape Benoit XVI – Secretarerie de l’Etat
Coordination Catholique Médias et Culture – Abbé Eric de Beukelaer

Frédérique Ries
Line Neuman
Vivian Teitelbaum
Joël Rubinfeld
Ambassade d’Israël"

L'Église catholique belge est contre le boycott d'Israël mais..., février 2010

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