vendredi 8 juillet 2011

Non, l'antisémitisme n'est pas mort!

Le colloque "L'affaire Dreyfus en France, l'affaire Frank aux États-Unis: la machine infernale" fut organisé du 5 au 7 juillet à Paris par le Touro Law College.  A cette occasion, Bernard Cahen (Avocat au barreau de Paris) a publié une tribune dans le Figaro dressant un parallèle entre l'affaire Dreyfus en France et l'affaire Leo Frank en Géorgie aux États-Unis.  Ce fut la seule fois dans ce pays où un Juif fut lynché pour un crime dont il était innocent.  Pas par l'État, mais par la foule parce qu'il était juif. 

"Mais l'antisémitisme paraît, à travers ces dossiers, beaucoup plus ancré en France qu'en Géorgie.  Dreyfus devait être coupable parce qu'il était juif. Frank était un coupable digne de la soif de vengeance de la famille blanche: la mort d'un juif était tout de même plus prestigieuse que celle d'un Afro-Américain.

Si l'affaire Dreyfus a entraîné la création de la Ligue des droits de l'homme, l'affaire Frank a quant à elle, d'une part, ressuscité le Ku klux Klan et été à l'origine de la création de l'anti-Defamation League [1].  La qualité raciale et relieuse du juif fait de lui une victime polymorphe d'attaques vindicatives et violentes qui se veulent fédératrices et qui maintiennent la vivacité de l'antisémitisme".

Leo Frank fut lynché en 1915 et moins de vingt ans après l'accession d'Adolf Hitler au pouvoir en Allemagne allait entraîner l'extermination en Europe de 6 millions de Juifs, dont 1.5 d'enfants.

[1] qu'on accuse couramment en Europe faire partie du maléfique "lobby juif" supposé contrôler l'Amérique voire le monde au bénéfice des Juifs et d'Israël.

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