"Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, «coupable» d’avoir critiqué Israël avec hargne depuis l’offensive contre Gaza il y a un an. Lundi encore, Erdogan s’était lâché en ce sens (une attitude qui, du reste, lui assure une belle popularité en Turquie et ailleurs dans le monde musulman)".
Cross-posted:
La Belgique francophone, Israël et les Juifs
Après son article du 12 sur "
l'acoquinement des socialistes de Peres avec l'extrême droite",
Baudouin Loos s'est livré à deux analyses du conflit entre Israël et la Turquie (sur l'antisémitisme présent en Turquie, auquel Loos ne fait pas référence, voir ci-dessous). Comme d'habitude, le journaliste - plutôt que d'analyser les événements sous le prisme géopolitique - profite de l'occasion pour asséner ses vérités: à savoir qu'Israël serait un pays sans foi ni loi. Et surtout de rappeler qu'
Avigdor Lieberman, colon et ultranationaliste, "fut videur de bar dans une première vie en Moldavie" et que "cet impulsif tente de se modérer, mais sa nature reprend souvent le dessus". Joliment dit. Par contre la Turquie s'en sort bien et avec honneur ainsi que le monde arabe.
Lieberman a poussé la provocation trop loin (extraits)
"La crise diplomatique entre la Turquie et Israël s’est aggravée hier. Ces deux pays, qui entretenaient des relations cordiales depuis de longues années, sont fâchés. Ce mercredi, Ankara a exigé des excuses officielles – une demande a laquelle le gouvernement israélien a finalement souscrit en soirée – à propos du traitement réservé lundi à son ambassadeur en poste à Tel-Aviv.
Oguz Cilikkol, le diplomate turc le plus expérimenté (il tint naguère les postes de Damas, Athènes et Bagdad), a été humilié en public par le vice-ministre israélien des Affaires étrangères
Danny Ayalon au motif qu’un feuilleton sur une chaîne (privée) de TV turque diffusait un épisode à relents antisémites. [...]
Selon la presse israélienne, ce « guet-apens » diplomatique n’aurait jamais eu lieu sans le contreseing sinon la volonté expresse du titulaire des Affaires étrangères, le
sulfureux Avigdor Lieberman. Mais pourquoi celui-ci aurait-il voulu exacerber une crise déjà latente entre son pays et la Turquie ? Diverses explications existent. La plus simple consistant à souhaiter
« punir » le Premier ministre turc Recep
Tayyip Erdogan,
«coupable» d’avoir critiqué Israël
avec hargne depuis l’offensive contre Gaza il y a un an. Lundi encore, Erdogan s’était lâché en ce sens (une attitude qui, du reste, lui assure une belle popularité en Turquie et ailleurs dans le monde musulman). [...]
Depuis l’arrivée de Lieberman aux Affaires étrangères en mars dernier,
la gauche israélienne se lamente [Deux jours avant, Loos ne cachait pas son mépris pour les travaillistes et Peres en particulier :
"Le parti travailliste israélien, alors sous la houlette de Shimon Peres, s’est souvent acoquiné avec la droite nationaliste depuis les années 80. Cette tendance opportuniste s’est prolongée récemment et plusieurs chroniqueurs israéliens ne manquent pas de relever l’appétit dévorant des députés du parti pour les strapontins ministériels au mépris des valeurs morales."] du choix effectué par le Premier ministre
Binyamin Netanyahou pour ce poste très sensible. Les méthodes et le style de l’homme font problème, pour user de la litote.
Cet ultranationaliste, qui fut videur de bar dans une première vie en Moldavie, proférait volontiers des menaces quand il était dans l’opposition (comme bombarder le barrage d’Assouan, en Égypte).
Depuis qu’il détient le portefeuille des relations extérieures,
cet impulsif tente de se modérer, mais sa nature reprend souvent le dessus : ce
colon bon teint – il habite Nokdim, une petite colonie à l’est de Bethléem – a déclaré à une réunion avec les ambassadeurs israéliens le 3 janvier que « l’honneur national est une valeur qui compte au Proche-Orient », pour leur dire qu’« Israël ne tendra dorénavant pas l’autre joue et ne se privera pas de réagir ».
Les Turcs approuvent la première partie du jugement et ils l’ont fait savoir à Israël."
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L'honneur de la Turquie ? Ce que Baudouin Loos se garde bien de mentionner c'est ce qui s'est, par exemple, passé à la foire du livre de Francfort en 2008 où l'étalage d'ouvrages antisémites s'étalait sans complexes dans le stand de la Turquie, invitée d'honneur :
Source:
Centre Simon Wiesenthal
Frankfurt Book Fair Guest of Honour – Turkey - Dishonored by Antisemitic Book Display
"Invitée d’honneur de la Foire du Livre de Francfort - la Turquie compromise par l’étalage de livres antisémites
Le Centre Wiesenthal demande la mise à l’index des éditeurs Turcs, Egyptiens, Palestiniens et Iraniens qui exhortent à la haine et à la violence.
[...] ce moment était terni par la profusion de livres sur la théorie antisémite du complot exposés dans les rayonnages d’exposition des stands des éditeurs turcs, et même distribués sur le stand officiel de vente de la Turquie au Forum de Parc de l’Exposition."
Deux livres :
L’Evangélisme en tant que contrôle Juif du Président Bush, et un autre sur
le contrôle Juif du Kurdistan. Les auteurs respectifs étant Ismail Vural et Esref Günaydin. Tous deux publiés en 2007 par Karakutu, Istanbul (stand 5.1/C/976/78).
Trois volumes : le premier sur
le Président Bush tel un Hitler d’aujourd’hui par Mustafa K. Erdomol ; le second sur
le contrôle de la Turquie par Israël, d’Hassan Taplun ; le troisième intitulé
L’Utopie Juive par le Dr. Michael Higgerin. Tous publiés en 2005-2006 par Ozan, Istanbul (stand 5.1/C/976/45).
La Mafiocratie: Le système Impérialiste-Capitaliste des Mafiosi en Turquie par Dogu Perinçek, édité en 2005 par Kaynak Analiz Istanbul (stand 5.1/C/976/85).
La Question de Sion, 2005, Le Centre National de Traduction, le Caire (stand 5 0/A/931).
Trois livres pour enfants :
Les Tatouages sur mon Père ; Hassani, où vas-tu ? et
La Fête d’Anniversaire de l’Ange de la Mort- tous glorifiant et encourageant la martyrologie. Publiés par Shabaviz, Téhéran (stand 3.0/J/350).
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Sept livres qui encensent la violence et promeuvent la Naqba et l’Intifada sous couvert d’éducation :
La Fenêtre de Rasha par Abis Tubasi;
L’Avion par Zakariya Mohammed ;
Eté 67 par Majdi Shomali ;
Kosor Ashreia (recueil de poèmes) ;
Voyage ou Voyage par Salman Natour ;
Livre d’Histoire Palestinienne pour la Jeunesse par Sonia et Saed Nimr ;
Une petite Parcelle de Terre par Elisabeth Laird et Sonia Nimr. Publiés par l’Institut Tamer pour l’Education de la Communauté, Ramallah (stand 5.0/E/922).
"Sans compter un antisémitisme à peine voilé, à travers le seul personnage juif, un médecin de la prison d'Abou Ghraïb dont la seule préoccupation est de recevoir suffisamment de détenus pour alimenter un juteux trafic d'organes... Flattant les plus bas instincts de ses spectateurs - et notamment l'ultra-nationalisme turc, avec un héros sans peur et sans reproche prêt à mourir pour son pays-, «La vallée des loups» est d'un opportunisme cynique." (La Libre Belgique)