dimanche 29 mars 2020

"La France malade du conflit israélo-palestinien" selon Pascal Boniface (2014)


Alors que la pandémie de coronavirus progresse et fait des ravages dans le monde, et bien entendu la France n'est pas épargnée, on se souviendra que le spécialiste Pascal Boniface, grand favori des certaines élites et des médias français, avait détecté une autre maladie qui ronge la France.

En 2014, Pascal Boniface publiait un ouvrage où il annonçait au monde que la France était malade du conflit israélo-palestinien et que celui-ci est une maladie qui "ronge", divise et gangrène la société française.

Si l'on suit le raisonnement de Pascal Boniface, la France est confrontée maintenant à deux redoutables maladies: le fameux "conflit" et le coronavirus.

On s'arrêtera là, mais on conseillera néanmoins la lecture de l'article du regretté Luc Rosenzweig @ Causeur: Boniface qui mal y pense (2011)
Le «géopoliticien» Pascal Boniface, expert toutes mains au service des radios et télés pour expliquer le monde aux benêts, n’aime pas la concurrence. Pour triompher de ses rivaux, il ne se contente pas d’essayer d’être plus brillant, plus pédagogue, plus érudit qu’eux.

Il vient de publier un opuscule dont je ne mentionnerai ni le titre, ni l’éditeur, qui a pour seul et unique objectif de couvrir d’excréments ceux qui ont le culot de causer dans le poste pour y formuler des opinions divergentes des siennes. Etre en désaccord avec Boniface, sur Israël, l’Iran ou les révolutions arabes ne fait pas de vous un contradicteur, mais un faussaire, un menteur ou une mégère. La liste des suspects est dressée : Alexandre Adler, François Heisbourg, Pascal Bruckner, Frédéric Encel, Thèrèse Delpech, Caroline Fourest, BHL. Ceux-là feraient, selon lui, du mensonge conscient et réitéré leur fond de commerce intellectuel et médiatique.

Pour se dédouaner, Boniface affiche son amitié et son respect pour deux «sionistes» patentés, Alain Finkielkraut et Gilles-William Goldnadel. Tout le monde, c’est bien connu, excipe de ses «bons juif » pour justifier un pogrom éditorial qui écrase, au passage, le visage de quelques goyim égarés à coups de talon.

Nous nommerons désormais «bonifacerie» toute entreprise éditoriale de délation visant à déconsidérer un collègue avec des méthodes relevant de l’injure et de la diffamation.
Blog: Pascal Boniface roi des faussaires


mercredi 25 mars 2020

Le Pr Didier Raoult s'inquiète de la banalisation de l'antisémitisme (2015)


Un homme exceptionnel.

Didier Raoult: les juifs et les coiffeurs @ Le Point (2015)

La réaction de la population aux attentats de janvier traduit une banalisation de l'antisémitisme dans notre pays. Le Pr Raoult s'inquiète.
[…] Que la France se mobilise pour défendre la liberté de la presse, même quand elle outrage les musulmans, la partie de la population déjà la plus humiliée, est une chose, qu'elle banalise la mort de quatre personnes tuées dans un magasin casher, non pas pour ce qu'ils ont fait, mais pour ce qu'ils sont (juifs), est bien plus grave. L'horreur de la Shoah fut d'éliminer des hommes et des femmes au motif qu'ils étaient nés de parents juifs. La violence antisémite semble maintenant plus acceptée que l'atteinte à la liberté de la presse. Les manifestants auraient pu porter l'étoile jaune à côté de "Je suis Charlie", pour manifester leur solidarité avec les juifs. 
Par ailleurs, la transformation de la guerre israélo-palestinienne en guerre judéo-arabe par une partie de notre presse ignore délibérément la réalité. En effet, 20 % des Israéliens sont de confession musulmane, et ont une représentation parlementaire comparable à celle de n'importe quelle démocratie. L'armée israélienne comprend de nombreux musulmans, en particulier les druzes, qui font la guerre au Hamas de la bande de Gaza comme les Égyptiens. Hélas, les juifs ne peuvent vivre dans certains pays musulmans, parfois pas même les traverser, et le visa israélien sur un passeport peut vous empêcher de voyager dans un pays. L'inverse n'est pas vrai. Au Moyen-Orient, à l'exception d'Israël, c'est en Iran que les juifs sont les plus nombreux. Tout ceci montre que la simplification extrême, comme l'ignorance, est la base du racisme, elle obscurcit l'esprit.

La proportion de juifs tués pour leur origine est au même niveau en France qu'en Israël, pays en guerre! Il est temps de stopper l'antisémitisme de gauche déguisé en antisionisme, pour lutter efficacement contre la désinformation antisémite et ne pas laisser perpétuer l'idée que ce sont maintenant les juifs qui persécutent les autres religions… 
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lundi 23 mars 2020

Joann Sfar: "les Juifs eux-mêmes ne se projettent pas dans un avenir européen"


Joann Sfar:
Je pense que les Juifs ne sont pas menacés, dans le sens où ils seraient en voie de disparition, mais menacés dans le sens où le judaïsme vu comme voix culturelle, une expression de la polyphonie de nos sociétés, a de plus en plus de mal à exister. Ce, pour deux raisons: les Juifs eux-mêmes ne se projettent pas dans un avenir européen et leurs prises de parole sont de plus en plus suspectes. Il y a une difficulté à construire un maillage intellectuel dans lequel le judaïsme aurait sa place. Ce que des ennemis ont appelé il y a quatre-vingts ans la «question juive» est peut-être en train de se résoudre de façon funeste sur le territoire européen.
Source: Le Figaro

Lire également:
Nicolas De Pape: "Si j’étais juif, je partirais vers des cieux plus cléments"

dimanche 22 mars 2020

Tom Stoppard, 'Leopoldstadt' sa grande pièce de théâtre juive


Tom Stoppard
Wynn Wheldon @ Commentary:
The foremost dramatist in the English language has produced a masterpiece at 82

Tom Stoppard’s new play, Leopoldstadt, which recently opened at Wyndham’s Theatre in London, concerns the fates of two haute bourgeois Viennese families in the period from 1899 to 1955. As the play opens, there are 16 characters on stage, almost all of them Jewish. At the close, there are three.

Vienna 1899 is the city of Freud, Klimt, Mahler, Schnitzler. Ten percent of its population is Jewish. Great strides have been made. Says the patriarchal Hermann Merz: “My grandfather wore a caftan, my father went to the opera in a top hat, and I have the singers to dinner”—though “obviously prejudice doesn’t disappear overnight” and he has become “Christianized.” His son Jacob is circumcised and baptized in the same week. Hermann regards Vienna as “the Promised Land” and sees little point in Zionist dreams of a Levantine home. “Do you want to do mathematics in the desert?” he asks of his brother-in-law Ludwig.

Ludwig asserts that “a Jew can be a great composer. He can be the toast of the town. But he can’t not be a Jew.” The first part of Leopoldstadt ends with Hermann having to acknowledge as much after he challenges to a duel an officer, Fritz, who has made an insulting insinuation about his wife.
FRITZ: In my regiment an officer is not permitted to fight a Jew.
HERMANN: I’m a Christian.
FRITZ: This is painful for me.
HERMANN: I’m a Christian, damn you!
FRITZ: Let me put it this way. In my regiment, an officer is not permitted to fight someone whose mother was a Jew.
“Since a Jew is devoid of honor from the day of his birth,” Fritz says, “it is impossible to insult a Jew.” Hermann returns home to participate in a full-scale seder: “It is still our duty to retell the story of how we were brought out of Egypt…” This is the final line of the act.
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jeudi 5 mars 2020

"Le retour de l'antisémitisme est un phénomène stupéfiant à observer" (Ian Kershaw)


Entretien entre Marc Weitzmann, écrivain et journaliste,  et Ian Kershaw, historien britannique connu pour ses travaux sur la Seconde Guerre mondiale, Adolf Hitler et le nazisme. Il est l'auteur d'une biographie en deux tomes, une des principales références actuelles sur Hitler, et de l'ouvrage Hitler – Essai sur le charisme en politique.

Ian Kershaw:
"[…] Rétrospectivement, nous savons que la superpuissance européenne a disparu dès la fin de la Seconde Guerre mondiale, mais à l’époque on ne voit pas – ou on ne veut pas voir – les choses ainsi. […]

L’idée que bâtir des systèmes politiques stables est la meilleure réponse face à la menace de la guerre froide est alors très forte dans l’opinion publique, particulièrement du côté des gouvernements conservateurs. Les mouvements de gauche étaient, pour certains, bienveillants à l’égard de l’Est, voire l’érigeaient en exemple. Le prix à payer pour ce désir de stabilité est d’abord une certaine amnésie historique. On prête très peu d’attention aux ravages cataclysmiques commis par les nazis, l’Holocauste en particulier est négligé – le terme est d’ailleurs inconnu à l’époque. […]

Il est facile de dire que les spectres du passé reviennent nous hanter. Il y a des parallèles, bien sûr, mais les mouvements populistes de droite, par exemple le Front national et le mouvement pro-Brexit, qui ont des similitudes, sont des réactions aux impacts négatifs de la mondialisation. [...] Un grand revers a accompagné ce mouvement, et c'est ce revers que l'on peut comparer aux années trente dans la mesure où c'est l'autre, l'étranger (outsider) qui est pointé du doigt, l'Européen, l'immigré, le musulman, le juif. Le retour de l'antisémitisme est d'ailleurs un phénomène stupéfiant à observer."
Lire l'article complet @ Revue des Deux Mondes