jeudi 10 septembre 2020

1945: Une jeune Juive battue à mort par cinq enfants et adolescents allemands


Qui était la jeune Juive de vingt ans, battue à mort par cinq enfants et adolescents allemands?

Lundi, 19 février 1945.

Dans la soirée, un groupe d'enfants et de très jeunes gens du bourg d'Herzogswalde, en Saxe, découvrent dans une ferme une jeune Juive de vingt ans, squelette en tenue rayée échappé d'une marche de la mort passée l'avant-veille.  Le fermier demande au jeune K., dix-sept ans, d'accompagner la déportée au domicile du bourgmestre.  K. commence par frapper la jeune fille avec un nerf de boeuf.  Puis il la charge, évanouie, sur une brouette et quitte la ferme, accompagné de ses camarades.  L'on se propose bientôt de la pendre, mais il n'y a pas de corde à proximité.  K. juge alors que le mieux est de la battre à mort.  À la lumière de leurs lampes de poche, cinq enfants et adolescents martyrisent longuement la jeune fille à coups de nerf de boeuf et de gourdin avant de jeter son cadavre dans un ruisseau.  À son procès, tenu en 1949, le jeune K. racontera avoir été incité au crime par les déclarations de villageois venus observer le passage des déportés.  Selon la foule, ces femmes étaient les mêmes "qui, à l'est, avaient crevé les yeux de soldats allemands".

Jean Lopez, Les cent derniers jours d'Hitler, Tempus, pp. 91-92

lundi 7 septembre 2020

Féroce charge contre Israël par l'écrivain António Lobo Antunes

António Lobo Antunes est considéré comme "le plus grand écrivain portugais" et également l'un des plus importants européens.  Il  est le second écrivain portugais à intégrer La Pléiade, l'autre étant Fernando Pessoa.  En 2005, António Lobo Antunes a obtenu le Prix Jérusalem.  Il s'est rendu en Israël pour recevoir le prix et, de retour au Portugal, a confié ses impressions sur Israël et les Israéliens juifs dans un entretien accordé le 29 octobre 2006 à Pública.  Avec une férocité incroyable il fait part de tout le mépris et le dégoût qu'ils lui inspirent, notamment la haine qu'à ses yeux ils cultivent, leur obsession omniprésente de la Shoah, l'apartheid sexuel etc. Ci-dessous, la traduction de certains extraits rapportés par le blog O Avesso do Avesso - la traduction est aussi proche que possible de l'original.

On notera que l'écrivain n'a rien dit en Israël pour ne pas être "indélicat", mais dès qu'il est arrivé au Portugal, il s'est très courageusement lâché...


António Lobo Antunes: "rapport d'une visite en Israël":

António Lobo Antunes:  Ce fut l'horreur à l'aéroport.  [Fouille des] bagages, interrogatoire. J'ai montré la lettre qui expliquait le motif de ma visite là-bas [en Israël], mais malgré cela ils ont continué, mes livres furent vérifiés page par page... Puis il y a un climat permanent de peur. Puis il y a le sentiment que c'est sur la haine que cet Etat-là [Israël] a été créé. Ils ont la haine des Allemands. L'Holocauste, toujours, toujours et toujours. On m'a emmené dans un quartier allemand. J'ai demandé au monsieur qui était toujours avec moi: "Et alors les Allemands?". "Ah, nous les avons tous foutus dehors."

J'ai aussi été choqué, par exemple, par le fait qu'ils disent qu'ils n'ont pas relations sexuelles avec des non-juifs. 
 
Q: Mais qui vous a dit ça? 
 
António Lobo Antunes:  Ce monsieur. Et il ne fut pas le seul. Ce qui m'a aussi choqué, par exemple, c'est le fait que si je suis juif, je peux aller y vivre [en Israël].  Mais si je suis un juif éthiopien, ils [les juifs israéliens] n'en acceptent que 300 par an. Je fus également choqué par le samedi, car tout était désert, avec des voitures qui ne peuvent pas être conduites. 
 
Et puis ce n'était pas du tout ce à quoi je m'attendais, je pensais que la Terre Promise était très belle. Or il y a des pierres et du sable. Tout est jaune...  
 
Ailleurs dans la même interview:

Q.- Lorsque vous avez remporté le prix Jérusalem l'an dernier, avez-vous hésité avant de partir? 
 
António Lobo Antunes:  Non. Parce qu'on m'avait garanti que je pourrais y aller et dire ce que je voulais par rapport au problème palestinien, qui m'indigne beaucoup. Et je n'en ai pas parlé. 
 
Q.- Parce que vous n'avez pas voulu en parler. 
 
António Lobo Antunes:  Je n'ai pas voulu être indélicat. J'étais un invité. Pendant mon séjour, j'étais la personne la plus importante qui était là-bas [en Israël].   J'avais toute cette sécurité, le Premier ministre... Je n'ai pas voulu. Je trouvais que ce serait indélicat. Et je trouvais que ce n'était pas le moment. J'en ai parlé avec un de mes amis, Amos Oz. Et je n'ai pas apprécié la position qu'il prenait maintenant, pro-guerre [lors de la récente confrontation entre Israël et le Hezbollah libanais]. Je ne le comprends pas. Nous sommes des amis, je l'aime beaucoup." 
 

 Texte portugais du blog O Avesso do Avesso:

R.- O horror do aeroporto. A bagagem, o interrogatório. Mostrei a carta a explicar por que ia lá, mesmo assim continuaram, os livros eram vistos página a página... Depois o clima permanente de medo. Depois a sensação de que aquele Estado foi criado sobre o ódio. O ódio dos alemães. O Holocausto, sempre, sempre, sempre. Levaram-me a um bairro alemão. E eu perguntei ao senhor que estava sempre comigo: "Então e os alemães?" "Ah, isso corremos com eles todos."
Como me chocou, por exemplo, dizerem que não tinham relações sexuais com não-judeus.
P.- Mas quem é que lhe disse isso?
R.- Esse senhor. E não foi só ele. Como me chocou, por exemplo, se sou judeu posso ir para lá morar, mas se sou judeu etíope só aceitam 300 por ano. Como me chocaram os sábados, aquilo tudo deserto, com os carros que não se podem guiar. E depois não era nada do que eu esperava, pensava que a Terra Prometida fosse muito bonita. São pedras e areia. Tudo amarelo...

Noutra parte da mesma entrevista:
P.- Quando ganhou o Jerusalem Prize, no ano passado, hesitou antes de ir?
R.- Não. Porque vinha acompanhado da garantia de que eu podia chegar lá e dizer o que quisesse em relação ao problema palestiniano, que me indigna muito. E não falei sobre isso.
P.- Mas porque não quis.
R.- Não quis ser indelicado. Era um convidado. Naqueles dias era a pessoa mais importante que lá estava. Tinha aquela segurança toda, o primeiro-ministro... Não quis. Achei que era indelicado. E achei que não era altura. Falei sobre isso com um amigo meu, o Amos Oz. E não gostei da posição que ele agora tomou, pró-guerra [no recente confronto entre Israel e o Hezzbollah libanês]. Nem entendo. Somos amigos, gosto muito dele.

Não esperava que um homem polémico como António Lobo Antunes padecesse do mesmo mal português tão comum que é o evitar conflitos a todo o custo (sem se aperceber de que muitas vezes assim se geram os maiores problemas). Desde quando é que expressar uma opinião sobre um assunto é indelicado? É claro que há formas indelicadas de expressar uma opinião, e isso eu compreendo que Lobo Antunes evite, principalmente sendo um convidado. Agora, não a exprimir de todo? Preferir calar-se para "não arranjar problemas" (para si mesmo), mesmo se esses problemas existem (e se muita gente em Israel os denuncia)? Preocupar-se mais consigo mesmo do que com os mais fracos? Não querer afrontar os poderosos?

O que me impressiona mais é que quem toma esta atitude é um escritor que, em Portugal, não tem papas na língua (a entrevista à Pública é só um exemplo). Subserviente fora de casa; em casa, dá-se ares de muito bravo. "Na guerra és vil, na cama és frouxo", já cantava o Chico Buarque do português de Calabar. Há atitude mais portuguesa que esta? António Lobo Antunes merece ser nomeado para o título de "português mais português".