mardi 27 septembre 2011

Obama unanimement critiqué en France pour son discours pro-israélien à l'ONU

"Soyons honnêtes: Israël est entouré de voisins qui ont mené des guerres répétées à son encontre.  [...] Les citoyens israéliens ont été assassinés par des roquettes tirées contre leurs maisons et par des attentats suicides contre leurs bus. Israël, un petit pays de moins de huit millions d'habitants, doit affronter un monde où les leaders de pays bien plus grands menacent de l'effacer de la carte." (Président Barack Obama)

Article paru sur le site Atlantico (La reconnaissance d'un État palestinien, par Gilles-William Goldnadel)


La Palestine, enfin et toujours. La démarche unilatérale du président Mahmoud Abbas à l’ONU a donné lieu à diverses interventions très commentées. Le discours du président Obama, une fois n’est pas coutume, aura été unanimement critiqué en France pour sa tonalité nettement pro-israélienne. Les commentateurs, à qui on ne la fait pas, y ont vu un lien regrettable avec l’élection présidentielle américaine de novembre 2012. Et ils ont, en partie, raison. Question : est-il beaucoup plus anormal de se soucier d’un scrutin démocratique, que de la réaction encolérée de la rue arabe annoncée en cas de rejet de la motion palestinienne ?

Le discours du Président Sarkozy: il aura été le premier à faire le lien entre le printemps arabe et l’exigence palestinienne. Étrange et dangereux lien. La liberté palestinienne ne devrait-elle pas s’arrêter à la sécurité israélienne? A moins que le Président n’ait voulu suggérer qu’il était temps que les habitants de Gaza se révoltent contre le Hamas? Ou que les journalistes de l’autorité palestinienne soient libres d’y dénoncer la corruption, ce qui est loin d’être le cas?

J’ai bien écouté, le discours du Président de l’autorité palestinienne. Je n’y ai toujours pas entendu le moindre commencement de reconnaissance d’Israël en tant qu’État du peuple juif, conformément à la résolution de l’ONU de 1947. Reconnaissons aux Arabes de Palestine l’invariable constance depuis 60 ans.


Ce discours a été salué par un tonnerre d’applaudissements. Des représentants de l’Algérie à ceux du Zimbabwe. Le discours du Premier ministre israélien n’a fait l’objet, lui, d’aucuns commentaires en France et de bien peu d’applaudissements dans le palais de verre de Manhattan. Il est vrai que Benjamin Netanyahou, après avoir observé le caractère indéfendable des lignes de 67, a eu le mauvais goût de rappeler qu’Israël avait fait l’objet de plus de condamnations à lui seul, que l’ensemble de tous les autres États réunis.

Le Premier ministre israélien a également remarqué que l’actuel président du Conseil de Sécurité était le représentant de l’État libanais aux mains, désormais, du Hezbollah. Le très modéré Abba Eban disait souvent que si un État arabe proposait une motion déclarant que la terre est plate et que c’est Israël qui l’a aplati, celle-ci serait entérinée avec 110 voix pour, quatre contre et 16 abstentions.

Ceux que ne révolte pas la situation de voir l’État juif traité en juif des États, indépendamment de ses erreurs éventuelles, sont-ils des critiques dignes de confiance? On aurait tort de rejeter ces observations avec l’assurance confortable que confère le matraquage médiatique.

Le discours en faveur d’Israël à ceci de tristement remarquable qu’il donne souvent raison trop tard à son auteur, moqué sur le moment. Ainsi du méchant rapport Goldstone, renié ensuite par son rédacteur repentant. Ainsi du blocus anti-Hamas de Gaza, dont même l’ONU reconnait aujourd’hui la légalité. Attendons donc.

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