Suite à notre message 50 millions de Chrétiens américains soutiennent Israël inconditionnellement, le pasteur Luc Henrist nous écrit: "Oui, en effet, nous ne sommes pas très nombreux en Europe mais nous existons tout de même et nous faisons entendre notre voix, notamment lundi passé (le 19) devant le Parlement Européen à Bruxelles!"
Il a attiré notre attention sur cet article de Pierre Itshak Lurçat: Les chrétiens sionistes aux Etats-Unis, un sujet essentiel et mal connu
Le meilleur allié d’Israël (et peut-être le seul) ce sont les Juifs américains… Cette affirmation souvent entendue, qui s’accompagne parfois d’évaluations fantasmatiques sur le pouvoir du “lobby juif” aux Etats-Unis, est doublement fausse. Tout d’abord, parce que les Juifs américains – qui votent traditionnellement pour le parti démocrate dans leur grande majorité – se sentent de moins en moins concernés par l’avenir d’Israël, comme le montrent plusieurs études récentes. Ensuite et surtout, parce que les véritables alliés d’Israël aux Etats-Unis ne sont pas les Juifs, mais bien les chrétiens, ou plutôt certains chrétiens, ceux que l’on qualifie de “sionistes chrétiens”, qui constituent un pouvoir considérable aux Etats-Unis et qui défendent efficacement l’alliance entre l’Amérique et Israël, mise à mal depuis l’arrivée au pouvoir de Barack Obama.
Curieusement, ce phénomène essentiel de la politique américaine et internationale n’avait fait l’objet d’aucune étude sérieuse en français, jusqu’à la parution du livre de Célia Belin, au titre quelque peu énigmatique de “Jésus est juif en Amérique”. L’auteur est chercheur en relations internationales, spécialiste des Etats-Unis. Le sionisme chrétien est plus ancien que le sionisme politique juif, qu’il a en effet devancé et accompagné à tous les moments cruciaux de son histoire. Herzl, on le sait, se heurta à l’incompréhension et à l’hostilité d’une grande partie des notables et dirigeants juifs de son époque. Un de ses partisans les plus enthousiastes – dont le nom a été injustement oublié – fut le révérend William Hechler, sioniste chrétien convaincu qui collectionnait les maquettes du Temple de Jérusalem et était aussi le précepteur des enfants du Grand Duc de Baden, ce qui lui permit d’introduire Herzl auprès de l’empereur Guillaume II. Vingt ans plus tard, un autre chrétien sioniste, Lord Balfour, accomplit un pas décisif en direction de la création de l’Etat juif, en reconnaissant la légitimité du “foyer national juif” en Eretz-Israël, au nom du gouvernement de Sa Majesté.
Mais c’est bien plus tard, après 1967 et surtout dans les années 1980, que le sionisme chrétien se transforma d’une doctrine théologique relativement ésotérique en un mouvement politique structuré, très actif au Congrès, et devint un acteur incontournable de la vie politique américaine, comme le montre bien le livre de Célia Belin. Contrairement au fameux “lobby juif américain”, dont elle souligne justement le caractère fantasmatique, le lobby chrétien sioniste existe réellement et remplit son rôle avec une grande efficacité. Que ce soit pour contrer les pressions exercées par l’administration américaine sur les gouvernements israéliens, pour tenter d’empêcher la création d’un Etat terroriste ‘palestinien’ ou pour soutenir le renforcement de la présence juive en Judée-Samarie, les sionistes chrétiens affichent et défendent leurs choix politiques avec ardeur et conviction.
Des Américains plus sionistes que les Juifs…
Dans ces circonstances, il est étonnant de voir la froideur que manifestent de nombreux Juifs à l’égard de ces alliés de poids. Celle-ci tient à deux raisons essentielles. La première est théologique : aux yeux de nombreux Juifs, les sionistes chrétiens les plus amicaux demeurent suspects d’intentions missionnaires, et leur sympathie pour Israël n’est qu’un masque dissimulant leur volonté de convertir les Juifs… La seconde est politique : sur la scène intérieure américaine, les sionistes chrétiens sont en majorité conservateurs et républicains, tandis que les Juifs sont plutôt démocrates et “libéraux”.
Le livre de Célia Belin n’est pas exempt de défauts. Fondé sur une thèse de doctorat, il ne parvient pas toujours à échapper au carcan du style universitaire. D’autre part l’auteur, lorsqu’elle évoque l’attachement des sionistes chrétiens au “Grand Israël”, tombe parfois dans la caricature, au lieu de tenter de comprendre leurs motivations. Il est dommage qu’elle consacre de longs développements parfois fastidieux à la politique intérieure américaine, au lieu de dresser des portraits plus vivants des militants chrétiens, pour lesquels elle manque d’empathie. Mais ces défauts ne diminuent pas l’intérêt de son travail, qui constitue un ouvrage pionnier sur un sujet essentiel.
Célia Belin, Jésus est juif en Amérique, Droite évangélique et lobbies chrétiens pro-Israël, Fayard 2011, 358 pages.
ARTICLE PARU DANS ISRAEL MAGAZINE.
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1 commentaire :
Je suis française, philosémite, pro-israëlienne et catholique non pratiquante (depuis la découverte de tant d'histoire de pédophilie dans l'Eglise catholique), alors je suis comme ces cinquante millions de américains chrétiens qui disent que leur devoir est de protéger et aimer Israël.
Aux Etats-Unis, il esr plus facile d'exprimer son amour pour Israël. En France, c'est beaucoup plus difficile car la société française est trop pro-palestinienne à tous les niveaux politiques, médiatiques, etc... liée en partie au fait qu'il y a plus de 10 % de musulmans qui vivent en France et peut-être 20 à 30 % dans 15 à 20 ans (avec les flux migratoires, une natalté plus importante et les mariages mixtes)et qu'on veut mébnager leur susceptibilité.
Moi, je ne vais dans le sens du vent, et je me rends compte que même dans mon milieu professionnel, mes opinions sont presque toujours rejetées. Bien sûr, il y a quelques personnes qui pensent comme moi, mais elles ont peur d'affirmer leurs idées parce qu'elles sont minoritaires.
Les juifs ont été chassés d'Anglettre au 13émé-14éme siécle, d'Espagne au 15ème-16éme siècle; il y a eu des pogroms en Russie au début du siècle dernier, et un génocide européen au milieu du siècle dernier (Allemagne, Autriche, italie en tête, avec les pays qui ont capitulés - France et Pologne- et les pays qui sont restés neutres - Espagne, Suisse-) : 67 % des Juifs ont été exterminés en quatre années (1941-1945) avec les moyens de l'époque, et l'Europe veut avec ce passé affreux, loin d'^tre glorieux et pas si lointain donner des leçons de morale aux Israëliens. C'est comme si des "hommes" ayant humiliés, battus, abusés, en somme détruits leurs enfants et les enfants du voisinage venaient leur dire quand ils sont adultes et indépendants 10 à 20 ans après comment bien se comporter.
Les Juifs ont droit à UNE TERRE et cette terre s"appelle ISRAEL et ils ont le droit de se battre pour la garder.
Quelquefois, les médias parlent de ce combat et le comparent à un "génocide des palestininens" : je tiens à dire à tous ces messieurs et dames qu'avec les moyens modernes dont dispose Israël depuis quarante ans, ils auraient s'ils l'avaient voulu (mais ils ne veulent pas) pu tuer tous les PaLestiniens : les Allemands ont bien réussi en quatre années (10 fois moins de temps) avec des moyens moindres à tuer 6 millions de Juifs.
Les Palestiniens, eux, augmentent en nombre depuis quarante ans. Alors, certains médias très pro-palestiniens ne doivent pas raconter n'importe quoi.
Je demeurerai toujours aux côtés des Juifs et d'Israël.
Butterfly
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