"Même l’Espagne, pourtant réputée tête de file des soutiens des Palestiniens au sein de l’UE, a jugé utile de souligner, par la voix de sa ministre des Affaires étrangères, qu’il était temps, désormais, pour les chefs palestiniens de reconnaître Israël comme Etat juif."
Source: Le Causeur (Mahmoud Abbas, modérément extrémiste, par Luc Rosenzweig)
Que n’avions nous pas entendu dans les semaines précédant la demande officielle, par Mahmoud Abbas, de la reconnaissance de l’Etat palestinien par l’ONU ! Cette session de l’Assemblée générale des Nations Unies allait montrer combien Israël et son horrible premier ministre Benyamin Netanyahou étaient isolés, mis au ban des nations pour le traitement indigne qu’ils feraient subir au peuple palestinien.
Les commentateurs les plus réputés, y compris ceux de la gauche israélienne, parlaient d’un «tsunami diplomatique» qui allait ébranler durablement le statut international de l’Etat juif. Et causer quelques dommages collatéraux, comme la baisse vertigineuse du crédit de Barack Obama dans le monde arabo-musulman, en raison du veto annoncé des Etats-Unis à l’admission de la Palestine comme 194ème Etat membre de l’ONU.
C’était oublier la capacité des dirigeants palestiniens de ne «jamais manquer l’occasion de manquer une occasion», selon la fameuse formule d’Abba Eban, le premier chef de la diplomatie
israélienne, pourtant réputé pour son opposition de «colombe» au «faucon» David Ben Gourion. De tsunami, l’offensive new-yorkaise de Mahmoud Abbas s’est transformée en vaguelette.
En choisissant une position maximaliste, consistant à solliciter auprès du Conseil de Sécurité l’admission de la Palestine comme Etat de plein droit au sein de l’organisation mondiale, le chef de l’Autorité palestinienne a mis dans l’embarras ceux-là mêmes qui auraient pu l’aider à atteindre cet objectif. Barack Obama, d’abord: la proximité de l’élection présidentielle américaine et sa situation délicate vis-à-vis d’un Congrès massivement pro-israélien, lui interdisaient de «renverser la table» en ne mettant pas son veto à cette démarche unilatérale. Les Européens, ensuite, que l’initiative palestinienne forçait à dévoiler, au moment du vote, leur profonde division sur la question, ce qui n’est jamais agréable.
Mahmoud Abbas a refusé toutes les perches tendues pour lui permettre de sortir la tête haute et renforcé d’une épreuve de force dont, une fois de plus, la population palestinienne fera les frais.
La suggestion française de renoncer à la demande d’adhésion plénière au Conseil de sécurité pour solliciter de l’Assemblée générale de l’ONU le statut «d’Etat non membre» était astucieuse: Mahmoud Abbas rentrait à Ramallah avec un vote massif en sa faveur, et une position renforcée dans de futures négociations bilatérales avec Israël.
En n’écoutant personne, même pas quelques «frères» arabes qui lui conseillaient d’accepter la suggestion française, Mahmoud Abbas a foncé droit dans le mur. Les Etats, contrairement aux opinions publiques, ne se laissent pas entraîner par les émotions. Le discours doloriste tenu à la tribune de l’Assemblée générale – assorti de quelques perles révisionnistes déniant aux Juifs toute relation avec la Terre Sainte1- a peut-être fait pleurer dans les chaumières pro-palestiniennes de nos contrées. Mais il n’a pas pu masquer le fait qu’il est pour le moins prématuré de donner un statut étatique à des territoires où ne règne pas, c’est le moins qu’on puisse dire, une unité de vue sur la stratégie vis-à-vis d’Israël: les maîtres de Gaza ne se sentent nullement liés par ce qui est décidé à Ramallah.
Même l’Espagne, pourtant réputée tête de file des soutiens des Palestiniens au sein de l’UE, a jugé utile de souligner, par la voix de sa ministre des Affaires étrangères, qu’il était temps, désormais, pour les chefs palestiniens de reconnaître Israël comme Etat juif, comme le stipule la toute première résolution de 1947 procédant au partage de la Palestine mandataire. Le retour triomphal de Mahmoud Abbas à Ramallah ne doit pas faire illusion: c’est son intransigeance sur la question des frontières, celle du droit au retour des réfugiés et son refus implicite de la légitimité de l’Etat juif qui étaient acclamés. Cela ne nous rapproche pas de la paix, mais nous en éloigne.
«Je viens d’une terre qui a vu la naissance de Jésus et l’ascension de Mahomet» Mahmoud Abbas, discours à l’ONU 23/09/2011
Ce site est dédié aux millions d'Européens qui, malgré d'incessantes campagnes de désinformation, ne croient pas que les Juifs ne sont capables que du pire; ne dissimulent pas leur antisémitisme dans le langage de l'antisionisme; et savent qu'Israël représente ce qu'il y a de meilleur dans une démocratie.
1 commentaire :
Et pendant ce temps-là, au Parti Socialiste, en France, on propose une résolution reconnaissant un Etat Palestinien viable et souverain mais (sic) avec un droit à l'existence et à la sécurité d'Israël. C'est comme le carré de chocolat que me donnait ma grand-mère, enfant, après les purges pour essayer d'enlever le goût infect du produit : cela ne changeait rien. Je veux dire par là que la référence à Israël dans cette résolution est comme le carré de chocolat : cela ne change rien. Ce qu'il faut uniquement comprendre , c'est que les socialistes veulent la création d'un Etat Palestinien même si celui-ci n'a pas reconnu l'Etat d'Israël.
Messieurs François Hollande et Arnaud Montebourg (lui, c'est plus compréhensible : il peut difficilement penser autrement par esprit clanique ayant des racines algériennes par sa mère) et Madame Martine Aubry ont signé la résolution.
En ce qui concerne l'Espagne, c'est étonnant que le Gouvernement change son fusil d'épaule parce qu'il a toujours fortement soutenu les Palestiniens et puis, parce qu'il y a un fort sentiment antisémite présent chez 43 % d'Espagnols (sondage 2011). Une collègue espagnole m'a dit que les propos antisémites sont monnaie courante et considérés comme normaux en Espagne : l'un des derniers en date sont les propos antisémites qu'a tenus une journaliste contre l'actrice Israêlo-américaine Natalie Portman le 23 août dernier.
Quant à moi, ce n'est pas l'année prochaine encore que j'irai voter. Car même à droite, on n'est pas vraiment pour Israël.
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