samedi 3 mars 2012

L'échec de JCALL

"Malgré mes opinions libérales j'ai été a pris pour quelqu'un de droite, de favorable aux implantations etc."

A l'occasion de la 12ème édition de la conférence annuelle de l'université d'Herzliya, Claude Kandiyoti a accordé un entretien le 31 janvier à IDC Radio. (Voir également: Belgique: CCOJB/JCALL, même combat?).  Pour JCALL qui escomptait engranger des succès, le bilan n'est décidément pas très reluisant, surtout lorsqu'un de ses représentants est pris dans une université belge par d'éminents spécialistes pour quelqu'un de l'ultra-droite et fidèle soutien des "colons"... On notera que M. Kandiyoti semble intervenir au nom du CCOJB et de JCALL.

Nous avons transcrit et traduit un extrait:

"Je donne des conférences partout dans les universités belges en tant que représentant du CCOJB (Comité de coordination des organisations juives de Belgique). 

Il y a un mois environ j'ai participé à une conférence organisée par le département des Relations internationales [d'une université dont le nom n'est pas communiqué] à laquelle ont pris part d'éminents spécialistes du Moyen-Orient - éminents cela s'entend dans le cadre de la Belgique.  La discussion fut rude.  Israël fut critiqué.  Ce fut une discussion très dure.  Malgré mes opinions libérales [dans le sens de progressistes] j'ai été a pris pour quelqu'un de droite, de favorable aux implantations etc.  Cela ne m'a pas dérangé.  

Mais à la fin de la conférence au moment de conclure, le conférencier principal qui est [ou est lié au doyen ?] le doyen du département en question a déclaré: "Au bout du compte c'est tellement dommage que les Palestiniens doivent souffrir en raison de quelque chose qu'ils n'ont pas commise".  Je l'ai regardé et interpellé: "Que voulez-vous dire?  Etes-vous en train de suggérer qu'Israël n'existerait pas s'il n'y avait pas eu la Shoah, le Holocauste?  Qu'Israël existe seulement à cause de l'Holocauste?"  [Et il répondit:] "Mais la réalité c'est qu'ils paient pour ça."  

Je me suis emporté: "C'est une façon très ahmadinejadienne d'interpréter la situation actuelle.  Ce n'est pas la réalité et en tant qu'historien vous devriez avoir honte."

Je croyais que la salle allait me soutenir.  Mais c'est l'opposé qui s'est produit.  C'est un cas flagrant de délégitimation d'Israël.  De dire en un sens que nous n'avons pas droit à l'auto-détermination.

Et c'est quelque chose contre laquelle je me battrai au sein de JCall, en dehors de JCALL, et c'est quelque chose que JCALL combat aussi.  A-t-on obtenu des résultats?  Si nous pouvons convaincre les Juifs d'être plus ouverts, de s'ouvrir au dialogue et de se sentir moins isolés dans la société où ils vivent je pense que JCall aura accompli quelque chose."


A la 6ème minute:
Transcription de l'intervention de M. Kandiyoti en anglais. Extrait: 

"I lecture throughout Belgian universities and I lecture in the name of the umbrella Jewish organisation called the CCOJB. I found myself a month ago giving a lecture at the department of International Relations with very prominent Middle Eastern experts, Belgian-prominent (slash). The discussion was tough. Israel was criticised. It was a very hard discussion. Despite my liberal views I was seen as a right-winger, pro-settlement and so on. And I didn't mind. What happened was that at the end of the lecture when we had to conclude, the main speaker who is supposed to be [with ?] the dean of the department started to say: "You know, at the end of the day it is such a pity what the Palestinians have to suffer for something they didn't commit". I looked at him and I said: "What do you mean? Are you implying that Israel wouldn't exist were it not for the Shoah, the Holocaust? That Israel exists because of the Holocaust only?" "But it is a fact they are paying for that." I started to burst out saying: "This is an Ahmadinejadian way of interpreting the current situation. It is not the reality and as an historian you should be ashamed." And I thought that the room would support me. On the contrary. This was a clear fact of deligitimizing Israel. Of saying in a sense we have no right to self-determination. And this is something that in Jcall, outside JCall, wherever, at least where I participate, this is something I will fight and I think JCall is fighting. So will it achieve anything? If it can convince Jews to be more open, and to open dialogue and feel less isolated in the society where they live it will have achieved something."

1 commentaire :

Anonyme a dit…

Ce Monsieur est en pleine contradiction.
La pétition JCALL ne s'adresse pas à Israel, mais à l'Europe pour contraindre Israel dans ses choix politiques.
Cette attitude implique précisément qu'Israel n'est pas capable d'autodétermination.
Il faudra qu'il explique comment on peut défendre le droit à l'autodétermination d'Israel en ayant signé une pétition clamant le contraire.