Le ministre des Affaires étrangères britannique, William Hague, a réagi avec colère à la suggestion qu'il a été pris en otage par des mandarins arabistes du Foreign Office. [1]
La semaine dernière, M. Hague s'en est pris au député Douglas Carswell [photo], lors d'une réunion privée avec plus de 30 députés conservateurs pro-israéliens, qualifiant son inquiétude au sujet du Foreign Office comme du simple"baratin".
M. Carswell aurait déclaré que le Foreign Office était coupable de "déformation professionnelle" [en anglais dans le texte], une phrase française désignant la tendance des institutions à protéger leurs propres intérêts. Le député a demandé à être rassuré du fait que ce sont les ministres qui contrôlent le fonctionnement du Foreign Office, plutôt que l'inverse.
Selon des sources présentes à la réunion, M. Hague a été particulièrement agacé par l'accusation qu'il était s'était converti ("gone native") aux thèses du Foreign Office, et a déclaré que souvent il lui arrivait de ne pas suivre l'avis des officiels du ministère.
L'association des Amis d'Israël du Parti Conservateur, qui avait organisé la réunion, ont été contraints de publier un communiqué quand l'affrontement fut rapporté par le Mail on Sunday. Selon le rapport, d'autres députés, y compris James Arbuthnot, Robert Halfon, Nick Boles et Priti Patel, ont également fait part de leurs inquiétudes concernant les positions du Foreign Office sur Israël.
La déclaration du député Bob Blackman après la réunion visait à minimiser la bagarre en mettant l'accent sur l'importance d'une "discussion franche et honnête". Toutefois, sa déclaration confirme qu'effectivement les députés ont exprimé leur mécontentement au sujet de la position adoptée par le Foreign Office.
"La semaine dernière, des collègues ont eu une réunion constructive avec le ministre des Affaires étrangères pour discuter de la politique au Moyen-Orient", a déclaré M. Blackman. "Nous tenions à exprimer notre soutien à Israël, tout en soulignant qu'il est important d'adopter une politique équilibrée à l'égard du processus de paix. La réunion visait à évoquer le fait que [...] le ton des communications [du Foreign Office], donne par parfois l'impression d'être hostiles à Israël". Le communiqué précise que la réunion portait sur un large éventail de sujets, y compris l'importance de travailler avec Israël pour la paix, la réconciliation palestinienne et le Hamas, l'incitation à la haine d'Israël chez les Palestiniens et la menace iranienne.
Ce sont des députés qui voulaient exprimer leur profond soutien à Israël au sein du Parti conservateur qui ont demandé à rencontrer M. Hague.
Source: The Jewish Chronicle (Hague rebuts 'Arabist' accusation, par Martin Bright)
[1] "It is clear that for much of the nearly 60 years of Israel's existence, the Foreign Office set of balancing scales has been tilted towards the Arabs. The identification of British interests laying with the Arab world, fears over oil supplies and Arab hostility to any sign or signal of deepening Anglo-Israeli ties saw to that. Israel has, as a result, come a pretty poor second when it came to efforts by the Foreign Office to win friends and influence people." Neill Lochery, Loaded Dice: The Foreign Office and Israel, Continuum (2007), p. 228
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