jeudi 1 mars 2012

« Rachel Corrie » de Simone Bitton‏

L’histoire de Rachel Corrie, militante d’ISM, est emblématique de la manière dont des Palestiniens "tuent leurs soutiens", instrumentalisent leur mort, y compris dans des œuvres artistiques.

Voir également: Haine d'Israël: France2 et maintenant Rachel Corrie sur Arte

Source: Véronique Chemla

Arte diffusera le 29 février, 1er et 8 mars 2012 Rachel, documentaire partial de Simone Bitton (2008). Rachel Corrie (1979-2003) était une militante américaine anti-israélienne morte accidentellement, le 16 mars 2003, lors d’une action menée par ISM (International Solidarity Movement) à Rafah (bande de Gaza). Son histoire a été instrumentalisée par la propagande (pro)palestinienne. Un cas d’étude.

Rarement un documentaire a bénéficié d’un communiqué d’Arte si élogieux et partial. Bien à tort.
L’histoire de Rachel Corrie, militante d’ISM, est emblématique de la manière dont des Palestiniens "tuent leurs soutiens", instrumentalisent leur mort, y compris dans des œuvres artistiques.

Un accident mortel
Le 16 mars 2003, Rachel Corrie participe à une action menée dans la bande de Gaza alors que les autorités israéliennes s’efforcent de détruire une maison palestinienne par laquelle transitent des armes, le long de la frontière entre la bande de Gaza et l’Egypte. Avec d’autres militants, elle s’oppose pendant plusieurs heures à l’action anti-terroriste israélienne qui utilise un bulldozer Caterpillar dans une zone militaire clairement délimitée.

A un moment donné, ce « bouclier humain » n’est pas visible par le conducteur de ce bulldozer israélien Caterpillar qui dispose d’un champ de vision réduit dans sa cabine de protection. Placée devant l’entrée d’un tunnel permettant d’acheminer des armes, elle est écrasée par un amas de terre poussé par ce bulldozer.  Transférée à l’hôpital, elle meurt à l’âge de 23 ans.

Ses courriels à sa famille montre sa naïveté, son ignorance ou une certaine confusion intellectuelle. Dans l’un d’eux, elle écrit se trouver « au milieu d’un génocide que je soutiens indirectement, et pour lequel mon gouvernement est largement responsable ». Alors qu’elle arrivait dans la bande de Gaza, en ce début de l’Intifada II, les victimes du terrorisme palestinien étaient des civils, israéliens ou non, essentiellement juifs, assassinés ou blessés dans des pizzerias ou cafés, dans des stations de bus, devant une discothèque, etc. Les médias palestiniens diffusaient des messages de haine contre les Juifs.

La propagande palestinienne allègue que Rachel Corrie aurait protégé une maison palestinienne de la destruction au moment de l’accident, et aurait été écrasée à deux reprises. Ce qui est faux.  Cette propagande diffuse aussi des fauxtographies suggérant que Rachel Corrie aurait été visible par le conducteur du bulldozer. Mais les autorités israéliennes prouvent le contraire.

La postérité

Les parents de Rachel Corrie ont créé une Fondation qui perpétue le mythe sur la mort de leur fille. Ils ont perdu leur procès contre Caterpillar. En 2010, s’est ouvert le procès qu’ils ont intenté en Israël en alléguant l’absence d’une enquête approfondie sur les causes de la mort de leur fille, cacherait des preuves filmées, etc. L’histoire de Rachel Corrie a été instrumentalisée rapidement par la propagande (pro)palestinienne de diverses manières : désinformation médiatique – narratif diabolisant Israël, fauxtographies -, boycott de la firme américaine Caterpillar, pièce de théâtre My name is Rachel Corrie (2005), poursuites judiciaires contre l’Etat d’Israël et la firme Caterpillar, navire de la Flotille pour forcer illégalement le blocus maritime légal de la bande de Gaza (juin 2010), etc.


Depuis août 2011, une rue du centre de Téhéran porte le nom de Rachel Aliene Corrie.

Rachel de Simone Bitton a été diffusé par le…  Festival du film Juif de San Francisco (Etats-Unis) ! Dans une lettre au journal Juif local, Akiva Tor, consul général d’Israël à San Francisco, a écrit que la mère de Rachel Corrie n’était pas différente d’une « victime du terrorisme ».

Une enquête rigoureuse sur la mort d'une jeune pacifiste américaine écrasée par un bulldozer israélien dans la bande de Gaza, doublée d'une méditation sur la jeunesse et l'engagement.
Elle s’appelait Rachel Corrie. Elle avait 23 ans. Elle est arrivée en Palestine croyant que sa nationalité américaine suffirait à faire d’elle un bouclier humain efficace pour sauver des vies, des oliviers, des puits et des maisons. Mais Rachel est écrasée par un bulldozer le 16 mars 2003 dans la bande de Gaza. Comme beaucoup de jeunes gens, elle tenait un journal de voyage sous forme d'e-mails qu’elle envoyait à sa famille et à ses amis aux États-Unis… Au rythme des mots de la jeune pacifiste, Rachel enquête sur cette mort en donnant la parole à toutes les parties impliquées, juxtapose des versions contradictoires du même évènement, observe les lieux du drame et dévoile de nombreux documents. Vérité ou mensonge ? Témoignage ou propagande ? Le film dénoue peu à peu l’écheveau et transcende son sujet pour devenir une méditation cinématographique sur la jeunesse, la guerre, l’idéalisme et l’engagement politique.

LA VÉRITÉ EST DANS LA RÉVOLTE
"Au-delà du démontage d’un épisode tragique – qui lui-même renvoie à une tragédie beaucoup plus large – j’ai fait ce film en pensant à tous ces jeunes qui héritent du monde tordu que nous leur laissons et qui décident de résister. Ils sont plus nombreux qu’on ne le pense généralement. Plutôt que de vieillir idiote, j’ai voulu aller vers eux. J’ai découvert qu’ils sont plus lucides et plus courageux que nous ne l’étions, sans doute car ils n’ont pas d’autre choix. Yonatan, le jeune anarchiste, me dit en souriant qu’on peut lutter sans espoir, que la résistance c’est la vie, que la vérité est dans la révolte. Il ne se rend pas compte de l’espoir immense que font naître ses paroles, sa beauté et son engagement ! Je viens du Moyen-Orient [Simone Bitton est née au Maroc en 1955]où ces choses sont peut-être plus évidentes qu’ailleurs, mais cela vaut pour le monde entier. Citant encore Mahmoud Darwich, je dirai que la Palestine devient souvent une métaphore de l’état du monde lorsqu’on l’observe de près. Gaza n’est pas seulement le tombeau de Rachel Corrie et des centaines de civils qui y sont régulièrement assassinés : c’est un tombeau universel où l’humanisme tout entier est en train de sombrer." (Simone Bitton)

« Rachel »
Documentaire de Simone Bitton
France, 2008, 1 h 40 mn
Coproduction : Ciné-Sud Promotion, ARTE France Cinéma, Novak Prod, RTBF 
Image : Jacques Bouquin. Montage : Catherine Poitevin, Jean-Michel Perez.
Rediffusions :
- le 1er mars 2012 à 2 h 15
- le 8 mars 2012 à 14 h 50

Visuels : © Les films du Paradoxe

Aucun commentaire :