lundi 12 mars 2012

Gérard Chaliand: les Israéliens ont le dos au mur et se défendent bien

Gérard Chaliand note que les Israéliens sont dans une situation particulière: ils ont le dos au mur, ce qui n’est pas le cas des Américains ou des autres Etats qui participent aux opérations en Afghanistan. Pour aucune de ces armées le résultat du conflit n’est véritablement vital. A l’inverse, du fait qu’ils ont le dos au mur, les Israéliens ont tendance à beaucoup mieux se défendre. Cependant, à l’instar des autres démocraties européennes, les Israéliens répugnent aux pertes humaines.

Le géopoliticien et docteur en Sciences Politiques Gérard Chaliand donnera une conférence mardi 13 mars à l’Institut français de Tel Aviv, sur le thème: «Pourquoi les armées occidentales ne peuvent-elles plus gagner de guerres irrégulières?»

Mardi 13 mars, 19h30
INSTITUT FRANÇAIS D’ISRAËL
7, boulevard Rothschild, Tel-Aviv

Interrogé par la rédaction de Guysen TV, il explique que les grandes armées occidentales ne peuvent plus les gagner de guerres; on l’a vu en Irak, Afghanistan, on pourrait même se permettre de remonter jusqu’au Vietnam. Pourquoi? Parce qu’elles ne sont plus adaptées aux guerres d’usure, les guerres qui durent. Elles aiment les victoires rapides, les opérations brèves, en particulier l’armée américaine. Elles ne supportent pas l’enlisement.

Gérard Chaliand souligne qu’il y a également eu une évolution de la sensibilité des populations : alors les Américains perdent 58 000 hommes au Vietnam, et la France 30 000 hommes en Algérie, les populations n’encaissons plus les pertes, alors même que les armées ne sont aujourd’hui composées que de volontaires, et non plus d’appelés du service militaire obligatoire. Pourtant ces pertes sont ressenties de façon négative par nos populations.

Interrogé sur le cas d’Israël, Gérard Chaliand note que les Israéliens sont dans une situation particulière: ils ont le dos au mur, ce qui n’est pas le cas des Américains ou des autres Etats qui participent aux opérations en Afghanistan. Pour aucune de ces armées le résultat du conflit n’est véritablement vital. A l’inverse, du fait qu’ils ont le dos au mur, les Israéliens ont tendance à beaucoup mieux se défendre. Cependant, à l’instar des autres démocraties européennes, les Israéliens répugnent aux pertes humaines.

Ancien directeur du Centre européen d’étude des conflits et ancien conseiller auprès du Centre d’Analyse et de Prévision du Ministère des Affaires Etrangères, Gérard Chaliand a étudié les mouvements de guérilla et les zones de guerre pendant trente ans, du Moyen-Orient à l’Amérique du Sud. Il et a été maître de conférence à l’ENA et a donné des cours dans de prestigieuses universités à travers le monde.

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