"Je me suis installé en Israël pour vivre ma vie de Juif libre afin d'éviter la moindre probabilité d'être un jour à la merci de cet antisémitisme, condamnable selon Howard Gutman, qui envoya une partie de ma famille de la caserne Dossin de Malines vers Auschwitz. Et, parce que j'ai fait ce choix, parce que je suis aujourd'hui israélien, je serais la cause de cet antisémitisme, pardon, de cette haine des Juifs qui sévit en Belgique et dans toute l'Europe… A la communauté juive de Belgique de s'interroger également si elle a encore un avenir dans ce pays."
"Il n'y a qu'un seul antisémitisme qu'il soit d'extrême-droite, d'extrême-gauche, islamiste ou autre, il n'a aucune raison valable. L'antisémitisme, sous toutes ses formes, se combat et ne peut jamais trouver de justifications. Et lorsqu'on est antisioniste, on n'en est pas moins antisémite, car on me dénie le droit, en tant que Juif, à une aspiration nationale, à un Etat. Alors Monsieur l'ambassadeur américain, pétri de certitudes, tout juif que vous êtes, vous ne connaissez rien aux vieux démons de l'Europe."
Marc Femsohn pour Guysen International News
L'ambassadeur des Etats-Unis en Belgique, Howard W.Gutman, est l'archétype du bon Juif américain, je devrais plutôt dire de l'Américain d'origine juive au parcours absolument impeccable. Columbia Université, Harvard Law School, passage à la Cour suprême, associé dans un cabinet d'avocats renommé, il fut même acteur dans quelques séries télévisées, et, cela va de soi, il est membre du Parti démocrate, bref, le gendre idéal pour nos JAP (Jewish American princess), d'autant qu'il est membre du conseil d’administration de la Washington Hebrew Home à Rockville dans l’Etat du Maryland.
Le président Obama a souhaité récompenser Howard Gutman, grand collecteur de fonds pour sa campagne, en le nommant ambassadeur en Belgique. Et voilà que le représentant de cette Amérique élitiste et arrogante s'est distingué, à Bruxelles, lors d'une conférence sur l'antisémitisme, expliquant à une communauté juive belge, durement éprouvée et très inquiète ces derniers temps, qu'il y a plusieurs antisémitismes et que la cause du mal-vivre des Juifs du "plat pays" et, plus généralement d'Europe, serait peut-être à rechercher du côté d'Israël.
"Il faut établir une distinction entre l'antisémitisme traditionnel, qui doit être condamné, et la haine des Musulmans à l'égard des Juifs qui découle du conflit actuel entre Israël et les Palestiniens. Un traité de paix israélo-palestinien diminuera de manière significative, l'antisémitisme musulman", déclare ce cher Howard.
Bruxelles 1941: mon père et ma mère, âgés de 14 et 12 ans, portent l'étoile jaune. Ils sont exclus de leurs écoles respectives, comme tous les enfants juifs de Belgique. Pour Howard Gutman, il s'agit d'un acte hautement condamnable, dû à l'antisémitisme traditionnel. Je ne peux qu'être d'accord avec lui, bien évidemment.
Bruxelles 2011: une jeune fille juive, Océane, 13 ans, est tabassée par cinq jeunes filles d'origine marocaine qui hurlent : "ferme ta gueule sale juive et retourne dans ton pays". Océane, n'entre pas dans les critères de l'antisémitisme traditionnel, elle est une victime collatérale de "la haine des Musulmans à l'égard des Juifs découlant du conflit israélo-arabe". Si on suit la logique de l'ambassadeur des Etats-Unis, on ne condamne pas, car la malheureuse n'est pas victime du "bon" antisémitisme.
Idem pour le troisième exemple, révélé cette semaine par l'hebdomadaire belge Le Vif/L'Express. Camille, une jeune fille juive âgée de 15 ans, a dû être retirée de la prestigieuse Ecole européenne d'Uccle (une commune bourgeoise de Bruxelles), après deux ans de galère dans cet établissement scolaire fréquenté en majorité par les enfants des fonctionnaires européens. Deux garçons de son âge l'appelaient "la Juive", "sale Juive", lui reprochant la politique d'Israël à l'égard des Palestiniens, "ton frère et ta famille ont tué des Palestiniens". [Un professeur belge francophone de cette école, Pierre Piccinin, s'est plaint: "Attaqué, une fois de plus, lâchement, par la mafia sioniste, je n'ai pas peur. Et un jour la peur changera de camp et ce sont eux qui en auront à rendre des comptes". Pour parer à cette "menace", il a crée une association internationale "pour que s'arrête la peur!" et l'a annoncé dans La Libre Belgique. Il a également dénoncé la haute trahison de l’avionneur Serge Dassault, de son vrai nom Serge Bloch, mis en doute l'innocence du capitaine Dreyfus [1] et accusé le pouvoir des Juifs aux USA. Tout ça dans l'indifférence générale...]
Ces deux adolescentes ont la malchance d'être juives en Belgique en 2011, un pays où l'on a pas encore compris que le conflit linguistique entre francophones et néerlandophones est totalement décalé par rapport aux tensions résultant des énormes coups de boutoir de la si importante communauté musulmane qu'on aurait presque la nostalgie du département de la Seine St Denis en banlieue parisienne.
Donc, les parents d'Océane et de Camille devraient plutôt s'en prendre à Israël au lieu de se poser en victimes de l'antisémitisme. Si Israël signait la paix avec les Palestiniens, il n'y aurait plus de haine des Musulmans envers les Juifs, ainsi les deux jeunes filles pourraient poursuivre tranquillement leurs études, voilà ce que nous affirme l'ambassadeur Gutman. Il ne s'agit que d'antisionisme et c'est donc certainement "politiquement correct".
J'ai une meilleure suggestion pour le diplomate américain : supprimons Israël, on éliminera ainsi la cause du fanatisme islamique. Mieux encore, s'il n'y avait pas de Juifs, ben…y aurait pas d'antisémitisme, élémentaire, mon cher Howard…
Je pourrais même aller encore plus loin pour démontrer l'absurdité de ces propos irresponsables et de cette logique perverse.
Je me suis installé en Israël pour vivre ma vie de Juif libre afin d'éviter la moindre probabilité d'être un jour à la merci de cet antisémitisme, condamnable selon Howard Gutman, qui envoya une partie de ma famille de la caserne Dossin de Malines vers Auschwitz.
Et, parce que j'ai fait ce choix, parce que je suis aujourd'hui israélien, je serais la cause de cet antisémitisme, pardon, de cette haine des Juifs qui sévit en Belgique et dans toute l'Europe…
A la communauté juive de Belgique de s'interroger également si elle a encore un avenir dans ce pays qui a perdu jusqu'à son âme, au point de me demander si j'y naquis vraiment, justement dans cette commune bourgeoise d'Uccle, il y a maintenant plus d'un demi-siècle.
Le papa de Howard, Gitman Mogilnicki de Biala Rawska, devenu Moshe Gutman à Dantzig, puis Max Gutman dans le Bronx à New York, a vécu la Shoah en fugitif dans les forêts polonaises. De quel antisémitisme fut-il victime ?
Celui du national-socialisme allemand prônant la supériorité de la race aryenne ou de celui, viscéral, des Polonais qui, comme le disait Yitshak Shamir, tètent l'antisémitisme au sein de leur mère.
Dear Howard, what difference does it make?
Il n'y a qu'un seul antisémitisme qu'il soit d'extrême-droite, d'extrême-gauche, islamiste ou autre, il n'a aucune raison valable. L'antisémitisme, sous toutes ses formes, se combat et ne peut jamais trouver de justifications. Et lorsqu'on est antisioniste, on n'en est pas moins antisémite, car on me dénie le droit, en tant que Juif, à une aspiration nationale, à un Etat.
Alors Monsieur l'ambassadeur américain, pétri de certitudes, tout juif que vous êtes, vous ne connaissez rien aux vieux démons de l'Europe.
Alors Monsieur l'ambassadeur, merci pour la leçon, mais c'est aux antisémites de tous poils qu'il faut demander des comptes, et non pas à Israël.
Gutman isn’t the first person to find excuses for anti-Semitism and blame it on Jewish behavior
[1] "Des ingénieurs et officiers français d’origine juive choisirent alors de transmettre les plans du Mirage aux services de renseignements israéliens et Israël put entreprendre elle-même sa construction. Cette affaire de haute trahison, rapidement étouffée car elle rappelait trop le cas Dreyfus et impliquait l’avionneur Serge Dassault (de son vrai nom Serge Bloch), braqua d’avantage encore le Général de Gaulle à l’encontre de l’Etat israélien."
Ce site est dédié aux millions d'Européens qui, malgré d'incessantes campagnes de désinformation, ne croient pas que les Juifs ne sont capables que du pire; ne dissimulent pas leur antisémitisme dans le langage de l'antisionisme; et savent qu'Israël représente ce qu'il y a de meilleur dans une démocratie.
vendredi 9 décembre 2011
M. l'ambassadeur américain vous ne connaissez rien aux vieux démons de l'Europe
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3 commentaires :
Super.
Je ne vous connais pas mais vous êtes merveilleux.
Vous exposez à la perfection tous les tenants et aboutissants du problème.
Bravo.
Igal AZUELOS
Bruxelles/Tel Aviv
Les intellectuels arabes et les antisionistes occidentaux, malgré les réfutations et les preuves apportées, continuent à nier l'existence d'un antisémitisme
"sémite". Ils prétendent que la littérature spécialisée fait souvent une distinction nette entre Juifs et Sionistes. En réalité cela a été rarement le cas même par le passé. Et quand bien même, une telle différentiation a pu, à un certain moment exister, elle a été pratiquement effacée entièrement. Depuis plus de cinquante ans, le terme de "Juifs" (Yahûd) a en fait été confondu ou utilisé de manière interchangeable avec celui de "sionistes" (Sahyûniyyûn), "Israéliens" ou encore d'"enfants d'Israël" (Banû Isrâîl). Cette littérature et les réflexions véhémentement antisémites qu'elle véhicule, est toujours présente dans les media et dans la presse écrite ou audiovisuelle. Elle a complètement envahi la pensée de ceux qui, parmi la minorité Arabe, ont essayé de faire une différence entre Juifs et sionistes.
Les terroristes islamiques qui ont perpétré les attaques de septembre, usent, à l'instar des nazis et des fascistes d'il y a soixante-dix ans, d'un langage de haine inextinguible, non seulement envers l'Amérique et l'Occident, mais également envers Israël et le peuple juif. Ces radicaux musulmans ont consciemment opté pour un culte de la mort, transformant le motif du sacrifice et du martyre en quelque chose d'urgent, d'élémentaire, de pseudo-religieux, voire de mystique. Si leur bible est le Coran et non Mein Kampf, la structure mentale et la vision du monde qui sous-tendent leurs actions, présentent des analogies saisissantes avec le National socialisme allemand.
Les fondamentalistes musulmans - comme les nazis avant et pendant la Shoah - vocifèrent contre les "pouvoirs anonymes" de la globalisation et de l'Occident ploutocratique (symbolisé par le World Trade Center et la ville de New York). Comme leurs prédécesseurs totalitaires, ils prétendent (de manière mensongère) parler au nom des masses laissées pour compte, frustrées et appauvries, trahies par les élites traditionnelles dirigeantes arabo-musulmanes et durement exploitées par le capitalisme international. Pour les Musulmans radicaux, la ville "juive" de New York est, tout autant que l'Etat sioniste d'Israël, l'incarnation d'un mal satanique, tout comme Wall Street représentait, pour les nazis et autres fascistes convaincus d'avant-guerre, le siège de la perversité organisée et du Judaïsme cosmopolite.
L'Islam fondamentaliste comprend la même aspiration totalitaire et pseudo-messianique à l'hégémonie mondiale que le nazisme allemand ou que le communisme soviétique.
L'antisémitisme n'a qu'un seul visage : celui de la haine du juif allant jusqu'à son extermination dans les cas extrêmes.
Les nazis, une dizaine d'années avant la seconde guerre mondiale, avaient aussi selon eux des raisons pour haïr le peuple juif et en premier lieu, les juifs d'Allemagne. Déjà à l'époque, on leur reprochait leur sens de l'entreprise et du commerce et on disait que les patrons juifs asservissaient les ouvriers allemands et que les banquiers juifs dilapidaient l'épargne du peuple avec leurs mauvaises transactions financières. Ces mauvaises raisons sont encore présentes aujourd'hui : il suffit de remplacer peuple allemand par peuples tout court; l'antisémitisme s'est en quelque sorte mondialisée. Et le conflit israëlo-palestinien n'est qu'un prétexte pour essayer de cacher sa haine du juif et lui donner une forme "acceptable", le palestinien remplaçant le travailleur allemand : quelle lacheté de la part des antisémites.
Un autre fantasme qui est encore présent aujourd'hui, c'est que les Juifs dominaient le monde. Regardez les caricatures de l'époque, elles ressemblent à s'y méprendre à celles d'aujourd'hui sur la soi-disant dommination du monde par les Juifs alors qu'ils ne représentent qu'1/500éme (13 millions pour plus de six milliards d'habitants) de la population mondiale et que la majorité d'entre eux appartiennent à la classe moyenne.
Si le désir du peuple juif de vivre sur une terre alors qu'il a failli être exterminé il n'y pas un siècle est condamnable, alors ceux qui pensent et disent cela pratiquent la forme la plus grave de l'antisémitisme : celle qui aménera un peuple à être de nouveau apatride et à être, par conséquent, à la merci d'une destruction totale par tous ceux qui n'espèrent que cela, à commencer par beaucoup d'extrémistes musulmans, et d'extrémistes de gauche ou de droite.
Les juifs et les non-juifs philosémites devraient s'organiser en répondant à toutes les attaques, en faisant entendre leurs voix et en montant des manifestations. Je suis pour aller manifester; écrire ne suffit plus.
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