Le journal chrétien Dagen a rapporté ce pénible accident survenu au cimetière juif de Landsret Gravlund à Oslo, le lundi 5 décembre. Pendant l'inhumation de Gabriel Philip Stiris, un Juif de 91, à Oslo au début de décembre, un inconnu au comporte- ment menaçant a crié "Fuck the Jews" en faisant le salut nazi.
Cimetière juif d'Oslo
Source: Norway, Israel and the Jews (Jewish funeral procession in Oslo suffers harassment)
"Nous avons été choqués par ce qui est arrivé. Je n'ai jamais entendu parler d'une chose pareille", confia son fils Morten Stiris à Ove Eike du Dagen.
Morten Stiris était sur le point de jeter une pelletée de terre sur le cercueil de son père quand l'inconnu qui se tenait à l'extérieur de la clôture du cemitière juif a crié "Fuck the Jews" accompagné du salut hitlérien. Il a pu être informé que l'inhumation allait avoir lieu par un avis nécrologique paru dans Aftenposten. Plusieurs personnes ont essayé d'attraper l'homme de type européen mais est parvenu à s'enfuir sans avoir pu être identifié.
En 1942 Gabriel Philip Stiris, un jeune étudiant en médecine à Oslo, est contraint de se cacher quand des décrets anti-juifs sont promulgués. Un de ses professeurs l'aide en le faisant admettre à l'hôpital.
C'est là que quelques jours après, le pasteur Per Faye-Hansen [photo], fondateur de l'Institut Carmel, vient le chercher. Dans un premier temps, Gabriel trouve une cachette temporaire dans un magasin de fleurs au Majorstuen, où il rencontre d'autres Juifs. En secret, Faye-Hansen réussit à organiser l'évasion du groupe vers la Suède. Ils sont d'abord dirigés vers Asker et cachés dans une maison, avant d'atteindre la frontière suédoise. Un frère cadet de Gabriel fut pris et envoyé dans le navire de fret 'Donau' à Auschwitz où il fut gazé dès son arrivée.
Le 3 juin 2007, Faye-Hansen reçoit à titre posthume de "Juste parmi les nations" par Yad Vashem. C'est sa fille, Mme Gro Wenske, qui accepte l'hommage au nom de son père, décédé en 1992.
"Mon père était malade pendant les dix-huit derniers mois de sa vie. Ces dernières années, mon père était convaincu que l'antisémitisme qui avait prospéré en Norvège entre les deux guerres était en train de relever sa tête hideuse dans la Norvège d'aujourd'hui. Ca lui faisait froid dans le dos", confie Morten Stiris.
Avec son frère, Tom Stiris, Morten publie le 22 décembre une tribune sur l'incident choquant qu'ils ont vécu dans le cimetière dans Aftenposten intitulée L'antisémitisme existe toujours .
"Ce fut une épreuve très douloureuse pour la famille. Il s'agit du harcèlement de la pire espèce. Profaner ainsi un cortège funéraire, surtout pendant les rituels d'inhumation, c'est du harcèlement à son paroxysme", écrivent les fils de Gabriel Philip Stiris .
Ils disent que, en dépit des comités spéciaux mis sur pied pour enrayer l'antisémitisme, les mesures adéquates n'ont pas été prises.
"Maintenant, il a avancé à un stade où les funérailles sont "attaqueés". Nous ne savons pas si cet acte abominable a été perpétré à titre individuel où pour le compte de quelqu'un d'autre. Nous demandons que le gouvernement s'engage encore plus fermement et activement dans la lutte contre l'antisémitisme", demandent Morten et Tom Stiris.
La tribune a provoqué un débat animé sur le site Web du Aftenposten:
"Non, il n'y a pratiquement pas d'antisémitisme, mais il y a beaucoup de gémissements et de mensonges de la part des sionistes".
Un autre écrit que l'antisémitisme vise des personnes d'origine sémite, ce que les Juifs ne sont pas:
"Ils sont un gang de religieux, pas un peuple, tout comme les chrétiens et les musulmans".
Commentaire de NI&J:
A la famille endeuillée, nous ne pouvons que dire HaMakom yenachem et'chem b'toch Shar avay'lay Tzion vee'Yerushalayim et exprimer notre profonde tristesse du fait que leur deuil et les funérailles ont été entachés par cet incident - qui a pu vouloir jeter cette lourde pierre à la douleur et au deuil de cette famille?
Notre message à la société norvégienne est de l'exhorter à se réveiller. L'horreur commence par des mots et finit par des menaces et de la violence.
2 commentaires :
Le gouvernement norvégien laisse propager les propos antisémites et ne les condamnent pas, après on en vient aux actes de plus en plus ignobles.
Il y a un proverbe qui dit : "Il faut tuer (ou étouffer) le germe dans l'oeuf." Tant que les gouvernements européens et autres n'auront pas compris cela, nous allons vers une pente très glissante.
Monique n'a pas entièrement raison. Je dirais plutôt que le gouvernement norvégien est au moins le complice passif de l'antisémitisme en Norvège!
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