Christophe Ayad s'est intéressé dans Le Monde (06/06/2012) aux mésaventures et péripéties de Pierre Piccinin en Syrie dans un article intitulé Les mésaventures de "Tintin" au pays de Bachar. Pierre Piccinin se prend pour un historien du monde arabe et un spécialiste dans de nombreux domaines mais surtout des méfaits d'Israël, des complots de "la mafia sioniste" qui le persécute et du "lobby juif international" (que nous avons à de nombreuses reprises évoqués). A la lecture de l'article du Monde, on comprend pourquoi Jonathan Littell l'a traité de "crétin de Gembloux" et que l'opposante syrienne Fadwa Suleiman à qui il doit la vie a déclaré: "Les rebelles le prenaient pour un espion à cause de ses visas iranien [il défend le régime iranien...]. Il m'a eu l'air un peu perdu. Je les ai convaincus de le laisser repartir." Et que le journaliste belge Max Loiseau le traite de Syrial menteur... Piccinin s'est plaint amèrement que les articles de Marc Loiseau et de Christophe Ayad pleins de "commérages malveillants" ont circulé dans la salle des professeur et ailleurs dans l'Ecole européenne!
Extraits de l'article de Christophe Ayad:
"Toutes les dictatures ont leurs idiots utiles et Pierre Piccinin a bien servi le "bacharo-baassisme". Jusqu'à ce qu'il ne soit plus utile à rien et qu'on l'envoie dans un cul-de-basse-fosse méditer sur l'ingratitude des dicateurs [...]. Pierre Piccinin, 39 ans, belge et enseignant, est un aventurier sans fantaisie, un chercheur sans qualification. Bref, un touriste de la guerre. Tel Fabrice à Waterloo, il a traversé la Syrie en révolution, sans rien y comprendre mais en croyant y voir clair. [...]
Depuis son expulsion, le 23 mai, Pierre Piccinin plaide pour une intervention étrangère [...]. C'est un virage à 180 degrés pour ce chercheur autoproclamé et professeur d'histoire à l'Ecole européenne de Bruxelles. Pierre Piccinin qui a effectué trois séjours en Syrie ces onze derniers mois, ne connaissait pas le pays avant le début du soulèvement en mars 2011. Alors que la quasi-totalité de la presse internationale se voit refuser des visas, il a bénéficié d'une surprenante tolérance, mais jamais ne s'en est étonné. [...]
"Passionné par le monde arabe, dont il n'a jamais jugé utile d'apprendre la langue, Pierre Piccinin s'est dit, quand les révolutions arabes ont éclaté, qu'il fallait aller voir sur place. Il a profité de ses congés pour se rendre en Tunisie, en Egypte et au Yémen: deux semaines lui suffisent à tout comprendre. En juillet cap sur la Syrie. Sa méthode, aller voir sur place sans préjugés, donc sans rencontrer auparavant des opposants en 0exil. Sa demande de visa passe "comme une lettre à la poste". Il se fait passer pour un passionné [!] d'archéologie [!], fier comme Artaban d'avoir joué les redoutables services de renseignement syriens [...] En deux semaines, il visite Damas, Deraa, la montagne druze, Homs, Hama, Lattaquié, Jisr Al-Choughour, Alep, Deir ez-Zor et prend même le temps d'admirer le site de Pamyre. Un rallye-raid. On aurait peine à le croire si Piccinin n'avait ramené des photos.[...]
"Obsédé par les théories du complot, il lui faut toujours découvrir le véritable sens caché des choses. Le régime syrien a su jouer à merveille de sa vanité et de son amertume d'être snobé par les chercheurs comme par les journalistes, qu'il ne se prive pas de critiquer."
Lors de l'interview Ayad lui demande pourquoi il défend une intervention qu'il avait rejeté en Libye. "Parce qu'il n'y a pas de pétrole, donc rien d'autre à défendre que des vies humaines. Et parce que j'ai promis à mes compagnons de cellule". Cette phrase montre à suffisance l'indigence de l'analyse politique de ce monsieur. S'il y a du pétrole dans un pays qu'on laisse les dictateurs tuer le peuple. S'il n'y a pas de pétrole il faut aller à leur secours. Belle et noble justification...
Nouveau combat de Pierre Piccinin:
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