samedi 9 juin 2012

Comment la barbarie s'installe en France, Ivan Rioufol

Ce lundi matin [4 juin], les mouvements antiracistes n’avaient toujours pas fait connaître leurs réactions à l’information, connue depuis hier: samedi soir, à Villeurbanne (Rhône), trois jeunes juifs portant la kippa ont été agressés par une dizaine d’individus qui les ont frappés à coups de marteau et de barre de fer. Hospitalisées, les victimes sont ressorties avec cinq jours d’interruption de travail. Les agresseurs, décrits comme "d’origine maghrébine" par l’AFP, étaient toujours en fuite, lundi à midi. Selon le député du Rhône (PC) André Gerin, de telles agressions se multiplient à Villeurbanne. L’élu communiste ajoute: "Oui, la gangrène intégriste existe bel et bien dans des quartiers de France. Se diffuse ce poison de l‘obscurantisme religieux qui nourrit l’antisémitisme et le racisme anti-blancs. Arrêtons de faire l’autruche". Pour Richard Prasquier, président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) : "Tout se passe comme si Mohamed Merah (ndlr : le tueur de Montauban et de Toulouse, assassin de sept personnes dont trois enfants juifs exécutés dans leur école) était devenu une sorte de modèle, un exemple à suivre". Dans le mois qui a suivi le drame, le Service de protection de la communauté juive a recensé 140 actes anti-juifs, soit le tiers des actes comptabilisés pour l’année 2011. La barbarie s’installe en France, dans l’indifférence des belles âmes et autres "humanistes" de salons. [A propos d'"humanistes" européens: Pierre Galand, un anti-Israélien rabique a été nommé président de la Fédération Humaniste Européenne dont les association humanistes françaises ÉgaleLa Ligue de l’EnseignementMouvement Europe et LaïcitéUnion des Familles Laïques et Union Rationaliste sont membres... Quelle belle image de la laïcité et de l'humanisme. Pas un mot de protestation!]


Le premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a condamné, lundi, un acte "très grave", d’une "violence insupportable". Martine Aubry parle d’un "acte ignoble". Ces indignations sont la moindre des choses. Mais il serait temps pour la gauche au pouvoir de se poser des questions sur les sentiments anti-juifs et plus généralement anti-français qui s’observent depuis longtemps dans les cités. Il serait temps qu’elle s’interroge sur ces mouvements prétendument antiracistes qu’elle protège en dépit de leur parti pris et des hiérarchies qu’ils opèrent dans les minorités à défendre. Il serait temps pour le PS qu’il confronte sa politique communautariste, destinée à s’attirer massivement l’électorat musulman, avec le risque de consolidation du multiculturalisme. Le député (UMP) Jacques Myard relate, ce lundi, qu’à Sartrouville (Yvelines), il a été accueilli sur le marché des Indes par une jeune adulte: "Vous n’avez rien à faire ici, ici c’est un terre arabe, c’est une terre appartenant aux musulmans, ce n’est pas une terre française; vous êtes des racistes, des sionistes, vous devez partir". Quand Manuel Valls demande à ses services une étude "sur ce qui a dysfonctionné" dans l’affaire Merah, il serait plus utile encore que le ministre de l’Intérieur se penche sur les mécanismes et les raisons qui ont créé des Français qui détestent la France et qui insultent, par leur intolérance et leur fanatisme, la démocratie laïque. (Source)

1 commentaire :

Monique a dit…

Tant que la classe médiatique, la classe politique et judiciaire auront plus de compréhension, voir de compassion, pour les criminels que pour les victimes dans les agressions antisémites en France, cela risque de durer et de s'aggraver.
Premièrement je n'ai pas entendu de protestations fermes de la part des politiqies, ni de menaces de poursuites judiciaires de la part de la justice, vis à vis des jeunes ou des moins jeunes qui appellent sur le Net et ou ailleurs (sur les murs, dans la rue) à la glorification de Mohammed Merah.
Deuxiémement, les jeunes gens qui ont agressé trois étudiants juifs le samedi (jour de prière pour les juifs) 2 juin avec des barres de fer et des marteaux ont été laissés libres sous contrôle judiciaire (c'était bien le minimum qu'on puisse faire) par les juges, alors que le profond antisémitisme et la violence de ces jeunes ne laissent planer aucun doute : ils peuvent recommencer tranquillement avant le procès. Triste justice française.
Troisiémement, souvent, les journalistes nous sortent de manière plus ou moins sous-entendue le conflit au Proche-Orient et l'attitude d'Israël forcément coupable pour expliquer, voir excuser, de tels actes.

Demain, après les juifs, ce seront les chrétiens pratiquants ou non, qui seront attaqués comme déjà, dans beaucoup de pays où l'islam est la religion pincipale. Toute cette classe politico-médiatico-judiciaire l'aura bien cherché mais ce sont les citoyens de base qui paieront les pots cassés. Révoltant.