mardi 17 avril 2012

Rabbin français qui prône la fin d'Israël enseigne à l'Université Pontificale de Rome...

"L’année dernière, j’ai donné un cours de Talmud à la Grégorienne [...].  Il s’agissait d’une lecture talmudique assez critique sur le principe du respect de la vie dans la tradition juive. [...]  Je pense que l’Eglise aurait un rôle fondamental à jouer dans le dialogue judéo musulman parce qu’elle a montré une capacité d’autocritique que ni le judaïsme, ni l’islam ne sont capables d’avoir aujourd’hui." 

"Un État [Israël] qui est capable de faire des choses complètement fausses, complètement épouvantables." (Rabbin David Meyer)

Comme nous l'avions signalé, le rabbin français David Meyer  qui prédit la fin d'Israël fut honoré par la communauté juive belge.  Ses positions très hostiles à Israël sont bien connues, néanmoins la communauté juive belge l'a nommé "Mensch" de l'année 2011, lors d'une cérémonie organisée par le CCLJ/JCALL (Centre communautaire laïc juif).  Dans un article récent, Meyer prédisait (voire appelait de ses voeux) la fin d'Israël: "L’état binational, de par sa nature, ne serait-il pas alors l’une des grandes chances du Judaïsme de demain? Oui, une chance et non pas une crainte! Car une telle réalité, ne diminuerait en rien le lien du peuple juif à sa terre historique, et rendrait difficile les dérives idolâtres et fanatiques si catastrophiques aujourd’hui."

Le rabbin David Meyer, qui vit à Bruxelles et comme l'indique sa maison d'édition Lessius fondée par les Jésuites belges, est professeur de "littérature rabbinique et de pensée juive contemporaine à l'Université grégorienne pontificale de Rome". L'Université pontificale grégorienne est une université romaine dirigée par les jésuites, et dépendant du Saint-Siège.  Plus de 1.500 élèves y étudient la théologie, la philosophie, le droit canon, et les sciences sociales. Elle abrite également le Centro Cardinal Bea, destiné aux études sur le judaïsme qui regroupe les archives et la bibliothèque de l'ancien SIDIC de Rome.  Selon Meyer "On ne peut pas être plus papal que l’Université pontificale."

L'université pontificale a chaleureusement félicité le rabbin à l'occasion de cette distinction: "We are happy to announce that our teacher Rabbi David Meyer has been given the Mensch of the Year 2011” award by the Centre Communautaire Laïc Juif (CCLJ) of Belgium. Our best wishes to Rabbi Meyer!" et en italien "Siamo felici di comunicare che il nostro docente Rav David Meyer è stato insignito, in Belgio, del premio Mensch de l’Année 2011 conferitogli dal Centre Communautaire Laïc Juif (CCLJ). I nostri migliori auguri al Rabbino Meyer!"

David Meyer a accordé une interview à Jamila Zekhnini dans laquelle il parle de ses relations avec l'Université pontificale du Vatican et les Jésuites.  Ici encore il est particulièrement dur avec le judaïsme.  Extraits:

"AI: Vous dispensez un cours de "Pensée juive contemporaine" à l’Université grégorienne pontificale de Rome. Comment êtes-vous arrivé au Vatican?

David Meyer: J’ai donné des cours à l’Institut d’Etudes théologiques de Bruxelles où j’ai gardé de bons contacts avec de nombreux pères jésuites. Quand je suis revenu en Belgique après mon expérience en Angleterre, je me suis mis à écrire, en me référant à ces amis prêtres qui, pour certains, sont des spécialistes des études juives. Le travail avec eux a été très porteur car ils m’ont édité. Les livres sont donc passés par les réseaux des universités jésuites; de fil en aiguille, beaucoup de gens les ont lus. Un éditeur juif ne m’aurait donné accès qu’à des réseaux de distributions juifs et mes livres n’auraient été discutés que dans le cadre de communautés juives. Ensuite une proposition m’a été faite de donner cours à Rome, à la Grégorienne sur les thèmes de mes livres. Ce que j’ai accepté avec joie. [...]

L’année dernière, j’ai donné un cours de Talmud à la Grégorienne à partir du deuxième de mes livres "La vie hors la loi". Il s’agissait d’une lecture talmudique assez critique sur le principe du respect de la vie dans la tradition juive. [...]

Je pense que l’Eglise aurait un rôle fondamental à jouer dans le dialogue judéo musulman parce qu’elle a montré une capacité d’autocritique que ni le judaïsme, ni l’islam ne sont capables d’avoir aujourd’hui. [...] Institutionnellement, ni le judaïsme, ni l’islam ne se repenchent sur leurs propres textes, y compris lorsqu’ils posent problèmes. Les individus le font mais pas les institutions. L’Eglise a une longueur d’avance et a montré un courage phénoménal en la matière. On a beaucoup critiqué l’impact des enseignements de l’Eglise pendant les siècles d’antisémitisme, c’était justifié, mais il faut souligner le travail remarquable réalisé aujourd’hui à ce niveau."
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Le Rabbin Meyer a réagi à l'action militaire israélienne contre le convoi humanitaire [!] vers Gaza (radio Al Manar, Bruxelles, 06/06/2010).  Il est interrogé par Farid El Asri.  Transcription des propos du rabbin:

Condamnation et engagement éthique: "Ca ne peut être qu'une condamnation de l'utilisation de la force dans une circonstance où lorsque vous avez une armée qui est face à des gens qui eux ne sont pas armés, même si on dit qu'ils avaient des bâtons ou des petites choses comme ça.  Quelque part l'utilisation de la force elle est bien évidemment problématique.

Un pacifiste à bord de la flotille de la liberté (Mavi Marmara).  Des bâtons ou des petites choses comme ça M. le rabbin?
Des armes trouvées sur le Mavi Marmara
J'essaye de  réfléchir au niveau de la tradition juive et je me dis que bien évidemment il y a un moment où il faut que la réflexion religieuse essaye de mettre en avant une approche qui permette aux siens, c'est-à-dire à ses propres fidèles à sa propre communauté, de prendre conscience de problématiques que par ailleurs ils ne voient pas nécessairement.  Je pense qu'il y a parfois au niveau de la communauté juive et au niveau d'Israël - peut-être encore plus fort mais aussi de la communauté juive en général une sorte d'amnésie parfaitement involontaire par rapport à la violence que parfois nous commettons vis-à-vis des autres.  Et en particulier des Palestiniens en général.  Dans ce cas précis des soutiens à la cause palestinienne à Gaza, je crois que le rôle d'une religion ici n'est pas de chercher des excuses politiques quand on a un vrai problème.  Je crois qu'il faut mettre la réalité en face.  Parce que c'est uniquement lorsqu'on voit cette réalité qu'éventuellement on est capable de s'en extirper par la suite.  Moi je pense souvent aux récits bibliques.  Par exemple au Livre de Josué qui est un récit sur la guerre, un des récits les plus détaillés sur la guerre et je suis toujours frappé de la façon crue des images qui sont évoquées par le récit biblique.  C'est-à-dire des des images d'une violence extraordinaire.  Et je me suis toujours dit que les images sont là parce qu'il ne faut pas tomber dans cette amnésie, dans cette vision symbolique de la guerre - comme quoi finalement ce n'est pas si terrible.  Il y a un moment où c'est la réalité de la description de l'image qui fait prendre conscience de quelque chose.  C'est pour ça que je pense qu'en tant que rabbin qu'il y a quelque chose à dire lorsqu'il y a des dérives telles que celle-ci avec les tragédies humaines qui sont représentées derrière."

Sur le blocus de Gaza: C'est la problématique de fond qui est double.  D'une part il y a la problématique par rapport au fait qu'on ne peut pas enfermer un million et demi de gens.  C'est au-delà du bons sens.  Je veux dire c'est faux.  Au-delà du bon sens ce n'est pas possible, ce n'est pas juste, ce n'est pas normal, c'est une punition collective. Le Hamas ce n'est pas des enfants de coeur.  Je n'ai aucun doute sur la question.  Ceci dit on ne peut pas faire de punition collective.  C'est tout à fait contre l'esprit de la tradition religieuse et de toute une éthique en général."

La nature juive de l'État d'Israël:  "Je crois que le problème c'est que c'est dans cette critique d'Israël que se trouve la nature juive de l'État.  La nature juive de l'État d'Israël n'est pas simplement dans une majorité d'une population contre une autre.  La nature juive de l'État n'est pas seulement dans le fait que les bus ne fonctionnent pas le chabbat ou que les avions d'El Al ne fonctionnent pas le chabbat.  La nature juive de l'État elle aussi dans cette réflexion critique qui cherche des sources dans des repères traditionnels.  Moi c'est ça ce que je fais tout en prônant un amour profond pour l'État d'Israël.  Moi je suis Français, mais je suis aussi Israélien.  J'ai fait mon service militaire en Israël.  C'est un État que j'adore.  C'est un État que je respecte beaucoup.  C'est un État qui fait beaucoup de choses extraordinaires et en même temps c'est un État qui est capable de faire des choses complètement fausses, complètement épouvantables."

http://www.dailymotion.com/video/xdkqpx_reactions-a-l-action-militaire-isra_webcam?start=467#from=embed

5 commentaires :

Anonyme a dit…

Sans doute l'année prochaine seront nommés Mensch de l'année Gunther Grass et Mahmoud Abbas
Rien n'est impossible au CCLJ!!!

Anonyme a dit…

bonjour,

tout d'abord, merci pour ce site
bon, maintenant, le cclj n'est pas la communauté juive de belgique, loin s'en faut! le cclj ne représente rien pour la partie flamande de la communauté juive. de plus ses positions vont à l'encontre des principes de la communauté juive religieuse francophone ainsi que des mouvements sionistes. c'est plutôt un groupement de personnes d'origines juives mais qui rejettent une part important de 'être juif' .

enfin le cclf s'est engagé danbs une véritable croisade de déstructuration de la religion juive et surtout de l'état d'israël
(bon il y a encore pire avec l'upjb à ne pas confondre avec l'upjf)

Philo a dit…

Il est trop facile de dire que le CCLJ ne représente pas la communauté juive. La nomination du rabbin Meyer et ses nombreuses prises de parole auraient pu susciter quelques appréhensions. Or on ne trouve rien. Une autre association juive bruxelloise le qualifie de "conférencier prestigieux". Une synagogue bruxelloise publie sur son site les textes du rabbin Meyer. Là encore ça ne suscite pas la moindre critique.

On dirait que le maître mot est de ne pas faire pas de vagues et maintenir un profil bas, très bas.

Monique a dit…

Les traîtres comme je l'ai déjà dit finissent très mal : rejettés à jamais par leur peuple, ils sont aussi très mal vus par les autres peuples. Ils ont parfois quelques minutes de "gloire", puis ils vuiellissent et meurent ignorés de tous et raillés par tous. Car personne ne vous pardonne d'avoir nié la mère qui vous a mis au monde.

Anonyme a dit…

ah bon en France nous pouvons faire notre service pour une puissance étrangère?N est ce pas un peu dangereux si un jour cette puissance se retournerait contre nous?et je précise ,je ne dis pas ca parce que c est Israel,cela est valable pour tous pays,je pense que lorsque on vit en France si l on a le désir d etre militaire,et ben nous avons une armée nous aussi.