jeudi 3 novembre 2011

Belgique: en censurant Isaac Franco le CCOJB restreint le débat

Isaac Franco est un esprit indépendant. Isaac Franco ne se limite pas à des généralités sur les inquiétudes de la communauté juive ou sur l'importation du conflit israélo-arabe et à des voeux pieux, comme la formule magique "la Belgique n'est pas un pays antisémite" ce qui est évidemment vrai, mais il ne s'agit pas de cette vérité là. Isaac Franco ne se contente pas de discours émollients.  Il dérange et c'est pour ça qu'il s'est fait censurer par le CCOJB (l'équivalent du CRIF pour la Belgique francophone) et le CBG.

Source: le blog de Joël Rubinfeld

Vous trouverez ci-dessous l'article d'Isaac Franco, intitulé «CCOJB: Constat de carence (suite)», qui était censé paraître dans le magazine Contact J du mois de novembre. «Censé», parce que censuré... Cet article est précédé d'une notice explicative dans laquelle Isaac Franco rend compte des «motivations» de la censure exercée par la direction du Cercle Ben Gourion, dont dépend le Contact J. Attenter de la sorte à la liberté d'expression de l'une des quelques voix qui comptent au sein de la communauté juive de Belgique contrevient gravement à la profession de foi de la présidente du CBG publiée dans la livraison de ce mois de novembre du Contact J - celle-là même où devait paraître l'article d'Isaac Franco: «En démocratie, la pensée ne doit pas être unique. Au CBG, nous soutenons que la richesse vient des différences»...

Notice explicative d'Isaac Franco:


Si le lecteur ne trouvera pas mon article «Constat de carence (suite)» consacré à la seconde partie de mon analyse sur la gestion des affaires communautaires par l’actuel Comité de Coordination des Organisations Juives de Belgique (CCOJB) dans le numéro de novembre du Contact J, c’est parce que ce texte aura été censuré.

Le motif invoqué par le Conseil d’administration et la présidente du Cercle Ben Gourion (CBG)? Le texte ne comporterait «aucun élément nouveau par rapport à l’article du numéro précédent» et qu’il s’agirait «dès lors de prolonger ou de raviver un débat ou une polémique qui a déjà eu ses effets».

Pourtant, chacun de ses paragraphes ou presque apporte une information factuelle jusque là connue de quelques initiés seulement, mais peu ou mal connue du lecteur.

Des tentatives de censurer le débat sur la gestion du CCOJB, du mode de l’élection de son président, du contenu des communiqués du CCOJB, de l’impact de ses contacts avec la presse et du voyage en Israël, du rôle moteur joué par l’UEJB sur le campus de l’ULB ou du traitement honteusement méprisant que ses représentants ont dû subir de la part du président du CCOJB, de la manière dont André Flahaut et un négationniste du génocide des Arméniens ont été invités au dîner de gala du CCOJB, de la non invitation de Karel De Gucht, de la pertinence du commentaire du CCOJB saluant «l’échange de prisonniers» plutôt que la libération de l’otage Gilad Shalit contre celle d’un millier de criminels palestiniens, tout, ou presque, est «neuf» dans cet article.

Ce n’est donc pas parce que ce texte n’a rien d’inédit que le Conseil d’administration du CBG l’aura interdit (la première partie de l’analyse parue en octobre avait déjà risqué la même censure…), mais bien parce que le constat qu’il dresse donne de l’urticaire à l’un ou l’autre de ses membres siégeant également au comité directeur du CCOJB.

Une irritation dont témoigne aussi ce mail de la vice-présidente du CCOJB qui, avec un stupéfiant culot, interpelle le rédacteur en chef du Contact J en ces termes: «A part cela, puis-je te demander pourquoi tu as permis qu’Isaac revienne dans le prochain Contact J avec des attaques paraît-il encore plus virulentes contre le CCOJB? Une fois ne suffit-elle pas?».

Il est déplorable que les responsables du CBG aient cédé à d’aussi misérables pressions qui, au final, privent les lecteurs du Contact J de questions sur un sujet qui les concerne au premier chef: comment le CCOJB porte-t-il leurs préoccupations et leurs attentes auprès des autorités publiques, et comment communique-t-il avec ceux dont il tire sa légitimité?

Le Conseil d’administration du Cercle Ben Gourion manque ainsi au premier et au plus important de ses devoirs, celui de penser par et pour lui-même.

En dépit de mon attachement pour ce journal auquel j’envoyais mon premier article il y a près d’une vingtaine d’années, j’ai donc pris la décision de mettre un terme à ma collaboration avec le Contact J.

Je remercie chaleureusement mon ami Joël Rubinfeld d’héberger ce texte sur son site qui rappelle aux apprentis censeurs du CBG et du CCOJB que leurs méthodes sont décidément d’un autre âge à l’heure d’internet.

Bonne lecture! Isaac Franco
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CCOJB: Constat de carence (suite) ICI

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