vendredi 31 mai 2019

La fascination de Borges pour le judaïsme et son admiration pour Israël


Sarah Rindner @ Mosaic Magazine:
Borges photographié par Grete Stern en 1951.
"“The Oldest of Nations is Also the Youngest”: Jorge Luis Borges on Israel and Judaism
Exploring the great Argentinian writer’s unusual fascination with Judaism and enthusiasm for the Jewish state.

This month, a new Spanish volume was published about Jorge Luis Borges’s relationship to Judaism—timed to be released 50 years after his first visit to Israel at the personal invitation of David Ben-Gurion. The book, titled Borges, Judaísmo e Israel, explores the great Argentinian writer’s various Jewish connections.
A lapsed Catholic with an interest in many religions, Borges (1899-1986) was particularly fascinated by Judaism, especially Kabbalah, and surprisingly erudite references to Jewish texts make their way into several of his stories. Even more unusually for a literary figure, especially one who traveled in avant-garde circles, his appreciation of Judaism translated into enthusiasm for the Jewish state.

Indeed, the 1969 trip to Israel affected Borges profoundly, prompting him to write a trio of poems in praise of the young state and the Jewish people more broadly. “Long live Israel,” he declares in one poem, published in that same year; in another he marvels at how “a man condemned to be Shylock” has “returned to battle/ to the violent light of victory/ beautiful like a lion at noon.”

Written shortly after the Six-Day War—just when much of the literary world was beginning to turn against the Jewish state—these poems celebrating the Jews’ return to martial glory also stand in stark contrast to their cosmopolitan author’s own general suspicion of nationalism. 
A half-century since the poems were written—and on the eve of Jerusalem Day, which this year falls on Sunday—its well worth revisiting the story behind them and the place of the Jews in Borges’s worldview.

Many scholars have proposed reasons for Borges’s philo-Semitism. The list of factors includes his Jewish friends in childhood; his Anglo-American grandmother who instilled in him a love for both the Bible and the people of the Bible; his admiration for Franz Kafka; and his fascination with Jewish mysticism, especially through the work of its great interpreter, Gershom Scholem. No doubt, all of these speculations are valid to some extent, but a closer look at Borges’s work shows something stronger at play. To understand what that is, it’s helpful to have some familiarity with his work more broadly. […] 
Even the most complex labyrinth has a center. As Borges seems to understand that center, it is located in the conceptual space of Judaism and perhaps even in the physical space occupied by the modern Jewish state. In his postmodern, relativistic, and labyrinthine universe, where identities are interchangeable, truth is subjective, and final evaluations are impossible, these provide the one true north by which all moral compasses can be set."
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Le magnifique poème de Jorge Luis Borges (1899-1986), écrivain et poète argentin, qui est évoqué dans l'article de Sarah Rindner:


Israël 1969 - Jérusalem, au bord des eaux de Babylone 
Je redoutais que ne guettât Israël
avec une douceur insidieuse
la nostalgie que les diasporas séculaires
accumulèrent comme un triste trésor
dans les villes de l’infidèle, dans les juiveries,
au couchant de la steppe, le long des rêves,
la nostalgie de ceux-là qui te désirèrent,
Jérusalem, au bord des eaux de Babylone.
Étais-tu autre chose, Israël, que cette nostalgie,
que cette volonté de sauver
parmi les inconstantes formes du temps
ton vieux livre magique, tes liturgies,
ta solitude avec Dieu ?
Non pas. La plus ancienne des nations
est aussi la plus jeune.
Tu n’as pas tenté les hommes par les jardins
ni par l’or fastidieux
mais par la rigueur, terre dernière.
Israël leur a dit sans paroles:
Tu oublieras qui tu es.
Tu oublieras l’autre laissé là-bas.
Tu oublieras qui tu étais dans les pays
qui te donnèrent leurs soirs et leurs matins
et qui n’auront pas ta nostalgie.
Tu oublieras la langue de tes pères et tu apprendras la langue du Paradis.
Tu seras un Israélien, tu seras un soldat.
Tu prendras des bourbiers pour asseoir ta patrie, des déserts pour l’élever.
Tu seras aidé par ton frère dont tu n’as jamais vu le visage.
Nous ne te promettons qu’une chose:
ton poste dans la bataille.
Éloge de l’ombre, dans L’or des tigres, NRF, Gallimard, 1976
Traduction et mise en vers par Nestor Ibarra


mercredi 29 mai 2019

Il y a 100 ans, une éclipse solaire transformait Einstein en superstar

Albert Einstein et Arthur Eddington (DN)
LCI:
"29 mai 1919-29 mai 2019 : il y a 100 ans, une éclipse solaire transformait Einstein en superstar

HISTOIRE - Il y a 100 ans, à l'occasion d'une éclipse solaire, une équipe dirigée par l'astrophysicien Arthur Eddington apportait les premières preuves de l'exactitude de la théorie de la relativité générale établie par Albert Einstein. Lui conférant, par la même occasion, une toute autre stature, celui de génie absolu.

C’était le 29 mai 1919, il y a tout juste un siècle. Ce jour-là, une éclipse totale de Soleil changea de manière spectaculaire notre compréhension de l’Univers. Catapultant, par la même occasion, Albert Einstein au rang de grand savant de l'Humanité, à côté d'un Newton ou d'un Galilée. Quatre ans plus tôt, dans sa théorie sur la relativité générale, le physicien allemand, alors inconnu du grand public, avait établi la notion de courbure de l’espace-temps. Selon cette théorie, l’espace et le temps ne formeraient qu'un tout.

Pour bien comprendre, il faut se représenter l’Univers comme un énorme matelas, que la masse de tout qui s’y trouve déforme. Plus la masse est importante, plus notre matelas (donc l’espace-temps) sera courbé autour de cet objet. En conséquence, nous dit Einstein, tout ce qui se trouve dans l’Univers verra sa trajectoire affectée par cette courbe, même un rayon de lumière. A cette époque, notre compréhension de l’Univers et de la notion de gravité s’appuie sur les lois de la physique établies par Isaac Newton, au 18e siècle.

Une expédition à l'autre bout du monde 
A leur sortie, les travaux d’Einstein passent quasiment inaperçus. D’abord, parce qu’Internet n’existe pas à l'époque et qu'il est alors un chercheur lambda. Mais aussi et surtout, parce qu’il n’y a alors aucun moyen de vérifier sa théorie. Et pour cause. Le seul objet observable à l’époque avec une masse assez grande pour mesurer cet effet de distorsion est le Soleil. Problème, celui-ci est trop brillant pour qu’on puisse voir des étoiles en même temps. Mais... c’était sans compter l’abnégation d’un astrophysicien britannique.

En cette fin mai 1919, Einstein était chez lui à Berlin. Au même moment, à l’autre bout du monde, deux expéditions scientifiques mettaient sa théorie à l’épreuve à l'occasion d'une éclipse solaire totale. À Sobral, au Brésil, et sur l’île de Príncipe, au large de la côte ouest de l’Afrique, Sir Arthur Eddington et ses équipes ont alors pu mesurer la déviation de la lumière des étoiles par le champ gravitationnel du Soleil, en comparant leurs observations avec celles fournies par des photos de ces étoiles prises au préalable. Einstein avait donc raison."
Lire l'article complet @ LCI

Des articles et discours de Jeremy Corbyn promeuvent la théorie du complot du 11 septembre aux relents antisémites

Des dizaines d'articles et de discours de Jeremy Corbyn promeuvent la théorie du complot relative aux attentats du 11 septembre et des thèmes antisémites.



Le journaliste Iggy Ostanin a découvert plus de 30 articles écrits par Jeremy Corbyn, le leader du parti Travailliste britannique, dans lesquels il attribue à tort la responsabilité des guerres en Afghanistan et en Irak au Project for a New American Century(PNAC).

Le PNAC était un groupe de réflexion américain dont les membres étaient principalement des Juifs américains. Il a fait l'objet de théories du complot, dont beaucoup s'appuient sur des thèmes antisémites. Les partisans de cette théorie incluent le conspirationniste antisémite David Icke, l'auteur suprémaciste blanc Kevin Macdonald, et le négationniste de l'holocauste Gilad Atzmon.

Iggy Ostanin révèle que Jeremy Corbyn a accusé à tort le PNAC d'exploiter le 11 septembre pour orchestrer des invasions étrangères afin d'asseoir son «influence et domination mondiales».

En 2010, Corbyn s'est confié à l'agence de presse officielle iranienne. Il a décrit le 11 septembre comme un événement duquel le PNAC s'était emparé: «“9/11 was the opportunity for the Project of the New American century to launch its wars…It means that the opportunity that the retaliation of the 9/11 offered was to start the war in Afghanistan.”

Lire l'article Iggy Ostanin @ Medium: New: Dozens of articles and speeches by Jeremy Corbyn promote 9/11 conspiracy theory with antisemitic themes

Vous pouvez suivre Iggy Ostanin sur Twitter



Lire également: Revealed: Corbyn defended “salient points” made in “wipe Israel off the map” speech by Iran’s President (signé Iggy Ostanin)

mardi 28 mai 2019

Portugal: Salazar face à la Shoah



"Selon le passeport qu'il a présenté à son arrivée [au Portugal], il est juif.  
Il a déclaré qu'il est catholique ce qui doit être faux." (Dossier d'un réfugié juif hongrois 
arrivé au Portugal le 9 octobre 1939.  Cette remarque ainsi que d'autres remarques désobligeantes sont répétées plusieurs fois dans les documents.  Source: archives familiales.)  

Salazar face à la Shoah
Filipe Ribeiro de Meneses, traduit de l’anglais par Claire Darmon
Dans Revue d’Histoire de la Shoah 2015/2 (N° 203), pages 255 à 276

Extrait:
"Dans cette lettre, en brossant le tableau d’une Europe plongée dans sa troisième année de guerre, Salazar fit un commentaire révélateur: «Le nazisme, relativement à sa conception de la politique internationale allemande, n’est-il pas l’expression contemporaine d’un pangermanisme éternel? Si Bismarck vivait aujourd’hui, ne ferait-il pas ce que Hitler a fait – intégrer l’Autriche, dominer les nations de l’empire autrichien, affirmer ouvertement son aspiration à l’hégémonie absolue en Europe? » Lorsque, dans cette lettre, il présente le Troisième Reich de Hitler, le dictateur portugais omet totalement de mentionner la composante raciale meurtrière qui le sous-tend. À cet égard, la correspondance entre Salazar et Gonzague de Reynold est caractéristique de ses opinions persistantes sur la nature de la guerre. Ces dernières années, on a beaucoup écrit sur le rôle du Portugal dans la Shoah, mais tous les auteurs qui se sont attelés à cette tâche se sont heurtés au mur du silence qui entoure Salazar et son opinion sur l’entreprise nazie d’extermination de la population juive d’Europe. Étant donné la position clé de Salazar au Portugal à l’époque – il était à la fois Premier ministre, ministre des Affaires étrangères et ministre de la Guerre (sans compter le fait que la police politique du régime, la Polícia de Vigilância e Defesa do Estado (PVDE), lui présentait directement ses rapports, court-circuitant le ministre de l’Intérieur) –, c’est là une situation frustrante aussi bien pour les historiens que pour les lecteurs. Cet article a pour objectif de sonder ce mur du silence, de tenter, d’après les propos, les écrits et les actes de Salazar, de reconstituer son point de vue sur la tragédie qui se déroulait, tout en les resituant dans le contexte plus large de la diplomatie et de la neutralité en temps de guerre."
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vendredi 24 mai 2019

Corbyn: la plus grande menace pour les Juifs depuis les nazis


David Isaacson, former foreign-news editor at The Telegraph (Weekly Edition) and arts editor at The Jerusalem Post.

Extraits:
"[…] In his autobiography, the Israeli diplomat Abba Eban recalls a Zionist delegation’s meeting with Bevin in 1947. ‘I had never seen a man so able to radiate hostility, not only with every word but with every movement of face and eyes,’ wrote Eban. ‘Not for one single moment did he show us any human respect, let alone diplomatic deference.’ According to the hard-Left Labour cabinet minister Richard Crossman, ‘the main points of Bevin’s discourse were . . . that the Jews had successfully organised a conspiracy against Britain and against him personally’.

This is the hostility that Labour radiates today, from leadership to grassroots. You could see it in Corbyn’s surly, sulking demeanour when reluctantly meeting Jewish leaders last year. You could see it in the aggression of party grandee John Prescott after a Jewish journalist asked, off the record, whether there was anything he could do about anti-Semitism in the Labour Party. ‘Is there anything you can do about Israel and its behaviour?’ he ranted. ‘All of this is about Israel . . . dead children . . . settlers on someone else’s land.’ A Labour party member in Brighton recently advocated marching on a synagogue. In other words, a pogrom. […] 
Corbyn has put forward 64 Early Day Motions about Israel in Parliament compared with 23 on labour relations and workers’ rights. Why would a committed socialist devote so much time to Israel, an interest that has limited impact on his constituents in Islington, and so little time to the people he is supposed to represent? 
The answer is the Palestinians. In no other group does Corbyn see such a true reflection of himself. Fetishisation of terror. Perpetuation of victimhood. Love of conspiracy theories. Aversion to compromise. Demonisation of the Jews, be it in a mural, a history book or every classroom in Gaza."  
Lire l'article complet @ The Conservative Woman (Corbyn – the biggest threat to Jews since the Nazis)

mercredi 22 mai 2019

ONU: bienveillance d'un diplomate slovaque envers le Hezbollah


Communiqué de l'ONU concernant Ján Kubiš: "Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le Liban (UNSCOL).  Le Secrétaire général de l’ONU a annoncé aujourd’hui le 9 janvier 2019 la nomination de M. Ján Kubiš, de la Slovaquie, comme Coordonnateur spécial pour le Liban." M. Kubis est socialiste et a été ministre des Affaires étrangères de 2006 à 2009.

Jan Kubis a rencontré Naim Qassem, le numéro 2 du Hezbollah. Voici le commentaire (Twitter) que la réunion lui a inspiré:
"Grateful for an open and substantive discussion on a broad range of topics with Deputy Secretary General Naim Qassem of Hizbullah. On top I received a copy of his book - a necessary reading."
Traduction: "Je suis reconnaissant au Secrétaire général adjoint du Hezbollah, Naim Qassem, pour la discussion ouverte et approfondie sur un large éventail de sujets. En plus, j'ai reçu une copie de son livre - une lecture nécessaire."




Réactions

Hillel Neuer:
"You just praised the leader of a terrorist group that commits genocide in Syria and murders civilians worldwide. I am calling on Secretary-General @antonioguterres to remove you immediately from your post as United Nations Special Coordinator for Lebanon."
David Collier:
"At least we all know now what ‘special coordinator for Lebanon’ means. And we know who you are coordinating with. So thanks for that."
Benjamin Weinthal:
"A window onto the court of the UN below. UN's @UNJanKubis waxes lyrical over his meeting with a leading representative of the Lebanese terrorist entity Hezbollah that has murdered scores of Americans, Europeans, Israelis, and Syrians. The list goes on and on."
Tsahal:
"Do you know what else appears to be necessary reading? @UN Resolution 1701."

lundi 20 mai 2019

Roger Nimier: Pour l'amour du monde arabe, la gauche "approuve la barbarie antisémite avec un entrain qui laisse rêveur" (1956)


Sébastien Lapaque @ Le Figaro Littéraire (16 mai): Le dernier khamsin des juifs d’Égypte: le Nil mouillé de larmes. 

Extraits:
À 86 ans, la Britannique Bat Ye’or publie en français un premier roman poignant dans lequel elle raconte l’expulsion des Juifs d’Égypte en 1956.

[…] Auteur d’une dizaine d’ouvrages, Bat Ye’or est d’abord connue comme historienne de la «dhimmitude» — le statut des citoyens non musulmans dans les États musulmans — et théoricienne d’«Eurabia» — une façon de géographie du futur dans laquelle «les penchants criminels de l’Europe démocratique» dont a parlé Jean-Claude Milner iraient à leur terme par l’islamisation volontaire du continent.  
Ce concept qui fait sourire les gens bien comme il faut a inspiré Michel Houellebecq dans la rédaction de Soumission. «Dans un sens la vieille Bat Ye’or n’a pas tort, avec son fantasme de complot Eurabia», observe un personnage du livre avec une tendresse mêlée d’effroi. 
Bat Ye’or n’a pas tort et elle a même souvent raison. Ainsi dans le choix qu’elle a fait de raconter l’expulsion des Juifs d’Égypte par le raïs Gamal Abdel Nasser en 1956 avec les armes de la fiction. 
L’art romanesque permet au lecteur d’entrer de plain-pied dans cet épisode de fureur antisémite qu’on a généralement refoulé, l’orientalisme et le fantasme des «masses arabes» empêchant d’accepter que la chronique des catastrophes du XXe siècle se soit également écrite au sud de la Méditerranée. 
Dans un article paru dans La Nation française le 6 juin 1956, Roger Nimier l’a observé avec un cœur intelligent:  
«[La gauche] renie ses principes. Pour l’amour du monde arabe, elle piétine sa famille spirituelle. Ce qu’elle appelait hier l’obscurantisme religieux, elle le respecte à Rabat ou au Caire. Elle approuve la barbarie antisémite avec un entrain qui laisse rêveur.»
Lire l'article complet

Le Dernier Khamsin des Juifs d’Égypte, de Bat Ye’or, Les provinciales, 220 pages, 20€.

dimanche 19 mai 2019

Eurovision: "Qui tue qui?" a chanté le candidat portugais


Expresso est l'hebdomadaire (de droite) portugais qui a publié une caricature antisémite par António Moreira Antunes qui a également été publiée par le New York Times et qui a fait scandale aux États-Unis (mais pas au Portugal). Au contraire, le caricaturiste a été unanimement soutenu et loué au Portugal, présenté comme un champion de la liberté d'expression. Le New York Times ayant présenté des excuses, le caricaturiste portugais, furieux, a affirmé, sans la moindre gêne, sur CNN que la "machine de propagande juive" était à l'origine des critiques.  Cette accusation conspirationniste n'a guère choqué au Portugal.

La chanson du concurrent portugais, Conan Osíris, à l'Eurovision, qui a eu lieu cette année en Israël, contenait cette interrogation que l'on interprétera comme l'on voudra: "Qui tue qui?  Qui tue qui?"

Une journaliste de Expresso, Ana França, l'a interprétée à sa façon en accusant Israël de subjuguer les Palestiniens et a concocté une vidéo qui est un modèle du genre de haine d'Israël… typiquement de droite.

La journaliste Helena Matos commente dans le blog Blasfémias (traduit du Portugais):
Une journaliste pérore dans une vidéo sur la subjugation des Palestiniens par l'État d'Israël. Quiconque écoute en tel ramassis d'absurdités va croire qu'il y a jamais eu un État palestinien. Mais ce qui est le plus étonnant est la déresponsabilisation des Palestiniens, à la fois assujettis par les Israéliens mais dépendants d’eux pour tout, comme le reconnaît la journaliste elle-même. Enfin les Palestiniens ne sont que de petits gamins.

vendredi 17 mai 2019

Uzi Dayan: Israël marche bien et aura 20 millions d'habitants en 2048


Christophe Lamfalussy @ La Libre Belgique :
Uzi Dayan, le neveu du général Moshe Dayan, l’un des acteurs du traité de paix entre l’Egypte et Israël, était de passage à Bruxelles. Cet ancien directeur du Conseil de sécurité nationale israélien a dirigé plusieurs missions secrètes de Tsahal, l'armée israélienne, dont un projet d'assassinat de Yasser Arafat. C'était en 1982. Nous l'avons rencontré.  
Extraits:
"Israël marche bien. Le taux de chômage est à moins de 4%. Le PIB par habitant dépasse 40 000 dollars, tout cela dans une région où il y a la guerre et le terrorisme. En 2048, le pays aura 100 ans. Savez-vous combien d'habitants aura Israël? Vingt millions. Quand nous avons commencé en 1948, nous étions 600 000.

Une nuit, alors que nous étions en train de négocier, le roi Hussein m'a pris à part parce qu'il connaissait mon oncle [Moshe Dayan]. Il m'a dit: "Vous pensez que vous êtes un petit pays entouré par des ennemis? Vous ne comprenez pas notre problème, à nous les Jordaniens. Nous sommes un petit pays entouré par des amis. C'est plus dangereux."  
Nous assistons à l'émergence d'un nouveau Moyen-Orient avec l'alliance de la Jordanie, l'Arabie saoudite et d'autres monarchies pour empêcher l'émergence d'une bombe nucléaire chitte. […]

Jamais nous ne tolérerons un Iran nucléaire. Car cela va créer un désordre au Moyen-Orient et une course à l'arme nucléaire. L'Egypte et les pays qui ont les moyens de se payer la technologie l'acquerront. Nous menaçons et sommes prêts à frapper l'Iran. Nous n'avons pas les capacités militaires des Etats-Unis mais nous pouvons piquer."

Lire l'article complet: "Au Moyen-Orient, vous ne menacez pas avec une arme qui n’est pas chargée"

jeudi 16 mai 2019

Suède: A Malmö des jeunes chantent "Vive la Palestine, écrasons le sionisme"


La section des jeunes du Parti social-démocrate suédois de la ville de Malmö (SSU), a été critiquée pour avoir chanté "Longue vie à la Palestine, écrasons le sionisme" ("Leve Palestina, krossa sionismen") à l'occasion d'un défilé du 1er mai.  Sans que personne n'intervienne.

Le Premier ministre Stefan Löfven, la maire de Malmö Katrin Stjernfeldt Jammeh et le président des sociaux-démocrates de la ville ont vivement critiqué la décision du SSU.

"Ces propos suscitent un débat qui amène les gens à croire que le SSU encourage des politiques antisémites", a déclaré Stjernfeldt Jammeh. "Je pense que c'est regrettable. Il n'y a pas de place pour l'antisémitisme dans la politique du Parti social-démocrate."

Electra Ververidis, le président du SSU, a d'abord défendu la chanson, affirmant qu'elle visait l'occupation par Israël des territoires palestiniens plutôt que son droit à l'existence.

Mais dimanche, elle a fini par présenter des excuses, s'engageant à ne plus chanter la chanson et à rencontrer la communauté juive de Malmö.

Pour regarder la vidéo cliquer ICI

Au Portugal, ce sont des étudiants de l'Université de Coimbra qui ont parodié la Shoah.


mercredi 15 mai 2019

Antisémitisme en Suède: attaque brutale, insultes ("descendants de singes et de cochons")


Cnaan Liphshiz @ JTA/Times of Israël: L’attaque brutale contre une Suédoise secoue la minuscule communauté juive

Tôt mardi, un homme armé d’un grand couteau s’est approché de la secrétaire de la communauté juive d’Helsingborg, en Suède, par derrière et lui a porté des coups de couteau presque mortels sur le haut du corps.  
La victime, une femme d’une soixantaine d’années dont la famille a demandé à ne pas être citée dans les médias, a été agressée à deux pas de la petite synagogue de cette ville côtière située juste au nord de Malmö. Son agresseur a fui la scène, qui se trouvait près de la maison de la victime, alors qu’elle criait à l’aide aux passants. Elle a été emmenée à l’hôpital dans un état critique. […]

Le sud de la Suède, où Helsingborg se situe, présente l’un des taux de criminalité violente les plus élevés du pays. Elle connaît également un problème d’antisémitisme disproportionné, dans lequel les 1 200 Juifs de la région sont confrontés chaque année à des dizaines de crimes haineux – des chiffres qui rivalisent avec les statistiques sur les crimes haineux anti-juifs enregistrées à Stockholm, où vivent la plupart des quelque 20 000 Juifs de Suède. […]

La semaine dernière, un imam d’Helsingborg, Samir El Rifai, a été inculpé devant un tribunal local pour avoir traité les Juifs de «descendants de singes et de cochons» lors d’un sermon prononcé le 17 juillet sur la place Gustav Adolf de la ville pendant une manifestation anti-Israël. 
Le procès, qui a fait l’objet de reportages dans les médias nationaux, était le résultat d’une plainte déposée par l’ancien dirigeant de la communauté juive de Helsingborg.
En 2009, pendant la guerre d’Israël contre le Hamas à Gaza, la synagogue de Helsingborg a été la cible d’un incendie criminel. La police n’a pas arrêté les coupables. […]

À Malmö, le rabbin Kesselman a personnellement été témoin et victime de centaines d’incidents antisémites, la plupart verbaux et presque tous provenant de familles d’immigrants du Moyen Orient, dit-il. Environ un tiers des 350 000 habitants de Malmö sont des immigrants de première ou de deuxième génération originaires du Moyen Orient, avec d’importants contingents d’Irak et de Syrie, selon les statistiques du gouvernement suédois. […]

Amnon Tsubari, un citoyen à la double nationalité israélienne et suédoise basé à Malmö, qui parfois fait office de chantre à la synagogue, est allé plus loin en disant «c’est plus ou moins la même situation partout en Suède. Les attaques sont inquiétantes, choquantes, mais pas surprenantes.» […]

M. Tsubari, père de sept enfants, a déclaré qu’indépendamment de ces développements et de ce qui est révélé dans l’enquête sur l’agression à Helsingborg, «je pense que l’avenir de mes enfants est en Israël».
Lire l'article complet

mardi 14 mai 2019

"L’antisémitisme de salon"


Matthieu Aron @ L'Obs:
Catherine (*), la cinquantaine, cadre supérieur dans un grand groupe, vit dans l’un des quartiers les plus bourgeois de Paris. Elle raconte comment, devant elle dont le patronyme ne laisse en rien deviner sa judaïté, se «lâchent» certains de ses collègues ou amis lors de réunions de travail ou de dîners.

De plus en plus souvent lui reviennent aux oreilles des allusions plus ou moins appuyées au poids supposé «du lobby sioniste», au fantasmatique «pouvoir des juifs», à la prétendue «efficacité de leurs réseaux», à leur supposée «omniprésence dans la banque ou les médias». Elle entend qu’on soupèse la fortune de tel ou tel au prétexte qu’il est juif.  
André (*), chef d’entreprise dans le sud de la France, a trouvé un nom pour ce genre de phénomène: «l’antisémitisme de salon». «Récemment, témoigne-t-il, à 59 ans, je me suis entendu dire par l’un de mes concurrents: “Ce n’est pas un petit juif qui va m’apprendre à faire des affaires.” De tels propos auraient été inimaginables il y a encore deux ou trois ans.»  
Marc (*), juriste, lui, n’en est toujours pas revenu de s’être vu refuser un poste au motif qu’étant juif il devait être plus riche que les autres candidats.  
Quant à Judith (*), parisienne fréquentant les milieux les plus «éduqués» et qui durant toute sa jeunesse a vécu son judaïsme «avec insouciance», elle s’est surprise à se réjouir que ses deux fils se forment à des métiers «exportables» car, confie-t-elle, «on ne se sait jamais, peut-être devront-ils partir un jour».
(*) Les prénoms ont été modifiés.

dimanche 12 mai 2019

Accusations d'antisémitisme contre Viktor Orbán - analyse par Christopher Caldwell


Christopher Caldwell @ The Claremont Institute (Hungary and the Future of Europe):
"The anti-Soros ad campaign drew accusations of anti-Semitism. Whether those accusations were justified or not is not an easy matter to settle. Reportedly, the ads were dreamed up by the late Arthur Finkelstein, the Reagan-era Republican campaign consultant, long known for personalizing political conflicts. Some were in poor taste. There was one posted on the steps of streetcars so that passengers had to tread on Soros’s face as they climbed aboard. Archetypally, the ads did resemble anti-Semitic campaigns of yore. They showed Soros as a puppet-master, a power behind the scenes. Of course Soros was a power behind the scenes. But Hungary was a country where 565,000 Jews—more than half the Jewish population—had been murdered after the Nazi invasion in May 1944, and a bit more circumspection was expected from its politicians. 
The Orbán government, in its four terms in power, had not acted in such a way as to give rise to accusations of bigotry. It had passed a law against Holocaust denial. It had established a Holocaust Memorial Day. It had reopened Jewish cultural sites and refused to cooperate with Jobbik, the leading opposition party, which had a history of anti-Semitic provocations and sometimes commanded 20% of the vote. 
The loudest accusations came from western Europe—the very place where, since the turn of the century, in the wake of heavy Muslim immigration, anti-Semitism had risen more sharply than any place on the planet. France in particular had seen a dozen instances of anti-Semitic murder and terrorist violence, all of them perpetrated by the offspring of migrants. Hungary’s 100,000 or so Jews probably had as much to fear from Soros’s plan of open borders as from Orbán’s plan to limit the influence of NGOs."
Lire l'article complet

vendredi 10 mai 2019

Que le PTB belge f. la paix aux Juifs français. Serge Gainsbourg n'est pas Charles Michbar!

"«C’est de l’humour», selon l’auteur du photomontage, un certain Yves Malisse. «De l’humour? C’est aussi ce que dit Dieudonné», rétorque Joël Rubinfeld, le président de la LBCA."

Un lecteur a signalé un autre photomontage également posté sur Facebook par Yves Malisse un militant du PTB (extrême gauche belge francophone) qui gère le groupe Facebook du PTB de Mouscron.  Après s'être "inspiré" du film français Rabbi Jacob pour s'attaquer au Premier ministre belge Charles Michel.  La réplique culte «Rabbi Jacob il va danser» a été remplacée par «Rabbi Michel il va taxer».  C'est clair que pour ce génie de la pensée, un Juif fait la poche aux pauvres.

Yves Malisse qui se présente comme un pauvre "invalide" de 60 ans a choisi un autre Juif français pour s'attaquer à M. Charles Michel.   Il s'agit de Serge Gainsbourg mué en Charles Michbar.  Les paroles de la chanson de Serge Gainsbourg sont détournées "Je suis venu te dire … que je mens vrai", signées Charles Michbar, en référence à Gainsbarre.


Pourquoi cette incroyable obsession pour les Juifs français?  Pourquoi instrumentalise-t-il des Juifs français pour s'attaquer à un politicien belge le faisant passer pour Juif?  Ne peut-il pas trouver d'autres "repères", d'autres "inspirations"?

On connaît l'hostilité du PTB envers Israël.  Que ses militants aient au moins la décence d'épargner les Juifs français.

jeudi 9 mai 2019

Belgique: photomontage polémique d'un militant PTB

Ca n'arrête pas. Au Portugal, on parodie l'Holocauste ("Alcoholocausto") au défilé des étudiants de l'Université de Coimbra. Au carnaval d'Alost, on se moque du prétendu goût immodéré et infâme des Juifs pour l'argent. Et ça continue.


La Dernière Heure et La Ligue belge contre l'antisémitisme:
La Ligue belge contre l’antisémitisme (LBCA) a réagi, hier, à la publication sur le profil Facebook d’un militant du PTB d’un photomontage de Charles Michel inspiré du film Rabbi Jacob, où la réplique culte «Rabbi Jacob il va danser» a été remplacée par «Rabbi Michel il va taxer».

«C’est de l’humour», selon l’auteur du photomontage, un certain Yves Malisse. «De l’humour? C’est aussi ce que dit Dieudonné», rétorque Joël Rubinfeld, le président de la LBCA.

S’il ne se présente pas le 26 mai, ce M. Malisse apparaît quand même comme celui qui gère le groupe Facebook du PTB Mouscron. Et s’il n’a posté le photomontage que sur son profil FB privé, chacun peut constater que ce profil fait largement place à la propagande PTB. Le photomontage a déjà été partagé plus de 4000 fois. Depuis le week-end, la LBCA a reçu plusieurs plaintes.

Joël Rubinfeld y voit l’expression d’un antisémitisme primaire destiné, à trois semaines des élections, à entretenir dans le public le cliché dont chacun sait qu’il a conduit au pire sous le régime nazi, qui associe les juifs à la finance, au pouvoir, à l’argent, et maintenant aussi aux taxes et aux impôts.

Pour le président de la LBCA, «il est évident qu’on doit pouvoir rire des juifs: les juifs sont les premiers à rire d’eux-mêmes. La question n’est pas là. On doit pouvoir rire et même pourquoi pas se moquer des juifs, si le rire est bienveillant, s’il n’est pas chargé de haine».
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mercredi 8 mai 2019

Une historienne montre qu’il y a eu peu de condamnations pour les crimes nazis


The Times of Israel:
"Même si un million de personnes ont pu, selon les estimations, prendre part de manière active à l’extermination de millions de juifs pendant la Shoah, seules 20 000 d’entre elles ont été reconnues coupables de crimes, et moins de 600 ont écopé de lourdes peines, écrit dans un nouveau livre une historienne britannique spécialiste de la Shoah.

Dans l’ouvrage écrit en anglais Reckonings: Legacies of Nazi Persecution and the Quest for Justice, Mary Fulbrook examine les poursuites contre ceux qui ont commis des crimes de guerre nazis, telles qu’elles ont été mises en oeuvre par le système judiciaire allemand après la Seconde Guerre mondiale, et le nombre relativement faible de lourdes peines qui sont venues sanctionner les auteurs du génocide.  
Fulbrook, professeure d’histoire allemande et doyenne de la faculté des Sciences sociales et historiques à l’university College de Londres, note que «peut-être 200 000 personnes, mais plus probablement un million de personnes, ont été à un moment ou à un autre activement impliquées dans l’assassinat de civils juifs. Les rangs de ceux qui ont rendu cela possible ont été bien plus vastes».  
Mais tandis qu’en Allemagne de l’ouest et dans l’Allemagne réunifiée, entre 1946 et 2005, 140 000 individus ont fait l’objet de poursuites judiciaires, seuls 6 656 ont été condamnés pour des crimes nazis; «la large majorité des peines – un peu moins de 5 000 (soit 4 993) — se sont révélées relativement indulgentes avec des peines d’emprisonnement allant jusqu’à deux ans», écrit Fulbrook. […] 
«Sur tous ces criminels qui ont été finalement présentés devant les tribunaux de la République fédérale allemande avant la fin du 20e siècle, seuls 164 individus ont été condamnés pour meurtre, et pas pour des crimes inférieurs», ajoute-t-elle dans son livre. «Au vu des centaines de milliers d’individus qui se sont trouvés impliqués dans la machinerie de la tuerie de masse et des six millions de personnes qui sont mortes dans ce que nous appelons dorénavant la Shoah, 164 condamnations pour meurtre ne représentent pas un total impressionnant». 
Elle ajoute que «le nombre total de personnes condamnées par la République fédérale pour des crimes nazis est lui-même inférieur au nombre de personnes employées à Auschwitz»."
Lire l'article complet @ Times of Israel

Lire également l'article de Christopher Hale @ History Today:
[…] And yet, in the aftermath of these deeply flawed trials, West Germany found ways to promote the fiction that the nation of perpetrators was ‘facing the Nazi past’ to secure a better international reputation.

After unification, the leaders of the new Germany discovered that erecting much lauded and expensive gestures of memorialisation, such as the Memorial to the Murdered Jews of Europe, built in the heart of the new capital Berlin, could shape how the past of the nation of perpetrators is represented – and occlude the abject failure to enact justice. Reputational success, she insists, was at odds with the actual record of the courts. Fulbrook returns frequently to the most infamous and, in some ways, misunderstood site of the German genocide, the Auschwitz concentration camp. Today it is a crowded pilgrimage site. Why do so many come here? By demanding that we confront these troubling questions, she demonstrates that ‘reckoning’ remains a stubbornly incomplete and compromised task. This masterly book challenges the ways, seven decades after the end of the war, that Europeans remember and commemorate a crime that still lies beyond understanding."
Et l'article de Dominic Lawson @ The Daily Mail:
Un petit garçon passe devant une rangée de corps
dans le camp de concentration de Bergen Belsen
"[…] But it is a sense of deep injustice, as well as horror, that will overcome readers of Reckonings: its main theme is how the overwhelming majority of those involved in the murder of an estimated six million men, women and children were either never brought to justice or were dealt with so leniently that it amounted to an insult to the victims. […]

The 1966 trial of Walter Thormeyer, a former SS Hauptscharfuhrer, provides a grotesque example. His deputy, Rudi Zimmermann, one of the minuscule number to display remorse and who actually turned himself in, told the court that, on the occasion of mass killings: ‘Thormeyer appeared to prefer shooting the female Jews personally . . . with a certain relish.’

In fact, Thormeyer had a Jewish mistress, but when he feared that this (a crime under Nazi law) would be discovered, he took her for a walk in some woods . . . and shot her in the back of the neck. 
The judge declared that this was a token of Thormeyer’s ‘consideration’, and the act ‘humane’ — because his mistress had been spared the knowledge that he was going to kill her.

Thormeyer was, at the time of his trial, an official in the West German court system and, as Fulbrook observes, one reason for the general lenience of the sentencing (Thormeyer himself got 12 years) was that the entire German legal bureaucracy was riddled with ex-Nazis. […]"

Le cas typique d'Edmund Veesenmayer, chef d'Eichmann en Hongrie, responsable de la mort de 500.000 Juifs hongrois et slovaques:
"A Nuremberg, Veesenmayer réussit à exploiter le nouvel état d'esprit [la lutte contre le fléau du communisme qui menaçait d'engloutir l'Europe] pour réduire l'énormité de ses crimes. Dans un soupir de soulagement, il apprit le 2 avril 1949 que le Tribunal militaire international ne lui infligeait que vingt ans de prison, mois quatre de préventive. Il échappait à la condamnation à mort. L'ancien proconsul d'Hitler fut écroué à Landsberg, en Bavière. Il n'eut même pas besoin d'aller au bout de sa modeste peine." Veesenmayer est libéré en 1954."

mardi 7 mai 2019

Parodie de l'Holocauste au défilé des étudiants de l'Université de Coimbra


C'est la deuxième année consécutive que le Holocauste est parodié par un groupe d'étudiants de l'Université de Coimbra au Portugal. Cette année-ci, une petite résistance s'est organisée.

Le char allégorique "Alcoholocausto"
Source: Diário As Beiras


La "fascination" ne date pas de maintenant: en octobre de l’année dernière, lors du défilé du Festival des Latas, les soi-disant "docteurs" du cours d’histoire de la Faculté des lettres de l’Université de Coimbra (FLUC) ont défié les étudiants de première année de s’habiller en juifs et nazis.

Envie de rigoler?

Il semble que les mêmes veulent défiler dimanche [5 mai] à l'occasion de la fête de la Queima das Fitas, avec un char qu’ils ont baptisé "Alcoholocausto" et qui symboliserait un train. Cette conjugaison n'est pas innocente. Dès que l'intention des élèves a été rendue publique, le conseil d'administration de la FLUC est intervenu et ils ont renoncé à la mention "Alcoholocausto" sur le char. Ils ont défilé avec le char furieux qu'on les ait empêchés de se moquer spécifiquement et clairement de l'Holocauste.

Adriana Bebiano est l'une des enseignantes de la FLUC qui a parlé aux responsables du char, alors que leur identité n'avait pas été révélée (l'article a été publié le 2 mai). Mme Bebiano a confié que certains étudiants qui participent à cette initiative sont antisémites et véhiculent un discours antisémite. Pour l’enseignante, le nom du char et le train (faisant référence aux convois de déportation de millions d’êtres humains vers les camps de la mort) constituent une plaisanterie de mauvais goût et un manque de respect pour l’Holocauste et la mémoire du plus grand génocide de l’histoire occidentale moderne. C'est également un manque de compréhension que le concept de liberté d’expression implique des responsabilités.

Pour Catarina Martins, professeur au FLUC et qui s'est opposée au char "Alcoholocausto", "l'argument de "liberté d'expression" évoqué par les étudiants s'effondre lorsqu'il est question de génocide.

"L'héritage du 25 avril est la défense de la liberté avec la garantie des droits et le respect des différences, ce qui implique la lutte contre tout ce qui peut conduire à la répétition du fascisme. Banaliser l’histoire du fascisme est une stratégie qui le favorise ", prévient-elle. Pour cette raison, peu importe ce qui peut se passer pendant le défilé, les enseignants devraient prendre position publiquement à ce sujet.

Dans un texte partagé sur Facebook, Helena Araújo, une portugaise installée à Berlin, a demandé aux étudiants qui persistent à vouloir appeler leur char "Alcoholocausto" de se dévoiler et de ne pas se cacher derrière une vague appellation "Nouveaux regards sur l'histoire 2018/2019 "- qu'ils disent qui ils sont, qu'ils montrent leur visage et révèlent leur nom.

Diário As Beiras les ont contacté, sans succès. "Répétons: si vous voulez parler, nous parlerons sans aucun problème après le 5 mai. Nous n'avons parlé à personne auparavant. Bonne journée", ont-ils répondu.

Lire les articles signés Patricia Cruz Almeida sur le site de Diário As Beiras (en portugais):
- Autores de “Alcoholocausto” vestiram caloiros de judeus na Latada
- Estudantes dizem que “Alcoholocausto” saiu e desfilou no Cortejo


lundi 6 mai 2019

Leon Trotsky - sa longue guerre contre l'antisémitisme


Trotsky au Mexique, 1940, Hoover Institution.
Alan Johnson @ Fathom
"All his life Trotsky was a consistent fighter against antisemitism." – Joseph Nedava, Trotsky and the Jews, 1971.

"Of course we can close our eyes to the facts and limit ourselves to vague generalities about the equality and brotherhood of all races. But an ostrich policy will not advance us a single step … All serious and honest observers bear witness to the existence of antisemitism, not only of the old and hereditary, but also of the new ‘Soviet’ variety." – Leon Trotsky, Thermidor and Antisemitism, 1937. 
"The rise of Nazism in Germany led the Russian revolutionary to a global revision of his approach to the Jewish question." – Enzo Traverso, Marxists and the Jewish Question: The History of a Debate 1843-1943, 1994.

"The dispersed Jews who would want to be reassembled in the same community will find a sufficiently extensive and rich spot under the sun. The same possibility will be opened for the Arabs, as for all other scattered nations." – Leon Trotsky, ‘Interview with Jewish correspondents in Mexico’, 1937.

"The writings of Trotsky are a blast of clean air through the swamps of hysteria, ultra-left fantasy, vicarious Arab chauvinism, and – I think – elements of age-old antisemitism recycled as ‘anti-Zionism’ into which much of post-Trotsky Trotskyism has disintegrated on this question". – Sean Matgamna, 2001.[1]

Introduction

The classical Marxist tradition of the late 19th and early 20th centuries believed that Jewish peoplehood, along with antisemitism, would inevitably dissolve in the solvent of the coming progressive universalism.[2] Specifically, it looked to the inevitable victory of an international proletarian revolution, and the advanced stage of human civilisation it would usher in, to solve what was called ‘the Jewish Question’ once and for all.[3]

But world history went another way and Jewish history went with it: a terrifying wave of anti-Jewish pogroms in Europe and the resulting rise of the Zionist movement, the defeat of the European socialist revolution, the degeneration of the Russian Revolution into Stalinism (and antisemitism), the rise of Fascism and Nazism, the closure of the world’s borders to the Jews, and the unprecedented radicalisation of antisemitism, culminating in the Shoah, an industrial-scale genocide in the very heart of European modernity. In place of history-as-progress, then, the Jews were faced with what the cultural critic Walter Benjamin – before he committed suicide himself, trapped at the French-Spanish border as he tried to outrun the advancing Nazis – called history-as-train-wreck.[4] As a result, many Jews turned to the Zionist movement to fashion their own escape from the wreckage: mass emigration and the eventual creation of a Jewish national home in Palestine in 1948.

More than any other Marxist, it was the Russian revolutionary leader Leon Trotsky who, in the years before his murder in 1940, broke from the unscrupulous optimism of Marxist orthodoxy on the Jewish question. This essay is about how and why he did so, the alternative approach he began to put in its place, and the relevance of that alternative for the Left today.

Isaac Deutscher, author of the classic three-volume biography, tells us that Trotsky ‘re-formulated his views on the Jewish problem’ before his death, while the scholar of antisemitism, Robert Wistrich, has praised Trotsky’s ‘important theoretical shift’.[5] For Werner Cohn, by the late 1930s Trotsky ‘saw how wrong he had been’ about the nature of antisemitism, and about the best way to tackle it.[6] The Italian Marxist Enzo Traverso has claimed that Trotsky’s late writings are ‘the most profound analysis of antisemitism that Marxist thought produced in the interwar period’ and that, despite their fragmentary character, what he calls Trotsky’s ‘global revision of his approach to the Jewish question’ amounted to nothing less than a ‘rich … but embryonic’ renewal of Marxism per se on antisemitism and the Jews.[7] Ernest Mandel, a Jew who survived the concentration camp in Dora in Germany to lead the mainstream of the Trotskyist movement for the next half century, argued that the Left had not taken the measure of the ‘new approach to the Jewish question … less simplistic and less mechanical’ that Trotsky developed in response to the rise of the Nazis. Mandel believed that ‘[His] analysis of contemporary antisemitism and his recognition of the right of self-contained Jewish populations to a territorially and politically secure national existence constitute a coherent unity and a decisive step forwards in the Marxist attitude to the Jewish question’.[8] Robert Service (in a unrelentingly hostile biography of Trotsky), insists that ‘on a single big topic he shifted his position … a homeland for Jews in the Middle East’.[9]
Lire la suite de l'essai de Alan Johnson @ Fathom

vendredi 3 mai 2019

L’énigme Mandelbaum (Stéphane Mandelbaum au Centre Pompidou)



Stéphane Mandelbaum, Centre Pompidou, Paris, du 6 mars au 20 mai 2019.
Stéphane Mandelbaum: autoportrait.

Par Raphaël Koenig @ Art Press:
"Déroutante et encore méconnue, l’œuvre graphique de Stéphane Mandelbaum est présentée au Centre Pompidou dans toute sa complexité.

Au-delà de la mythologie personnelle d’un artiste mort à l’âge de vingt-cinq ans, attiré par l’érotisme violent, les braquages de banque, et la répétition obsédante d’images évoquant le traumatisme familial et historique que représente la Shoah, l’exposition et son excellent catalogue permettent de mieux comprendre les enjeux de cette révolte graphique.

Bien qu’éminemment idiosyncratique, l’œuvre de Stéphane Mandelbaum n’est pas le fait d’un autodidacte isolé ou «brut». Elle est au contraire nourrie de références venues de l’histoire de l’art (du hiératisme des portraits de la Renaissance italienne au grotesque viscéral de Francis Bacon), de la littérature (du dernier Rimbaud au lyrisme non moins incandescent du poète yiddish Peretz Markish) ou de la culture populaire (comics, images publicitaires ou pornographiques)."
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Portrait de Ben-Zion Witler

Portrait de Francis Bacon
Blog:
http://stephane-mandelbaum.com/ - oeuvres

Biographie:
Mandelbaum ou le rêve d'Auschwitz, Gilles Sebhan

Centre Pompidou:
Musée - Stéphane Mandelbaum

Christophe Guilluy: la minorité juive "dépend de la bienveillance de la majorité"


Christophe Guilluy, géographe et essayiste qui a théorisé l'idée d'une France périphérique:
"La société multiculturelle est profondément paranoïaque et le séparatisme s'inscrit naturellement en mouvement de fond des sociétés inégalitaires multiculturelles. Tout le monde pense être victime de tout le monde, mais il n'y aura jamais de satisfaction générale. Dans un monde où l'autre ne devient pas soi, on a besoin de savoir combien va être «l'autre». La question du rapport entre majorité et minorités joue à plein. Pourquoi? L'histoire juive est éclairante: quand on est minoritaires, on dépend de la bienveillance de la majorité."
Lire l'interview complète @ Le Point

Sur ce sujet, consulter:
- l'interview du sociologue Danny Trom Vers une Europe judenrein? @ Akadem
- la conversation entre Jeffrey Goldberg, rédacteur en chef de The Atlantic, et Leon Wieseltier, auteur et journaliste, Should the Jews Leave Europe? (début de la vidéo)

mercredi 1 mai 2019

Portugal: un hôpital psychiatrique incite à la haine d'Israël


Dans "C l'hebdo" sur France 5, samedi 23 février, Alain Finkielkraut réagissait à son agression. Il a cité l'écrivain portugais José Saramago, prix Nobel de littérature (vidéo à 17.37):
"C'est un prix Nobel de littérature qui a dit que le peuple juif n'est plus digne de compassion pour ce qu'il a subi pendant l'Holocauste parce qu'il inflige un holocauste de même nature aux Palestiniens. Il s'appelle José Saramago."
Lire dans ce blog: José Saramago: les Israéliens sont des experts en cruauté et mépris

On sait combien, en Europe, haine d'Israël et antisémitisme sont imbriqués voire indissociables.  L'antisémitisme progresse et on continue de jeter de l'huile sur le feu.  C'est ce qu'a fait, en février, l'hôpital psychiatrique de Lisbonne/Júlio de Matos en accueillant une exposition de solidarité avec la Palestine des "oeuvres" de Maria Vitória Vaz Pato.


Selon l'ONG organisatrice, MPPM*, le vernissage de cette exposition de soutien "à la cause de la Palestine "a eu lieu le 22 février, dans le hall du bâtiment principal de l'hôpital psychiatrique Júlio de Matos (traduit du portugais):
"Pour l’artiste, "L’art, et dans ce cas la peinture, est une expression qui vient du cœur, un sentiment qui se découvre en nous et que nous proposons de partager avec des yeux différents. Par conséquent, rien n’est plus naturel que ce sentiment de solidarité qui exprime de la compassion** [exactement le mot utilisé par Alain Finkielkraut] fraternelle avec ceux qui souffrent d’une terrible injustice."

Lors de l'ouverture, une représentation théâtrale a simulé la vie quotidienne des Palestiniens confrontés à l’existence du Mur de Séparation. Un "soldat" décide de façon discriminatoire ceux qui peuvent entrer [en Israël qui n'est pas nommé] ou ceux qui sont refoulés derrière le mur. Mais cette fois-ci, la fin fut heureuse et le "mur" détruit. 
L'exposition est ouverte au public du lundi au vendredi de 10h à 19h jusqu'au 8 mars.
Le samedi 9 mars à 18 heures, une rencontre fraternelle clôturera l’exposition.
L'artiste donnera généreusement au MPPM les bénéfices de cette exposition."
On notera que nulle part figurent les termes "Israël", "sionisme", "entité sioniste", "juifs" etc.  Mais personne n'est dupe et tout le monde sait ce qu'on vise.  Au moins, Saramago avait le "courage" de nommer les juifs et d'assumer sa haine.  Chez eux on parle de solidarité, de fraternité, de souffrance, de terrible injustice, de discrimination (apartheid).

Il est navrant que  s'agit d'un hôpital public dans lequel exercent les plus prestigieux psychiatres portugais qui visiblement ce genre de diabolisation d'Israël ne gêne pas.

Le "mur"
Les Portugais démolissent le "mur"
Les bourreaux israéliens et les victimes palestiniennes/portugaises...

* Movimento pelos direitos do povo palestino e pela paz no Médio Orient.
** Jeu de mots: le mot compassion en portugais "compaixão" figure avec un trait d'union "com-paixão" signifiant "avec passion" et "compassion"...