vendredi 27 décembre 2019

Kafka chez les Nazis (Ulrich Alexander Boschwitz, Juif, 23 ans)


Ulrich Boschwitz. Le Voyageur. Ed Grasset. Trad de l'allemand par Daniel Mirsky. 340 p. 19 €.

François-Guillaume Lorrain @ Le Point (via CICAD):
Ulrich Alexander Boschwitz
Comment fuir l'Allemagne de 1938 quand on est juif? Réponse dans ce récit inédit de Boschwitz. Un chef-d'œuvre écrit dès 1939 par un auteur de 23 ans.

Joseph K prend désormais des trains au lieu du chemin du tribunal. Ici, le personnage s'appelle Otto Silbermann. Difficile avec un tel nom, en Allemagne, au lendemain de la Nuit de Cristal (novembre 1938), de passer inaperçu. Alors qu'il négociait en toute hâte la vente de sa maison, on vient l'arrêter. S'échappant par une porte dérobée, Silbermann entame une odyssée ferroviaire. Berlin-Hambourg-Dortmund-Aix-la-Chapelle-la frontière belge-Berlin-Dresde-Berlin: le Reich, qui a fermé ses frontières pour les Juifs, n'est plus qu'un vaste piège. L'araignée nazie a tissé sa toile silencieuse.

Toutes les voies mènent à une impasse et le nœud coulant se resserre autour d'un paria qui se débat avec, pour tout viatique, 40 000 marks dans une serviette. Nouveau juif errant, il échoue dans un café, un restaurant, un hôtel, d'où il repart bientôt, fantôme qui fuit les aryens, dénonciateurs potentiels, comme les siens, pestiférés à éviter. Tout ce qui était simple se complique, la moindre certitude vacille, la vie facile devient impossible. Dans les couloirs de train ou les bureaux, Silbermann croise d'autres silhouettes, des juifs plus pauvres que lui également en cavale, son associé, aryen, qui en profite pour le voler, des citoyens dont il ne sait que penser et qui ne soupçonnent pas son drame.

Il faut dire qu'il ne fait pas juif. Mais au fait, c'est quoi, avoir l'air juif? «Avoir l'air anxieux, alarmé.» Or, le voilà de plus en plus angoissé. «Les Juifs déclarent la guerre à l'Allemagne», lit-il en gros titres sur un journal. «Que ce soit la guerre, j'en suis bien conscient, se dit-il, mais que ce soit moi qui l'ait déclarée, ça, je l'ignorais.» Lui, il a fait la Première Guerre mondiale. «Mais nous étions nombreux dans les deux camps. Aujourd'hui, il n'y a que moi et je dois mener ma guerre tout seul.» Il se bat donc, plein d'humour grinçant – «au moins, je découvre l'Allemagne», «j'aurais dû prendre un abonnement» – ou de désespoir – «quoi qu'on fasse, on attire toujours les soupçons». Il y a bien des sursauts, des parenthèses réconfortantes, mais au fil des échecs, au gré des trahisons d'amis qui soudain l'ignorent, cet Ulysse en déroute en vient à perdre courage et humanité. Une haine grinçante de ses coreligionnaires finit même par le gagner. «Parce que tout ça, c'est à cause d'eux. Qu'ai-je de commun avec eux?» Le suicide le tente. La folie le menace, celle de l'animal qui tourne dans sa cage. Un boléro tragique mené de main de maître.

Chef-d'œuvre oublié

[..] À qui doit-on ce chef-d'œuvre oublié? À un jeune homme de 23 ans, juif, Ulrich Boschwitz, qui les rédigea dans l'urgence à Paris, en un mois, après la Nuit de Cristal et avoir fui l'Allemagne dès 1935. Cette urgence contamine un texte très littéraire, à la fois drôle et désespéré, qui tient aussi, paradoxalement, du reportage: on a l'impression d'y être, sentiment si rare, si précieux, en littérature. Sidérante précocité d'un auteur, capable dès 1938 de restituer ainsi, de l'étranger, la décomposition progressive d'un individu pris dans les rouages d'une machine infernale. […] Parti à Londres avant 1940, Boschwitz eut le triste privilège d'être interné comme Allemand par les Anglais dans un camp australien. L'Histoire, qui n'en avait pas fini avec lui, n'allait pas lâcher cet espoir de la littérature mondiale. Alors qu'il venait d'être libéré en 1942, contre la promesse de s'engager avec les Alliés, son navire, anglais, fut torpillé par un sous-marin allemand près des Açores. Comme son héros, il n'avait pas échappé aux tentacules de la pieuvre nazie.
Lire l'article complet: Kafka chez les Nazis

Lire également par Clara Weiss «La vie nous est interdite... voulez-vous vous conformer à cette réalité?»: La redécouverte en Allemagne du «Fugitif» d'Ulrich Alexander Boschwitz. Extrait:
Enfin, Silbermann tente de franchir la frontière belge, mais il est capturé par des gardes-frontières belges qui veulent le renvoyer. Silbermann proteste:
«Mais je suis un réfugié – je suis juif. Ils voulaient m'arrêter. Ils vont m'incarcérer dans un camp de concentration.»
«Nous ne pouvons pas vous laisser passer. Allez !» …
«Je reste ici ! Vous n'avez pas le droit, vous ne pouvez pas faire ça ! Je suis dans un pays libre, après tout !»
«Vous avez franchi la frontière illégalement.»
«Mais je devais le faire. J'ai été persécuté.»
«Tout le monde ne peut pas venir en Belgique !»
«Mais j'ai des papiers. J'ai de l'argent... Ce n'est pas ma faute si j'ai dû traverser la frontière illégalement. Je suis persécuté.»
«Ce n'est pas la faute de la Belgique. Nous sommes désolés...»
«Je ne peux pas y retourner. C'est impossible.»
«Mais oui, mon ami, c'est très possible.» Italique en français dans le texte
Silbermann est renvoyé et reprend train après train en Allemagne.

mercredi 25 décembre 2019

Affaire Sarah Halimi: la justice a bel et bien failli


Le fait que ni les nombreux voisins ni les 26 policiers qui se trouvaient sur place - par peur - ne sont pas intervenus pour tenter d'empêcher le martyre de Sarah Halimi qui a duré 40 minutes (l'assassin lui a cassé tous les os du visage et l'a défénestrée) en dit long sur les valeurs de la société dans laquelle nous vivons.

Christophe Demarle @ Causeur:
Face à l’antisémitisme musulman et à ses crimes, le juge n’est pas si désarmé qu’il en a l’air, pour peu qu’il ai le courage d’user de ses prérogatives. En effet, sans remettre en cause le fameux article 122.1 du code pénal, il est certain qu’un assassin fanatisé ne peut être mentalement normal sur notre échelle d’évaluation psychiatrique. C’est alors au juge qu’il revient de définir la culpabilité, sans se réfugier derrière des analyses psychiatriques, mais en prenant compte de tous les éléments de l’affaire.

De ce que nous pouvons savoir, Kobili Traoré est un multirécidiviste, condamné à plus de vingt reprises pour des faits relatifs au trafic de drogue, à la possession d’armes prohibées, à des tentatives de vol, à des actes de violence et à des refus d’obtempérer. Quand les psychiatres nous expliquent qu’il est atteint d’une pathologie antisociale avec propension à la violence, on a envie de leur répondre que l’on s’en doutait, au vu du pédigré judiciaire de l’individu.

Kobili Traoré est également un grand consommateur de cannabis. Son addiction ne datant pas d’hier, il est habitué à fumer plus de quinze joints par jour, afin que cette drogue puisse continuer à lui faire de l’effet. Le jour de son passage à l’acte, il s’avère que son taux de THC (tétrahydrocannabinol, principe actif du cannabis, qui agit sur le psychisme du consommateur) était plutôt modéré, et ne correspondait absolument pas à la quantité de drogue qu’il prétendait avoir consommée.

Les témoignages des proches, interrogés après les faits, font état d’une grande agitation de Kobili Traoré, sans pouvoir en connaître l’origine. Recueillir ça et là des phrases tronquées, des déclarations sur des agissements ponctuels et des comportements inhabituels ne constitue pas une preuve de l’irresponsabilité de l’accusé, qui n’avait jamais souffert de troubles psychiatriques, faut-il le rappeler. [...]

La nuit du 3 au 4 avril 2017, Kobili Traoré, 27 ans, d’origine malienne, s’est introduit brutalement à 4h35 chez des voisins au troisième étage de son immeuble, en prenant bien soin de refermer la porte d’entrée à clé. Les occupants, effrayés par la brutalité de l’intrus, se sont alors enfermés dans une chambre avant de prévenir la police. La BAC est arrivée 3 minutes plus tard, mais n’est pas intervenue, préférant attendre des renforts. En effet, les 3 policiers présents avaient entendu Kobili Traoré réciter des sourates du Coran derrière la porte, et se trouvaient maintenant dans le cadre d’une action terroriste.

Requiem pour un massacre

Pendant ce temps, l’assassin avait pénétré par le balcon voisin chez madame Sarah Halimi, qu’il avait surprise dans son sommeil. Il s’était alors acharné sur sa pauvre victime, à coups de poing répétés, en la massacrant littéralement, tout en hurlant, d’après des témoins, «Allah akbar» à plusieurs reprises, en traitant sa victime de «satan» en arabe. Le calvaire de madame Halimi aura duré plus de 40 minutes, avant que Kobili Traoré décide de la défenestrer, tout en ayant la présence d’esprit de dire aux forces de l’ordre, dans la rue, qu’une « vieille dame voulait se suicider ».

L’assassin s’est alors changé, et a regagné par le balcon l’appartement de ses voisins où il s’est remis à prier. Son interpellation aura lieu à 5h35.

Toutes les actions de Kobili Traoré, cette nuit sanglante, semblent plutôt perpétrées par un fanatique islamiste, antisémite, bien préparé et méthodique dans son crime odieux, plutôt que par un homme à l’esprit dérangé et au comportement hasardeux et sans discernement.

Non, décidément, dans cette affaire la justice n’a pas fait son travail. Entre les demandes de reconstitution refusées, les expertises supplémentaires demandées sans aucune raison, le comportement de l’accusé lors des faits, à l’évidence tout à fait normal pour un fanatique islamiste, le jugement rendu n’est pas un modèle du genre. On ne botte pas en touche face à ce genre de crime, madame la juge.
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mercredi 18 décembre 2019

Londres: Des 'adolescents jettent un sac rempli de matières fécales contre une maison habitée par des Juifs


Même ça…

Antisemitism.uk:
Un groupe d'adolescents a jeté un sac rempli de matières fécales sur le seuil d'une maison habitée par des Juifs à Stamford Hill. L'incident s'est produit à Springfield Road le 12 décembre […]

L’analyse des statistiques du Home Office réalisée par Campaign Against Antisemitism montre qu'une moyenne de plus de trois crimes de haine sont perpétrés contre des Juifs chaque jour en Angleterre et au Pays de Galles, les Juifs étant presque quatre fois plus susceptibles d’être la cible de crimes de haine que n'importe quel autre groupe confessionnel.
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lundi 16 décembre 2019

Sondage: 67 % des Français sont indifférents au départ des Juifs


Georges Bensoussan @ Marianne:
[…] Je crois surtout que la diabolisation de l’État d’Israël est l’héritage laissé par l’intense propagande communiste, aujourd’hui oubliée, en particulier celle de l’ex-Union soviétique qui entre les années 1950 et 1990, a produit une immense « littérature » anti-israélienne imprégnée du vieil antisémitisme russe mâtiné d’anticapitalisme.

La diabolisation de l’État juif tient aussi au nouveau rapport de force démographique qui s’est instauré en Europe par le biais d’une immigration arabo-musulmane importante, en particulier en France, le pays qui abrite la plus importante communauté musulmane d’Europe (25% des musulmans d’Europe vivent en France) comme aussi la plus importante communauté juive. Dans leur immense majorité, cette immigration vient du monde arabe et en particulier du Maghreb où la haine de l’État d’Israël est diffuse et quotidienne, en particulier en Algérie. […]

Cette faiblesse a des causes profondes, mais elle est camouflée par des discours de compassion, souvent émouvants, qui de la droite à la gauche nous signifient que « la France sans les Juifs ne saurait être la France ». Dans la réalité, on a oublié ce sondage récent, il y a deux ans à peine, qui nous montrait que 67 % des Français étaient indifférents au départ des Juifs. Certes, seule une minorité infime s’en réjouissait et un bon tiers le déplorait. Mais le chiffre de 67 % était là, écrasant qui montrait la force de l’indifférence, ce moteur du malheur. […]

[…] c’est signe de naïveté que voir dans l’enseignement de la Shoah le moyen de faire reculer l’antisémitisme. Asséner l’histoire de la Shoah aux élèves comme une forme de catéchisme moral censé les protéger de l’antisémitisme est un non-sens. D’une part, parce que la compassion ne protège de rien: dans nos sociétés, une émotion chasse l’autre. D’autre part, parce qu’à force d’asséner cette histoire sous une forme moraliste on semble oublier que tout catéchisme provoque le rejet. On semble oublier aussi qu’on alimente une concurrence mémorielle qui nourrit le communautarisme. Enfin, qu’enfermer le peuple juif dans une essence de victime ne protège pas de la violence, mais tout au contraire y expose davantage.
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En anglais: 67% of French people indifferent to Jews leaving France


dimanche 8 décembre 2019

Une célèbre Israël-basher belge honorée au Musée de Shoah (Caserne Dossin)


"Équivalent belge du camp de Drancy, en région parisienne, la caserne Dossin, un bâtiment avec une cour carrée du XVIIIe siècle directement relié au réseau ferré belge, a été utilisée par les nazis de 1942 à 1944 comme camp de transit pour la déportation vers Auschwitz-Birkenau. Plus de 25 500 juifs et 352 Tziganes de Belgique et de la région française du Nord-Pas-de-Calais y ont été emmenés après avoir été raflés ou arrêtés individuellement, souvent avec l'aide de la police locale, notamment à Anvers (nord), où vivaient avant-guerre quelque 18 000 juifs. 
Les futurs déportés restaient généralement deux ou trois mois dans la caserne avant d'être conduits vers les camps de concentration du IIIe Reich à bord de wagons à bestiaux. Seuls 5 % des juifs et des Tziganes ayant quitté Malines à bord de 28 convois sont revenus vivants en 1945." (Le Point/CRIF)
Voci ce qui se trame au musée:

Grâce à l'ONG catholique Pax Christi (Belgique), le 12 décembre, une cérémonie aura lieu à la Caserne Dossin au cours de laquelle Brigitte Herremans, une implacable militante anti-israélienne, recevra le prix d'Ambassadrice de la Paix (Vrede).  Pax Christi souligne que la remise du prix se fera au Musée de la Shoah dans "une ambiance extra festive".  Le succès est tel que les inscriptions sont déjà closes.
S'il y a quelqu'un qui encourage la polarisation du débat et la diabolisation d'Israël c'est bien Brigitte Herremans avec ses commentaires unilatéraux du conflit israélo-palestinien. Elle ne peut pas s'empêcher de désigner les Israéliens (entendez les Juifs) encore et encore comme formant le grand épouvantail dans ce conflit tragique.  Notons que la militante de la cause anti-israélienne est continuellement invitée, en tant qu'experte, par les médias flamands, qui lui confèrent une grande crédibilité. Brigitte Herremans a, par ailleurs, été interdite d’entrée en Israël en septembre 2016.

Le conseil d'administration de la Caserne Dossin affirme ne pas avoir été informé de la teneur de l'événement lors de la réservation des locaux du Musée.  
Détail qui a son importance, le magazine Joods Actueel avertissait il y a un an que Mme Herremans était une visiteuse assidue du musée.
Pour en savoir plus sur cette triste affaire veuillez consulter l'article de Guido Joris @ Joods Actueel.

mercredi 4 décembre 2019

Ewa Jasiewicz qui a vandalisé le ghetto de Varsovie fait campagne pour le parti Travailliste

Antisemitism.UK
A woman who was roundly condemned for vandalising the Warsaw Ghetto to advance her political opinions about Israel is now campaigning for the Labour Party. 
Activist Ewa Jasiewicz sprayed political “Free Gaza and Palestine” on the walls of the Warsaw Ghetto in 2010, the largest and most well-known of the ghettos designated by the Nazis in German-controlled territory, from which hundreds of thousands of Jews were sent to death camps or killed by shooting and another hundred thousand died of starvation and courageous revolt. Essentially a mass grave, the Warsaw Ghetto serves as a salient symbol of the Holocaust for all and evokes sensitivity and strong emotion on the part of Jews in particular.
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lundi 2 décembre 2019

Pays-Bas: Caricature antisémite/conspirationniste dans un grand journal


The Times of Israel:
Un grand quotidien hollandais a publié une caricature dont des critiques disent qu’elle renforce des clichés antisémites. Le dessin suggère que le Premier ministre Benjamin Netanyahu attaque le parti Travailliste britannique sur l’antisémitisme pour détourner l’attention des accusations de corruption qui pèsent contre lui.  
Dans la caricature publiée jeudi dans De Volkskrant, Netanyahu est représenté en train de porter une pierre appelée «accusations d’antisémitisme» dans une main et en train de lire une inculpation pour corruption dans l’autre. […]

Dans le dessin, Corbyn dit: «Que celui qui est sans péché jette la première pierre», une phrase attribuée à Jésus dans le Nouveau Testament.

Netanyahu a rarement mentionné Corbyn en public et ne s’est pas exprimé ouvertement contre l’antisémitisme chez les Travaillistes. En 2018, Netanyahu a condamné Corbyn pour avoir déposé une couronne de fleurs sur les tombes de terroristes palestiniens.
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Déjà en 2012:
Le journal néerlandais De Volkskrant a publié aujourd’hui une caricature de Jos Collignon dans laquelle le juif éternel transmet de l’argent à Wilders.

Dans la caricature, Jos Collignon a dessiné Wilders remerciant en hébreu une main mystérieuse qui lui transfère une immense quantité d’argent par un paravent. Dans un coin, Brinkman explique la traduction néerlandaise de l’hébreu: «Je vous remercie et il n’y a rien à craindre». Nous voyons comment Wilders, au regard exprimant la colère, fait passer l’argent dans sa poche.

Cette caricature rappelle les caricatures envenimées de haine des juifs qui sont publiées dans des journaux au Moyen-Orient, des caricatures dans lesquelles ‘le juif’ est décrit comme une créature presque invisible qui cache son véritable caractère, mais qui, derrière les coulisses, est occupé à manigancer afin d’obtenir de l’argent et du pouvoir. C’est «le juif éternel» que nous connaissons du film nazi «Le Juif Eternel». Le caractère est en fait très ancien, pensez donc à Shylock, le caractère de Shakespeare, un usurier – un juif qui demande de la chair humaine en paiement.

dimanche 1 décembre 2019

Antisémitisme: Alost retire son carnaval de la liste du patrimoine immatériel de l'Unesco


La Libre:
Le bourgmestre d'Alost Christoph D'Haese (N-VA) a lui-même retiré le carnaval alostois de la liste du patrimoine immatériel de l'humanité de l'Unesco, a-t-il annoncé dimanche à TV Oost Nieuws et VTM NEWS. La ville a pris cette décision car elle s'attend au retrait de cette reconnaissance mi-décembre, à cause d'un char accusé de véhiculer des clichés antisémites. […]

Alost est donc convaincu que son carnaval sera exclu de la liste du patrimoine immatériel de l'humanité mais ne veut pas être censuré, explique Christoph D'Haese. "Les habitants d'Alost ont subi des reproches grotesques", ajoute-t-il dans un communiqué de presse transmis à TV Oost Nieuws. "Nous ne sommes ni antisémites ni racistes. Tous ceux qui soutiennent cela sont de mauvaise foi. Alost restera toujours la capitale de la moquerie et de la satire." La ville a donc décidé de retirer elle-même son carnaval de la liste de l'Unesco. (Belga)

Contexte:
Le carnaval d’Alost, une sale blague belge qui continue à faire rire

article de Jewpop - Le carnaval d’Alost, une sale blague belge

"[…] un char au doux fumet antisémite, figurant cette fois-ci des personnages sculptés aux nez proéminents, coiffés encore une fois de Shtreimels, et aux papillotes parfaitement nattées. Il va sans dire que l’ensemble était décoré de "machines à sous", de souris et autres dollars, histoire de bien souligner aux spectateurs du défilé la vraie nature de ces personnages, le tout accompagné d’une chanson assortie de référence à la… Palestine."

Humour au féminin…

Malgré le scandale provoqué par le char carnavalesque (UNESCO, Union Européenne, CCOJB, CCLJ, CRIF etc), "la sale blague belge" continue de faire rire.  C'est le cas d'Evelien Gossye qui a gardé un très bon souvenir du défilé auquel elle a participé grimée en Juif et qui s'en réjouit sur son mur FB:


Madame Gossye porte un médaillon (ci-dessous) autour du cou qui évoque le juif roi de la cupidité.  Le roi juif porte sur son chapeau un diamant en guise de couronne.  Autour de lui rien que de l'or, de l'argent, des diamants.  Le Juif tient dans sa main droite un gros diamant en forme de cornet de frites.  Tout ça est tellement rigolo.  Détail piquant, Madame est une amie d'Els Keytsman, la directrice d'UNIA.



Peut-on rire de tout? Mais non.
"En 2005, des participants du carnaval d’Alost grimés en terroristes islamistes avaient provoqué des protestations de la Ligue arabe, qui avait alors envoyé une lettre à ses 22 ambassadeurs afin qu’ils interviennent auprès du gouvernement belge pour que cela ne se reproduise plus. Le ministre belge de l’intégration, Marino Keulen, se fendit alors d’une lettre d’excuses… Depuis, ni chars ni costumes caricaturant des musulmans n’ont parcouru la ville lors de l’événement, qui réunit régulièrement près de 80 000 personnes. Le contexte des attentats islamistes qui ont frappé l’Europe et la Belgique a sans doute calmé les ardeurs des participants du carnaval sur cette thématique explosive." (Jewpop)