mercredi 30 janvier 2008

Hitler devient Chancelier d'Allemagne (30 janvier 1933)

A midi, des éditions spéciales, imprimées à la hâte, font connaître officiellement que Hitler a été nommé Chancelier. Le Führer regagne son hôtel, en proie à une émotion visible. Désormais, il n’est plus seulement le Führer du national-socialisme, il est le Führer du Reich. Treize ans d’efforts acharnés, d’idée fixe, de tension de la volonté, de dépense nerveuse, de résistance aux épreuves les plus diverses, treize ans d’audace, de patience et de ruse reçoivent, en cet instant, leur récompense, leur consécration! Hitler est arrivé à ses fins. Sa plus ancienne prédiction s’accomplit. Le vagabond, le raté d’avant 1914, l’homme de liaison, le "soldat inconnu" de la Grande Guerre, l’orateur à demi dérisoire des brasseries munichoises de l’après-guerre, l’adhérent d’un parti qui ne comptait que 7 membres est, aujourd’hui, au pouvoir et, avec lui, le mouvement qu’il a créé et qui groupe 13 millions d’Allemands. Il semble qu’une protection naturelle puisse, seule, expliquer cette prodigieuse fortune.

Hindenburg et les têtes légères qui l’ont influencé connaissent-ils bien l’homme aux mains duquel ils ont remis les destinées du Reich? Savent-ils quels sentiments, quelles ambitions, quelle moralité recouvrent cette figure aux traits si vulgaires, ces yeux opaques, ce front barré d’une mèche ridicule? Ils ne tarderont pas, en tout cas, à s’apercevoir qu’il a derrière lui des forces autrement puissantes que celles d’une sociale-démocratie sans ardeur, d’un Casque d’Acier poussiéreux ou d’une Bannière d’Empire essoufflée.
Souvenirs d'une ambassade à Berlin, André François-Poncet, Flammarion, 1951

Bravo l'artiste?, Blognadel

Paru dans Blognadel, le blog de Gilles William Goldnadel

Ce qui vient de se passer à Gaza devrait servir de cas d'école pour tous ceux qui souhaitent étudier la situation politique et médiatique dans laquelle se trouve aujourd'hui plongé Israël.

Voilà un pays démocratique gouverné par une équipe qui a reconnu le fait national arabe palestinien et a accepté la création d'une structure étatique palestinienne sur une partie du territoire historique.

Voilà un pays démocratique attaqué depuis sept ans par un groupe terroriste qui a pris le pouvoir par les urnes et par la force sur une portion de ce territoire évacuée sans contrepartie.

Voilà un état qui réplique par des moyens militaires contenus et ciblés visant à épargner une population civile qui pourtant fait très largement cause commune avec les terroristes qu'elle a élus, et qui accepte docilement de servir de boucliers humains pour des attaques qui partent parfois du cœur de ses maisons et de ses écoles.

Voilà un État démocratique qui, de guerre lasse, a commencé un blocus limité du territoire hostile.

Voilà cette entité terroriste qui, de manière surréaliste, orchestre elle-même grossièrement sa victimisation cousue de fil blanc en aggravant les mesures de rétorsion, en se coupant l'électricité et en envoyant devant des caméras complaisantes des femmes et des enfants, bougies à la main, hurler leur colère et leur humiliation habituelles.

Voilà une population qui force le blocus avec l'assistance d'autorités égyptiennes pourtant chargées dans le cadre d'accords conclus avec l'État démocratique de surveiller la frontière de l'entité terroriste.

Et voilà à présent une communauté médiatique décrivant avec empathie "l'exode" de la population prétendument affamée en faisant fi du contexte politique, des menées terroristes, et de la détresse de la population des villes bombardées sans relâche.

À première vue, on serait tenté d'applaudir la performance.

Mais serait-ce vraiment manquer de sportivité que de considérer qu'il y a peu de mérite à remporter la partie lorsque l'arbitre est défaillant et le public acquis d'emblée ?

mardi 29 janvier 2008

Lorsque Mearsheimer et les experts de l’école de politique internationale "réaliste" se trompent, par Judeosphere

Le blog Judeosphere a constaté que dernièrement plusieurs éditorialistes avaient réclamé que soit reconnue la "complicité" des analystes qui se sont prononcés en faveur de l’intervention militaire en Irak.

Justin Logan propose même dans le National Interest ce qu’il considère comme une solution pratique: la mise au point d’une méthode d’évaluation de prévisions erronées. En raison de la rapide circulation des nouvelles et de la courte attention qui leur est dispensée, les experts ne sont jamais sanctionnés, prétend-il. Editorialistes et experts pourront en toute impunité avancer n’importe quelles prévisions sur l’évolution de la situation en Irak au cours des prochains six mois, puisque à l’échéance plus personne ne se souviendra de ce qu’ils ont prédit. Qu’ils aient eu tort ou raison n’a donc aucune espèce d’importance. Justin Logan est analyste au Cato Institute, affilié à la Coalition for a Realistic Foreign Policy - John Mearsheimer et Stephen Walt figurent parmi membres fondateurs de celle-ci.

Judeosphere estime qu’il serait opportun que les experts de l’école "réaliste" en matière de politique internationale soient également soumis au test de cette base de données prédictive. Mais dès à présent, on peut se faire une idée de la fiabilité prédictive de certains de ces experts:

John Mearsheimer: le peu de fiabilité des analyses de cet universitaire est si flagrant que s’il avait rempli la fonction d’astrologue royal (bien entendu à une époque temps où les mœurs étaient moins douces que les nôtres) notre expert aurait été décapité. Voyons donc. Paru dans l’Atlantic Monthly en 1990, son essai intitulé "Pourquoi nous raterons bientôt la guerre froide" pronostiquait avec assurance que le déclin de l’Union Soviétique ouvrirait la voie à une nouvelle course aux armements en Europe et que certaines nations - en particulier l’Allemagne - se hâteraient de fabriquer de l’armement nucléaire. Dans un éditorial dans le New York Times paru en 1990, Mearsheimer se disait favorable à la première guerre du golfe et prédisait "une victoire rapide qui réduirait les pertes humaines des deux côtés". (Bilan des victimes irakiennes : 40.000 soldats morts et plus de 140.000 civils tués). En 1993, il déclarait que la dissuasion nucléaire ukrainienne était "inévitable" car l’Ukraine ne restituerait jamais les têtes nucléaires à la Russie. (En 1995, l’Ukraine rendait tout son armement nucléaire à la Russie.) Ensuite, en 1998, Mearsheimer affirmait que le traité de paix conclu au Kosovo était "voué" à l’échec car "ni Albanais ni Serbes ne le respecteraient". (Un après après, Milosevic acceptait de retirer ses troupes du Kosovo, et l’Armée de Libération du Kosovo consentait à désarmer.)

Leon Hadar: Dans son célèbre essai de 1992, "Le Péril Vert", Hadar déclarait que les mouvements islamistes fondamentalistes ne posaient aucun danger à l’Occident. (En matière d'analyse politique on fait rarement mieux!)

Ted Galen Carpenter, Vice-Président de Defense and Foreign Policy Studies au Cato Institute: Cet homme a prédit de si nombreuses guerres qu’il est étonnant que sous l’effet des bombardements nous ne soyons pas retournés à l’âge du bronze. Dans les huit dernières années, il a prévu une prochaine guerre avec la Chine; une prochaine guerre de la Turquie contre la Grèce; la prise de pouvoir par une junte de narcotraficants/marxistes en Colombie; et la guerre avec la Corée du Nord.

Steven Clemons, Senior Fellow à la New America Foundation: En 1998, Clemons prévoyait tout simplement que le Japon serait prochainement frappé par un "tsunami économique" et que celui-ci entraînerait dans son sillage l’Amérique et l’économie mondiale.

Et Judeosphere de conclure: "Et voici, mes amis, ce que valent nos experts "réalistes". N’hésitons pas à soumettre leurs analyses à la "base de données prédictive", afin que tous puissent déterminer objectivement quelle est leur valeur". Instructif, en effet.

dimanche 27 janvier 2008

ONU: Le Canada ne participera pas à Durban II

Éditorial de Mario Roy - La Presse, Canada
"Le dommage que cette affaire va encore une fois causer à la crédibilité de l’ONU est incommensurable. Le Canada ayant annoncé qu’il ne participera pas à Durban II, c’est-à-dire à la deuxième conférence mondiale contre le racisme, en 2009, cela ne peut faire autrement qu’attirer l’attention sur le bilan immédiat des Nations unies en matière de défense des droits de l’homme.
Voici.
D’une part, l’ONU s’apprête à parrainer une réédition de la "Conférence mondiale contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée" qui, en septembre 2001, s’était précisément transformée en foire raciste, discriminatoire, xénophobe et intolérante.
D’autre part, le nouveau Conseil des droits de l’homme de l’ONU, qui a succédé en 2006 à la Commission du même nom devenue un "caucus de bourreaux", selon Human Rights Watch, roule très exactement sur les mêmes rails.
Tout cela constitue une véritable catastrophe.
Le gouvernement Harper manifeste un courage certain en devenant le premier à retirer la caution de ses administrés à Durban II, qui s’annonce comme un autre "cirque". C’est le terme utilisé par le secrétaire d’État au Multiculturalisme et à l’Identité canadienne, Jason Kenney.
Il faut espérer que d’autres pays feront de même.
De fait, une quarantaine de nations ont déjà manifesté une certaine impatience en refusant de fourguer sept millions de dollars supplémentaires à la préparation de l’événement. Cette agitation pré-partem est notamment placée sous la responsabilité de la Libye, de Cuba et de l’Iran, États réputés pour leur santé démocratique et éthique (les deux premiers sont classés parmi les huit pires au monde par Freedom House).
Cela étant, on est tenté d’aller voir ce qui se passe au nouveau Conseil des droits de l’homme, commanditaire de l’événement.
Or, il arrive ceci.
À sa première année d’existence, entre juin 2006 et juin 2007, l’organisme a consacré 14 de ses 19 résolutions ou décisions, ainsi que trois séances extraordinaires, à blâmer Israël ; autrement, seul le Soudan, où on est à 200 000 morts et un million de réfugiés, a timidement émergé sur son écran radar.
... le conflit israélo-palestinien est devenu depuis longtemps le seul sujet de préoccupation des instances droits-de-l’hommistes de l’ONU. Et il est jugé toujours dans le même sens. Cette fixation sur l’État hébreu est déplorable en soi. Mais il y a pire. Cette monomanie tient pour négligeables toutes les autres abominations faisant ailleurs sur la planète des victimes... qui n’ont pas la chance d’être opprimées par Israël.
Il s’agit d’un véritable kidnapping de l’ONU, qui y consent de bonne grâce, faut-il croire, en une sorte de syndrome de Stockholm.
Une catastrophe, il n’y a pas d’autres mots."

ONU: Malgré l'opposition des Etats-Unis "Durban II" aura lieu - le budget a été approuvé

samedi 26 janvier 2008

vendredi 25 janvier 2008

Selon F. Frattini, Commissaire européen à la sécurité, l’Europe n’a pas été équitable envers Israël, M. Macina

Menahem Macina : "... Il va de soi que tout le discours du Commissaire européen n’est pas, tant s’en faut, consacré à un mea culpa européen, ni à une reconnaissance des torts de l’UE envers Israël, il n’en témoigne pas moins d’un revirement significatif d’attitude de la part de cette importante institution. En témoigne cette phrase : "L’Europe est mieux préparée à prendre elle-même des risques réels, à investir gros sur le plan politique et à assumer les problèmes et les intérêts israéliens, d’une manière qui ne figurait pas à notre ordre du jour dans les premières années de l’Intifada". On pourra objecter que l’empathie, dont fait preuve Frattini pour l’Etat juif, n’est pas forcément partagée par les hautes instances de l’UE. Mais quiconque lit attentivement ce texte aura tôt fait de se convaincre qu’il ne s’agit pas d’un discours d’apparat, ni de formules diplomatiques aimables, mais d’un exposé succinct des grandes lignes d’un vrai projet de synergie politique entre l’Union et Israël. On notera, à ce propos, que l’orateur parle de "l’Etat juif d’Israël", une formulation qui n’est certainement pas innocente, si l’on en juge par les tentatives, irritées et réitérées à plusieurs reprises ces dernières semaines, des dirigeants palestiniens - dont le Président de l’AP, Mahmoud Abbas lui-même - pour la récuser."

Extraits du discours de Franco Frattini prononcé à Herzliya le 22 janvier:

"Nous avons également réitéré notre engagement de longue date en faveur du droit de l’Etat juif d’Israël à vivre en paix et en sécurité.

… il y a eu beaucoup d’incompréhension entre l’Europe et Israël au cours des récentes années.
Israël s’est plaint de l’Europe durant des années - et non sans raison, quelquefois. Trop longtemps, l’opinion publique européenne et quelques-uns de ses dirigeants ont fait porter à Israël une trop grande part de la responsabilité de l’échec du processus de paix.

Trop longtemps, nous avons négligé les inquiétudes et les préoccupations légitimes d’Israël concernant le terrorisme, le fanatisme et le refus de groupes importants, au sein du monde arabe, d’accepter l’existence d’Israël, sans parler de sa légitimité.

Trop longtemps, le fâcheux état de la sécurité d’Israël a dépassé notre compréhension et a été rejeté comme le prétexte d’une inaction diplomatique.

Au lieu de cela, nous aurions dû comprendre plus tôt les préoccupations d’Israël, car votre situation difficile face au terrorisme est la même que la nôtre. Cela ne veut pas dire que le bilan d’Israël est sans tache. … trop souvent, notre critique n’a pas réussi à reconnaître au moins les dilemmes auxquels Israël était confronté. Nous avons demandé à notre ami de prendre des risques, mais nous ne lui avons pas toujours offert des garanties qu’en prenant ces risques Israël ne se retrouverait pas sans aide.

Durant les trois années de la seconde Intifada palestinienne, beaucoup, en Europe, hésitaient à reconnaître que la tendance croissante et insidieuse de la haine que la violence au Moyen-Orient a déchaînée pouvait être appelée "antisémitisme". Cette maladie européenne a développé de nouvelles racines et pris de nouvelles formes. Mais les choses ont changé. Des gouvernements ont pris note et ont agi davantage. Cette attitude préjudiciable, cette prise de position à l’égard d’Israël et des Juifs n’a pas de place et ne doit pas en avoir dans l’Europe d’aujourd’hui. Qu’on les présente comme les effets indésirables d’injustices politiques ne change rien. C’est tout simplement injustifiable. Point.

L’antisémitisme est la forme la plus laide et la plus hideuse de la haine raciale, qui aboutit à maltraiter nos concitoyens juifs. Les Européens n’ont pas besoin qu’on leur rappelle à quoi cela peut mener. Quand Israël nous rappelle l’antisémitisme en Europe aujourd’hui, nous devons prendre la chose au sérieux, car ce terrible préjudice, si on s’abstient de l’affronter, constitue une grave menace pour l’édification de nos sociétés démocratiques. …

Israël n’est pas seulement un partenaire-clé pour l’Europe, il est aussi notre partenaire naturel. Israël vit et existe selon les mêmes traditions et les mêmes valeurs que les citoyens européens. J’espère développer notre coopération dans un avenir proche. …

Israël combat les mêmes menaces terroristes que l’Europe, mais à une beaucoup plus grande échelle. Nous sommes témoins de l’existence de groupes terroristes nationaux. On constate, en Israël, une radicalisation extrême et une transformation très mobile de groupes islamiques violents, qui agissent dans les territoires occupés et au Liban. …

La sécurité n’est pas un cadeau et je crois que, grâce à une meilleure interaction entre partenaires publics et privés, grâce à une meilleure coopération entre l'Europe et Israël et d’autres partenaires du Moyen-Orient, nous pourrions améliorer considérablement la sécurité de nos citoyens, ainsi que celle de nos intérêts communs.

Je m'engage, à titre personnel et à titre institutionnel, à aider Israël et le peuple israélien, dans les années à venir, en vue de réaliser notre objectif commun de paix et de prospérité dans cette région."
Traduction de Menahem Macina sur le site upjf.org

jeudi 24 janvier 2008

Masarat: "de muur" et "le mur de la ségrégation"

Présentation du spectacle de l’Ecole de Cirque de Palestine sur le site de l'Agenda Culturel Officiel de Belgique : en néerlandais il est question de "muur", mais en français de "mur de la ségrégation"… On se saurait être plus clair.
Agenda.be - DE OFFICIËLE CULTURELE AGENDA
Circus Behind The Wall.
"Circus Behind the Wall inspireert zich op de dagelijkse realiteit van de Palestijnen die door de muur zijn afgescheiden van hun water, hun grond, hun verleden en hun verwanten."
za 09.02 - 20u30, 7 €, Hallen van Schaarbeek
Agenda.be - L’AGENDA CULTUREL OFFICIEL
Circus Behind The Wall.
"Circus Behind the Wall s’inspire de la vie réelle de Palestiniens séparés de leur eau, leur terre, leur passé, leurs proches par le mur de la ségrégation."
sam 09.02 - 20h30, 7 €, Halles de Schaerbeek
Sur Bruxelles Wallonie Palestine 2008 (Masarat):
"Le mur de la ségrégation" - Masarat Palestine 2008
et
Le Zan Studio de Ramallah
Voir également (en février 2008):
Crimes de guerre israéliens au Liban jugés à Bruxelles

mercredi 23 janvier 2008

Sur Daniel Barenboïm, messager de paix

Sur Daniel Barenboïm - le messager de paix, le passeur, le jeteur de ponts entre les cultures - qui n'a jamais visité, ni donné de concert, à Kiryat Shmona ou à Sdérot:

"Commentaire d'un critique musical à la Radio de l'Armée (non précisé):

"J'ai énormément de respect pour Daniel Barenboïm. Je suis très heureux qu'il se dévoue tellement pour le peuple palestinien, en donnant des concerts à Ramallah et en s'employant à jeter des ponts. Je vais continuer à acheter ses disques, même ceux de Wagner.

Toutefois, à ma connaissance, il n'a jamais visité Kiryat Shmona ou Sdérot ou y donné un concert. Et c'est dommage."

Touché."
Source: SnoopyTheGoon de Simply Jews
Traduit par Philo

dimanche 20 janvier 2008

Maurras : "cette providence de l’antisémitisme"

Charles Maurras (1868-1952):

"Tout paraît impossible, ou affreusement difficile, sans cette providence de l’antisémitisme. Par elle, tout s’arrange, s’aplanit et se simplifie. Si l’on n’était antisémite par volonté patriotique, on le deviendrait par simple sentiment de l’opportunité."

L’action française (28 mars 1911)


samedi 19 janvier 2008

Le Zan Studio de Ramallah

Bruxelles Wallonie Palestine 2008

Il est troublant que les premiers invités à la saison culturelle palestinienne, le Zan Studio de Ramallah - et contrairement à bien d’autres artistes palestiniens - dénient à Israël le droit d'exister et militent pour sa délégitimation.Le coup d’envoi de l’important événement culturel que constitue l'année Palestine 2008 à Bruxelles et en Wallonie (le gouvernement de la région flamande ne s’étant pas associé à l’initiative) eut lieu en fait en décembre 2007 à la Maison Folie, dans la ville de Mons, avec l'exposition des œuvres du Zan Studio de Ramallah. Les valeurs que ce collectif porte, si l’on en croit l'association Intal, qui a recueilli les propos de l’un de ses membres fondateurs, Basel Nasr, lors d'une visite à Ramallah, sont on ne peut plus explicites:
"Mais pour nous et pour l'écrasante majorité des Palestiniens, Israël, dans ses frontières de 1948, est une colonie, et les personnes, ou leurs descendants, qui y vivent, sont des colons. La création d'Israël est, pour nous, une dépossession illégitime qui a débuté en 1948."
(Les résultats d'un récent sondage d’opinion réalisé par le Near East Consulting révèlent le contraire, à savoir que 72% des Palestiniens sont favorables à un accord de paix avec Israël et que 69% souhaitent que le Hamas cesse d'exiger l’élimination d’Israël.)
Et il ajoute que l’art occidental des Israéliens témoigne de leur qualité d'étranger et de colons:

"Je constate qu'il s'agit d'un art comparable à celui des Européens, des Occidentaux. Il révèle le fait que les Israéliens ne sont pas liés à la terre qu'ils occupent ni à son histoire, ni à son évolution."
Quant à la collaboration entre artistes israéliens et palestiniens, Basel Nasr s'y oppose résolument:

"Mais actuellement, je suis opposé à la plupart des collaborations qui ont lieu. … Pour pouvoir réellement avoir des échanges entre artistes, nous devons être au même niveau ou collaborer afin de lutter contre le sionisme. Beaucoup d'initiatives menées à l'heure actuelle donnent la fausse idée qu'une paix est possible sans [que] nous ayons préalablement rencouvert (sic) tous nos droits. C'est inacceptable."
Les affiches politiques du site du Zan Studio reflètent cette hostilité. Les stéréotypes habituels de diabolisation sont omniprésents. Ainsi une affiche assimile Israël à un Etat criminel par excellence puisqu’il tue l’enfance … en emprisonnant les enfants palestiniens. En guise d’illustration, un nounours enchaîné porte un cadenas avec l’inscription "Made in Israel", ainsi que la marque des produits à boycotter: Sabra, Carmel etc. Il ne s’agit point de suggérer, il s’agit de pointer clairement la démarche destructrice et boycotteuse à suivre. Une autre affiche représente la moitié appétissante d’une orange et l’autre d’une grenade mortelle. A nouveau, pour que nul ne s’y trompe l’inscription "Product of Israel" figure clairement sur une étiquette. Et encore une autre dans la même veine inspirée de Coca-Cola, une autre inspirée du Johnson's baby shampoo (toujours les enfants), une autre s'inspire de Guernica, et encore une.

Mais ce n’est qu'un début. Le Soir annonce qu’une deuxième exposition du Zan Studio est en cours d’élaboration avec la collaboration d'étudiants belges et sera présentée à Mons en octobre 2008.

En février, également à Mons, l'Ecole du cirque de Palestine présentera le spectacle Circus Behind the Wall, "inspiré de la vie réelle de Palestiniens séparés de leur eau, leur terre, leur passé, leurs proches par le mur de la ségrégation".

Toujours en février, se tiendra, à la Maison des Associations internationales, 40 rue de Washington, à Bruxelles, un tribunal (sinistre parodie du Russell-Sartre Tribunal) où seront jugés les prétendus crimes de guerre israéliens au Liban. Il est impossible d'en savoir plus sur cette farce, la plus grande opacité entourant son organisation et son déroulement.

Crimes de guerre israéliens au Liban jugés à Bruxelles

POUR QUE JUSTICE SOIT DITE
Par Raoul Marc JENNAR, raoul.jennar@wanadoo.fr
Raoul Marc Jennar est docteur en science politique/PhD in political science. Extrait de sa biographie sur Wikipédia : "diplômé des universités belge et française". Il "a été collaborateur au gouvernement, puis au Parlement belge. Il est également un militant wallon. Il participa activement au Pétitionnement wallon et rallia dès ses débuts le Rassemblement wallon dont il fonda la section de Jodoigne".
Sur ce
site M. Jennar propose son adresse email au Parlement européen
raoul.jennar@europarl.europa.eu.
où il serait consultant du GUE/NGL, présidé par le député européen Francis Wurtz, et y occuperait le bureau 4E202 (voir ci-dessous).
Serait-ce donc au sein même du Parlement européen, avec l'accord ou à l'insu de cette institution, que M. Jennar coordonnerait ses travaux pour mettre sur pied cette mascarade de justice qui sert de prétexte à clouer Israël au pilori? Pour crédibiliser le "Tribunal" - qui se prépare dans la plus grande opacité et dont seuls quelques rares blogs d'extrême gauche en parlent - on se réclame du Tribunal Russell-Sartre. Ces pieds nickelés se prennent donc pour les héritiers de Bertrand Russell, Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir, James Baldwin! Que du bluff!

A lire et à déguster:
"Du 1er au 3 février 2008, se tiendra à Bruxelles,à la Maison des Associations internationales, 40 rue de Washington, un tribunal où seront jugés les crimes de guerre israéliens au Liban."

"Proposition d’établissement d’un Tribunal citoyen international sur les actes commis par l’armée et les services secrets israéliens au Liban et dans les territoires palestiniens et programme des 1-2-3 février 2008 [reporté en fait aux 23-24-25 février].
Les actes commis par l’armée et les services secrets israéliens au Liban comme dans les territoires palestiniens occupés heurtent violemment la conscience humaine universelle.
Chacun le pressent, ces actes sont d’une nature criminelle. Ils se différencient des actes convenus dans tout conflit armé commis par l’agresseur comme par l’agressé. Il ne suffit pas d’en avoir le sentiment. Les faits doivent être établis. Ils doivent ensuite être appréciés au regard du droit international existant. Avec le recul et la rigueur d’une démarche qui exclut tout a priori et dont les résultats s’imposent à toute personne de bonne foi.
La communauté internationale n’est pas une entité politique et juridique autonome. Elle n’est que l’addition circonstancielle des positions adoptées par un certain nombre de gouvernements. Elle s’est montrée en de multiples circonstances incapable d’appliquer le droit existant en se détachant de contingences géopolitiques ou idéologiques. L’impunité couvre de multiples crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis depuis la fin de la seconde guerre mondiale.
L’attitude unilatérale des États-Unis d’Amérique comme le double langage de nombreux gouvernements européens font devoir aux défenseurs du droit de se substituer à la défaillance des pouvoirs politiques. L’administration américaine s’oppose à toute mise en cause d’Israël dans les actes commis tant au Liban que dans les territoires palestiniens occupés.
L’Allemagne, la Grande-Bretagne, la Finlande et la France refusent de soutenir une demande formulée au Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU d’enquêter sur l’usage par les forces armées israéliennes d’armes prohibées par le droit international. La désinformation systématique pratiquée par l’immense majorité des média prive les opinions publiques occidentales d’une information équilibrée. Ces faits justifient une initiative citoyenne.
Cette initiative doit être à la hauteur du tribunal initié par Bertrand Russel pendant la guerre du Vietnam. Elle doit être caractérisée par la même rigueur, la même crédibilité et le même souci de dépasser des clivages qui n’ont pas leur place lorsque le droit des gens est en cause.
Elle doit rassembler des experts hautement qualifiés et des personnalités mondialement reconnues pour leur autorité morale.
Elle ne doit pas se laisser enfermer dans des cénacles restreints. A cette fin, il nous paraît nécessaire de sortir des cadres mis en place pour des initiatives précédentes analogues, quelle que soit par ailleurs la qualité du travail réalisé en ces occasions.
Une telle entreprise ne peut être menée à bien dans la précipitation. Elle réclame l’élaboration d’un projet complet assorti d’un calendrier précis, la mobilisation des moyens humains et financiers appropriés, un encadrement moral à l’abri de toute critique. Ces exigences supposent une mobilisation internationale pour soutenir une telle initiative.
A cette fin, nous suggèrons la constitution rapide d’un comité préparatoire qui remplira dans un délai rapproché toutes les tâches nécessaires au lancement de cette initiative. Je sollicite votre collaboration active pour la création de ce comité préparatoire.
Coordinateurs:
Raoul Marc JENNAR
chercheur URFIG / Fondation Copernic
consultant de la GUE/NGL au Parlement européen (bureau 4E202)
7, place du Château, F 66500 Mosset
Tél. (PE) : 00 32 2 283 10 43
Tel. : 00 33 468 05 84 25
Port. : 00 33 632 16 65 52
www.urfig.org
raoul.jennar@wanadoo.fr
Leila GHANEM
Rédacteur en Chef de Bada'el ( Alternatives)
Forum Mondial des Alternatives
Lilia.ghanem@yahoo.fr
Tel Port: 06 15 26 31 14"

jeudi 17 janvier 2008

Gilad Shalit "croupit dans une geôle de Gaza"

Dans un éditorial à Ouest France, François Régis Hutin, PDG de ce quotidien évoque Gilad Shalit, cet otage franco-israéien qui ''est vivant et croupit dans une geôle de Gaza'' et que ''tout le monde a oublié''. Enlevé par le Hamas en juin 2006, ''Gilad Shalit est devenu un enjeu politique international''. (Guysen.International.News)
François Régis Hutin poursuit : ''Nous ne pouvons pas vivre comme si nous tolérions de telles infractions, de telles cruautés [Ndlr : prises d'otages dans le monde]''. Le gouvernement français devrait s'impliquer aussi et tout autant [Ndlr : que pour la libération de la franco-colombienne Ingrid Bétancourt] pour obtenir la libération du franco-israélien, Gilad Shalit. Ces combats pour la liberté ne sont pas vains. La preuve nous est donnée, ces jours-ci, avec l'heureuse libération qui vient de survenir en Colombie, démontrant qu'il faut continuer cette lutte, partie intégrante d'une véritable politique de civilisation''.

mercredi 16 janvier 2008

La RTBF assimile des rescapés de la Shoah à des colons

Communiqué de presse du CCOJB
15 janvier 2008
La RTBF assimile des rescapés de la Shoah à des colons

Dans un reportage du Journal télévisé de 19h30 du 2 janvier 2008 consacré à l’agenda politique de l’année nouvelle, la RTBF évoque la commémoration du soixantième anniversaire de la création de l’Etat d’Israël en ces termes : « Une création précédée par l’arrivée de milliers de nouveaux colons qui, après le génocide des Juifs d’Europe, veulent rejoindre leur terre promise ».
Le CCOJB dénonce ces propos qui assimilent des rescapés des camps de la mort à des colons.
Suggérer par ailleurs que la création de l’Etat d’Israël est un phénomène colonialiste méconnaît la vérité historique qui a vu l’ONU voter en 1947 la création de cet Etat.
Le CCOJB condamne l’usage de ces propos indignes, blessants et inexacts et entend connaître la suite que la RTBF réservera à cet égard.
Joël Rubinfeld
Président

Comité de Coordination des Organisations Juives de Belgique
Avenue Ducpétiaux, 68
1060 Bruxelles
Tél. 02 537 16 91
Fax 02 539 22 95
info@ccojb.be

"Le mur de la ségrégation" - Masarat Palestine 2008

Bruxelles-Wallonie-Palestine 2008.

Le mur de sécurité édifié par Israël pour se protéger des attaques terroristes est qualifié de "mur de la ségrégation" dans la description - publiée dans le site officiel de Bruxelles-Wallonie-Palestine 2008, Masarat - du spectacle que l’Ecole du Cirque de Palestine (Circus Behind the Wall) donnera en février à Mons. Et sans que soit fournie la moindre explication quant au type de "ségrégation" ni par qui elle serait exercée - seul le crime supposé est évoqué. S'agit-il de "ségrégation" raciale, ou religieuse, ou autre? Serait-il inutile de la nommer puisque les connaisseurs de toute façon comprendront ?

Par contre, la bonne nouvelle nous vient du propre site internet de l’Ecole du Cirque de Palestine dans lequel on ne trouve pas le terme "ségrégation" ou sa variante "apartheid" lorsque le mur est mentionné. Très courtoisement, il y est même fait référence à sa collaboration avec le Jerusalem Circus.

Une autre présentation de l'Ecole du Cirque (sans le qualificatif de "mur de la ségrégation").

L’événement culturel majeur que constitue l'année Bruxelles-Wallonie-Palestine 2008 (Masarat) est une initiative des régions de Bruxelles et de Wallonie (le gouvernement de la région flamande ne s’étant pas associé à l’initiative).
Sur le même sujet voir: Mons - Zan Studio de Ramallah - le bon choix?

mardi 15 janvier 2008

Jean Bricmont reconnaît sur Fr3 l’échec en Europe du militantisme anti-américain et anti-israélien

Jean Bricmont a reconnu sur France 3 (émission Ce soir (ou jamais !) du 14 janvier sur le thème du droit d'ingérence), la faillite totale du militantisme forcené anti-américain et anti-israélien, dont il est un des hérauts. Il concéda:
"Où sont les protestations ? Où sont les manifestations de solidarité avec le peuple irakien contre l'occupation américaine ? Je n'en vois pas.

Où sont les grandes manifestations de solidarité avec, par exemple, le peuple palestinien victime de la politique israélienne ? Je n'en vois pas."
Mais M. Bricmont se trompe. Les Européens ne sont pas indifférents au sort des peuples irakien et palestinien. Ils ne veulent tout simplement pas être les otages d’une idéologie mortifère et réductrice qui rend l’Occident coupable de tous les maux de la terre.

lundi 14 janvier 2008

Mons - Zan Studio de Ramallah - le bon choix?

Bruxelles-Wallonie-Palestine 2008.

Il est troublant que les premiers invités à la saison culturelle palestinienne, le Zan Studio de Ramallah - et contrairement à bien d’autres artistes palestiniens - dénient à Israël le droit d'exister et militent pour sa délégitimation.

Le coup d’envoi de l’important événement culturel que constitue l'année Palestine 2008 à Bruxelles et en Wallonie (le gouvernement de la région flamande ne s’étant pas associé à l’initiative) eut lieu en fait en décembre 2007 à la Maison Folie, dans la ville de Mons, avec l'exposition des œuvres du Zan Studio de Ramallah. Les valeurs que ce collectif porte, si l’on en croit l'association Intal, qui a recueilli les propos de l’un de ses membres fondateurs, Basel Nasr, lors d'une visite à Ramallah, sont on ne peut plus explicites:


"Mais pour nous et pour l'écrasante majorité des Palestiniens, Israël, dans ses frontières de 1948, est une colonie, et les personnes, ou leurs descendants, qui y vivent, sont des colons. La création d'Israël est, pour nous, une dépossession illégitime qui a débuté en 1948."
(Les résultats d'un récent sondage d’opinion réalisé par le Near East Consulting révèlent le contraire, à savoir que 72% des Palestiniens sont favorables à un accord de paix avec Israël et que 69% souhaitent que le Hamas cesse d'exiger l’élimination d’Israël.)
Et il ajoute que l’art occidental des Israéliens témoigne de leur qualité d'étranger et de colons:

"Je constate qu'il s'agit d'un art comparable à celui des Européens, des Occidentaux. Il révèle le fait que les Israéliens ne sont pas liés à la terre qu'ils occupent ni à son histoire, ni à son évolution."

Quant à la collaboration entre artistes israéliens et palestiniens, Basel Nasr s'y oppose résolument:

"Mais actuellement, je suis opposé à la plupart des collaborations qui ont lieu. … Pour pouvoir réellement avoir des échanges entre artistes, nous devons être au même niveau ou collaborer afin de lutter contre le sionisme. Beaucoup d'initiatives menées à l'heure actuelle donnent la fausse idée qu'une paix est possible sans [que] nous ayons préalablement rencouvert (sic) tous nos droits. C'est inacceptable."
Les affiches politiques du site du Zan Studio reflètent cette hostilité. Les stéréotypes habituels de diabolisation sont omniprésents. Ainsi une affiche assimile Israël à un Etat criminel par excellence puisqu’il tue l’enfance … en emprisonnant les enfants palestiniens. En guise d’illustration, un nounours enchaîné porte un cadenas avec l’inscription "Made in Israel", ainsi que la marque des produits à boycotter: Sabra, Carmel etc. Il ne s’agit point de suggérer, il s’agit de pointer clairement la démarche destructrice et boycotteuse à suivre. Une autre affiche représente la moitié appétissante d’une orange et l’autre d’une grenade mortelle. A nouveau, pour que nul ne s’y trompe l’inscription "Product of Israel" figure clairement sur une étiquette. Et encore une autre dans la même veine inspirée de Coca-Cola, une autre inspirée du Johnson's baby shampoo (toujours les enfants), une autre s'inspire de Guernica, et encore une.

Mais ce n’est qu'un début. Le Soir annonce qu’une deuxième exposition du Zan Studio est en cours d’élaboration avec la collaboration d'étudiants belges et sera présentée à Mons en octobre 2008.

En février, également à Mons, l'Ecole du cirque de Palestine présentera le spectacle Circus Behind the Wall, "inspiré de la vie réelle de Palestiniens séparés de leur eau, leur terre, leur passé, leurs proches par le mur de la ségrégation".

Toujours en février, se tiendra, à la Maison des Associations internationales, 40 rue de Washington, à Bruxelles, un tribunal (sinistre parodie du Russell-Sartre Tribunal) où seront jugés les prétendus crimes de guerre israéliens au Liban. Il est impossible d'en savoir plus sur cette farce, la plus grande opacité entourant son organisation et son déroulement.

dimanche 13 janvier 2008

Amérique: "le consensus national qui est au cœur de l'alliance avec Israël"

Extrait de l'analyse intitulée Comment George W. Bush a évolué sur le Proche-Orient sans trahir Israël de Philippe Gélie, correspondant du Figaro à Washington.

"En 2006, deux professeurs de sciences politiques à l'université de Chicago et à Harvard, John Mearsheimer et Stephen Walt, avaient fait sensation, avec leur opuscule Le Lobby israélien. ...
Au-delà de la polémique qu'il a suscitée, ce pamphlet n'a guère eu d'effet tangible sur la position des États-Unis. Il néglige en effet le consensus national qui est au cœur de l'alliance avec Israël: un phénomène profond, aux dimensions historiques, idéologiques et affectives, que l'historien Earl Raab expliquait par "la crainte, si l'Amérique abandonne Israël, d'abandonner du même coup la communauté juive américaine".
Apporter la paix à Israël ferait de George Bush, non pas le plus pro-israélien, mais le plus chrétien des présidents américains. Ed Koch, l'ancien maire de New York, justifie ainsi cette alliance théologique: "Si 70 millions d'évangéliques veulent devenir nos amis, acceptons-les. Quand le Messie viendra, on lui demandera si c'est sa première ou sa seconde visite, et on verra bien qui avait raison !""

vendredi 11 janvier 2008

L’antijudaïsme moderne, Jean-Claude Milner

"L’antijudaïsme moderne est devenu la forme naturelle de l’indifférence; la persécution, la forme naturelle du désoeuvrement; le déni de l’antijudaïsme et de la persécution, la forme naturelle de l’opinion raisonnable."

Les Penchants criminels de l'Europe démocratique, Jean-Claude Milner, Verdier, 2003, p. 130

lundi 7 janvier 2008

Abdel Aziz Rantisi: "la question n’est pas ce que les Allemands avaient fait aux Juifs, mais ce que les Juifs avaient fait aux Allemands"

Dans sa critique de l'ouvrage de Matthias Küntzel Jihad and Jew-Hatred: Islamism, Nazism and the Roots of 9/11 parue dans The New York Times, Jeffrey Goldberg écrit:

"Un jour, l’ancien leader du Hamas Abdel Aziz Rantisi me confia que "la question n’est pas ce que les Allemands avaient fait aux Juifs, mais ce que les Juifs avaient fait aux Allemands". La punition des Juifs, ajouta-t-il, avait été méritée. Küntzel argumente que nous devrions reconnaître ce que des hommes comme Rantisi sont réellement: les héritiers du mufti, et les héritiers des nazis."

Le grand prix du Festival du Livre de Londres de 2007 a été décerné à Matthias Küntzel pour cet ouvrage publié par Telos Press Publishing.

dimanche 6 janvier 2008

Aide internationale à Gaza et en Cisjordanie: plus de 100 ONG des droits de l'homme et moins de 10 dans le secteur de l'agriculture

Un article intitulé "L’argent gaspillé de la paix" paru dans Le Figaro du 17 décembre, révèle cette réalité proprement stupéfiante. Dans les territoires sous administration palestinienne, l'aide internationale sert à financer plus d’une centaine d’ONG de protection des droits de l’homme et de l’environnement (pour les protéger des Israëliens ?), et moins de dix dans le secteur vital de l’agriculture:

"Plus d’une centaine d’ONG des droits de l’homme et de protection de l’environnement se sont créées, tandis que dans le secteur clé de l’agriculture, il en existe moins d’une dizaine", regrette la chercheuse Caroline Abu-Sada, pour qui cette aide a "emprisonné" l’Autorité palestinienne dans une dépendance à l’égard des subsides internationaux. La gestion de cette manne s’est accompagnée de dérives. Tel important ministre bien connu des bailleurs de fonds n’hésite pas à réclamer une commission de 10% sur un contrat de 5 millions de dollars financé par la Banque mondiale. Mais c’est aussi tel pays européen qui accepte de gonfler des surcoûts liés à l’insécurité pour finalement doubler à 10 millions de dollars le montant d’un contrat sur un programme d’électrification rurale en Cisjordanie."

vendredi 4 janvier 2008

La grande histoire des juifs, Christian Makarian


Très beau texte de Christian Makarian paru dans L'Express International:
"Le 14 mai 1948, Israël proclamait fiévreusement son indépendance. Il y a soixante ans déjà, soit un fragment d'histoire dans la longue marche du peuple juif. Quatre millénaires de pérégrinations, un destin unique, une chronologie frénétique, une mutation permanente, le prix incommensurable de la fidélité, la volonté farouche de survivre à l'enfer. Dans ce "silence séculaire de l'acharnement", dont Malraux a tenté d'explorer la dimension eschatologique dans La Lutte avec l'ange, les juifs se sont forgé une identité résistant à toute épreuve. Elle a survécu à tout ce qu'ils ont dû endurer; et elle leur a permis de refonder un Etat, place pour place, après deux mille ans d'interruption.
Beaucoup avaient espéré que cette histoire, si longue, si dure, si âpre, leur accorderait enfin une pause, avec la création d'Israël. Elle n'a fait que se poursuivre en rebondissant. Comme pour confirmer l'étrange pacte passé par Dieu avec Abraham: le peuple juif désigne une destinée humaine à l'intérieur de la destinée humaine. En devenant une nation, Israël affronte une dernière épreuve, celle de la normalité. On prête à Ben Gourion ce mot, lorsqu'il découvrit qu'il fallait ouvrir une prison: "Désormais, nous sommes un pays comme les autres." On sait que cette réalité s'est transformée en un nouveau défi face à l'émergence légitime de la question palestinienne, dont les enjeux se sont mondialisés. C'est pourquoi il est essentiel d'appréhender l'âme de ce peuple, de comprendre sa culture et d'explorer ses doutes. Les Hébreux, les juifs, Israël... les trois cycles de la grande histoire du peuple élu. Trois mots porteurs d'une étonnante continuité, qui contient en elle-même une parcelle d'éternité."
Vieux juif, photo de F. Skrabal, 1914 (Via: Rua da Judiaria)

jeudi 3 janvier 2008

Israël - division au sein de l'Eglise anglicane

Le sort de la Communion anglicane, qui dénombre 80 millions de fidèles, pourrait se décider en juin à Jérusalem à l'occasion d'une conférence qui réunira une coalition de tendance conservatrice menée par l'Evêque du Nigéria, Mgr Peter Akinola. L'ordination de prêtres homosexuels et le rite de bénédiction de couples du même sexe divise profondément conservateurs et libéraux. Ces derniers étant également en général hostiles à Israël, d'où le choix de Jérusalem, comme l'a confirmé l’un des organisateurs au Jerusalem Post, qui vise à réaffirmer le lien profond qui lie les Anglicans à "un pays qui représente notre héritage commun" et à "soutenir et porter un témoignage aux communautés chrétiennes en Israël/Palestine" qui vivent sous la pression intense des militants islamistes.
Les organisateurs souhaitent élargir la base de soutien à Israël dans les pays émergents, particulièrement en Afrique et en Asie. En Afrique, le nombre de chrétiens est passé au 20ème siècle de 10 à 423 millions, alors qu'en Europe leur nombre déclinait. La voix des Africains, qu'ils soient Anglicans, Catholiques romains ou Luthériens, est à l'opposé de celle de nombreux chrétiens européens hostiles à Israël.
Les dernières années, la Communion anglicane a défendu des causes anti-israëliennes. En 2006, la Church of England a voté en faveur du désinvestissement et des ONG qui lui sont proches ont mené des campagnes de diabolisation d'Israël. War on Want, une association qui lutte contre la pauvreté, a mis en vente des cartes de Noël dépeignant le "mur de séparation d'Israël et de checkpoints dotés d'équipements militaires ultra-sophistiqués" qui empêchent Marie et Joseph de se rendre Bethléem. L’Amos Trust proposait cette année une crèche ayant pour thème "l'année où les rois mages ne parviendront pas à se rendre à l'étable" en raison du mur. NGO Monitor dénonce Christian Aid qui défend la cause des Palestiniens tout en minimisant la part de terrorisme, de corruption et de violence.
Les Anglicans conservateurs dénoncent cette dérive anti-israëlienne. L'ancien archevêque de Cantorbury, Lord Carey, avait confié l’année dernière au Jerusalem Post que, quand la Church of England avait voté pour le boycott des sociétés dont les produits sont utilisés par le gouvernement israëlien dans les territoires, il avait eu "honte d'être Anglican".
Le Professeur Jacob Olupona, spécialiste des religions en Afrique, précise qu'Israël a une grande importance pour de nombreux chrétiens africains qui trouvent dans l'Ancien Testament le miroir de leurs propres expériences.
En 2006, environ 15.000 chrétiens nigérians se sont rendus en pèlerinage en Israël et, à l'instar des musulmans qui accomplissent le Hadj, accolent les initiales "JP" (Jerusalem Pilgrim) à leur nom.

mardi 1 janvier 2008

Aristides de Sousa Mendes, Juste parmi les Nations, à Jérusalem

En ce jour de l'an, ce site tient à rendre hommage au Consul Aristides de Sousa Mendes, un Juste parmi les Nations


Une exposition commémorant le souvenir du diplomate portugais Aristides de Sousa Mendes, qui a sauvé des milliers de juifs durant la Seconde Guerre mondiale a été inaugurée à la Knesset le 17 décembre 2007. Via: Rua da Judiaria

Repris du site Biblio Monde
Aristides de Sousa Mendes, Le juste de Bordeaux, par José-Alain Fralon, Mollat 1998
"Aristides de Sousa Mendes est ce consul du Portugal à Bordeaux en 1940, qui, à l’inverse d’un Maurice Papon, choisit de désobéir à son gouvernement pour sauver milliers de personnes en leur délivrant des visas.
Le Portugal était neutre dans le second conflit mondial, mais son dictateur Salazar interdisait à ses diplomates de délivrer le moindre visa à certaines catégories de demandeurs d’asile, les plus vulnérables dans le contexte de l’époque : les apatrides, les juifs, les Russes… autant d’"indésirables" fuyant les nazis. Bordeaux, en mai-juin 1940, est envahie par des centaines de milliers de réfugiés. Le consul, informé de la situation, se met à délivrer des visas à tour de bras.
"On estime à plus de 30.000 – dont environ 10.000 Juifs - le nombre de personnes ainsi sauvées. Yehuda Bauer, un spécialiste des réfugiés juifs durant la guerre, écrira "ce fut la plus grande action de sauvetage menée par une seule personne pendant l’Holocauste". Celle-ci ne manque pas d’attirer l’attention des supérieurs hiérarchiques du Consul. On le somme d’arrêter la délivrance de visas et le 22 juin 1940 (jour de la capitulation de la France) on dépêche sur place deux fonctionnaires pour le ramener à Lisbonne, sous le prétexte d’assurer sa protection.
Contraint, le Consul gagne Bayonne où il peut voir une énorme foule massée près du consulat portugais. Le "scénario bordelais" se met en place à nouveau: Aristides de Sousa Mendes, bousculant de son imposante stature le vice-consul du lieu, se remet à signer quantités de visas. L’incorrigible diplomate ne s’arrêtera pas là, arrivé au poste frontière d’Hendaye, il rencontre des réfugiés à qui il avait délivrés des visas à Bordeaux. Ceux-ci ne peuvent passer car la frontière a été fermée. Dans une auberge proche, il réclame du papier et "confectionne" de nouveaux visas où apparaissent ces quelques lignes, priant "au nom du gouvernement portugais, les autorités espagnoles de laisser le porteur traverser librement leur territoire", lignes suivies de sa seule signature, puis il entraîne tout ce monde vers un autre petit poste frontière, bien isolé et, miraculeusement, sans téléphone. Le policier espagnol, impressionné par le personnage et ignorant les récentes instructions de Madrid, laissera passer ce groupe de plusieurs centaines de personnes. Le dernier miracle du Consul portugais avait opéré !" (Ilan Braun, extrait d’une page réalisée par Association Mémoire-Yzkor-Morbihan, juillet 2002).
Révoqué par son administration, il meurt dans la misère en 1954."

Il dira : "Je donnerai des visas à tout le monde, il n’y a plus de nationalistes, de races, de religions." "Juifs, catholiques, protestants ? On signe ! Apatrides ? On signe ! Russe ? On signe ! Allemand ? On signe !"

En 1994, une stèle est érigée en son honneur dans le désert du Néguev, près de la " Forêt de Sousa Mendes" : 10 000 arbres pour se souvenir.