mardi 29 octobre 2019

Pessoa attribuait "des origines juives à la mélancolie, au sentiment d'exil, à l'esprit messianique et à la nostalgie du passé (saudade) qui caractériseraient le tempérament portugais"

Fernando Pessoa
"Dans l'imaginaire du métissage, le juif est un ancêtre inquiétant.  Le désir de refoulement fut symbolisé par la violence avec laquelle la police secrète de Salazar se déchaîna contre deux pages d'un ouvrage paru en 1938 qui affirmaient l'origine néochrétienne du dictateur: elle se mit en quête des exemplaires vendus jusque dans les maisons privées pour les amputer de ces pages compromettantes.

Cependant, Salazar ne dédaigna pas pour autant d'inaugurer en personne le Musée luso-hébreu ouvert en 1939 à Tomar.  A fortiori, le courant libéral a souligné l'apport des nouveaux-chrétiens à la nation portugaise, qui leur devrait notamment leur lucidité critique et leur faculté d'abstraction.  Ce sont "des caractères vaguement typiques d'un juif portugais" que le poète Fernando Pessoa attribua, dans une lettre écrite en 1935, à Ricardo Reis, l'un de ses trois "hétéronymes", un médecin de Porto partisan d'une esthétique néoclassique et d'une politique monarchiste.  Pessoa et d'autres ont attribué des origines juives à la mélancolie, au sentiment d'exil, à l'esprit messianique et à la nostalgie du passé (saudade) qui caractériseraient le tempérament portugais."
Carsten L. Wilke, Histoire des juifs portugais, Chandeigne, Collection Péninsules, 2007, p. 243-244.

Lire également:
Le marranisme (Carsten L. Wilke)

samedi 26 octobre 2019

Des Juifs belges accusent Israël de "racisme institutionnalisé ... de plus en plus visible"


Le Centre Communautaire Laïc Juif David Susskind (CCLJ) de Bruxelles organise un apéro (sic), facétieusement intitulé CAFÉ DU COMMERCE, LUFTGESCHEFT ET PLOTKES (sic), avec Yves (sic) pour "refaire le monde" et accuser Israël de pratiquer un "racisme institutionnalisé" dont les principales communautés visées sont "les Marocains" (sic) et les Falashas. Laissant entendre que d'autres communautés font également l'objet de "racisme" en Israël. Et c'est gratuit, gratis.  Il ne faut même pas payer.  Le CCLJ a récemment élu un nouveau dirigeant en la personne de l'ancien politique du PS, M. Isi Halberthal… Il semble que ces accusations n'aient pas suscité une quelconque réprobation de la part de la communauté juive belge francophone.
Un Apéro avec Yves: CAFÉ DU COMMERCE, LUFTGESCHEFT ET PLOTKES
Lundi 25 Novembre 2019 à 18:00
Racisme en Israël

GROUPE DE DISCUSSION "L'ACTU FACE AU DÉBAT":
Racisme en Israël
Le racisme institutionnalisé se fait de plus en plus visible en Israël. Principales communautés visées : les Marocains et les Falashas. Décodage.
En 90 minutes, on refait le monde!
Apéro-débat animé par Yves Kengen.
Un seul principe: l'écoute et le respect de l'autre. Entrée Libre!
Journaliste et musicien de rock, Yves Kengen a été pendant 9 ans Directeur de la Communication du CAL et rédacteur en chef du mensuel Espace de Libertés. Il poursuit une activité de journaliste d’investigation indépendant et publie des chroniques sur www.entreleslignes.be. Il participe régulièrement à l’émission Les Experts sur BX1.


On notera que le CCLJ organise également un débat sur Imre Kertész (1929-2016), écrivain hongrois, survivant des camps de concentration et lauréat du prix Nobel de littérature en 2002.  Or Imre Kertész avait averti:
"Je crois que les juifs d'Europe commettent une erreur suicidaire quand, sous prétexte de critiquer Israël, ils s'étouffent d'indignation avec les intellectuels et hauts fonctionnaires européens qui drapent le vieil antisémitisme dans un nouveau langage, et qui hier encore voulaient les exterminer; pourquoi donc auraient-ils changé leurs intentions? […]

J'en arrive à conclure que le juif d'Europe est effectivement un personnage nuisible qui déteste voir des armes de défense entre les mains de juifs et voir dans sa propre extermination l'unique solution à sa vie vécue avec une conscience abjecte et confuse. Il n'arrêtera pas tant qu'il n'aura pas atteint son but, tant qu'il n'aura pas été déporté dans un nouvel Auschwitz, battu, dépouillé, tant qu'il n'aura pas creusé sa propre tombe, etc.: tout cela l'étonnera à nouveau, comme autrefois." (10 août 2002)


lundi 21 octobre 2019

Comparaison ignoble et négationniste du génocide juif par les nationaux-socialistes allemands et leurs esclaves du régime de Vichy


Drieu Godefridi est un auteur libéral belge:

"Cette comparaison est bien entendu ignoble. À moins de considérer que les musulmans de France sont FORCES de porter des signes distinctifs, dépossédés de leurs droits par des législations spéciales (non accès à la profession, etc.), leurs biens confisqués, arrêtés parce que musulmans, déportés dans des camps de concentration pour les plus chanceux, des camps d’extermination pour tous les autres, où enfants, femmes et hommes sont gazés. Cette comparaison est non seulement ignoble, elle est négationniste du génocide juif par les nationaux-socialistes allemands et leurs esclaves du régime de Vichy."
 Facebook

Lire également:
Drieu Godefridi: "Nous sommes tous juifs, parce que l’Holocauste hante notre histoire"

"Une concurrence victimaire éhontée dresse le parallèle entre situation des musulmans français en 2019 et des Juifs pendant la guerre"


Christophe de Voogd, historien, spécialiste de rhétorique politique:
"La question du «voile islamique» alimente une de ces polémiques virulentes où s’expriment nos passions françaises, exacerbées par le climat de l’époque, cette «ère du clash» (Christian Salmon), où triomphent attaques ad hominem, amalgames et désinformation. Et où le ridicule le dispute à l’odieux: ridicule, quand on compare les mères voilées aux religieuses catholiques, assez rarement parents d’élèves. Odieux, quand une concurrence victimaire éhontée dresse le parallèle entre situation des musulmans français en 2019 et des Juifs pendant la guerre. Où est le croissant jaune? Où sont les camps? Et où sont les chiffres, quand on sait qu’aujourd’hui les actes antisémites sont cinq fois plus nombreux que les actes antimusulmans, pour une population (au moins) huit fois inférieure?
@ Le Figaro

jeudi 17 octobre 2019

Beaux-Arts de Bruxelles: la Palestine encore et toujours...


BOZAR (Palais des Beaux-Arts de Bruxelles) le 04 octobre ’19.  Extraits du programme:
"Cette deuxième journée d’European Lab Brussels s’abordera sous l’angle de l’activisme et du rôle des artistes dans la construction d’alternatives, culturelles ou politiques.
En quoi la club culture rime encore avec résistance, de Tbilissi à la Palestine ?
Autant de questions abordées à travers notamment la projection d’un documentaire de Boiler Room sur la scène de Palestine.

17:00 - 18:15 : Palestine Underground & Q&A en présence de la réalisatrice
Venu prendre le pouls d’une scène musicale underground passionnante (et organiser par la même une jolie fête), l’équipe de Boiler est repartie de Palestine avec un documentaire fort et saisissant. Projeté à Bozar en avant-goût de la performance du collectif Jazar Crew le soir même à Bozar pour Nuits sonores Brussels, «Palestine Underground» dépeint le quotidien d’artistes en lutte qui envisagent explicitement la musique comme un acte de résistance.
Cette forme d’activisme culturel s’exprime à travers des espaces de liberté temporaire (dancefloors), moyen de promouvoir leur identité tout en oeuvrant à la (re)connexion de communautés éclatées. Présent dans le mini-film, une partie du Jazar Crew témoignera lors d’un temps à l’issue de la projection aux côtés de Jessica Kelly et Anaïs Brémond, respectivement réalisatrice et productrice de l’oeuvre.
Le collectif palestinien est particulièrement actif dans cette région du Proche-Orient, à travers l’organisation de soirées et la construction de ponts entre Ramallah et Haïfa, loin des barrages et des murs."
En juin 2019:
La Belgique proclame son amour (love) pour la Palestine au Palais des Beaux-Arts, Bruxelles

lundi 14 octobre 2019

Allemagne: Un manifestant pour le climat fait un jeu de mots sur l'attaque de la synagogue de Halle


Un manifestant pour le climat à Nuremberg brandit une pancarte avec l'inscription suivante: "Si le climat était une synagogue… qu'est ce qu'on gueulerait fort!!!".  Il s'agit bien entendu d'un jeu de mots déplacé faisant référence à l'attaque antisémite contre la synagogue de Halle.  Une fois de plus on banalise l'antisémitisme.

"Wäre das Klima eine Synagoge .... was für ein Aufschrei!!!"

Source: BILD

vendredi 11 octobre 2019

Molenbeek: Ahmed voulait poignarder des Juifs


Sud Info:
Un Marocain en séjour illégal sème la terreur à Molenbeek: Ahmed se baladait en rue avec un couteau à la recherche de personnes juives à poignarder!

► Ahmed aurait demandé à ses victimes si elles étaient juives !
► Deux policiers ont été blessés en le maîtrisant...
► Le Marocain n’aurait pas choisi le jour de son attaque par hasard...
Lire l'article complet

jeudi 10 octobre 2019

Trois attaques antisémites en une semaine en Allemagne...


Benjamin Weinthal:

La dernière semaine en Allemagne:

- Halle: un néo-nazi assassine deux personnes près d'une synagogue.
- Berlin: un Syrien avec un couteau tente d'entrer dans une synagogue, et crie "Allahu Akbar" et "Fuck Israel!"
- Massing: Un homme parlant arabe lance une pierre sur la tête d'un Israélien.

Par ailleurs:

La déclaration de Merkel "Nous nous opposons à toute forme d'antisémitisme" contraste avec son refus de qualifier d'antisémite l'appel de l'Iran à "effacer Israël de la carte" et son refus d'interdire l'entité terroriste antisémite Hezbollah en Allemagne.

Et:

Voici comment Merkel "combat" l'antisémitisme:
1) Refuse d'interdire la totalité du Hezbollah, un groupe terroriste et mortellement antisémite.
2) Permet à son envoyé d’assimiler Israël à une entité terroriste, le Hamas.
3) Refuse d'interdire une entité terroriste FPLP.
4) Refuse de qualifier le régime iranien d'antisémite.

Lire également:

Berlin – Capitale de l’Antisémitisme Européen

mardi 8 octobre 2019

Joachim Hirsch, 7 ans, exterminé à Auschwitz il y a 75 ans. Souvenons-nous.


Joachim Hirsch (un petit garçon juif né le 13 mai 1937 à Breslau, Allemagne) fut exterminé dans une chambre à gas dans le camp de Auschwitz II-Birkenau le 6 octobre 1944.

Il y a exactement 75 years. Il avait 7 ans.  Que dire d'une telle barbarie?

Source: Auschwitz Memorial

Ayons également une pensée pour cette petite fille juive dont on connaît les conditions d'extermination grâce à Tadeusz Borowsky:
"D'autres portent une fillette qui a perdu une jambe. Ils la tiennent par les bras et par la jambe qui lui reste. Des larmes lui coulent sur le visage, elle murmure plaintivement: "Messieurs, ça fait mal, ça fait mal..." Ils la jettent sur le camion, parmi les cadavres. Elle brûlera vive avec eux."
Tadeusz Borowski, né le 12 novembre 1922 à Jytomyr en Ukraine et mort le 3 juillet 1951 (à 28 ans) à Varsovie, est un écrivain et journaliste polonais, survivant des camps de concentration d’Auschwitz et de Dachau, "Mesdames, Messieurs, au gaz, s'il vous plaît", Le Monde de Pierre (écrit en 1946 à 24 ans).

lundi 7 octobre 2019

Pour Jacques Attali l'antisémitisme "n'est pas un problème au niveau national"


Alexis Brézet, directeur des rédactions du Figaro:
"Si le procès en islamophobie ne suffit pas à faire taire l'esprit rebelle, on lui envoie la bombe atomique: la reductio ad hitlerum, qui procède d'un syllogisme bien connu: "Les musulmans sont les juifs d'aujourd'hui; or ceux qui dénoncent l'islamisme s'en prennent aux musulmans; donc ceux-là sont des nazis!"  Et c'est ainsi que notre confrère Le Monde a accusé Eric Zemmour  - puisqu'il faut bien parler de lui! - non pas de tenir à la tribune des propos outranciers, provocateurs, voire ineptes ou honteux - ce qu'après tout chacun a le droit de penser ou d'écrire -, mais de se rendre complice d'un futur crime contre l'humanité au nom de l'enchaînement: "Stigmatisation, exclusion, expulsion, extermination" (sic)! Ainsi va la logique délirante du dénislamisme: pour ses scribes Zemmour, c'est Hitler, mais, dans la vraie vie, ce sont sous les coups des islamistes que tombent les Français, et tout particulièrement - n'en déplaise à Jacques Attali, qui considère que l'antisémitisme "n'est pas un problème au niveau national" - les Français juifs…"
Lire l'éditorial complet "Pour en finir avec le dénislamisme" @ Le Figaro (réservé aux abonnés)

jeudi 3 octobre 2019

Les Allemands arrivaient à l'heure le matin pour tuer et repartaient à l'heure, indépendamment du nombre de Juifs à exécuter


Père Patrick Desbois, professeur à l’université de Georgetown (Washington DC), le père Desbois est investi dans de nombreux travaux de recherche sur la Shoah par balles depuis de nombreuses années:
"[…] Quand j'ai commencé cette enquête, je me suis posé une question: pourquoi les Allemands arrivaient-ils toujours à l'heure le matin pour tuer et repartaient-ils à l'heure, indépendamment du nombre de Juifs à exécuter? Je me suis demandé quel était le protocole dans leur tête. C'est pour ça que j'ai structuré le livre comme une journée. La maîtrise du timing et de la topographie étaient les deux clés de l'équipe génocidaire. Ils voulaient rentrer chez eux après la journée, ils voulaient rentrer pile à l'heure à midi. J'ai découvert que la lenteur était punie de la peine de mort: cela les retardait. Enfin, pour ces tueurs, la journée, c'est comme une barrière. Là-bas, il n'y avait pas la structure des barbelés des camps: l'organisation de la journée, ce timing, c'est le cadre qu'ils avaient. Le chronomètre est la clé d'un massacre: les gens arrivent à tel moment et repartent quand c'est fini. Autrement, ce n'est pas un massacre, mais une fusillade. [..] 
Même s'ils ne sont pas progénocidaires, un génocide se fait toujours avec les voisins et ne manque jamais de travailleurs. Il y a aussi le simple intérêt criminel de prendre les biens de l'autre... Ce que j'ai découvert, c'est que quand on autorise cette activité criminelle tout en la déclarant innocente selon la loi du moment, on ne manque jamais de main-d’œuvre."
Lire l'article complet @ La Vie

À lire
La Shoah par balles: La mort en plein jour, Plon, 2019