samedi 31 mars 2018

En ces temps d'usurpation généralisée, une pensée pour Bernard Lazare, premier défenseur d'Alfred Dreyfus

PHILITT, revue de philosophie et de littérature:
Bernard Lazare
En ces temps d'usurpation généralisée, une pensée pour Bernard Lazare, premier défenseur d'Alfred Dreyfus. Cet avocat et journaliste a pris le risque de défendre un officier français de confession juive accusé d'espionnage et de trahison alors que toute l'institution militaire était contre lui et que même une personnalité comme Jaurès était persuadée, au départ, de sa culpabilité. C'est dans l'isolement le plus total et face à une opinion profondément hostile que Bernard Lazare a organisé la défense Dreyfus. C'était un temps où l'antisémitisme était profondément ancré dans les mentalités, notamment à travers des journaux influents comme La libre parole de Drumont ou L'Action française de Maurras. Bernard Lazare était littéralement seul contre tous. De la réhabilitation de Dreyfus, il ne tira aucune gloire, les politiques se chargèrent de se l'approprier. Voilà ce que l'on est en droit d'appeler le courage.

Matthieu Giroux, Souverainiste dostoïevskien. Rédacteur en chef de PHILITT:

Notre Jeunesse de Charles Péguy: une apologie de Bernard Lazare
Charles Péguy publie Notre Jeunesse en 1910 pour répondre aux nationalistes qui remettent en question l’authenticité de son dreyfusisme. Occasion pour le gérant des Cahiers de la Quinzaine de rendre hommage à son maître Bernard Lazare, premier défenseur d’Alfred Dreyfus et garant de la mystique républicaine.
«Je ferai le portrait de Bernard-Lazare. Il avait, indéniablement, des parties de saint, de sainteté. Et quand je parle de saint, je ne suis pas suspect de parler par métaphore.» Lorsque Péguy offre dans Notre Jeunesse (1910) une apologie de Bernard Lazare, mort sept ans plus tôt, c’est son inconditionnelle fidélité de cœur qui émeut. Pour Péguy, Bernard Lazare est littéralement un saint, un prophète. Il incarne l’exemplarité du dreyfusisme, son origine même. Il est celui avec qui tout commence, celui qui figure le temporellement spirituel, le garant de l’authentique mystique républicaine.

Lorsque Mathieu Dreyfus vient lui rendre visite en 1894, Bernard Lazare accepte d’organiser la défense de son frère Alfred. Il se consacre corps et âme à la tâche et publie en novembre 1896 un mémoire intitulé L’Affaire Dreyfus – Une erreur judiciaire. Péguy salue le courage indéfectible de cet homme qui a pris le risque d’être le premier. Car défier le pouvoir et l’institution militaire pour défendre un Juif accusé de trahison relève bel et bien de l’héroïsme. Son engagement pour Dreyfus lui a d’ailleurs coûté sa carrière de journaliste. Son honneur spirituel l’a conduit à une chute temporelle. «[…] l’affaire Dreyfus lui collait aux épaules comme une chape inexpiable. Suspect partout, solitaire surtout dans son propre parti. Pas un journal, pas une revue n’acceptait, ne tolérait sa signature», raconte Péguy.

C’est parce que Bernard Lazare est resté imperméable aux intrigues temporelles qu’il fut un héros, le premier des héros que le dreyfusisme a engendré. Des héros qui ont toujours rejeté les récupérations politiques de la deuxième Affaire et qui sont demeurés fidèles à la mystique des débuts. Péguy attribue même à Bernard Lazare la paternité spirituelle des Cahiers de la Quinzaine. «Je ne parle pas des Cahiers, dont il demeure l’ami intérieur, l’inspirateur secret, je dirai très volontiers, et très exactement, le patron», estime-t-il.

Péguy déplore plus que tout la mort de cet homme qui a su montrer la voie mais ne comprend que trop bien le silence qui entoure sa mémoire. «Il vécut et mourut pour eux comme un martyr. Il fut un prophète. Il était donc juste qu’on l’ensevelît prématurément dans le silence et dans l’oubli. Dans un silence fait. Dans un oubli concerté», écrit-il. Tel est donc le destin posthume de Bernard Lazare : un silence proportionnel à son mérite. Paradoxalement, seul Édouard Drumont directeur de La Libre Parole et auteur de La France juive évoquera le nom de Bernard Lazare dans les années qui suivirent l’Affaire Dreyfus.  [...]

Cette fidélité de Péguy envers Bernard Lazare équivaut à une fidélité envers le dreyfusisme. Bernard Lazare est synonyme de dreyfusisme. Qui est fidèle au premier est fidèle au second. Fidèle d’une «fidélité éternelle» car spirituelle. Pour Péguy, la fidélité mystique qui anime son maître trouve son origine dans le sentiment d’appartenance au peuple d’Israël. «Pas un sentiment, pas une pensée, pas l’ombre d’une passion qui ne fût tendue, qui ne fût commandée par un commandement vieux de cinquante siècle […] un cœur dévoré de feu, du feu de sa race, consumé du feu de son peuple; le feu au cœur, une tête ardente, et le charbon ardent sur la lèvre prophète.»
Lire l'article complet @ PHILITT

vendredi 30 mars 2018

L'antisémitisme fait de la résistance (Parti travailliste britannique)

L'un des blogs politiques britanniques les plus influents Guido Fawkes rapporte depuis longtemps les positions anti-sémites/anti-sionistes de membres du Parti travailliste (Labour), notamment celles de son leader Jeremy Corbyn.  Hier le site a publié un Tweet d'une certaine Marianne Tellier, secrétaire de la branche du Labour à Sheffield, dans lequel elle tourne en dérision le slogan nazi "Arbeit Macht Frei" qui était apposé à l'entrée des camps de concentration et des camps d'extermination, notamment Auschwitz, Dachau, Gross-Rosen, Sachsenhausen, et à la prison de la Gestapo de Theresienstadt en République tchèque.

Le parti vient de la suspendre.  L'article de Guido a suscité beaucoup d'intérêt et près de 4000 commentaires.  Évidemment sur Twitter Marianne Tellier revendique le droit de... critiquer Israël.

Décidemment l'antisémitisme fait de la résistance comme l'évoque le titre de l'article de Guido - zéro est le nombre de jours sans antisémitisme depuis le dernier indicent antisémite au Labour.  Clair, n'est-ce pas?

"Marianne Tellier is a Labour branch secretary in Sheffield. She posted this on Twitter as her party’s latest anti-Semitism scandal raged. She has now been suspended. Pockets…"

Auschwitz


Alexis Lacroix: La tolérance pour l'antisémitisme salonard d'un Paul Morand insultant les Israéliens après la victoire de 1967


Alexis Lacroix est directeur délégué de la rédaction de L'Express. Il est l'auteur de J'accuse: 1898-2018, Permanences de l'antisémitisme (éd. de L'Observatoire, 2018).  Alexis Lacroix est interviewé par Aziliz Le Corre pour Figaro Vox:
Alors qu'Antoine Gallimard a suspendu la publication des pamphlets de Céline, que Maurras a été retiré de la liste des commémorations de l'année 2018, l'élu à la mairie de Paris, Alexandre Vesperini, veut débaptiser une rue au nom du philosophe Alain, pour les propos antisémites tenus dans son journal. Faut-il vraiment tout interdire?

Je ne pense pas, non, qu'il faille tout interdire! Mais, de grâce, tenons compte du contexte - nous sortons à peine, avec la marche blanche, d'une longue glaciation de l'esprit, qui a duré près de vingt ans, et au cours de laquelle l'antisémitisme a été obstinément dédramatisé.

Bien sûr, punir rétrospectivement le grand républicain qu'a été Alain, alias Emile Chartier, n'est sans doute pas une cause prioritaire, mais enfin… Moi qui apprécie le grand professeur et le maître à vivre, je suis quand même effondré par ce que nous venons d'apprendre. Et puis, je n'éprouve aucune empathie pour ces gens qui se délectent de la prose convulsée de tel écrivain collabo et qui tiennent leur dilection pour le comble du chic. Je ne vois pas pourquoi on devrait avoir, à tout prendre, plus de tolérance pour l'antisémitisme salonard d'un Paul Morand insultant les Israéliens après la victoire de 1967, que pour les jurons d'une «caillera».
Lire l'entretien complet @ Figaro Vox

jeudi 29 mars 2018

La population juive de France en forte baisse (moins 40.000 en 13 ans, selon le Parlement européen)

Un document, rédigé par Magdalena Pasikowska-Schnass et Anja Radjenovic du Service de recherche pour les députés du Parlement Européenne, "à l'attention des Membres et du personnel du Parlement européen comme documentation de référence pour les aider dans leur travail parlementaire" avertit que la "population juive d’Europe a diminué au cours des dernières décennies, et [que] de plus en plus d’actes antisémites et de violences à l’encontre de personnes juives ont eu lieu dans l’Union ces dernières années." Antonio Tajani, l'actuel Président du Parlement européen avait, dans un discours prononcé en 2017, attiré l'attention sur "le déclin inquiétant de la population juive en Europe".
Les communautés juives dans l’Union européenne
La population juive d’Europe a diminué au cours des dernières décennies, et de plus en plus d’actes antisémites et de violences à l’encontre de personnes juives ont eu lieu dans l’Union ces dernières années. Pour défendre ses valeurs, notamment le respect des minorités, l’Union européenne entreprend et finance des actions destinées à lutter contre l’antisémitisme. 
Diminution de la population juive  
La population juive dans l’Union européenne a diminué. Elle est passée d’environ 1,12 million en 2009 à 1,08 million en 2015, bien qu’il soit difficile de fournir des données précises, certains pays ne collectant pas les données ethniques.

En France, où elle est la plus nombreuse de l’Union, la population juive a diminué, passant de 500.000 personnes en 2002 à 460.000 personnes en 2015. Cette tendance est due en premier lieu à l’émigration vers Israël, qui s’est intensifiée ces dernières années, en raison notamment des actes de harcèlement, des discriminations et des crimes de haine dont sont victimes les personnes juives.

Intensification de la violence à l’égard des juifs  
Il y a plusieurs siècles, les juifs étaient persécutés en tant que minorité religieuse. Au siècle passé, toutefois, la croyance selon laquelle ils représentaient une menace pour l’État a été l’un des éléments déclencheurs de l’Holocauste. Aujourd’hui, les juifs sont pris pour cible principalement en raison des événements au Proche-Orient, même si certains sentiments antisémites sont également liés à l’Holocauste. Selon un rapport publié en 2015 par l’Agence des droits fondamentaux de l’Union européenne, les principaux responsables d’actes antisémites sont les néonazis, les sympathisants d’extrême-droite ou d’extrême-gauche, les fondamentalistes musulmans et les jeunes.

Le rapport indique que le comportement antisémite se caractérise avant tout par le déni et la banalisation de l’Holocauste, la glorification du passé nazi, un antisémitisme résultant des lois sur la restitution des biens et un sentiment de haine causé par les politiques israéliennes. Il prend la forme de violences verbales et physiques, de menaces, d’insultes envers les juifs qui se rendent à la synagogue, d’actes de harcèlement à l’encontre des rabbins, d’attaques répétées à l’encontre des juifs qui portent des symboles de leur religion, de discours haineux, de cas de harcèlement à caractère antisémite dans les écoles et de dommages sur des biens matériels, notamment des incendies.

Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a encouragé les juifs de France à venir en Israël après la tuerie qui a pris pour cible les clients d’un supermarché casher à Paris en janvier 2015, quatre ans après l’attaque meurtrière perpétrée contre une école juive à Toulouse. De nombreux juifs envisagent de suivre son conseil, même si certains finissent par revenir.

Dans le cadre d’une étude de 2013 sur l’antisémitisme menée dans huit États membres de l’Union européenne, 21 % des personnes interrogées ont indiqué avoir subi des violences verbales ou physiques ou avoir été harcelées parce qu’elles étaient juives. Il est probable que les chiffres ne reflètent pas la réalité, puisque76 % des victimes de crimes de haine antisémites ne signalent pas ces attaques.
lire le rapport en entier et consulter les hyper-liens

Sur le même sujet:

Simone Veil était "totalement sans illusions" sur la résurgence de l'antisémitisme

Joël Rubinfeld de la Ligue Belge contre l'Antisémitisme: "Notre génération représentera la dernière génération d'une communauté juive européenne significative"

Les terroristes du Bataclan disaient "Tiens espèce de sale juif’!" avant d'assassiner (Véronique Chemla)

Federico Zeri: La culture juive "fut, pendant des siècles, le sel et le levain de la vieille Europe"

Le triste sort des anciennes synagogues en Europe devenues des piscines, magasins, commissariats de police 

Le HuffPost publie Pierre Piccinin enseignant belge obsédé par la mafia sioniste et le lobby juif international .  Celui-ci a écrit sans que son hiérarchie intervienne:
"Si 4 enfants juifs méritent une minute de silence, les enfants palestiniens méritent qu'on se taise à jamais... faites passer ce message qu'il arrive aux juifs."

"Attaqué, une fois de plus, lâchement, par la mafia sioniste, je n'ai pas peur. Et un jour la peur changera de camp et ce sont eux qui en auront à rendre des comptes."

mardi 27 mars 2018

Taguieff: "La page raciste de la judéophobie a été tournée"

Pierre-André Taguieff, historien des idées, philosophe et politologue:
"La page raciste de la judéophobie a été tournée. Nous sommes passés à sa page antiraciste, ou pseudo-antiraciste. Dans ce cadre, les juifs sont assimilés polémiquement non seulement à des racistes mais à des nazis. C’est là la grande inversion victimaire, permettant de présenter les Palestiniens comme les nouveaux juifs et les Israéliens comme les nouveaux nazis. La nazification des juifs en tant que sionistes est au cœur de la propagande antisioniste.

Cette opération de propagande mensongère est liée à une transformation de la rhétorique judéophobe: l’islamisation croissante du discours antijuif et des mobilisations antijuives. Pour comprendre cette islamisation, qui fait que le vieil antijudaïsme chrétien est aujourd’hui un archaïsme, il faut percevoir et reconnaître le dynamisme international de l’islamisme sous ses différentes formes (Frères musulmans, salafisme séparatiste, salafisme jihadiste). Dans ce cadre de réflexion, l’affaire n’est plus franco-française, au sens où nous n’avons pas à chercher des origines proprement françaises de la nouvelle judéophobie. Celle-ci, telle qu’on l’observe en France, est seulement un cas particulier d’une grande vague judéophobe internationale.

Après l’orchestration d’un antisémitisme mondial par la propagande soviétique du début des années 1950 jusqu’au début des années 1980, nous sommes entrés dans une phase où le principal foyer de la haine antijuive est le monde musulman, et plus précisément les mouvances islamistes de l’islam mondial. À la fin des années 1980, avant même la chute de l’URSS, au moment où la première Intifada est lancée et le Hamas créé, la nouvelle judéophobie est centrée non plus seulement sur la nazification des juifs, mais sur l’islamisation des discours d’accusation. Des accusations traditionnelles que l’islam tranquille avait oubliées, et que des idéologues du djihad comme Sayyid Qutb ou le Palestinien Abdallah Azzam, le maître à penser des fondateurs d’Al-Qaida, ont réveillées et réinterprétées, notamment en termes conspirationnistes. 
Les islamistes, qu’ils soient à visage souriant comme Tariq Ramadan ou à visage terroriste, reprennent des passages du Coran interprétés de telle ou telle façon, ou des hadîths qui font autorité dans la tradition musulmane, pour montrer que les juifs sont des comploteurs, des lâches, des traîtres, et sont par nature des ennemis de l’islam. Le juif n’est alors plus l’ennemi de la chrétienté, comme il l’a longtemps été. Il est devenu l’ennemi mondial de l’islam. C’est ce discours d’accusation qui, aujourd’hui, se diffuse massivement sur les réseaux sociaux."
Lire l'article complet @ Revue des Deux Mondes, Être juif en France, (Décembre 2017-Janvier 2018)

A propos de Tariq Ramadan:
Ce que pense Justin Vaïsse, le 'stratège du Quai d'Orsay', de Tariq Ramadan et d'Yussuf Al-Qaradawi

lundi 26 mars 2018

Simone Veil était "totalement sans illusions" sur la résurgence de l'antisémitisme


Simone Veil et le judaïsme, entretien avec Marceline Loridan-Ivens et Dominique Schnapper réalisé par Valérie Toranian:

Revue des Deux Mondes: Faut-il s'inquiéter de la résurgence de l'antisémitisme?

Marceline Loridan-Ivens: Je m'en inquiète beaucoup. L'antisémitisme, il y en avait encore après la guerre en 1945, il existe aujourd'hui sous une autre forme, un antisémitisme d'origine arabo-musulmane. Je suis comme Simone: je reste totalement sans illusions.

Dominique Schnapper: La République est protectrice de toutes les minorités. Mais l'idéal républicain et le civisme sont affaiblis. Des gens sont morts pour assurer la société riche et protectrice dans laquelle nous vivons, mais les nouvelles générations n'en ont pas conscience. La résurgence de l'antisémitisme traduit l'affaiblissement de l'idéal et des pratiques civiques.
Revue des Deux Mondes, Être juif en France, (Décembre 2017-Janvier 2018)

samedi 24 mars 2018

"Notre génération représentera la dernière génération d'une communauté juive européenne significative" (Ligue Belge contre l'Antisémitisme)

En anglais: Ours will be the last significant generation of European Jews


Joël Rubinfeld, président de la Ligue Belge contre l'Antisémitisme (LBCA), a participé au 6ème Forum international de lutte contre l’antisémitisme qui s'est tenu à Jérusalem du 19 au 21 mars 2018. A son retour en Belgique, M. Rubinfeld a accordé une interview à Radio Judaïca (Bruxelles). Voici la transcription de ses déclarations:
"Les quelques jours que j'ai passés en Israël n'ont pas modifié mon optimisme ou mon pessimisme sur la question et mon analyse de la situation.  Disons que je suis un pessimiste qui se bat.  Je crains en tout cas - et j'espère sincèrement me tromper - que notre génération représentera, dans les livres d'histoire, la dernière génération d'une communauté juive européenne significative.  Dans 30 ans, dans 40 ans ou dans 50 ans, il y aura encore, bien entendu, des Juifs en Europe mais beaucoup moins qu'aujourd'hui.

Je crains que la communauté juive européenne va suivre le process de, par exemple, la communauté juive de Turquie, ou de la communauté juive d'Afrique du Sud.  Une communauté qui il y a 30, 40 ou 50 ans était une communauté dynamique, florissante et qui aujourd'hui est une communauté qui s'éteint.

Nous nous battons à la Ligue Belge Contre l'Antisémitisme et dans toutes ces organisations qui étaient présentes pour essayer de conjurer ce destin-là, d'infléchir sur l'avenir. Mais seules nous n'y arriverons pas et tant qu'il n'y a pas une prise conscience, notamment au niveau des gouvernements et des autres communautés qui constituent la société nationale, tant qu'il n'y aura pas, si vous voulez, une union sacrée pour lutter contre le fléau de l'antisémitisme, je pense que ça ne va pas s'arranger.

Radio Judaïca audio du 23 mars "L'avenir des Juifs en Belgique?"


jeudi 22 mars 2018

L'Europe a ajouté au lexique de l'humanité: "Pogrom", "Ghetto" et "Holocauste"


Daniel Schwammenthal est basé à Bruxelles et est le directeur du AJC Transatlantic Institute.  Sur Twitter, il a réagit à l'enquête de Gallup qui démontre que les Américains sont de fervents supporters d'Israël, ce qui n'est évidemment pas le cas des Européens:
"On verra peut-être un jour, le continent qui a ajouté au lexique de l'humanité des mots et des concepts tels que" Pogrom", "Ghetto" et "Holocauste", apporter le même soutien à l'Etat juif ..." 
"Maybe one day, the Continent that added to mankind's lexicon such words and oncepts as "Pogrom," "Ghetto," and "Holocaust" will see this kind of support for the Jewish state..."
Hostilité des Européens envers Israël
"Dans un sondage de 2003 resté tristement célèbre, les sondés de la majorité des pays européens voyaient en Israël "la plus grande menace contre la paix mondiale".  Sans tout à fait saisir le sens de ce qu'ils faisaient, les Européens avaient tendance à rendre l'État d'Israël responsable de la violence terroriste commise contre lui.  L'essayiste américain Paul Berman fut le premier à remarquer l'effet singulier des attentats suicides sur l'opinion publique européenne.  Ils provoquaient "une crise philosophique chez tous ceux qui dans le monde voulaient croire qu'une logique rationnelle gouverne le monde".   Il fallait absolument que les attentats suicides aient trait à une injustice intolérable, sans quoi ils apparaissaient comme un simple culte de l'homicide. Pour un continent qui portait encore les cicatrices des cultes homicides du XXe siècle, c'était là une pensée insoutenable.  [...] Plus les kamikazes tuaient d'Israéliens, et plus ils les mettaient à mort avec une cruauté impitoyable, plus l'opinion publique se retournait contre Israël."
Christopher Caldwell, Une révolution sous nos yeux, Comment l'Islam va transformer la France et l'Europe, Editions du Toucan, 2014, pp. 353-354.

Interview de l'historienne Bat Ye'or par Véronique Chemla:
"En 2003, l’EUMC (Observatoire européen sur le racisme et la xénophobie) refusa de publier son rapport sur l’antisémitisme en Europe. Elaboré par le Centre de recherche sur l'antisémitisme de l'Université de Berlin, ce rapport concluait à la présence de musulmans et de groupes pro-palestiniens derrière les actes antisémites en Europe. Il fut rendu public par diverses organisations juives. 
En novembre 2003, l’Eurobaromètre de la Commission européenne publiait un sondage réalisé auprès de 7 515 habitants des 15 Etats de l’UE. Israël représentait pour 59% des Européens interrogés, la plus grande «menace pour la paix dans le monde»!

Fin 2003, ces faits suscitèrent l’indignation. Une crise grave éclata entre la Commission européenne présidée par Romano Prodi et des organisations juives mondiales majeures."
 L'interview complète @ Véronique Chemla (un blog indispensable)


mercredi 21 mars 2018

Humour: "Pendant la première guerre mondiale, un Juif perd son chemin le long de la frontière..."


Traduction par Richard Zrehen (1949-2011), éditeur (Belles Lettres), traducteur et blogueur:
"Pendant la première guerre mondiale, un Juif perd son chemin le long de la frontière. Il est tout-à-coup arrêté par un garde-frontière…: ‘‘Halte, ou je tire !’’ Le Juif cligne des yeux aveuglé par la lumière de la lampe torche et dit: ‘‘Qu’est-ce qui vous prend ? Vous êtes fou? Zest nit az do geyt a mentsh? Vous ne voyez pas que c’est un homme?’’ 
Hilarante en yiddish, cette blague fonctionne difficilement en anglais, qui peine à imaginer que quelqu’un soit à ce point dans les nuages qu'il ne conçoive pas qu’un homme puisse être tué juste pour avoir mis le pied du mauvais côté de la frontière… La blague risque de tomber à plat parce que nous savons maintenant ce qui est arrivé à ceux qui ont inventé ces blagues. Ils ont été massacrés par millions. Ce que nous appelons ‘‘Holocauste’’ [désignation très erronée comme on sait, en usage probablement non innocent dans la sphère anglophone, puisqu’un holocauste est volontaire…] a précisément visé les populations qui ont créé la geste du schlemiel. Nous apprenons de cet épisode… que blaguer – qui relâche momentanément la tension – n’offrait pas de défense contre de vrais belligérants. Le schlemiel qui nous a d’abord fait rire nous a aussi appris à relever notre garde."
 Ruth R. Wisse, "War is No Joke" (A West Point baccalaureate address), Weekly Standard, 22 mai 2010.

mardi 20 mars 2018

Le maire d'Anvers déclare que les Juifs évitent les conflits à l'inverse des Musulmans


Dorian de Meeûs a signé un éditorial dans La Libre Belgique intitulé "Ce regard inquiétant, honteux et dangereux de Bart De Wever", suite aux propos du bourgmestre d'Anvers (N-VA) interrogé par un journaliste: "Les juifs orthodoxes attachent aussi beaucoup d’importance aux signes extérieurs de la foi. Mais ils en acceptent les conséquences. Je n’ai encore jamais vu de juif orthodoxe à un guichet [dans l'administration]. Ils évitent les conflits. C’est la différence. Les musulmans revendiquent une place dans l’espace public, dans l’enseignement, avec leurs signes de croyance extérieurs. C’est ce qui crée des tensions".

Daniel Berman propose une analyse très pertinente de la déclaration de Bart De Wever et de la réaction de Dorian de Meeûs:
Je comprends l'intention de Dorian de Meeûs qui est de ménager une communauté religieuse qu'il espère occupée à faire son Vatican 2 en bon Chrétien humaniste et oecuménique.

Sauf que ni le Judaïsme, qui n'est pas prosélyte et qui est traversé par différents courants réformistes libéraux (ce que Bart De Wever omet de dire), ni l'Islam qui l'est historiquement par la force et par le devoir de Chariah, ne se situe pas dans le même type de rapports au monde profane et aux pouvoirs temporels. Les laïcs issus de ces deux cultures, et dont il ne fait pas mention, ne sont évidemment pas concernés par sa remarque, mais uniquement les pratiquants religieux.

Ce que dit Bart de Wever sur des points particuliers relève d'une réalité. Je ne ressens donc pas sa sortie comme du racisme mais comme une affirmation identitaire flamande laïque offensive et même agressive, ce dont il ne se cache pas.

Et contrairement à ce qu'en dit Dorian de Meeûs, je trouve que le moment de cette déclaration est très stratégique et très pertinent.

Tant les tenants de l'intégration au sein de la Communauté Juive que de la Communauté Musulmane peuvent assumer ce marquage stigmatisant (quand même!) en y répondant sur le fond: "Nous ne voulons pas envahir l'espace public et nous voulons que la religion reste dans la sphère privée et nous allons vous en donner les garanties par des engagements probants". Ce que Bart de Wever dit, c'est qu'il en a déjà les garantie du côté Juif.

Il pousse donc les dirigeants religieux musulmans à se prononcer très précisément sur le respect de règles et des valeurs laïques au moment où la Belgique n'accepte plus l'ingérence du salafisme et de toutes ses sous branches et renégocie sa reconnaissance. Et il envoie le message clair qu'il ne se laissera pas rouler dans la farine.

C'est beaucoup plus malin et efficace que cet édito qui passe à côté de son objectif vertueux.


lundi 19 mars 2018

"Finis Germania": l'inquiétante remise en question d'un tabou, le Troisième Reich


Matthias Küntzel, historien allemand et auteur de Jihad et Haine des Juifs:
L’émotion fut grande dans les services "culture" des journaux allemands quand, en juin 2017, un livre d’extrême droite fit son apparition sur la liste des meilleurs essais, liste publiée chaque mois par des médias renommés en fonction des recommandations d’un jury indépendant.

L’émotion grandit encore lorsqu’on apprit que le journaliste du Spiegel Johannes Saltzwedel était justement le juré qui avait imposé, en cavalier seul, que le livre "Finis Germania" figure dans la liste. Saltzwedel expliqua qu’il avait, "en toute conscience, voulu proposé pour la discussion un livre très provocateur".

De ce point de vue, c’est une réussite indiscutable: s’il ne l’avait pas fait, personne ou presque ne se serait intéressé aux gloses et aux polémiques que l’historien et philosophe de la culture allemand Rolf Peter Sieferle, mort en 2016, avait compilées dans une petite centaine de pages. Dans les parties plus anodines de son traité, Sieferle reprend à son compte le contenu prétentieux de la "révolution conservatrice", le mépris pour les "masses", l’exaltation pour les "grands individus" et oppose à "l’orientation vers le bien commun" "l’universalisme atomiste et individualiste".

La partie moins anodine de son traité récrit l’Histoire en reprenant le jargon de l’antisémitisme: Sieferle qualifie Adolf Hitler de "grand individu" et de "dernier héros". Les nazis, affirme-t-il, avaient certes commis l’erreur de "se souiller avec d’inconcevables atrocités", mais c’étaient tout de même les juifs qui avaient commis le véritable crime contre l’humanité en crucifiant le Christ.  
Alors que l’on a pardonné aux juifs l’assassinat de Jésus, écrit-il – "Ils se sont logés dans les niches de la société en exerçant les professions d’usuriers et de marchands" –, le "peuple des nazis a été choisi comme revers négatif du peuple élu" et doit à tout jamais "disparaître de la surface de l’Histoire réelle". Le "nazi errant" a selon lui remplacé le juif errant et l’"antigermanisme", l’antisémitisme.  
Ce n’est pas un hasard si Sieferle, par son titre "Finis Germania" (littéralement: "Fin Allemagne"), évoque un classique de l’antisémitisme – "La victoire de la judéité sur la germanité", de Wilhelm Marr, paru en 1879, qui s’achève par l’exclamation "Finis Germaniae! Vae victis!". 
Que ce livre se retrouve dans la liste des meilleurs essais allemands en 2017 était donc bel et bien un scandale – les responsables de cette liste exprimèrent du reste leurs réserves sur cette apparition, tout comme les autres membres du jury, qui fut dissous peu après. Mais que se passa-t-il ensuite? 
Bien que l’establishment littéraire ait presque unanimement condamné le livre de Sieferle comme un texte d’extrême droite, les lecteurs ont massivement sorti leur porte-monnaie pour l’acheter: en juillet 2017, le livre a grimpé à la 6e place sur la liste des best-sellers du Spiegel. Selon les indications fournies par la maison d’édition, le livre a pendant un certain temps atteint 250 exemplaires vendus par heure – le goût de la transgression avait mis en échec le "politiquement correct" des critiques littéraires.
Lire l'article completMatthias Küntzel

dimanche 18 mars 2018

Federico Zeri: La culture juive "fut, pendant des siècles, le sel et le levain de la vieille Europe"


Federico Zeri (1921-1998), "était incontestablement l'historien de l'art le plus célèbre d'Italie"; (l'Université de Bologne abrite la Fondation Federico Zeri ):

Portrait de Serena Lederer,
mère d'Erich Lederer,
par Gustav Klimt
"Il ne m'est arrivé que deux fois de percevoir de près la transformation d'une tranche de vie en une tranche d'histoire. Durant un certain nombre d'années, à chacune de mes visites à Genève, la rencontre avec Erich Lederer (qui s'était installé là, venant de Vienne pour échapper, de justesse, aux persécutions nazies), constituait pour moi une sorte de rite obligé.

[...] chez lui (sa demeure foisonnait de superbes oeuvres d'art), on avait l'impression que, tout d'un coup, la conversation transgressait les paramètres normaux d'espace et de temps, lorsque, par exemple, je l'entendais dire: "Mais bien sûr, j'ai connu Sigmund Freud, il m'a soigné d'un épuisement nerveux lorsque j'étais gamin.  C'était quelqu'un à l'esprit aigu, très intéressant, mais qu'il était ennuyeux! Il n'arrêtait jamais de poser des questions."

Ou bien (me montrant une pile de splendides dessins): "Ce sont des études d'après nature que fit Gustav Klimt pour les portraits de notre famille.  Si j'ai bonne mémoire, il devrait y avoir le mien aussi, mais ces feuillets sont tout ce qu'il en reste.  Je n'en ai même pas les photos, hélas! Un jour avant de fuir devant l'arrivée des Russes, les S.S. qui occupaient notre maison mirent le feu à tout". [...]

Chez tous deux [Erich Lederer et Bernard Berenson], j'ai apprécié les derniers représentants de ce qui fut, pendant des siècles, le sel et le levain de la vieille Europe: la culture juive.

Aujourd'hui, après l'atroce période qui s'étend de 1933 à 1945, il nous est très difficile de peser l'importance, la portée, qu'eut, pour la tradition romano-chrétienne, la symbiose avec le judaïsme; d'évaluer les ouvertures et les ruptures dont ce dernier était capable, les trésors qu'il célait sous un immobilisme apparent.  [...]

[Bernard Berenson] me faisait comprendre que le signe du génie authentique consiste en un pouvoir de synthèse, réside dans le don de lire l'histoire en la creusant à la recherche d'un sens, d'une texture, d'un tissu de significations à différents niveaux. 
Par certaines de ses remarques, certains commentaires, certaines comparaisons incompréhensibles à première vue, se dévoilait son esprit juif.  Qu'il se fût converti au catholicisme, je ne l'appris qu'après sa mort. en 1959; mais je pense que sa structure mentale était demeurée celle qui avait été façonnée dans le ghetto près de Vilno, en Lituanie.

Il était imprégné de la tradition du respect envers la culture, de la curiosité infinie à l'égard de chacune de ses facettes, et par moments on percevait dans sa conversation la suprême dignité humaine et morale de la lignée qui part de l'Evangile, effleure Spinoza, s'exprime dans la musique de César Franck (dans ma mémoire esthétique, le musicien est toujours lié à B.B.), la lignée qui constitue le grand monument de la culture judaïque at its best."
Dans le jardin de l'art, Rivages, 1991, p.p. 167-168.

samedi 17 mars 2018

Tel Aviv se trouverait "en terre de Palestine" (Mutualité Socialiste belge francophone)


La Mutualité Socialiste du Brabant (Belgique francophone) propose à ses membres du troisième âge un voyage "bousculant" en "terre de Palestine". La brochure ne mentionne pas Israël alors que les voyageurs passent deux nuits à Tel Aviv. Il y est également indiqué "vol régulier A/R Bruxelles-Tel Aviv".  Il s'agit du cinquième voyage "en terre de Palestine" organisé par la Mutualité.

Au programme est prévue une rencontre avec Michel Warschawski.  En 2012, Richard Prasquier, à l'époque président du Crif, écrivait: "Voici une nouvelle particulièrement consternante et même scandaleuse. Michel Warschawski, figure de l’extrême gauche israélienne et inlassable pourfendeur d’Israël, se verra remettre, le 10 décembre 2012, à Paris, le prix des Droits de l’Homme de la République Française (2012), par le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault. Ce prix, créé en 1988, est destiné à récompenser des actions individuelles ou de terrain, sans considération de nationalité ou de frontières, menées en France ou à l’étranger. Michel Warschawski préside le Centre d’Information Alternative (AIC) de Jérusalem, constitué en 1984 et dont le projet est éminemment politique."  Cela nous donne une bonne idée de l'esprit dans lequel ce voyage a été conçu.

Aucun des autres voyages proposés ne contient un volet politique et de critique du pays de destination: Escapade gourmande en Vendée; Thermalisme en Italie - Remise en forme en Vénétie; Remise en forme en Grèce - Thermalisme dans le Golfe de Corinthe; Randonnée en Drôme; Evasion à Prague - Un musée à ciel ouvert; Circuit en Algarve - Découverte du sud du Portugal - Voici un magnifique circuit à la découverte de l'Algarve, région du sud du Portugal baignée de soleil... Une fois de plus le fameux deux poids deux mesures est à l'oeuvre.
Fiche d'inscription pour le "Circuit en Palestine".  On notera que la mention "Israël" est soigneusement omise.




jeudi 15 mars 2018

Incitation à la haine d'Israël dans un manuel scolaire belge (flamand)

Cinq auteurs (Eric Goyvaerts, Arjan Goemans, Jesse Tuybens, Jens Luypaert et Kirsten De Cnijf) ont participé à rédaction du manuel scolaire publié en 2016 par l'éditeur Plantyn.  Le manuel est estampillé GO!, projet pédagogique de la Communauté flamande.  Pour expliquer aux élèves le conflit israélo-palestiniens, les auteurs ont recours à une caricature du dessinateur brésilien Carlos Latuff primé au concours antisémite des caricatures de l'Holocauste à Téhéran en 2006. Ce premier concours de dessins sur l'Holocauste a été salué par le ministre iranien de la Culture, Mohammad Hossein Saffar-Harandi.  Il déclarait: "L'Holocauste est un mythe, et cette question a pris l'ampleur qu'elle connaît grâce à l'action du président Ahmadinejad qui a osé s'exprimer sur le sujet, et permis de briser le tabou. Avec cette action, ceux qui osent parler de l'Holocauste aujourd'hui dans le monde le font avec plus de facilité et ne se sentent plus coupables". (voir Libération).  Latuff utilise dans son dessin une citation attribuée à l'ONG européenne Amnesty International, connue pour son biais anti-israélien.

Traduction de la caricature: Amnesty International: "Israël refuse aux Palestiniens l’accès à l’eau en quantité suffisante … pendant que dans les implantations, les Israéliens jouissent de pelouses luxuriantes et de piscines". En-dessous: "Partage de l'eau d'après Amnesty International"

Source: Joods Actueel
Un père, dont le fils de 15 ans est élève au lycée Jan Fevijn à Assebroek (Bruges), a contacté le magazine anversois Joods Actueel concernant les leçons de géographie dans la classe de son fils.

Dans la section consacrée à Israël-Palestine du manuel du cours de géographie est reproduite une caricature attribuée à Amnesty International qui incite à la haine d'Israël et contient des informations inexactes. L'administratrice de l’Enseignement de la Communauté flamande, Raymonda Verdyck, a pris ses distances vis-à-vis de "cette caricature stéréotypée qui ne corresponde pas aux valeurs de notre projet pédagogique".

Le père de l'élève s'est exprimé: "Je suis choqué par de telles caricatures antisémites inspirées directement de l'appareil de propagande de Joseph Goebbels".   Inquiet, il a l’intention d’interpeller à ce sujet l’enseignant et la direction de l’école.

La caricature se trouve dans le manuel Polaris GO!3 de l’éditeur malinois Plantyn et s’adresse à plusieurs milliers d’enfants fréquentant les établissements du réseau d’Enseignement de la Communauté flamande (Vlaamse Gemeenschapsonderwijs GO!)

Le porte-parole d'Amnesty reconnaît que ce manuel est trompeur parce qu’il ne s’agit pas d’une caricature émanant d’Amnesty. D’ailleurs, le nom du caricaturiste, Latuff, est visible en bas à droite de l’image. Une simple recherche sur Google suffit à s'assurer que ce caricaturiste d’extrême gauche n’est aucunement au service d’Amnesty et que bien souvent, il propage des dessins controversés. Les auteurs ont donc consciemment utilisé cette caricature, sachant que sa source n’était pas Amnesty International et ont spécialement cité cette source pour induire en erreur.

Israël et l’Autorité palestinienne ont conclu différents accords en matière d’approvisionnement et gestion de l’eau. Israël gère la rareté de l’eau de manière exemplaire et utilise des technologies innovantes telles le dessalement d’eau de mer.

Si les Palestiniens n’agissent pas de la même manière et n’ont aucun respect, c’est leur propre responsabilité qui est engagée et pas celle d’Israël.

Par exemple, les Palestiniens ne s’occupent guère de purification et recyclage de l’eau malgré le fait que des pays donateurs ont prévu des fonds à cet effet. Un autre problème est le fait que des Palestiniens ponctionnent illégalement de l’eau dans différentes points de la Cisjordanie, avec comme conséquence que leur frères dans d’autres villes palestiniennes en sont privés.

La responsable de l’Enseignement de la Communauté flamande de Belgique, Raymonda Verdyck, souligne que son organisation GO! ne réalise pas de manuels scolaires et précise que certains éditeurs "pour des raisons publicitaires, mentionnent le logo "GO!" sur la couverture" et ajoute "nous n’avons rien à voir avec leur réalisation".

"Sans vouloir nous prononcer sur la question de fond, nous voulons prendre nos distances vis-à-vis de cette caricature stéréotypée dans un manuel qui fait référence aux programmes scolaires du GO!.

mardi 13 mars 2018

Hannah Arendt: "Un homme attaqué en tant que Juif ne peut pas se défendre en tant qu’Anglais ou Français"


Hannah Arendt (1906-1975), philosophe allemande: :
"Le peuple juif commence pour la première fois à découvrir une vérité qu’il ignorait jusqu’à présent, à savoir qu’on ne peut se défendre qu’en qualité de ce au nom de quoi on a été attaqué.

Un homme qui a été attaqué en tant que Juif ne peut pas se défendre en tant qu’Anglais ou Français, sinon le monde entier en conclura qu’il ne se défend même pas.

C'est une règle du combat politique qu'ont peut-être apprise ces dizaines de milliers de Juifs français qui eux aussi avaient peur de la "guerre juive" et croyaient devoir se défendre en tant que Français pour échouer finalement en Allemagne, séparés de leurs compagnons de combat français dans des camps de prisonniers juifs." (1941)
Cité par Marc Crapez, Antagonismes français, Les Editions du Cerf, 2017, p. 277.

Lire également:
Hannah Arendt: Céline "allait droit au but et réclamait le massacre de tous les Juifs"

lundi 12 mars 2018

Ivan Rioufol dénonce le parti pris anti-israélien de l'Union européenne

Ivan Rioufol, éditorialiste au Figaro:
"Convergence avec la Ligue arabe

Il serait temps de s'alarmer des compromissions de l'UE avec ce monde islamique qui la manipule. La politique pro-arabe, généralisée par l'Union après 1973 sous la pression de la crise pétrolière, explique le choix de s'ouvrir à la civilisation musulmane pour s'attirer ses faveurs. Or celle-ci vient grossir les contre-sociétés au cœur des nations ouvertes.  
Quand Matteo Salvini, le leader de la Ligue qui revendique la direction du gouvernement italien, déclare: «Je suis un ami et un frère d'Israël», celui qui est présenté par les médias comme un extrémiste de droite invite à regarder de près la politique extérieure de l'UE: son parti pris anti-israélien a fait dire à Federica Mogherini, parlant au nom de l'UE le 27 février, que l'Europe avait avec la Ligue arabe «une convergence complète d'objectifs» sur la relance du processus de paix. La décision de Donald Trump de reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël a été critiquée. Cette soumission s'ajoute à celles déjà actées dans le cadre du «Dialogue euro-arabe». Mais ces concessions ont conduit à rendre l'islam politique intouchable. Le loup est présenté comme un agneau.

C'est sous l'influence de la Coopération euro-arabe, depuis longtemps dénoncée par l'essayiste Bat Ye'or, que des pays d'Europe se sont pliés aux exigences islamiques. Comme le rappelle Pierre Rehov (FigaroVox), la Suède a pris la tête de cette capitulation: elle voit par exemple une «incitation à la haine» dans l'utilisation du terme «terrorisme islamique». Le journaliste allemand Michael Stürzenberger a été condamné à six mois de prison et 100 heures de travaux d'intérêt général par le tribunal de Munich pour avoir publié sur sa page Facebook une photo du grand mufti al-Husseini en compagnie d'Hitler ; le journaliste a été déclaré coupable «d'incitation à la haine envers l'islam». En France, Marine Le Pen vient d'être mise en examen pour avoir diffusé sur Twitter des photos d'exactions de l'État islamique. L'assassinat de Sarah Halimi, défenestrée en avril 2017 à Paris par un musulman hurlant «Allah akbar», a été occulté avant que la justice n'accepte de reconnaître, onze mois après, l'évidence de l'acte antisémite…"
Lire l'article complet @ Crif 

Lire également du même auteur:

"En France les chiens aboient, en Israël la caravane passe"

L'envolée de l’antisémitisme est le résultat de l’aveuglement des professionnels de l’antiracisme

"Il existe un racisme anti-Juif qui est toléré par les bons apôtres"

vendredi 9 mars 2018

France: La communauté juive "en proie aux doutes et aux peurs" (Le Figaro)


"Une communauté en proie aux doutes et aux peurs
Soucieux, selon son entourage, de montrer que "la République se tient au côté de chacun de ses enfants", le chef de l'État s'était donné pour mission de rassurer une communauté en proie aux doutes et aux peurs"Il estime qu'il en va de la dignité du pays de protéger chacun des siens, en particulier ceux qui sont en butte aux violences les plus odieuses. Or, c'est le cas de la communauté juive depuis de trop nombreuses années" martèle un proche conseiller."
Extrait d'un article publié dans Le Figaro intitulé "Macron veut rassurer les Juifs de France - Au dîner du Crif, le chef de l'État entendait dénoncer l'instrumentalisation du conflit israélo-palestinien." (08/03/2018)

jeudi 8 mars 2018

Soutien grandissant d'Israël dans les pays non-Occidentaux

Tomas Sandell
Ci-dessous, le communiqué de l'organisation chrétienne européenne European Coalition for Israel fondée il y 15 ans par Tomas Sandell. M. Sandell a participé à la réunion de l'AIPAC à Washington.  Lors d'une réunion séparée avec l'ambassadeur américain en Israël, M. David Friedman, M. Sandell a été invité à assister à la cérémonie d'ouverture de l'ambassade des États-Unis à Jérusalem le 14 mai à l'occasion du 70e anniversaire de l'État d'Israël.
Washington D.C., March 8th, 2018 – European Coalition for Israel has marked its 15th anniversary with a working visit to the American Israel Public Affairs Committee (AIPAC) Policy Conference in Washington D.C. from 4-6 March, where founding director Tomas Sandell was invited to speak about global Christian support for the State of Israel.

In the panel discussion, he explained how the Coalition was founded 15 years ago on the Jewish holiday of Purim to help defend the Jewish state from both rising antisemitism in Europe and new existential threats from Iran and its proxies in the Middle East.

"The uniqueness of ECI is that we do not represent the State of Israel, we are not a Jewish organisation and do not have our base in the US, but we are simply a grass-roots European organisation motivated by our faith and moral convictions. As Europeans, we have a moral responsibility to prevent history from repeating itself, and this is why we have to stand firm against the rise of antisemitism in all its different forms. This includes anti-Zionism, which denies the Jewish people their right to self-determination by calling for boycotts, divestments and sanctions."

In his intervention, he explained how the mandate to advocate for Israel has grown over the years to also include the United Nations in New York, thus becoming a significant global voice for Israel, but with its roots and base deeply embedded in Europe. He thanked the organisers, AIPAC, for the invitation by saying that there could be no better place to celebrate this anniversary than at the largest pro-Israel conference in the world. An official ECI celebration will take place in Brussels later in the year.

Co-panelist Reverend Mojmir Kallus from the International Christian Embassy Jerusalem (ICEJ) explained that while pro-Israel advocacy was mainly a first-world phenomenon in 1980 when their organisation was founded, it is today growing in strength in the third world. Sandell added that this trend can also be seen at the UN General Assembly, where Israel has a growing support outside of the Western world.

mercredi 7 mars 2018

M. Yourcenar: Le sacre qu'a été pour les Juifs l'holocauste hitlérien...


Marguerite Yourcenar (1903-1987), écrivain:
"Il est devenu très difficile de s'exprimer avec naturel sur le compte des Juifs: le sacre qu'a été pour eux l'holocauste hitlérien et nos efforts pour lutter contre tout racisme nous empêchent de parler d'eux simplement, essayant de définir qualités et défauts, comme on le ferait par exemple pour les Hollandais ou des Catalans." 
Cité par Marc Crapez, Antagonismes français, Les Editions du Cerf, 2017, p. 199.


"Et on pourrait multiplier les citations."
"Quelques-uns de ces stéréotypes demeurent aussi chez de grands écrivains français contemporains et parmi eux, chez un auteur insoupçonnable, sous ce point de vue, tel que Marguerite Yourcenar. La mère juive de Grigori Loew dans Le Coup de Grâce est une grosse femme «noyée de graisse» et, selon le cliché, dans le même roman, la prostituée anonyme est juive aussi et le même Grigori est présenté comme un jeune intellectuel qui renvoie au personnage du prophète juif, commis dans une librairie et fils d’un usurier. Sarai aussi, la jeune fille dont Nathanael tombe amoureux dans Un homme obscur, est juive. Elle aussi est prostituée, voleuse et fourbe. Et on pourrait multiplier les citations."
Source

mardi 6 mars 2018

Un observatoire belge dénonce une caricature antisémite de Stephen Miller

The Times of Israel:
Le principal observatoire de Belgique en matière d’antisémitisme a accusé un dessinateur de bandes dessinées local, qui a été récompensé à l’occasion du festival de caricatures de l’Holocauste en Iran, d’avoir réalisé une caricature nazie du conseiller de la Maison Blanche Stephen Miller. [Note: A  Téhéran, Luc Descheemaeker était en bonne compagnie: Un proche de Dieudonné gagne un concours iranien de caricatures sur l’Holocauste - Le caricaturiste Zéon fait l’objet de poursuites en France pour d’autres dessins sur la communauté juive.]

Luc Descheemaeker, qui en 2016 avait reçu un prix de 1 000 dollars à Téhéran lors de son concours annuel de caricatures sur le génocide, a publié la caricature de Miller en janvier. Miller, qui est juif, apparaît avec un nez crochu, des oreilles surdimensionnées et des lèvres charnues. Sur Twitter, Descheemaeker a utilisé le hashtag «Influencer».

«Une caricature exagère normalement les traits du visage», a déclaré Joel Rubinfeld, président de la Ligue belge contre l’antisémitisme (LBCA), à propos de la caricature.

«Mais ces trois caractéristiques sont des éléments typiques des caricatures antisémites comme celles de Der Sturmer» , a-t-il ajouté, faisant référence à une publication de propagande de l’Allemagne nazie.» Et elles ne sont pas très marquées sur le visage de Miller.»

Couplé avec le hashtag «Influencer» et à la lumière des «précédentes œuvres antisémites de Descheemaeker, il s’agit très clairement d’une caricature antisémite», a déclaré Rubinfeld. 
Descheemaeker, qui en 2016 a été nommé «ambassadeur culturel» de sa municipalité de Torhout, n’a pas répondu aux demandes de commentaires de JTA. Le Conseil municipal n’a pas non plus répondu aux demandes répétées. [Note: La maire de Torhout, Mme Hilde Crevits, est également la ministre flamande de l'éducation.]

Parmi les œuvres antérieures de Descheemaeker, on trouve une caricature représentant un juif orthodoxe stéréotypé qui tentait de frapper une mère arabe et son bébé avec une étoile géante de David pendant que le petit garçon tenait un ballon orné d’une colombe tenant une branche d’olivier.  
Une autre présente un Juif orthodoxe qui attend dans un coin une musulmane portant un gilet explosif, peut-être pour l’inciter à déclencher les explosifs.

Il a remporté le prix à Téhéran pour une caricature avec les mots «Arbeit Macht Frei» inscrits au sommet d’un mur représentant la barrière de sécurité israélienne contre les terroristes palestiniens. La phrase en allemand, qui signifie «le travail libère», apparaissait à la porte du camp de la mort nazi de Birkenau-Auschwitz en Pologne.
Lire l'article complet @ Times of Israel

dimanche 4 mars 2018

Appel Solennel des Justes polonais parmi les Nations du Mémorial de Yad Vashem à Jérusalem

Monsieur Benjamin Netanyahu, Premier Ministre d'Israël
Monsieur Mateusz Morawiecki, Premier Ministre de la République de Pologne
Monsieur Juli-Joël Edelstein, Président de la Kneset
Monsieur Marek Kuchcinski, Maréchal de la Diète polonaise.

Appel Solennel des Justes polonais parmi les Nations du Mémorial de Yad Vashem à Jérusalem.


Nous, les derniers survivants du groupe des 6850 Justes parmi les Nations polonais, appelons les gouvernements et parlements israéliens et polonais à  un retour du dialogue et à l'union.

Lire la suite de l'Appel



samedi 3 mars 2018

Luther accrocherait une meule au cou et jetterait à l'eau un Juif qu'il aurait baptisé


Pierre Savy, directeur des études médiévales à l'École française de Rome, a édité Des Juifs et de leurs mensonges de Martin Luther:
"Si l'on juge qu'un Juif baptisé est un parfait chrétien, c'est qu'il n'y a pas trace d'antisémitisme.  Citons les Propos de Table [de Luther]: "Si un Juif vient me demander le baptême, je le lui donnerai, mais aussitôt après je vous le mènerai au milieu du pont de l'Elbe, lui accrocherai une meule au cou et vous le jetterai à l'eau."  [...] Reste qu'une telle affirmation rend fragile, même s'il en coûte, le lieu commun selon lequel Luther n'avait aucune réticence envers les Juifs convertis.  Plus généralement, on ne peut souscrire à l'idée que cet antijudaïsme est purement religieux et, que sitôt reçue l'eau baptismale, la "macule" juive est effacée."
Luther dans le texte:
"Qu'ils soient chassés" 
"Or, même après que nous aurons brulé les synagogues des Juifs et interdit à ceux-ci de publiquement louer et prier Dieu, de professer son enseignement, d'invoquer son nom, etc., cela ne les empêchera pas de s'y livrer en secret.  Et comme nous savons qu'ils le font en secret, cela revient à ce qu'ils le fassent publiquement, car, quand on a connaissance d'une chose qui a lieu en secret et qu'on tolère, elle ne peut être considérée comme secrète, et la connaissance que nous en avons alourdit notre conscience devant Dieu.  [...] A mon avis, si nous voulons rester purs des blasphèmes des Juifs et n'y prendre aucune part, il faut que nos soyons séparés d'eux et qu'ils soient chassés de notre pays.  Une fois qu'ils auront retrouvé leur patrie, ils n'auront plus à se lamenter et à mentir à notre sujet devant Dieu en prétendant que nous les retenions prisonniers, et nous n'aurons plus à nous plaindre de leurs blasphèmes et de leur usure."
Martin Luther, Des Juifs et de leurs mensonges (1543), Pierre Savy (éd.) Johannes Honigmann (trad.), Honoré Campion, 2015, p. 182.

Source: Revue L'Histoire, Luther : 1517, le grand schisme, avril-juin 2017.  Dossier: Était-il antisémite ?

jeudi 1 mars 2018

Bruno Tertrais: "La position européenne sur [le statut de Jérusalem] me laisse perplexe"


Bruno Tertrais, politologue:
"Depuis l’Administration Clinton, les États-Unis ont cessé d’inclure Jérusalem-Est dans leur définition des Territoires occupés. Et les présidents américains successifs, depuis le vote du Jerusalem Embassy Act en 1995 – quasiment à l’unanimité du Sénat – ont dû, tous les six mois, mettre leur veto au transfert de l’ambassade de Tel-Aviv à Jérusalem. Trump avait averti qu’il cesserait cette pratique. Il était d’autant plus déterminé que l’immense majorité des chrétiens «évangéliques» a voté pour lui et que Mike Pence, le vice-président, en est très proche. Une nouvelle fois, Trump fait ce qu’il dit et dit ce qu’il fait. (...)
Au moins Trump a-t-il pris soin de préciser qu’il ne prenait pas parti sur la question du statut de la ville et des limites de la capitale, les remettant à de futures négociations. Rappelons aussi que certains dirigeants démocrates ne sont pas en reste. Qui appelait en 2008 au maintien du statut de Jérusalem comme capitale éternelle et indivisible d’Israël? Un certain Barack Obama, alors en campagne... La position européenne sur le sujet me laisse perplexe: au nom de quoi nous substituerions-nous aux négociateurs pour exiger que Jérusalem-Est soit capitale du futur État palestinien? Autant je pense qu’une solution à deux États reste possible, autant je suis sceptique quant à la faisabilité d’une telle division de la ville.

Formellement, sa partie orientale n’a pas été annexée, mais une loi de 1980 a fait de Jérusalem la capitale «indivisible» d’Israël. Et depuis 1967, une stratégie d’aménagement urbain et d’implantations a déjà rendu la division quasiment impossible. Au demeurant, la seule ville qui soit devenue la capitale de deux États, Nicosie, ne l’est que depuis… l’occupation du nord de l’île par la Turquie en 1974. Et les Palestiniens ne veulent pas pour capitale d’un lot de consolation tel qu’Abou Dis, une petite ville de la banlieue, comme «Jérusalem du pauvre»."
Source: Le Figaro.  Lire l'interview complète de Bruno Tertrais par Alexandre Devecchio en cliquant ICI.