En 1962, il y a exactement cinquante ans, paraissait en langue anglaise le chef-d'oeuvre de l'écrivain juif hongrois George Faludy [photo] My Happy Days in Hell (Mes Jours Heureux en Enfer). Sa description de l'enfer communiste, de la destruction de tout ce qui est décent chez l'être humain, de la bestialité qui régnait dans des camps où il passa plusieurs années sont inoubliables.
Quelques semaines après le "procès" et l'exécution en 1949 de László Rajk, lui-même un communiste pur et dur ("Il a été choisi en 1949 comme accusé principal dans les procès d'épurations intentés à l'initiative de Mátyás Rákosi au sein du Parti des travailleurs hongrois selon le modèle de la terreur de Staline, et exécuté pour des «crimes» inventés de toutes pièces"), le parti communiste hongrois invite Julien Benda, le célèbre auteur de La Trahison des Clercs, à Budapest pour "enquêter" sur le procès de Rajk. Benda, lui-même communiste et complètement aveuglé par la propagande, croit à tout ce qu'on lui dit. George Faludy raconte sa rencontre avec Benda:
"I wanted to tell him that Professor Gyula Szekfü, whom he had seen, and who was the greatest living historian of the country, was blackmailed into obedience by the party. Should he disobey they would deprive him of the expensive medicine with the help of whihch he prolonged his life from one day to the next. [1] I wanted to beg him to write, not about Rajk but about us, who would sooner or later suffer the same monstrous fate, and who were being literally fried alive by those red devils steeped in inferiority complexes and ridiculous even in their terribleness, just as Jan Masaryk had foretold: Jan Masaryk, who had since been pushed out of the window of his palace. Even so - I should have told Benda - we could somehow put up with our fear and helplessness, our moral misery and the stench of our burning flesh and rotting souls, if we did not have to put up, from time to time, with visits from the West of decent old nincompoops like himself, Andersen-Nexö or Eluard who refused to face facts or preferred to believe the propaganda and the Byzantine hospitality of the police state, then wrote a book on how happy, cheerful and healthy we were."
Traduction Google de ce passage:
"Je voulais lui dire que le professeur Gyula Szekfü, qu'il avait vu, et qui était le plus grand historien du pays, était soumis à un chantage par le parti pour le faire obéir. S'il désobéissait on le privait des médicaments chers dont il avait besoin pour prolonger sa vie de jour en jour. [1] Je voulais supplier Benda d'écrire, non
pas sur Rajk, mais sur nous, qui tôt ou tard aurions à subir le même sort monstrueux, et qui littéralement étions en train d'être rôtis vivants par ces diables rouges qui souffraient de complexes d'infériorité et qui étaient ridicules dans leur monstruosité même, tout comme Jan Masaryk l'avait prédit. Jan Masaryk, qui avait depuis été poussé hors de la fenêtre de son palais. J'aurais dû dire à Benda que nous pouvions supporter notre peur et notre impuissance, notre misère morale et la puanteur de nos chairs brûlées et de nos âmes pourrissantes si, de temps à autre, nous ne devions subir les visites de nigauds vieux et respectables comme lui, Andersen Nexø ou Eluard qui refusaient de regarder les fait en face ou préféraient croire à la propagande et à l'hospitalité byzantine de la police d'Etat, et qui ensuite écrivaient un livre sur notre bonheur, notre joie et notre bonne santé."
My Happy Days in Hell, George Faludy, Kathleen Szasz (Translator), Publisher: Forever Kiado, ISBN: 9632065840 Edition: Paperback; 2002, p. 214
[1] In his first postwar book Hungary's great Catholic historian performs an unexpected volte face: he rejects western democracy as a superannuated political concept, endorses the Communist-led revolution in Hungary and the new order in the U.S.S.R., and accepts Soviet hegemony in East-Central Europe as a permanent state of affairs dictated by geopolitical considerations.
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