jeudi 20 janvier 2011

Les rieurs belges et les Juifs: des historiens de la Shoah, la VRT ...

Nous avions déjà appris que le "grand" historien israélien Shlomo Sand, spécialiste de l'invention du peuple juif ..., avait fait rire, au cours d'un "séminaire exceptionnel", les historiens belges de la Shoah du très sérieux CEGES (Centre d'études et de documentation guerre et société) [1]: "Tout au long d'un exposé, tenant plus du spectacle d'humoriste que de la leçon d'histoire, il n'a cessé de divertir l'assistance. Performance efficace, à en juger par l'ambiance potache et l'hilarité de la salle." (Belgique: Shlomo Sand 'divertit' les spécialistes de la Shoah du CEGES).  Que dirait-on si le Mémorial de la Shoah invitait Sand ?  C'est tout simplement impensable.  [2]

Or récemment, Marc Metdepenningen interrogeait les lecteurs du Soir  "On peut rire de tout à la VRT ?".  Il est clair que non seulement on peut mais qu'on rit des Juifs à la VRT, au CEGES, chez les ONG et ailleurs.

"Onze associations juives, de la résistance, le Centre d’action laïque et son pendant flamand se sont émues, en décembre, des dérapages de l’émission ludique Pappenheimers, sur la VRT, visant les Turcs et les Juifs. La question retenue par la production portait sur «le peuple le plus détestable qu’ait jamais souillé la terre» (Voltaire). Jan Peumans, le président NV-A du Parlement flamand, s’était abstenu de répondre «les Juifs» (la bonne réponse). Et tout le plateau avait bien ri quand l’animateur avait grossièrement dit : «C’est très dangereux les mots “liquider“ et “juifs“ dans une même phrase», après que Peumans l’avait invité à «liquider la question».

Ces associations se sont adressées à la VRT. Celle-ci, dans sa réponse, affirme n’avoir voulu blesser personne mais assure que «l’interaction entre l’animateur du quiz et les candidats de “Pappenheimers” contribue à la popularité du programme». Bref, the show must go on. Mettre à l’antenne un Hitler habillé en chippendale pour une promo, consacrer une émission au «plat préféré» du Führer (la truite au beurre) ou laisser déplorer à un humoriste douteux que «recevoir par trains les juifs en Allemagne n’est plus possible» serait profitable à la «popularité des programmes», comme suggère la VRT.

D’ailleurs, ce lundi, au Allerslimste man ter wereld, on a vu des casques de la Waffen SS pour égayer l’audimat… L’épreuve consistait à identifier des célébrités flamandes dont les initiales du prénom et du nom sont S et S."

Mais n'oublions pas un autre rieur, Michel Delacroix, ex-président du FN, qui avait adapté une chanson de Guy Béart, pour la circonstance : "Ma petite Juive est à Dachau, Elle est dans la chaux vive. Elle a quitté son ghetto, Pour être brûlée vive". (RTBF). Voir également:  Belgique: un sénateur dénonce le lobby juif, un autre se moque de la Shoah.


[1]  Commandité par le Sénat [belge au CEGES] en 2004, ce rapport [La Belgique docile], aborde, comme l’indique son sous-titre, le rôle des «autorités belges et la persécution des juifs en Belgique pendant la Seconde Guerre mondiale». Rendu public en 2007, le rapport conclut à la responsabilité et à la collaboration active d’une partie des autorités quant à l’identification et à la persécution des Juifs belges et étrangers." (Joël Rubinfeld)

[2] Un rendez-vous à ne pas manquer : séminaire exceptionnel au CEGES : Comment le peuple juif fut inventé
"Le mercredi 16 septembre 2009(14h.30), le CEGES a le plaisir et l'honneur d'accueillir l'historien israélien Shlomo Sand. Dans son récent ouvrage – Comment le peuple juif fut inventé paru chez Fayard en 2008 –, devenu un best-seller tant dans sa version anglaise que française, il revient sur la notion de “peuple juif”, affirmant notamment que cette notion a été inventée il y a un peu plus d'un siècle pour susciter la création d'une identité nationale et ultérieurement celle de l'Etat d'Israël. Cette déconstruction met à mal certains mythes fondateurs d'Israël puisqu'en s'appuyant sur des recherches historiques et archéologiques, Shlomo Sand revient sur la notion d'expulsion des Juifs en 70 et en 135 de notre ère et donc sur la place de l'exil dans l'histoire du peuple juif. Ce faisant, il met en évidence la construction historique de l'identité du peuple juif telle qu'elle s'est développée à partir du 19e siècle en Europe, siècle de construction des identités nationales par excellence. Mais cette question nous renvoie également à la place de l'antisémitisme et du génocide dans la création de l'Etat d'Israël.
On imagine aisément que cette thèse jugée radicale dans certains de ses aspects a suscité de vives réactions en Israël et ailleurs. Cette question comporte en effet des implications historiques mais aussi et surtout politiques, ce qui expliquerait que certains pans de ce passé juif n'aient guère été explorés ou valorisés. L'objectif du CEGES est de nourrir le débat scientifique ouvert par la publication de cet ouvrage qui pose la question complexe et essentielle “qu'est-ce qu'un Juif ?”.

Avant de s'intéresser à l'histoire de l'Etat d'Israël, Shlomo Sand s'était surtout fait connaître par ses recherches en matière d'histoire des idées et d'histoire des intellectuels ainsi que par ses travaux sur les relations entre histoire et cinéma. Il enseigne l'histoire contemporaine à l'Université de Tel-Aviv depuis 1985.
Shlomo Sand présentera les principales conclusions de son dernier ouvrage lors d'un séminaire exceptionnel (en français) qui aura lieu dans la salle de conférence du CEGES (29, Square de l'Aviation à 1070 Bruxelles) le mercredi 16 septembre à 14 h 30. Comme à l'accoutumée, l'accès est libre (sur inscription à l'adresse cegesoma@cegesoma.beou par téléphone au 02/ 556 92 11)."
http://www.cegesoma.be/cms/archivage2009_fr.php?article=1243&truv=shlomo+sand

1 commentaire :

Gilles-Michel DEHARBE a dit…

Chassez le naturel ...

S’il y a soixante ans, des lois antisémites étaient en vigueur dans le pays, aujourd’hui la loi belge réprime l’antisémitisme. La situation actuelle n’est donc pas comparable à celle qui prévalait à l’époque.

Ceux, étrangers à la communauté musulmane, pour qui la critique du sionisme ou d’Israël n’est que le cache-sexe d’un antisémitisme inavouable, ont directement participé à la vivacité de l’actuelle judéophobie. Issus des milieux associatif, académique, journalistique et politique, ils ont pavé le chemin aujourd’hui emprunté par ceux qui passent à l’acte.