vendredi 14 janvier 2011

Musulmans et vérité, Benny Morris

Source: Association France-Israël et The National Interest
Original anglais : "Muslims and Truth"
Traduction française : Menahem Macina

"Quelles sont les limites de la crédulité dans les sociétés musulmanes du Moyen-Orient, où pullule le mensonge ? Les prédicateurs et les porte-parole peuvent-ils dire n’importe quoi, quelle qu’en soit l’absurdité, et s’attendre à ce que les masses l’avalent jusqu’à la dernière miette ? N’y a-t-il pas de limite à ce dont l’infidèle peut être accusé et à l’espoir que l’accusation atteigne son but ? Ce qui soulève la question suivante, plus grave encore : Quelles sont les perspectives à long terme d’une cohabitation pacifique sur la planète Terre entre nous, en Occident, et ces sociétés musulmanes dans lesquelles la vérité n’a aucune force d'attraction ni d’importance, et où les masses croiront – demandez à n’importe quel sondeur d’opinion – que la CIA ou le Mossad ont jeté bas les Tours Jumelles, le 11 septembre 2001 ?"

Le "Pape" copte Shenouda III a appelé au «calme», à la suite de l’attaque à l’explosif, le jour du Nouvel An, devant l’église d’Alexandrie, au cours de laquelle trente-trois fidèles de son troupeau ont été assassinés et des dizaines, blessés. Mais il a explicitement évité de condamner les criminels présumés, des Musulmans égyptiens, ses voisins.  Techniquement, c’est logique. Les enquêteurs n’ont pas encore arrêté, et encore moins inculpé qui que ce soit – et il est tout à fait possible qu’ils ne le fassent jamais.

Mais, bien entendu, une logique plus profonde a joué un rôle. Le dirigeant copte ne veut ni exaspérer ni aggraver les tensions avec l’océan dominant des Musulmans égyptiens (quoique, plus courageusement, certains membres de son troupeau soient descendus dans les rues du Caire et aient affronté la police qui, accusent-ils, ont fait et font trop peu pour les protéger).

Je peux aussi comprendre le Président Hosni Mubarak qui, par réflexe conditionné, a attribué l’attaque à des éléments «étrangers» anonymes. Il préfère, lui aussi, ne pas pointer du doigt la responsabilité des Musulmans extrémistes égyptiens, et il prend soin de ne pas exaspérer les Islamistes.

Plus surprenante, dans une certaine mesure, est [l’attitude du] Pape Benoît XVI, qui estime avoir la charge de tous les Chrétiens du monde, y compris ceux du Moyen-Orient. Bien entendu, il a condamné l’attaque, ainsi que la série d’attentats meurtriers contre des Chrétiens de Bagdad et d’ailleurs en Iraq, qui l’ont immédiatement précédée. Mais, lui aussi, a explicitement évité de condamner les «Musulmans» comme étant la partie coupable (tout comme des dirigeants occidentaux parlent régulièrement, en termes vagues, de «terrorisme international», sans employer les termes «Islam» ou «Islamistes» à ce propos, comme si les autres groupes religieux, par exemple, les Bouddhistes, les Hindous, ou les animistes, étaient aussi impliqués dans cette désagréable voie).


Aussi, le fait de parler de façon directe et explicite de ces mêmes Musulmans, pour leur attribuer la responsabilité [de ces exactions] est vraiment remarquable. Dans ce cas, il ne s’agit pas de porte-parole mielleux.

Prenons le cas du Cheikh Muhammad Rashid Qabbani, grand Mufti du Liban. Il a immédiatement déclaré : «Cette attaque (contre les Coptes d’Alexandrie) […] n’est pas un acte individuel typiquement égyptien, mais un acte criminel qui porte… l’empreinte sioniste. [Ils] veulent semer la haine entre Musulmans et Chrétiens coptes.»


De même, le porte-parole de l’Association du Barreau égyptien a déclaré : «C’est le Mossad qui a réalisé l’opération, en réaction naturelle à la découverte récente d’un réseau israélien d’espionnage.»

Ou encore le porte-parole des Frères Musulmans égyptiens, Munim Abu al Fattouh Abdel, selon lequel,
il ne peut s’agir d’Egyptiens. Peut-être était-ce le Mossad, ou qui que ce soit d’autre intéressé à saboter l’Egypte.

La Télévision iranienne désigne catégoriquement [le coupable], c’est le Mossad : «Il va sans dire qu’aucun Musulman […] ne commettra jamais un acte aussi inhumain».  (Il s’agit sûrement d’une plaisanterie, non ?)

Ces accusations sont évidemment risibles. Mais elles soulèvent une grave question. Quelles sont les limites de la crédulité dans les sociétés musulmanes du Moyen-Orient, où pullule le mensonge ? Les prédicateurs et les porte-parole peuvent-ils dire n’importe quoi, quelle qu’en soit l’absurdité, et s’attendre à ce que les masses l’avalent jusqu’à la dernière miette ? N’y a-t-il pas de limite à ce dont l’infidèle peut être accusé et à l’espoir que l’accusation atteigne son but ?

Ce qui soulève la question suivante, plus grave encore : Quelles sont les perspectives à long terme d’une cohabitation pacifique sur la planète Terre entre nous, en Occident, et ces sociétés musulmanes dans lesquelles la vérité n’a aucune force d'attraction ni d’importance, et où les masses croiront – demandez à n’importe quel sondeur d’opinion – que la CIA ou le Mossad ont jeté bas les Tours Jumelles, le 11 septembre 2001 ?




Benny Morris
© The National Interest

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