lundi 9 août 2010

Décès de l'historien juif controversé Tony Judt

(Guysen) Le célèbre et controversé historien juif Tony Judt est décédé à 62 ans des suites d'une sclérose latérale amyotrophique. Spécialiste de l'Europe et directeur de l'Erich Maria Remarque Institute de la New York University, il s'installa un temps dans un kibboutz d'Israël avant de revenir aux Etats-Unis où il finit par adopter au fil du temps des partis-pris anti-israéliens et anti-sionistes.

Z-Word: A propos du décès de Tony Judt, par Eamonn McDonagh (On the death of Tony Judt)

Mondoweiss [un blog anti-israélien] a annoncé le décès de Tony Judt. J'ose dire que venant de Mondoweiss l'information est fiable. C'est une occasion comme une autre pour rappeler que Tony Judt considérait que les Juifs étaient moralement inaptes à s'auto-gouverner [à avoir leur état] et avait coutume de mettre en garde que l'ensemble des Juifs pourrait avoir à souffrir en raison des crimes supposés de certains individus juifs.

Tony Judt ne se gênait point pour utiliser la mémoire des membres de sa propre famille qui avaient été massacrés comme un bouclier pour défendre sa thèse que les Juifs consacrent trop d'attention à l'Holocauste en vue d'échapper à la critique des crimes qu'ils commettent aujourd'hui.

Pour une critique pénétrante des idées de Tony Judt sur l'Holocauste, il faut lire ce texte brillant de Norman Geras dont voici un court extrait :

Comme je l'ai soutenu auparavant, on n'accorde pas trop d'attention ni à l'Holocauste ni à tout autre génocide, on en accorde trop peu.

Songez seulement à l'énergie et à l'attention consacrées actuellement à l'élection présidentielle américaine [2008] aux États-Unis et dans le monde; ou à un événement sportif d'envergure comme la Coupe du monde; et ensuite réfléchissez  aux conséquences politiques, s'il se produisait une prise conscience planétaire, un mouvement à l'échelle mondiale des droits de l'homme, ayant une connaissance profonde des pires crimes du passé sans s'en détourner vers des préoccupations plus faciles, et que des dizaines et des centaines de milliers de personnes manifestaient et se mobilisaient chaque fois qu'un génocide est en cours ou en préparation, et qui exigeaient que les gouvernements du monde et les institutions de gouvernance mondiale traitent de toute urgence ces situations. Est-que Tony Judt, ou quiconque d'autre, pourrait être certain que ceci ne rendrait pas le monde un meilleur endroit?

2 commentaires :

eliker a dit…

Il ne nous manquera pas et son nom sera effacé des memoires.

Gilles-Michel DEHARBE a dit…

Etonnant, mais pas incompatible que le président du jury Jorge Semprun ait salué le caractère incontournable de l'œuvre de Tony Judt, qui a reçu le 10 décembre 2008, le 2ème prix du livre européen pour son livre
" Après guerre " (Armand Colin).