mardi 3 août 2010

Robert Fisk: "Israël s’est infiltré dans l’Union Européenne sans que nul ne s’en aperçoive"

"En fin de compte, il est bon d’avoir de notre côté [U.E.] un allié puissant comme Israël, même si son armée est une horde sauvage et si certains de ses hommes sont des criminels de guerre."

Contexte: Journal britannique: le Hamas serait plus 'moral' que Tsahal selon Robert Fisk

Menahen Macina a traduit et commenté le texte de Robert Fisk intitulé "Israel has crept into the EU without anyone noticing" Déjà le titre, traduit par M.  Macina "Israël s’est infiltré dans l’Union Européenne sans que nul ne s’en aperçoive", dénote l'hostilité et le mépris bien connus de Fisk envers Israël.  Or le choix du mot très péjoratif "creep" n'est pas innocent et sa signafication n'aura échappé à aucun anglophone : le verbe "to creep" veut dire "ramper" (crawl along, usually on ground) - tout le contraire d'une entrée méritée et la tête haute - le substantif "a creep" signifie "voyou" (cad, sly, dastardly person). 

[Texte ignoble, rempli de semi-vérités, de sophismes et d’accusations incontrôlables, mais diatribe terriblement efficace, tant l’auteur rend lisse et convaincante la problématique dont il prétend traiter de manière critique et objective. En réalité, cet article est un précipité des discours aussi empoisonnés que mensongers, que distillent sans interruption des criminels du clavier tel ce grand journaliste de The Independant, dont la fiabilité, même factuelle, a été mise en doute à juste titre par des critiques compétents [1]. Et mieux vaut ne rien dire de sa haine de l’Occident, en général, et d’Israël, en particulier. Fidèle à ma détermination d’exposer au grand jour l’ignominie de nos ennemis, je me suis imposé la lourde tâche de traduire ces horreurs, afin que nul n’en ignore rien. (Menahem Macina).]

Libre opinion parue sur le site de The Independent, 31 juillet 2010

La mort de cinq soldats israéliens dans le crash d’un hélicoptère en Roumanie cette semaine n’a guère fait les titres de la presse.

Cela s’est produit au cours d’un exercice conjoint OTAN-Israël. Bon, c’est OK alors. Maintenant imaginez que cinq combattants du Hamas aient péri dans un crash d’hélicoptère en Roumanie cette semaine. Nous serions encore en train d’enquêter sur ce phénomène extraordinaire. Mais comprenez-moi bien : je ne suis pas en train de comparer Israël et le Hamas. Israël est le pays qui a légitimement massacré plus de 1 300 Palestiniens à Gaza, il y a dix-neuf mois – dont plus de 300 enfants –, alors que les cruels terroristes buveurs de sang du Hamas ont tué 13 Israéliens, dont 3 soldats qui se sont tiré dessus l’un l’autre par erreur.

Mais il y a un parallèle. Le juge Richard Goldstone, l’éminent magistrat juif sud-africain, a statué, dans son enquête de 575 pages pour le compte de l’ONU sur ce bain de sang, que les deux parties avaient commis des crimes de guerre – ce qui lui valut d’être correctement qualifié de « mauvais » par toutes sortes de partisans américains d’Israël, scandalisés à juste titre, et de voir son excellent rapport rejeté par sept gouvernements européens –, d’où la question qui se pose d’elle-même. Que fait l’Otan en procédant à des exercices de guerre avec une armée accusée de crimes de guerre ?

Ou, plus précisément, que diable fait l’Union Européenne en couvrant les Israéliens ? Dans un livre remarquable, détaillé – même si un peu trop furieux – à paraître en novembre, l’infatigable David Cronin, présentera une micro analyse de "nos" relations avec Israël. [A ce sujet lire: "L'alliance contre-nature de l'Europe avec Israël", livre de l'Irlandais David Cronin.] Je viens juste d’achever la lecture du manuscrit. Il m’a coupé le souffle. Comme l’auteur le dit dans sa préface, « Israël a établi des liens politiques et économiques si puissants avec l’Union Européenne, durant la décennie écoulée, qu’il est devenu un Etat-membre de l’Union, en toutes choses, si ce n’est en titre. » En fait, c’est Javier Solana, le pouilleux boss de la politique étrangère de l’Union Européenne et ancien secrétaire général de l’Otan, qui a effectivement dit, l’année dernière : « Israël, permettez-moi de le dire, est membre de l’Union Européenne sans être membre de cette institution ».


Excusez-moi ? Le savions-nous ? L’avons-nous voté ? Qui a permis que cela se produise ? David Cameron – qui fait un lobbying acharné pour l’entrée de la Turquie dans l’Union Européenne – est-il d’accord avec cela ? Probablement que oui, puisqu’il continue à se dire « ami d’Israël » après que ce pays ait fabriqué une excellente série de faux passeports britanniques pour ses meurtriers à Dubaï. Comme le dit Cronin, « la lâcheté dont fait preuve l’Union Européenne à l’égard d’Israël, contraste fortement avec la position énergique qu’elle a adoptée quand des atrocités majeures ont eu lieu dans d’autres conflits ». Après la guerre entre la Russie et la Géorgie, par exemple, l’UE avait chargé une mission indépendante de déterminer s’il y avait eu mépris du droit international, et avait demandé une enquête internationale pour violation des droits de l’homme après la guerre menée par le Sri Lanka contre les Tigres Tamoul. Cronin n’élude pas la responsabilité de l’Europe dans l’Holocauste des Juifs et accepte qu’il y ait toujours un « devoir moral » pour nos gouvernements, d’assurer que cela ne se produise plus jamais – quoique j’aie noté que Cameron a oublié de mentionner l’Holocauste arménien de 1915, quand il est allé flatter les Turcs cette semaine.

Lire la suite sur le site Association France-Israël

1 commentaire :

Gilles-Michel DEHARBE a dit…

* L'alliance contre-nature de l'Angleterre avec l'Europe.

L'Angleterre roule pour elle-même, et elle n'a que mépris et dégoût pour une Europe forte. L'empire britannique, qui régnait sur le Commonwealth et n'avait pas de lien avec l'Europe continentale, n'avait aucun intérêt à ce qu'une Europe continentale, forte et unie, émerge et puisse lui faire concurrence dans la domination du monde. Les aristocrates anglais associés aux milliardaires américains se sont donc trouvés en accord complet, pour imposer au monde entier la terreur militaire, la domination financière, le contrôle du pétrole et la destruction des économies nationales.

Le schéma de Lewis, qui fut révélé en Autriche, à l'occasion de la rencontre du groupe de Bilderberg, cautionnait le mouvement radical des Frères musulmans qui inspirait Khomeini, afin de favoriser la balkanisation de tout le Moyen-Orient musulman selon des lignes de fractures tribales et religieuses.

Le coup d'État contre le shah, à l'instar de celui qui avait été dirigé contre Mossadegh en 1953, fut mené par les services secrets britanniques et américains, avec Brzezinski dans le rôle de l'Américain grandiloquent, que les médias présentent comme celui qui délivre l'Iran du Shah.

FISK, c'est la physionomie de LE PEN, la cirrhose éthylique en plus.

Des membres du Hezbollah combattent déjà auprès d’Al-Qaïda en Afghanistan.

Le Liban n’existe plus ; et pour reconstruire un pays il ne suffit pas de faire des routes, des ponts, des hôtels de luxe et des universités. Un état souverain c’est avant tout une armée digne de ce nom, apte à défendre le pays. Une armée et non deux armées comme c’est le cas actuellement. On ne peut pas dire une chose et son contraire. On ne peut pas se poser en victime innocente et cautionner une milice, ou l’accepter comme une fatalité.

On ne peut raisonnablement pas parler de visées expansionnistes d’Israël, la tendance étant plutôt au retrait et à une politique de bouclier comme le fût la construction du mur tant vilipendé pour son inhumanité.

Aujourd’hui, nous sommes dans une logique militaire où la logique politique n’a plus lieu d’être.

Les Occidentaux ont toujours plusieurs trains de retard quand il s’agit de savoir ce que veut le régime des mollahs. Ce retard est dû à la qualité de leur lecture sur l’Iran : ils n’écoutent que les experts qui produisent des textes conçus pour s’accommoder des mollahs. Ces textes parlent sans cesse des conservateurs et des modérés alors que les ministres et les gouvernements n’ont aucun pouvoir selon la constitution du régime et que le pouvoir est entre les mains des membres à vie du Conseil de Discernement de l’Intérêt du Régime (CDIR), organe plénipotentiaire qui décide de l’ensemble des politiques du régime dans tous les domaines.

Israël a toujours un "train" d'avance dans l'appréhension de son environnement, et pour cause ...

Conclusion : Israël fait-il vraiment partie de l'Europe ?