vendredi 27 août 2010

Au Moyen-Orient le processus de paix n'est qu'un mirage, George F. Will

"Trente-six ans se sont écoulés et les Israéliens peuvent regarder la télévision palestinienne de Cisjordanie inciter sans cesse à l'antisémitisme et nier à Israël le droit d'exister. [...] à Ramallah [...] une place a récemment été nommée en l'honneur de Dalal Mughrabi. En 1978, elle, avec 11 autres terroristes ont détourné un autobus israélien et massacré 37 Israéliens et un Américain. Des briquets vendus en Cisjordanie montrent, une fois allumés, le World Trade Center en flammes."

George F. Will est l'un des éditorialistes américains les plus distingués, lauréat du prix Pullitzer et, selon le Wall Street Journal, "probablement le journaliste le plus influent d'Amérique".  Il est toujours à Jérusalem et vient de publier un deuxième article dans le Washington Post. Tout aussi remarquable que le premier (Ignorez la leçon, administrée à Israël, de prendre des "risques pour la paix").

In the Mideast, the peace process is only a mirage

L'immersion dans la vie politique de cette région peut convaincre ceux qui y sont immergés que l'histoire est cyclique plutôt que linéaire - qu'une chose n'arrive pas après l'autre, mais que c'est toujours la même chose encore et encore. Ca passe pour être une bonne nouvelle parce que les choses qui changent, comme les armes, ne font souvent qu'aggraver la situation.

Un changement profond, cependant, est le suivant : parler de la crise entre Israël et "le monde arabe" est un anachronisme. Israël a signé des traités avec deux pays arabes, l'Egypte et la Jordanie, et l'ennemi le plus mortel d'Israël est l'Iran, qui n'est pas un Etat arabe. L'Iran et un autre pays non-arabe, la Turquie, sont en voie d'éclipser le monde arabe, où 60% de la population de 300 millions a moins de 25 ans, et 26% de cette cohorte est au chômage. Les conditions préalables au progrès arabe - la liberté, l'éducation et l'émancipation des femmes - ne sont pas prises en compte.

Le Syrien Bachar al-Assad, un dictateur qui se maintient au pouvoir par la torture, a récemment qualifié Israël d'Etat "basé sur la criminalité, le massacre". Imaginez ce que les Israéliens ont dû penser quand, à peu près au moment où Assad tenait ces propos, un niais du département d'Etat en visite en Syrie annonçait au monde entier sur Twitter: "Je ne plaisante pas quand je dis que je viens de boire le plus merveilleux frappacino [sic] de ma vie".

Israël a changé comme il a pu son propre voisinage proche. Depuis 1967, face au féroce irrédentisme palestinien, Israël a incorporé la Cisjordanie dans un tissu commun avec la plaine côtière, le centre de gravité de la nations en termes d'économie et de population. Un retrait de la Cisjordanie mettrait l'aéroport Ben Gourion de Tel-Aviv à la portée de roquettes à courte portée tirées par des individus ayant une vue sur les pistes. Ainsi, la faisabilité d'un tel retrait dépend de la façon dont les choses ont changé depuis 1974, lorsqu'aux Nations Unies Yasser Arafat a reçu une ovation debout pour avoir déclaré qu'Israël n'avait pas le droit d'exister.


Trente-six ans se sont écoulés et les Israéliens peuvent regarder la télévision palestinienne de Cisjordanie inciter sans cesse à l'antisémitisme et nier à Israël le droit d'exister. Au-delà de la clôture qui a permis de réduire considérablement les actes terroristes venant de la Cisjordanie, les Israéliens voient qu'à Ramallah, où habite Mahmoud Abbas, chef de l'Autorité palestinienne, une place a récemment été nommée en l'honneur de Dalal Mughrabi. En 1978, elle, avec 11 autres terroristes ont détourné un autobus israélien et massacré 37 Israéliens et un Américain. Des briquets vendus en Cisjordanie montrent, une fois allumés, le World Trade Center en flammes.

L'administration Obama, qui pense avoir  trop de talent pour se soucier de quoi que ce soit à part des solutions "globales" aux problèmes, pourrait encore aggraver les choses en présentant son propre plan pour un règlement définitif du problème israélo-palestinien. Barack Obama insiste sur le fait qu'il "nous coûte beaucoup en termes de sang et d'argent", mais sans expliquer comment. Le général David Petraeus a déclaré que les tensions israélo-palestiniennes "ont des répercussions énormes dans le contexte stratégique". Comme si, si les tensions venaient à s'apaiser, les hommes forts qui gèrent depuis des décennies la course à l'armement nucléaire en Iran allaient tout simplement dire : "Très bien, dans ce cas nous allons tout arrêter".

La plus grande menace pour la paix pourrait être le processus de paix - ou, pour être plus précis, l'illusion qu'il y en a un. Ce mirage devient la raison du maintien du "momentum" imaginaire qui arrache des concessions à Israël, le seule partie qui cède aux pressions des États-Unis. Cependant, Israël y est de moins en moins sensible. Dans un mois, l'histoire va se recycler quand le moratoire partiel de 10 mois de constructions israéliennes en Cisjordanie expire. La reprise des constructions - même ici, dans la capitale, qui n'était pas incluse dans le moratoire - sera dénoncé par une autre fiction, celle de "la communauté internationale", comme une menace par une autre fiction, "le processus de paix".

Malgré le fait qu'aucun gouvernement israélien de n'importe quelle couleur politique n'a jamais approuvé l'interdiction de construire dans les quartiers juifs de Jérusalem-Est, où vit environ 40% population juive de la capitale. Le ministre des Affaires stratégiques Moshe Yaalon, qui dit que "la guerre d'Indépendance n'est pas terminée" 62 ans après 1948, a déclaré au sujet d'une prolongation du moratoire: "Le Premier ministre y est opposé. Il l'a dit clairement. La décision prévoyait 10 mois . Le 27 septembre, nous allons immédiatement reprendre les constructions" et "les pourparlers ne concernent pas Jérusalem".

Comme on pouvait s'y attendre, les responsables palestiniens exigent que le moratoire soit prolongé comme préalable à leur participation aux négociations directes avec Israël - prévues pour le 2 septembre - au-delà du 27 septembre. Si cette demande aboutit, l'histoire restera cyclique: "le processus de paix "sera soutenu en validant la tactique palestinienne de rendre le simple fait de participer à des négociations dépedant de concessions israéliennes concernant des questions qui devraient être réglés par des négociations.

1 commentaire :

Unknown a dit…

Dédiabolisons la haine mister Président !

Le conflit au Proche Orient ne se réduit pas à une lutte acharnée entre l’amour et la haine, mais à une lutte charnelle entre la haine et la haine. Chacun réclamant pour sa part, une maison, une terre, une nation… non pour exister mais pour détester, exprimer son droit de mettre l’autre de côté… de l’autre côté…
Ce n’est pas très compliqué : il s’agit d’élever un mur entre mon jardin et celui de mon voisin mais comme c’est moi qui suis la mieux située, je le priverai ainsi de voir le soleil fleurir son jardin et l’empêcherai du même coup d’avoir un œil sur la taille de mon rosier.
Pourquoi ? Qu’est-ce qu’il m’a fait ?
Rien ou plutôt si, pour que j’existe un peu plus, il faut qu’il existe un peu moins. Pour que je me réjouisse un peu plus, il faut qu’il réussisse un peu moins…
Et inversement proportionnel ! Que voulez-vous, le réel est irrationnel.
C’est dans mon cerveau reptilien et je n’y peux rien… j’ai besoin de haïr…
Jérusalem, terre d’amour, une et indivisible… c’est tellement vrai… c’est tellement faux… parce que la division n’est pas au cœur de la cité mais au cœur de l’homme… sa part d’ombre… ce n’est pas péjoratif. C’est ce qui le protège des coups de soleil intempestifs…
Avant de diviniser l’amour mister président, dédiabolisons la haine… laissons-leur le droit de se haïr… ils finiront peut-être par s’aimer.

http://www.tueursnet.com/index.php?journal=Balle%20du%20Proche%20Orient