vendredi 28 septembre 2012

Imre Kertész fustige les Juifs européens qui dénigrent Israël

"Pourquoi déteste-t-on encore plus les juifs depuis Auschwitz? A cause d'Auschwitz." (Imre Kertész, Journal de Galère)

Bruno Corty dans Le Figaro consacre un article au dernier ouvrage du prix Nobel de littérature hongrois Imre Kertész [photo].  Extraits:

"Dans son Journal, le Prix Nobel hongrois affronte la maladie et l'hostilité de ses compatriotes. L'ouvrage s'appelle Sauvegarde.

[...] À la date du 11 septembre 2001, il écrit: «Toute relation humaine est illusoire.» Le journal ne comporte pas d'entrée le 12. Le 2 octobre, son opinion est faite: «Auschwitz continue, partout, en tout. New York = Auschwitz. Comment ne pas le voir?».   Plus loin, l'auteur de L'Holocauste comme culture fustige les Juifs d'Europe qui s'en prennent à Israël et ne voient pas que leur extermination est, selon lui, toujours à l'ordre du jour. Le 10 octobre 2002, le prix Nobel lui est décerné. Passé la stupeur, les réactions hostiles dans son pays lui donnent la nausée. Kertész apprend que des lycéens hongrois ont brûlé des exemplaires de son chef-d'œuvre Être sans destin. Sa réaction est vive: «Rompre définitivement avec la Hongrie: c'est une question d'hygiène mentale.»


Il ne faudrait pas en déduire que tout est sombre et déprimant dans ces pages. Mais comme un homme dont la vie s'est arrêtée à quinze ans à Auschwitz, que la dictature communiste a ensuite privé de parole des décennies durant et qui voit partout l'antisémitisme reprendre des forces pourrait-il ne pas être pessimiste?

Autoportrait sans concession d'un homme entré dans l'hiver de sa vie, portrait impitoyable d'un monde décevant, ce livre est comme une blessure à vif qui s'achève en 2003 de manière poétique: «Cet été, le soleil est comme un message de l'enfer.»
(1) Le précédent, Journal de galère, paru en 2010, couvrait les années 1961-1991.
Sauvegarde, Journal 2001-2003 d'Imre Kertész, traduit du hongrois par Natalia Zaremba-Huzsvai et Charles Zaremba, Actes Sud, 224 p., 19,80 €."

En effet comment ne pas être effondré quand le Musée Juif de Berlin invite Judith Butler, une Juive américaine, qui défend le Hamas, le Hezbollah et le boycott d'Israël (Le Musée Juif de Berlin ou plutôt le 'Musée Anti-Juif de Berlin'?)  Comment ne pas être effondré quand on constate que le CCLJ, qui reçoit des subsides de la Fondation belge de la Shoah, qui gère l'argent des victimes de la Shoah, ne cesse de critiquer Israël et nomme Mensch de l'année le rabbin David Meyer qui prône un Etat binational en ces termes dénigrants: "L’état binational, de par sa nature, ne serait-il pas alors l’une des grandes chances du Judaïsme de demain? Oui, une chance et non pas une crainte! Car une telle réalité, ne diminuerait en rien le lien du peuple juif à sa terre historique, et rendrait difficile les dérives idolâtres et fanatiques si catastrophiques aujourd’hui."

Femmes et enfants juifs hongrois arrivent au camp d'extermination
d'Auschwitz-Birkenau le 26 mai 1944 pour y être gazés 


2 commentaires :

Anonyme a dit…

Est ce qu’on peut trouver un point commun « JUIF », entre ces humains tel que Marx, Lassalle, Trotski, Rosa Luxembourg, Radek, Kamenev, Zinoviev, Swerdlow, Oritzky, Litvinov, Kaganovich, Anna Pauker, Slansky, Jacob Berman, Hillary Minc, Rakutchy, Léon Blum,
Harold Lasky, Cohen Bendit ect., en dehors du fait qu’ils soient tous nés juifs, ils sont atteints du virus de vouloir corriger le monde.

Paul Ree, Otto Weininger, Arthur Trebitsch, Max Steiner, Walter Calé, Maximilian Harden, Simone Weil, Ronny Brauman, Ilan Pappe, Noam Chomski, Norman Finkelstein, Jean Daniel (Bensaid), Shomo Sand, Olivia Zemor, Esther Benbassa, Gisèle Halimi, Naomi Klein, Michel Warchawski, Gilles Paris etc . sont tous atteints de la haine de soi, certains vont aller jusqu’au suicide d’autres vont se convertir.

Le juif, heureux d’être ce qu’il est, a toujours pu subsister, même seul et contre tout l’univers – c’est précisément aux moments les plus difficiles qu’il rend grâce à D. d’être né juif. Mais si le fait d’être juif se transforme en sentiment d’incertitude, si l’homme ne recherche que la « tolérance » au lieu de s’affirmer lui-même, il est perdu. Il doit alors tenter constamment de mettre « l’opinion publique » de son côté, soit par son action, soit par des associations de défense, soit en cherchant refuge dans ce qui est commun ou universel, soit encore en se faisant le héraut de ses vertus qui deviennent par la même douteuses.

Philo a dit…

Ce désir de "changer le monde" est purement chimérique. Non seulement ces juifs révolutionnaires n'ont pas changé le monde mais ça leur a coûté cher. Saul Friedlander écrit:
"Mais bien plus important serait le type du Juif révolutionnaire - et détracteur des valeurs établies. Ainsi, en Allemagne et en Autriche, les critiques les plus acerbes des valeurs les plus sacrées éaient juifs - Harden, Kraus [se fit le juge de la vie sociale, politique et culturelle de son pays], Tucholsky -; ils s'en prenaient aux valeurs culturelles reconnues, et jusqu'au mauvais usage de la langue allemande... Rien n'aurait pu davantage envenimer les plaies d'une société profondément blessée et en proie au sentiment de ses traditions les plus précieuses étaient en voie de désintégration brutale."
Le nazisme en questions 1933-1939, Pluriel

On pourrait ajouter le cas tragique pour les juifs hongrois de Béla Kuhn, le super-révolutionnaire, qui comble de l'abjection fut assassiné par son maître Staline.