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mercredi 20 mai 2020

C'est une erreur d'évoquer un "virus" pour expliquer l'antisémitisme


C'est une erreur de parler d'un virus pour expliquer l'antisémitisme.  S'il faut avoir recours à une métaphore pour comprendre l'antisémitisme, ce n'est pas celle d'un virus mais celle d'un réservoir: d'un profond réservoir de stéréotypes et de récits qui se reconstitue au fil du temps et dans lequel les gens peuvent puiser facilement.  Par ailleurs on met l'accent sur l'antisémitisme de gauche alors qu'une l'étude fait ressortir que les électeurs conservateurs sont plus susceptibles d'approuver une proposition antisémite que les électeurs socialistes. Ces chiffres sont alarmants: additionnés, ils représentent environ 30% de la population de Grande-Bretagne. On peut supposer que ce constat s'applique aux autres pays européens.

Via Unherd - Matthew Sweet:
Anti-Semitism runs deep in Britain.  There is a strong native tradition in this country and it cuts across party lines.

[…] The journal Political Quarterly has just published the first academic study of Labour’s anti-Semitism crisis. Its authors are the sociologists Ben Gidley and Brendan McGeever, and the historian David Feldman — all attached to the Pears Institute for the study of Antisemitism at Birkbeck University of London.

Their purpose is not juridical. They are not, like the Equalities and Human Rights Commission, investigating whether unlawful acts have been committed by the party or its employees or agents. Instead, they have crunched data on the views of Labour and Conservative supporters, and examined the language with which the arguments of the crisis were advanced, by those who believe Jeremy Corbyn to be a conscious, unconscious or perhaps semi-conscious anti-Semite, to those who regard the whole business as a smear campaign calculated to damage his electoral prospects.

Their conclusions will comfort few. Conservative voters, the data suggests, are more likely to assent to an anti-Semitic proposition than their Labour equivalents. These numbers are alarmingly large: added together, they work out as about 30% of the population. 
So why has Tory anti-Semitism failed to become a source of controversy? Because, Gidley and his co-authors argue, a tradition of Left-wing thinking about capitalism — the view that it is a system rigged by a powerful elite — raises questions to which anti-Semitism provides simple answers. […]

The most emphatic point made by Gidley, McGeever and Feldman is a conceptual one. They suggest that most of the participants in the crisis — from Jeremy Corbyn to Rabbi Ephraim Mirvis — are guilty of the same intellectual error. They have chosen to characterise anti-Jewish racism as a poison, a virus, a disease — a foreign pollutant that has breached the defences of a 120-year-old British institution. “Figures on all sides,” the article concludes, “conceive antisemitism as an exogenous force which contaminates and spoils the political body it inhabits.”

Rather as the 1999 McPherson Report on the murder of Stephen Lawrence rejected the “bad apple” theory in favour of the less localised and dismissable concept of institutional racism, Gidley and his co-authors want us to reject the reassuringly alien idea of the virus. “If we should use a metaphor to comprehend anti-Semitism,” they argue, “it is not virus but reservoir: a deep reservoir of stereotypes and narratives, one which is replenished over time and from which people can draw with ease.”
Lire l'intégralité de l'article

dimanche 17 mai 2020

"Himmler a proposé l'échange de quelques dizaines de milliers de juifs contre des camions, les Alliés ont refusé" (Raymond Aron)


Raymond Aron:
Dominique Wolton: Et pourquoi à votre avis les gens ne voulaient-ils pas savoir?

Raymond Aron: Partiellement, c'était inconcevable.  Et d'un autre côté ils ne voulaient pas faire la guerre pour les juifs.  Je pense que c'est assez horrible à dire, mais je pense que c'est vrai.

Bien entendu, les Anglais, les Américains, condamnaient la conduite des hitlériens à l'égard des juifs.  On peut dire même que, dans une certaine mesure, l'Allemagne a perdu la guerre à cause de la manière dont elle a traité les juifs, car elle a chassé les grands savants juifs d'Allemagne, et elle a créé aux États-Unis, et même en Angleterre, une passion contre l'antisémitisme, contre l'antisémitisme des Allemands.  Mais, pendant la guerre, je l'ai dit, il y a eu la convention du silence.  On condamnait, mais il y avait en même temps au sujet du sort des juifs une forme de lâcheté intellectuelle ou une lâcheté affective.  Quand Himmler a proposé l'échange de quelques dizaines de milliers de juifs contre des camions, les Alliés ont refusé.
Le Spectateur engagé, Raymond Aron (1981)

jeudi 13 février 2020

"Si j’étais juif, je partirais vers des cieux plus cléments" (Nicolas De Pape)


"Mais que souhaitent les Européens? Faudra-t-il, pour rendre l'Islam soluble dans l'Europe, que le Vieux Continent se désenjuive? Les Juifs seraient-ils le seul obstacle au grand accouplement islamo-européen? La réponse à cette question est imminente. Car, que dit-on lorsqu'un Juif est agressé par un Arabe? "Cela ne sert pas la cause arabo-musulmane." Il n'y a plus guère de question juive. Les Juifs n'intéressent plus personne sauf dans la mesure où ils interfèrent sur la question arabo-musulmane, laquelle est en Europe le grand enjeu de ce XXIe siècle." (Nicolas De Pape, "Sur la nouvelle question juive", Texquis, 2020, p.p. 86-87).  
Drieu Godefridi - entretien avec Nicolas De Pape, auteur de "Sur la nouvelle question juive" @ Causeur:
Causeur. Votre titre m’a interpellé. En quoi cette “question” est-elle actuelle ? Y a-t-il vraiment une “question juive” qui se pose, en 2020, en Europe ? 
Nicolas De Pape. Mon essai s’inscrit dans la filiation de Jean-Paul Sartre dont les Réflexions sur la Question juive avaient fait grand bruit à l’époque. Son argument principal était le suivant: "Ce sont les chrétiens qui ont créé le juif en provoquant un arrêt brusque de son assimilation et en le pourvoyant malgré lui d’une fonction où il a, depuis, excellé. Mais de ce souvenir les sociétés modernes se sont emparées, elles en ont fait le prétexte et la base de leur antisémitisme. Ainsi, si l’on veut savoir ce qu’est le juif contemporain, c’est la conscience chrétienne qu’il faut interroger: il faut lui demander non pas « qu’est-ce qu’un juif?" mais "qu’as-tu fait des juifs?" Le juif est un homme que les autres hommes tiennent pour juif: voilà la vérité simple d’où il faut partir."

Au 21e siècle, qu’avons-nous fait des Juifs? Avec l’arrivée massive d’une immigration musulmane en Europe et l’importation du conflit israélo-palestinien et la mise en place d’une société multiculturelle qui considère que l’Islam est la religion de l’opprimé, quelle est la place résiduaire des Juifs en Europe? Les Juifs ne sont plus que les "anciens opprimés" dans l’inconscient collectif européen. La paupérisation a reculé parmi les communautés juives assimilées à la "bourgeoisie". Face aux avancées de l’islamisme et de l’islamogauchisme, quelques intellectuels juifs ont été les premiers lanceurs d’alerte posant la question de la pérennité d’une Europe laïque, séculière. Mais ils se sont posés immédiatement la question de la place des Juifs dans cette Europe-là. Les Juifs sont-ils devenus les empêcheurs de danser en rond d’une société multiethnique qui nie toute référence identitaire ou toute référence nationale? Gilles-William Goldnadel n’hésite pas à dire que "Hitler était blanc. Les Blancs doivent donc disparaître. Or les Juifs sont les super-blancs." Dans Soumission, Michel Houellebecq décrit une France qui s’apprête à voter pour un président de la République à la tête d’un parti "musulman modéré". Le héros, un professeur d’université, s’apprête à se convertir à l’Islam pour monter dans la hiérarchie. Sa petite amie du moment est une jeune Juive française qui s’apprête à faire son alya (montée en Israël) devant l’évolution politique délétère de la France. Houellebecq a vu juste, une nouvelle fois: y a-t-il encore une place pour les Juifs dans une Europe qui s’islamise ? […]

Les raisons électoralistes sont réelles. Des politiciens avouent en privé se sentir obligés de soutenir la cause palestinienne, d’inhiber leur dénonciation de la recrudescence de l’antisémitisme et de condamner Israël de manière "automatique" pour ne pas mécontenter leur électorat musulman (majoritaire en voix dans certaines villes de France ou de Belgique). 
Mais comme vous le supposez, il y a des motifs plus sombres. En pleine seconde Intifada, Françoise Giroud, elle-même de gauche, a immédiatement saisi la trahison des élites. […]

Pensez-vous que l’exil de la majorité des Juifs d’Europe peut encore être évité? L’Europe est-elle condamnée à se trouver "Judenfrei" — ou Judenrein — comme l’est devenue l’Afrique du Nord? 
C’est la thèse d’Alain Finkielkraut. Le départ, quasi tous les Juifs y pensent sauf quelques juifs antisionistes pratiquant la haine de soi… Déjà, les plus riches fuient aux Etats-Unis, les "moyennement riches" en Israël, les autres déménagent vers des municipalités plus "jew-friendly". Les plus pauvres demeurent dans les cités "sensibles" et rasent les murs. […] 
Le constat est terrible mais, à la lumière de nombreux attentats ou fait-divers récents, un Juif reconnaissable ou observant n’est plus en sécurité en Europe ! Le scandale est que… personne ne trouve que c’est un scandale.

Il y a tout juste 75 ans était libéré le camp d’Auschwitz, probablement l’un des pires lieux de l’abomination dont l’homme est capable. 75 ans plus tard, l’Europe se vide à nouveau de ses Juifs. Ma question en conclusion : l’Europe mérite-t-elle ses Juifs? 
Non. Si j’étais juif, je partirais vers des cieux plus cléments. Après avoir accueilli 1,5 million de Syriens essentiellement pour combler des pénuries de main-d’œuvre, l’Allemagne constate qu’une part substantielle d’entre eux est antisémite. Heiko Maas, ministre allemand des Affaires étrangères, s’inquiétant de la résurgence de l’antisémitisme dans son pays constate dans Der Spiegel (26 janvier 2020): "Nous devons prendre des mesures d’urgence pour éviter un départ massif des Juifs d’Allemagne." Peut-être fallait-il y penser plus tôt?
Lire l'article complet @ Causeur

lundi 25 novembre 2019

L’Europe hurle avec les loups anti-israéliens - ignoble


L'Europe est devenue un continent qui hurle avec les loups sur la question d'Israël. Pendant des décennies, les sociétés européennes ont exclu, discriminé et traqué les citoyens juifs. Le fait que l'Europe participe aujourd’hui à l’exclusion de l’État juif sur la scène internationale n'en est donc que plus ignoble. (Clemens Wergin)

Source : Tribune de Genève / Die Welt (Europa heult mit den antiisraelischen Wölfen)  (via CICAD)
"Dans les années 80, Bob Dylan a sorti sa chanson «Neighborhood Bully» en soutien à Israël, le «trouble-fête» mal aimé de la politique internationale. Un pays qui est constamment la cible de vives critiques et doit assurer sa survie seul, «car il n'a pas vraiment d’alliés», comme le chantait le musicien américain.  
Les choses n'ont pas beaucoup changé depuis. Israël est toujours considéré comme un trouble-fête que beaucoup stigmatisent. Dernièrement, le pays s'est notamment retrouvé dans le collimateur de la Cour de justice de l'Union européenne. L'institution européenne a décidé d'imposer à Israël un traitement ne s'appliquant à aucun autre État. À l'avenir, tous les pays de l'Union européenne devront apposer la mention de leur territoire d’origine sur les denrées alimentaires israéliennes en provenance du plateau du Golan et de Cisjordanie et les étiqueter comme étant des produits issus des colonies israéliennes. Le tribunal a rendu un jugement rejoignant la position de la Commission européenne, qui avait déjà présenté une ligne directrice allant dans ce sens en 2015. 
Le fait que leur continent, qui connaît actuellement une recrudescence de l'antisémitisme, traite l'État juif comme un cas particulier ne semble poser aucun problème aux Européens.  
Mais comment a-t-on pu en arriver là ? Pour répondre à cette question, il faut se replonger dans les profondeurs de l'histoire de la politique étrangère européenne.  
Lorsque les Communautés européennes ont été fondées en 1957, il n'était pas question de politique étrangère, un élément de souveraineté jalousement gardé par les différents États membres. C'est au début des années 70 qu'ont eu lieu les premières timides tentatives d'harmonisation des positions en matière de politique étrangère. Mais c'est du Proche­Orient qu'est venue l'impulsion finale. Dans le cadre de la guerre du Kippour, en 1973 les pays arabes environnants ont organisé une attaque surprise mais Israël a réussi à gagner ce confit. Les Etats arabes producteurs de pétrole ont alors, organisé un boycott pétrolier contre les pays occidentaux pour les punir du soutien apporté à Israël. Mis sous pression, les Européens se sont empressés de trouver une position vis-à-vis du conflit israélo-palestinien qui soit en mesure de rassurer les Arabes. Ce moment a été déterminant pour la création d'une politique étrangère européenne commune. 
Mais d'un côté, il y avait les Allemands, qui affichaient une position plutôt pro-israélienne du fait de l’Holocauste, et de l'autre, les Français, qui avaient basculé dans le camp pro-arabe en 1967. C'est la genèse de cette position qui explique l'obsession des Européens pour le conflit israélo-palestinien. Parce que la zone est restée pendant plusieurs décennies la seule région du monde vis-à-vis de laquelle la Communauté européenne et ensuite l'UE disposaient d'une politique étrangère commune grâce à laquelle l'Europe a entrepris ses premières tentatives de rupture avec les États-Unis. Parce qu'ils soupçonnaient Washington d'afficher une attitude trop pro-israélienne, les Européens ont développé une position se voulant de plus en plus hostile à Israël - et de plus en plus fossilisée - au fil des années.  
Les formules creuses utilisées par l'Europe pour parler du conflit au Proche-Orient n'ont pas changé depuis des décennies. Et ils ne comptent pas les abandonner aussi facilement, même si la situation sur place a aujourd'hui bien changé et que le conflit israélo-palestinien n'est plus le principal problème de la région depuis longtemps, comme aiment encore à le prétendre beaucoup d'Européens.

Si l'on se penche sur la longue histoire de la politique européenne au Proche-Orient, on se rend compte qu'Israël est devenu la victime de la recherche identitaire de l'Europe en matière de politique étrangère. Comme le montre l'obligation d'étiquetage des produits en provenance des territoires occupés, l'UE pratique une politique du deux poids, deux mesures à l'encontre d'Israël, une politique qui ne s'applique à aucun autre pays connaissant une situation similaire.  
Il n'est donc pas étonnant que même au sein de l'ONU, les pays européens participent activement à la diabolisation de l'État juif. Ce qui, ces derniers jours, n'a pas empêché l'ambassadeur allemand des Nations Unies et ses collègues européens d'approuver - à sept reprises - les habituelles résolutions anti-israéliennes déposées par les États arabes et anti-occidentaux lors de l'Assemblée générale. Aucune de ces résolutions, ne fait mention de la pluie de missiles en provenance de Gaza qui s'abat actuellement sur Israël. Oui, il existe un antisémitisme dirigé contre Israël, on le reconnaît communément à ces trois D : diabolisation, délégitimation et deux poids, deux mesures à l'égard d'Israël. Au moins deux de ces critères s'appliquent à l'UE et à bon nombre de ses États membres: L'Europe est devenue un continent qui hurle avec les loups sur la question d'Israël. Pendant des décennies, les sociétés européennes ont exclu, discriminé et traqué les citoyens juifs. Le fait que l'Europe participe aujourd’hui à l’exclusion de l’État juif sur la scène internationale n'en est donc que plus ignoble."
Source : Tribune de Genève / Die Welt, 25 novembre 2019

Lire également: 1973: le retournement de l'Europe sous la pression des pays arabes producteurs de pétrole
"En définitive, cette crise a amené les Européens à franchir un pas, celui de la reconnaissance des droits des Palestiniens.

"A la fin de 1973 - témoigne Henri Simonet [(1931-1996), ministre des Affaires étrangères belge, Vice-President de la Commission européenne]- j'avais été le témoin humilié du retournement des ministres des Affaires étrangères de la Communauté qui, dans la panique provoquée par la menace de l'embargo pétrolier, s'étaient rués dans une attitude qui leur était pratiquement imposée par les pays arabes producteurs de pétrole et qui comportait, notamment, la reconnaissance des droits du peuple palestinien".[1]

Et d'ajouter: "J'avais ressenti le comportement dont la Communauté avait fait preuve en 1973, à l'exception des Pays-Bas, comme médiocre et même assez veule"."

[1] Henri Simonet, Je n'efface rien et je recommence, Dider Hatier, Paris, 1986 (p. 160)

Source: Romain Yakemtchouk, La politique étrangère de l'Union européenne, Paris, L'Harmattan, 2005 (p. 217)


mercredi 6 novembre 2019

Les gauches occidentales et la détestation de l'existence d'Israël (Bruno Tertrais)


Bruno Tertrais (Twitter):
"S'il y a bien un point commun dans une grande partie des gauches occidentales, c'est l'idée selon laquelle le soutien à la cause palestinienne va nécessairement aller de pair avec un malaise vis-à-vis, et parfois une détestation de, l'existence même de l'Etat d'Israël."
Le blog de Bruno Tertrais

jeudi 26 septembre 2019

La signification d'Auschwitz (Yoram Hazony)


Yoram Hazony, intellectuel israélo-américain, auteur d’un ouvrage remarqué sur La Vertu du nationalisme, a été interviewé le 19/09/2019 par Laure Mandeville pour Figaro Vox - ICI.

Andrew Wilson:
Yoram Hazony's new book, The Virtue of Nationalism, is fascinating in all kinds of ways. His argument is that nationalism is virtuous rather than vicious, broad and inclusive rather than narrow and tribalist, and that the alternatives—anarchy on the one hand, or imperialism on the other—are far worse. […] But perhaps his most provocative point comes when he considers the meaning of Auschwitz.

For most Jews, Hazony argues, “the meaning of Auschwitz is that the Jews failed in their efforts to find a way to defend their children … Today, most Jews continue to believe that the only thing that has really changed since those millions of our people perished—the only thing that stands as a bulwark against the repetition of this chapter in the world’s history—is Israel.” Auschwitz, for Jewish people, is an argument for the nation state. Without an independent and secure nation, Jews were vulnerable to being massacred. With one, they are far safer.

For most European liberals, however, the meaning of Auschwitz is the exact opposite. The Holocaust is one of the strongest arguments against the nation state, for they see it “as the ultimate expression of that barbarism, that brutal debasement of humanity, which is national particularism.” National self-determination is how you get National Socialism. “From this point of view, the death camps provide the ultimate proof of the evil of permitting nations to decide for themselves how to dispose of the military power in their possession.” (Hazony is not overstating this; this critique of nationalism in Commonweal two days ago, for all that it makes a number of incontestable and important points, took just two paragraphs to mention Germany in the 1930s.)

The comparison is even more on the nose when it comes to the nation state of Israel today:
Paradigm A: Israel represents Jewish women and men standing rifle in hand, watching over their own children and all other Jewish children and protecting them. Israel is the opposite of Auschwitz.

Paradigm B: Israel represents the unspeakable horror of Jewish soldiers using force against others, backed by nothing but their own government’s views as to their national rights and interests. Israel is Auschwitz.
Lire l'article complet @  Think Theology

Lire également:
Deux réponses à l'Holocauste: Israël et l'Union européenne (Yoram Hazony)

mercredi 25 septembre 2019

Deux réponses à l'Holocauste: Israël et l'Union européenne (Yoram Hazony)


Yoram Hazony, intellectuel israélo-américain, auteur d’un ouvrage remarqué sur La Vertu du nationalisme, a été interviewé le 19/09/2019 par Laure Mandeville pour Figaro Vox - ICI.

Giles Fraser sur l'ouvrage de Yoram Hazony, La Vertu du nationalisme:
A word of warning: if you are a liberal with high blood pressure, you may want to give The Virtue of Nationalism, the new book by Yoram Hazony, a miss. I have rarely read anything so explosive. But it is absolutely fascinating.

According to Hazony, an Israeli political scientist, most Europeans have drawn entirely the wrong conclusion from the Second World War. They have too readily assumed that what went wrong with Nazism was an extreme form of nationalism, and that nationalism was, therefore, the thing that needed to be solved. Guided by this assumption, nationalism became a byword for racism and bigotry.

But despite the fact that the Nazi party was called “National Socialist”, Hazony argues it was actually neither of those things. Hitler was an imperialist. He sought to establish a “third Reich”, modelled on the “first Reich”, which was the Holy Roman Empire. In other words, Hitler wanted an empire to rule over others. And the political wickedness of Nazism was much more to do with its desire for empire than for its celebration of the nation state. For Hazony, it was empire that led to the Holocaust not nationalism. And had Europeans drawn this conclusion, the debate over the European Union would look very different. […]

The crucial section of the book is when Hazony writes about two completely different lessons that can be drawn from Auschwitz – one in which nationalism is seen as the problem and, therefore, internationalism is seen as the answer; and another in which internationalism is seen as the problem and, therefore, nationalism is seen as the answer. Those who set up the state of Israel, for instance, took the second position, believing that a nation state i.e. Israel was to be the best way of protecting the Jewish people. But …
“Jews are not the only ones for whom Auschwitz has become an important political symbol. Many Europeans, too, see Auschwitz as being at the heart of the lesson of the Second World War. But the conclusions they draw are precisely the opposite of those drawn by Jews. Following Kant, they see Auschwitz as the ultimate expression of that barbarism, that brutal debasement of humanity, which is national particularism … According to this view it is not Israel that is the answer to Auschwitz, but the European Union.
There are, therefore, he argues, two irreconcilable responses to the horror of the death camps. If you see nationalism as the cause of the Holocaust then – basically – you will see the dismantling of nation states as the right and proper response. Thus the European Union. But if you see empire and internationalism as the problem, then the answer is stronger nation states, especially for the vulnerable. Thus the state of Israel.

In other words, the two basic but opposite assumptions about what created the Holocaust inevitably lead to two completely opposite answers as to what should be the right response to it. For one position, nationalism is the solution. For another, nationalism is precisely the problem. For such as these, as Hazony puts it: “Israel is Auschwitz”. If you analyse nationalism as the problem, then more nationalism cannot be the answer. That is, if you believe nationalism is the problem, then “Israel is, is some important sense, a variant of Nazism”!

It is no coincidence, Hazony maintains, that Israel is constantly compared to Nazism by some liberal Europeans. Thus, he concludes, opposition to the existence of Israel is deep in the European marrow, it represents a “universal will [that] cannot abide a single, obstinately dissenting people, no matter how small”.
Lire l'article complet @ Unherd

dimanche 22 septembre 2019

"Je n'ai jamais pensé au fait que j'étais juif, sauf quand j'étais en danger" (Imre Kertész)


Imre Kertész (1929-2016), écrivain hongrois, survivant des camps de concentration et lauréat du prix Nobel de littérature en 2002:
"Je n'ai jamais pensé au fait que j'étais juif, sauf quand j'étais en danger.  Et encore, ma judéité ne se manifestait pas dans ces cas-là comme quelque chose "d'intérieur", mais toujours comme une négativité, une limitation, une détermination extérieure - de même qu'on se définit comme nourriture vivante face à un requin dans l'océan ou un tigre dans la jungle.  Mais on ne peut pas se contenter d'être la nourriture des autres. Je n'ai jamais pensé à la religion : je ne la comprends tout simplement pas […]. Pourtant, ma judéité m'a permis de vivre l'expérience universelle d'une existence humaine assujettie au totalitarisme. Donc si je suis juif, je dis que je suis négation, négation de tout orgueil humain, négation de toute sécurité, des nuits tranquilles, de la vie spirituelle paisible, du conformisme, du libre choix, de la fierté nationale - je suis la page noire du livre des triomphes qui ne laisse pas transparaître l'écriture, je suis une négation, non pas juive, mais une négation humaine universelle, un mané, theckel, pharès sur le mur de l'oppression totale."
Imre Kertész, Journal de Galère, traduit du hongrois par Natalia Zaremba-Huzsvai et Charles Zaremba, Actes Sud, 2010, p.p. 50-51.

Lire également (Imre Kertész):
- L'Europe baisse le pouce en ce qui concerne les juifs
- "J'assiste pour la première fois dans toute sa splendeur à la désignation d'un bouc émissaire"
- Hitler divisa "le monde entre ceux qui tuent et ceux qui sont tués ou destinés à être tués"

dimanche 15 septembre 2019

Kafka: ce que la situation des Juifs avait d'intenable, harcelés et sans défense (Max Brod)

Max Brod:
"L'aspect négatif de la question, ce que la situation des Juifs a d'intenable, apparaît clairement dans la dernière oeuvre que Kafka ait achevée - et qu'il destinait à l'impression -, le récit: Josefine, die Sängerin, oder das Volk der Mäuse.  Il n'est pas besoin de désigner expressément le peuple auquel se rapporte la description des bandes de souris harcelées et sans défense.  Voyez par exemple comme la vanité de la vedette, du littérateur, de la "personnalité" dirigeante s'affirme même au cœur des soucis les plus pressants que puisse connaître le peuple: ce tableau du protagoniste persuadé que le monde n'a attendu que lui, sa venue libératrice, sa parole irremplaçable, s'applique malheureusement aussi à une situation très commune dans les milieux politiques et littéraires du judaïsme, celle de l'homme qui se croit seul élu et ne prend pas la peine de considérer ce que font et disent les autres, rejetant leurs conseils avec une suffisance sarcastique et dédaigneuse."
Franz Kafka, Souvenirs et Documents, traduit de l'allemand par Hélène Zylberberg, NRF Gallimard, 1945

Lire également sur Kafka

vendredi 13 septembre 2019

Il faut se préparer aux pogroms (Franz-Olivier Giesbert)


Frans-Olivier Giesbert interviewé par Bosco d'Otreppe @ La Libre Belgique:
"Dans un éditorial du mois de février que vous avez signé dans l'hebdomadaire "Le Point", vous laissez entendre qu'il faut se préparer aux pogroms.  Est-on vraiment sur une telle pente glissante?

Dès qu'il y a des problèmes, c'est vers les juifs que l'on se tourne pour désigner un responsable.  On observe clairement que l'antisémitisme se cache de moins en moins aujourd'hui, qu'il est en ascension et en progression dans beaucoup pays d'Europe.  La seule solution, c'est de stigmatiser, de dénoncer le discours antisémite, d'expliquer les choses."
Lire l'article complet

mardi 13 août 2019

Europe's Jewish population is less than half of what it was at war’s end in 1945


Joel Kotkin, expert en urbanisme et auteur de l'ouvrage The City, a Global History (R.C. Hobbs Fellow in Urban Studies at Chapman University in Orange and the executive director of the Houston-based Center for Opportunity Urbanism):
"Another distressing development tied to the new migration is the resurgence of anti-Semitism. Ever since the Holocaust, Europe’s Jewish communities have struggled to remain viable; today, nearly 75 years after the defeat of Nazi Germany, the continent’s Jewish population is less than half of what it was at war’s end in 1945.

Despite the much smaller Jewish footprint, anti-Semitism in Europe is intensifying. Some 90 percent of European Jews, according to recent surveys, have experienced anti-Semitic incidents. Some of this trend can be traced to the far Right, the historic incubator of anti-Semitism, the rise of which is tied to concern over migration. Some groups, such as the Austrian Freedom Party—founded by former SS officers—and the Swedish Democrats, have clearly racist roots. 
Europe’s intelligentsia sees these familiar villains as the primary culprits behind the anti-Semitic resurgence, but a detailed survey from the University of Oslo found that in Scandinavia, Germany, Britain, and France, most anti-Semitic violence comes from Muslims, including recent immigrants. Similarly, a poll of European Jews found that the majority of anti-Semitic incidents came from either Muslims or from the Left, where the motivation is tied to anti-Israel agitation; barely 13 percent traced it to right-wingers. Violence against Jews, moreover, is worst not in right-wing hotbeds but in places like the migrant-dominated suburbs of Paris and Sweden’s Malmo
It’s the centers of European progressivism—Paris and Berlin, for example—where Jews are urged not to wear kippah or a Star of David. And in Great Britain, it’s figures like Labour Party leader Jeremy Corbyn who have links with jihadi groups. Corbyn’s political rise constitutes for Britain’s Jews what former chief rabbi Jonathan Sacks calls “an existential crisis.” 
By contrast, in authoritarian and anti-migrant Hungary, Jews appear much safer from persecution. Even Jews who detest Viktor Orbán—scorned as a fascist in the West—credit him for making Budapest one of the safest and most welcoming cities for European Jews. The Hungarian government maintains close ties to Israel—a rarity in Europe. Orbán’s regime has also made Holocaust denial illegal, established an official Holocaust Remembrance Day, and refused to cooperate with the anti-Semitic, far-right Jobbik party."
Lire l'article complet @ City Journal (Manhattan Institute)

Lire également:
- Le déclin des communautés juives partout en Europe (Joel Kotkin)
- L'Europe Judenrein (Joel Kotkin)

samedi 10 août 2019

Biennale de Venise: le judaïsme traité d'hypocrite dans une "installation" artistique


Source: Drieu Godefridi (FB)
"Voici l'“installation” qui se découvre ces jours-ci au Palazzo Bembo, dans le cadre de la Biennale. Comme je faisais remarquer aux deux responsables présents que cette installation identifie les USA "gouape"" et Israël "hypocrite" à la misogynie et la pédophilie (sic), ils me répondent “Oui, cela peut être lu comme cela.”"

Comme d'habitude, ce type d'accusations répétées et obsessionnelles ne suscitent que de l'indifférence.  Cette oeuvre est exposée depuis le 11 mai 2019, donc depuis trois mois… grâce à l'European Cultural Centre.

jeudi 1 août 2019

Le Pape Pie XII décrivit l'aspect repoussant d'un non juif qu'il avait pris pour un juif (Max Levien)

Affiche de recrutement de la Waffen SS distribuée en Belgique.
Les lettres SS poignardent le ‘dragon judéo-bolchevique’.

Dans History Today, le Professeur Colin Schindler, analyse le nouveau livre de l'historien américain Paul Hanebrink (Rutgers University) A Specter Haunting Europe: The Myth of Judeo-Bolshevism (Un spectre qui hante l'Europe: le mythe du judéo-bolchévisme) sur la relation entre la peur du communisme et l'antisémitisme.  Ce passage relève le dégoût que l'aspect physique des Juifs (forcément immonde) inspirait et justifiait l'antisémitisme:
"Le Vatican craignait que l'athéisme à l'Est vienne à submerger la chrétienté à l'Ouest. Pie XII (r. 1939-58), personnage controversé du fait de son silence pendant l'Holocauste, en tant que Eugenio Pacelli, était nonce pontifical à Munich en 1919. Pacelli fut témoin de l'établissement de la République soviétique de Bavière - et blâma les Juifs. Dans un rapport adressé au Vatican, il décrivit son dirigeant, Max Levien, comme étant «un Russe et un Juif - pâle, sale, aux yeux drogués, à la voix rauque, vulgaire, repoussant, au visage à la fois intelligent … et sournois … le patron de cette canaille, la maîtresse de Levien, une juive et une divorcée». Comme Hanebrink l'explique, en réalité, Levien n'était pas juif, mais issu d'une vieille famille allemande établie en Russie."
"The Vatican was concerned that atheism in the East would swamp Christendom in the West. Pius XII (r. 1939-58), a controversial figure due to his silence during the Holocaust, as Eugenio Pacelli, was Papal Nuncio in Munich in 1919. Pacelli witnessed the establishment of the Bavarian Soviet Republic – and blamed the Jews. In a report to the Vatican, he described Max Levien, its leader, as ‘a Russian and a Jew – pale, dirty, with drugged eyes, hoarse voice, vulgar, repulsive, with a face that is both intelligent … and sly ... the boss of this female rabble, Levien’s mistress, a Jew and a divorcee’. As Hanebrink makes clear, Levien was not actually Jewish, but from an old German family in Russia."

Lire l'article complet @ History Today (Poisonous Ideas on Repeat. The notion that Jews were responsible for both capitalism and communism was widespread in the early 20th century.)


mercredi 17 juillet 2019

" Les juifs européens que je représente sont en voie d'extinction et finiront sans aucun doute par disparaître" (Imre Kertész)


Imre Kertész (1929-2016), écrivain hongrois, survivant des camps de concentration et lauréat du prix Nobel de littérature en 2002:
"À onze heures et demi du matin, rencontre avec l'ambassadeur d'Israël au Literaturhaus. […] C'est un homme jeune, né en 48. Il m'a demandé: À votre avis, si Herzl était encore en vie, considérerait-il que ses efforts pour la fondation d'un était juif ont abouti à un échec ou à une réussite? Lui-même était très pessimiste. On reproche à Israël de ne pas se comporter avec ses voisins comme il sied à une démocratie, mais il faut dire que ses voisins sont loin d'être des démocrates: Israël ne jouxte pas la Hollande et le Danemark. Je lui ai dit que ce n'est qu'un prétexte à l'antisémitisme; d'après lui l'antisémitisme est une tradition européenne qu'on peut presque considérer comme génétique. Je ne peux pas être d'accord avec cela, mais je dois bien admettre que je n'avais pas d'arguments décisifs à lui opposer. Il m'a semblé qu'en définitive, mon point de vue lui plaisait; les juifs européens que je représente sont en voie d'extinction et finiront sans aucun doute par disparaître à la suite des mariages mixtes et des conversions, si toutefois ils ne sont pas massacrés avant. Nous avons évoqué la terrible progression de l'islam […].  Il a dit encore qu'au début, Israël voulait éviter la "mentalité galut" et ne voulait à aucun prix arborer le masque du juif persécuté, de la "victime"; mais le passé avait rattrapé le pays et son isolement actuel avait ravivé la crainte des ghettos qu'on croyait révolue depuis longtemps, le sentiment d'être à la merci d'un environnement non juif et hostile."
L'Ultime Auberge, traduit du hongrois par Natalia Zaremba-Huzsvai et Charles Zaremba, Actes Sud, 2015, p. 159-160.

Lire également:
L'Europe Judenrein (Joel Kotkin)

vendredi 5 juillet 2019

Le successeur de Federica Mogherini: une mauvaise nouvelle pour Israël


The Times of Israel:
Les responsables israéliens suivent avec méfiance la passation de fonctions à l’Union européenne, où quelqu’un qui a récemment lancé l’idée d’une reconnaissance unilatérale de l’État palestinien et qui a exprimé son ferme soutien à l’Iran a été désigné comme prochain responsable de sa politique étrangère.  
Le Conseil européen a désigné mardi le ministre espagnol des Affaires étrangères, Josep Borrell Fontelles, membre du Parti socialiste ouvrier espagnol [PSOE] au pouvoir dans le pays, comme premier diplomate de l’UE. […]

En revanche, Borrell, un homme d’État expérimenté qui fait de la politique depuis 1993, est considéré comme très critique envers Israël. 
«Des temps plus difficiles [sont] à venir entre l’UE et Israël, je le crains», a tweeté Bas Belder, un membre néerlandais du Parlement européen et grand défenseur pro-Israël.

«Ce ne sera pas du gâteau avec lui», a déclaré un diplomate israélien, s’exprimant sous couvert d’anonymat car il n’était pas autorisé à en discuter avec la presse.

Lorsque Borrell a été nommé ministre des Affaires étrangères de l’Espagne l’année dernière, il est rapidement devenu un ardent défenseur de la reconnaissance d’un État palestinien.

«Il est évident que la situation en Palestine ne doit pas continuer telle qu’elle est», a déclaré M. Borrell en septembre 2018. «Si l’UE n’est pas en mesure de parvenir à une décision unanime, alors chacun à sa façon», a-t-il déclaré, indiquant que Madrid envisagerait de reconnaître unilatéralement l’État palestinien. […]

Dans un éditorial cinglant du 18 mai 2018, le ministre des Affaires étrangères a condamné Israël pour sa réponse aux émeutes à la frontière de Gaza quatre jours auparavant, qui coïncidait avec le 70e anniversaire de la création de l’État d’Israël et l’ouverture de l’ambassade des États-Unis à Jérusalem. 

Ces célébrations ont été «couvertes de sang car ce lundi noir reflète la déshumanisation des Palestiniens par une grande partie de la classe politique et de la société israéliennes», a-t-il écrit dans Republica. […] 
Dans l’article de Republica, Borrell dénonce les campagnes militaires israéliennes contre le Hamas à Gaza comme de «terribles bombardements» et dénonce «l’arrogance guerrière» de Netanyahu. 
Critique virulent du président américain Donald Trump, le nouveau chef de la politique étrangère de l’UE est également critiqué pour ses positions pro-iraniennes. En février, par exemple, il a envoyé sur Twitter un message de félicitations et sans aucune critique à l’occasion du 40e anniversaire de la Révolution islamique. […]

Mais, comme beaucoup de politiciens européens qui avaient autrefois de la sympathie pour Israël, «quelque part en cours de route, il est devenu très critique», a dit l’officiel israélien.

Lire l'article complet

Karim Sadjadpour:
The long-standing divide between the US and Europe on Iran is summarized in this sentence from the European Union’s new foreign policy chief, Josep Borrell: “Iran wants to wipe out Israel; nothing new about that. You have to live with it."

jeudi 4 juillet 2019

L'Holocauste et ce qui est arrivé aux valeurs européennes (Imre Kertész)

Imre Kertész (1929-2016), écrivain hongrois, survivant des camps de concentration et lauréat du prix Nobel de littérature en 2002:

Auschwitz: juifs prêts à être gazés
"L'originalité de l'Holocauste (au sens où il a été une culture) ne vient pas du fait que Mme Schwarcz a subi un préjudice ou que sa famille a été anéantie.  Tout cela est tragique, mais ceux qui relativisent l'Holocauste ont raison de dire que d'autres peuples ont aussi connu des génocides.  Je dirais même que le plus important n'est pas ce qui a frappé les juifs, mais ce qui est arrivé aux valeurs européennes.  En effet, la révélation de l'Holocauste, c'est que la crise des valeurs a abouti à la révocation définitive de celles-ci.  Le révélation du Sinaï a perdu sa validité avec l'accomplissement d'Auschwitz.  Tenter de voiler l'entrée en vigueur du chaos ou, si l'on préfère, de l'apocalypse, en partie par lâcheté, en partie par sentiment de culpabilité, n'a pas de sens."
Imre Kertész, Sauvegarde, Journal 2001-2003, traduit du hongrois par Natalia Zaremba-Huzsvai et Charles Zaremba, Actes Sud, 2012, p.63.

Lire également (Imre Kertész):
- L'Europe baisse le pouce en ce qui concerne les juifs
- "J'assiste pour la première fois dans toute sa splendeur à la désignation d'un bouc émissaire"
- Hitler divisa "le monde entre ceux qui tuent et ceux qui sont tués ou destinés à être tués"
Ghetto de Varsovie

mercredi 26 juin 2019

L'Europe Judenrein (Joel Kotkin)

Sur ce sujet consulter également:
- Le Parlement européen reconnaît "le déclin inquiétant de la population juive en Europe"
- L'Europe n’a ni les moyens ni le courage de défendre les Juifs ou d’arbitrer en leur faveur
- Interview du sociologue Danny Trom "Vers une Europe judenrein?" @ Akadem
- Conversation entre Jeffrey Goldberg, rédacteur en chef de The Atlantic, et Leon Wieseltier, auteur et journaliste, "Should the Jews Leave Europe?" (début de la vidéo)

Pendant des millénaires, l’Europe fut le centre de vie de la diaspora, mais au fur et à mesure que les Juifs continuent de fuir le continent, à la fin du siècle, tout ce qui restera est un cimetière juif.

Joel Kotkin:
Last month the German commissioner for “Jewish Life in Germany and the Fight Against Antisemitism” used his impressively titled office to advise German Jews against wearing kipahs in public. The commissioner’s response to a surge of anti-Semitic violence in his country was a sheepish acknowledgment that Germany is once again a dangerous country for Jews. And as Germany goes, so goes Europe. For millennia, following the destruction of the Second Temple and the beginning of the diaspora, Europe was home to the majority of the world’s Jews. That chapter of history is over. The continent is fast becoming a land of Jewish ghost towns and graveyards where the few remaining Jews must either accept an embattled existence or else are preparing to leave. 
In his earliest speeches Adolf Hitler made clear that his primary mission was to make Germany, and then all Europe, judenrein—free of Jews. He failed only because of the Allied victory but today, slowly, inexorably and, for the most part, legally and largely unconsciously, Europe is fulfilling the Nazi aspiration. It is not only in Germany but in England, France, Hungary and elsewhere across the continent, that the many forms of European anti-Semitism—far right, left-wing anti-imperialist, and Islamist—are not only multiplying but moving closer toward controlling the official levers of power. […]

France, with the largest European Jewish population, has been sustained largely by the mass migration from North Africa. But it still has fewer Jews than it did in 1939 and seems destined to continue shrinking. Eastern Europe, the center of the Jewish world in 1939 with its 8 million Jews, has less than 400,000 today. Germany, home to 500,000 Jews in 1933, now has as little as a third of that, with most originally refugees from Eastern Europe. Fewer than 15,000 of the Jews living in Germany today can trace their roots to the pre-Nazi era.  
In much of Europe, the artifices of Jewish life are being reduced to historical relics. The great capital city of Vienna, chosen home of Sigmund Freud, Gustav Mahler, Theodore Herzl, and Billy Wilder as well as the birthplace of Arnold Schonberg, was home to over 200,000 Jews in 1923. Today there are barely 10,000 among Vienna’s 1.7 million residents, many of them refugees from the old Soviet bloc. […]

Ironically, Orban is far more pro-Israel than European leaders widely celebrated as standard bearers of the liberal international order, like France’s Emmanuel Macron or Germany’s Angela Merkel. He is close to Prime Minister Netanyahu and maintains particularly strong ties to the Hasidic Jews of Budapest’s thriving Chabad community. Orban’s regime has also made Holocaust denial illegal, established an official Holocaust Remembrance Day, and refused to cooperate with the anti-Semitic, far right Jobbik party.
Lire l'article complet @ Tablet Magazine

mercredi 19 juin 2019

Plongée dans le rap européen gangréné par l’antisémitisme


Cnaan Liphshiz @ JTA & Times of Israel
Entre négationnisme de la Shoah, théories du complot et menaces contre les 'Sionistes', le rap européen fait sauter les tabous de l'antisémite

JTA — Lors d’une chaude journée d’été à Oslo l’année dernière, Kaveh Kholardi a chaleureusement accueilli le public d’un concert organisé par la ville pour célébrer la diversité.

Kholardi, un rappeur norvégien d’origine iranienne populaire, a souhaité aux Musulmans «Eid Mubarak», un mot d’accueil en arabe pour la fête d’Ei al-Fitr qui marque la fin du Ramadan.

Il a demandé s’il y avait des chrétiens présents, souriant en entendant les applaudissements. Et ensuite il a demandé s’il y avait des Juifs.

«Pu***n des Juifs», a-t-il dit après un petit silence, avant d’ajouter «je plaisantais».

En Norvège, l’incident a créé un tollé à l’époque et aussi le mois dernier, quand le procureur général du pays scandinave a blanchi le musicien de 24 ans de tout propos raciste, expliquant que son injure aurait pu être dirigée contre Israël.

C’était une interprétation très peu convaincante si l’on considère que Kholardi n’a jamais mentionné l’Etat hébreu sur scène et quelques jours auparavant, il avait tweeté les «Pu*** de Juifs sont si corrompus».

Dans une perspective européenne plus large, l’incident démontre à quel point la scène rap du continent est devenu un paradis et un espace majeur pour tous les discours racistes que les gouvernements cherchent de plus en plus à restreindre en ligne et dans la rue.
C’est un problème parce que le «rap est un vecteur catastrophique de propagation de l’antisémitisme vers la population la plus enclin à l’être», a déclaré Philipp Schmidt, vice-président en charge des affaires internationales de la Licra, au JTA.

En France, en Belgique, aux Pays-Bas, en Allemagne et ailleurs, des rappeurs se sont essayés au négationnisme de la Shoah, aux théories conspirationnistes antisémites, aux analogies grotesques avec la Shoah et aux menaces contre les «Sionistes».

«En tant que sous-culture avec des éléments distinctifs contre l’ordre établi, la scène européenne du rap a aidé à faire sauter des tabous sur la rhétorique antisémite tout en évitant la critique imposée aux discours racistes dans les principaux médias», a déclaré Joël Rubinfeld, président de la Ligue belge contre l’antisémitisme, ou LBCA.
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dimanche 12 mai 2019

Accusations d'antisémitisme contre Viktor Orbán - analyse par Christopher Caldwell


Christopher Caldwell @ The Claremont Institute (Hungary and the Future of Europe):
"The anti-Soros ad campaign drew accusations of anti-Semitism. Whether those accusations were justified or not is not an easy matter to settle. Reportedly, the ads were dreamed up by the late Arthur Finkelstein, the Reagan-era Republican campaign consultant, long known for personalizing political conflicts. Some were in poor taste. There was one posted on the steps of streetcars so that passengers had to tread on Soros’s face as they climbed aboard. Archetypally, the ads did resemble anti-Semitic campaigns of yore. They showed Soros as a puppet-master, a power behind the scenes. Of course Soros was a power behind the scenes. But Hungary was a country where 565,000 Jews—more than half the Jewish population—had been murdered after the Nazi invasion in May 1944, and a bit more circumspection was expected from its politicians. 
The Orbán government, in its four terms in power, had not acted in such a way as to give rise to accusations of bigotry. It had passed a law against Holocaust denial. It had established a Holocaust Memorial Day. It had reopened Jewish cultural sites and refused to cooperate with Jobbik, the leading opposition party, which had a history of anti-Semitic provocations and sometimes commanded 20% of the vote. 
The loudest accusations came from western Europe—the very place where, since the turn of the century, in the wake of heavy Muslim immigration, anti-Semitism had risen more sharply than any place on the planet. France in particular had seen a dozen instances of anti-Semitic murder and terrorist violence, all of them perpetrated by the offspring of migrants. Hungary’s 100,000 or so Jews probably had as much to fear from Soros’s plan of open borders as from Orbán’s plan to limit the influence of NGOs."
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