Devant l'Assemblée générale des Nations Unies, Le Premier Ministre belge Elio Di Rupo et le Président français François Hollande ont évoqué le conflit israélo-palestinien dans des styles radicalement différents:
François Hollande:
"Dans cette région du Moyen-Orient, l'urgence c'est de trouver enfin une issue au conflit israélo-palestinien. Le statu quo n'est pas une réponse. C'est une impasse. La France contribuera de toutes ses forces à restaurer les bases d'une négociation confiante débouchant sur la coexistence des deux Etats dont chacun sait qu'elle est la seule solution qui soit juste et durable."
Elio Di Rupo:
"Dans la Région, je voudrais aussi mentionner le conflit israélo-palestien [sic]. Tout se passe comme si une chape de plomb avait été coulée sur les opinions pour sortir de l’agenda international ce problème majeur. La Belgique est en faveur de la reprise rapide des négociations en vue de parvenir à une solution fondée sur la coexistence de deux Etats, avec l’Etat d’Israël et un Etat de Palestine indépendant, démocratique, d’un seul tenant [1] et viable, co-existants dans la paix et la sécurité. Nous nous prononçons aussi très clairement contre la poursuite de la colonisation."
Nous nous permettons de formuler les remarques suivantes car nous avons l'impression que son discours est inspirée essentiellement par le souci de paraître en harmonie avec le "politiquement correct", sinon par un électoralisme visant la population originaire de l’immigration:
a) C’est le Président Abbas (sans parler du Hamas) et non le Gouvernement israélien qui refuse «la reprise rapide des négociations en vue de parvenir à une solution fondée sur la coexistence de deux Etats». Et il serait erroné de croire que cette attitude découle de l’attitude de Mr. Netanyahou car les longs pourparlers menés en son temps par son prédécesseur, Mr. Olmert, qui s’était montré extrêmement conciliant vis-à-vis de la position palestinienne – notamment en ce qui concerne le partage de la ville de Jérusalem -, n’ont rien donné.
b) Il est permis de se demander si Mr. Di Rupo a la moindre notion de la géographie du Proche-Orient: comment imaginer un "Etat de Palestine […] d’un seul tenant" alors que le territoire palestinien se compose, d’une part, de la Cisjordanie et, d’autre part, de la bande de Gaza sans qu’il n’y ait de solution de continuité territoriale?
c) La barrière de séparation entre Israël et les territoires palestiniens, loin d’être le symbole d’une quelconque oppression, constitue un élément-clef de "la paix et la sécurité" dans la mesure où elle protège Israël contre les attentats palestiniens (continuels en provenance de Gaza). Il s’agit donc, comme les douzaines de barrières qui séparent à Belfast les quartiers protestants et catholiques, de peace walls (murs de la paix) dont plus de deux tiers des habitants de la ville souhaitent le maintien afin de garantir la paix et la sécurité (cf. l’édition du 26 sept. dernier du quotidien de gauche le Guardian). Et il en va d’ailleurs de même des murs de séparation analogues qui ont été érigés à Chypre.
d) Personnellement, nous sommes suis opposés à l’implantation de colonies de peuplement en Cisjordanie contre l’avis de la population locale. Mais nous observons que si Mr. Di Rupo et son parti ne cessent de dénoncer ces implantations en Cisjordanie (remarquons en passant que l’évacuation de la bande de Gaza par Israël ne lui a valu que la poursuite des attentats contre la population civile…) alors qu’en revanche, ils n’évoquent jamais l’occupation depuis quarante ans du nord du territoire de la République de Chypre – qui est pourtant notre alliée et partenaire en tant qu’Etat membre de l’Union européenne! – par l’armée turque qui en a chassé les habitants grecs et repeuplé la zone qu’elle occupe de colons turcs. Pas plus d'ailleurs qu’ils n’ont jamais condamné l’occupation de l’ancien Sahara espagnol par le Maroc et ce contre la volonté des Saharaouis...
Sans doute serait-il malséant d’imaginer, à la veille des élections communales, que ces silences – tout comme les fonctions ministérielles confiées dans la Région de Bruxelles-Capitale à Mr. Emile Kir, négateur du génocide arménien – aient un quelconque rapport avec la volonté de courtiser un électorat porté par ses origines à soutenir les entreprises annexionnistes turque et marocaine…
[1] Dans la version néerlandaise "d'un seul tenant" devient "uniforme" [!] ("een Palestijnse Staat die elk onafhankelijk, democratisch, uniform en levensvatbaar zijn").
Ce site est dédié aux millions d'Européens qui, malgré d'incessantes campagnes de désinformation, ne croient pas que les Juifs ne sont capables que du pire; ne dissimulent pas leur antisémitisme dans le langage de l'antisionisme; et savent qu'Israël représente ce qu'il y a de meilleur dans une démocratie.
4 commentaires :
Di Rupo est aussi le seul dirigeant d'un pays démocratique qui décide que son pays "condamne l'islamophobie" sans donner une définition de ce qu'il condamné (la peur des attentats islamistes serait-elle devenue condamnable en Belgique?). Devrons nous le nomme dès maintenant Elio Di Himmi?
Vous avez bien raison : entre la Cisjordanie et Gaza il ne peut pas y avoir, à l'avenir, de solution de continuité. (accessoirement, apprenez le sens de "solution de continuité")
ce Elio Di Himmi, comme vous l'appelez à sans doute suivi les instructions de ses nouveaux maîtres qui ont exigé qu'il condamne le film anti-islam parce qu'il s'est quand-même excusé pour le rôle de la Belgique dans la Shoah. Voir sur http://joodsactueel.be/2012/09/16/mohamed-achaibi-vraagt-veroordeling-anti-isfilm-door-premier-elio-di-rupo/
Amusant Di Rupo surtout venant de la part d'un dirigeant dont on continue à se demander si un jour son pays ne va pas être partagé en trois parties.
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