samedi 8 septembre 2012

La nouvelle moisson de livres d'Israël-bashing débute en France avec Gilbert Achcar

Contexte: L'historien américain Jeffrey Herf critique le livre de Gilbert Achcar Les Arabes et la Shoah. Gilbert Achcar et l'inversion de la Shoah contre les Juifs et les Israéliens, par Petra Marquardt-Bigman. Les Arabes et le Holocauste: la vérité, réponse à Gilbert Achcar, par Bataween.  Achcar est un fan, comme Stéphane Hessel, du "tribunal" créé par le belge Pierre Galand Tribunal Russell sur la Palestine.  Richard Millet, qui a assisté à une conférence d'Achcar en 2010 à Londres, résume la thèse de celui-ci en six points:
1. The Arabs bear no responsibility at all for the Holocaust.
2. The Israelis have Nazified the Palestinian people.
3. This Nazification has come about by Israel’s broadcasting of the Mufti’s connections with Hitler during WW2.
4. The Israelis must apologise for the Nakba (the Palestinian catastrophe of 1948) for there to be peace.
5. The Israelis are today still frozen with fear by Holocaust.
6. Any anti-Semitism and Holocaust denial in the Arab world is purely a result of Israel’s aggression or Israel’s societal shift to the right. Lire la suite ICI.
Combattants du Hezbollah.  Selon Gilbert Achcar le motif de leur salut nazi est
la conséquence du comportement des Juifs israéliens. (R. Millett)
L'appétit en France pour l'Israël-bashing ne connaît pas de crise. Chaque année une impressionnante moisson de livres consacrés à l'Israël-bashing - les auteurs disent tous à peu près la même chose mais chacun se croit absolument original.  Et voici que le premier de cette abondante moisson commence avec un ouvrage du très controversé Gilbert Achcar.  Nicolas Weill dans le Monde en fait l'éloge dans un article intitulé Révisionnisme oriental.

 Extraits:

"Auteur d'un ouvrage remarqué et abondamment traduit, Les Arabes et la Shoah (Actes Sud, 2009), l'historien Gilbert Achcar, né au Liban et professeur à l'université de Londres, ne dissimule ni son soutien à la cause palestinienne ni l'aversion que lui inspire la tendance croissante à la négation du génocide à l'oeuvre au Moyen-Orient. La réception enthousiaste qui y fut accordée à Roger Garaudy, un ex-communiste converti à l'islam et aux révisionnismes en matière d'Holocauste, n'en est qu'un des symptômes.  [...]

Ce négationnisme nuit, dit-il, à la cause arabe. Ne risque-t-il pas de fournir à l'assimilation entre cause palestinienne et nazisme, que la propagande israélienne tente de répandre depuis Ben Gourion, un semblant de confirmation?


En réalité, il conviendrait de distinguer entre le négationnisme occidental, pur masque de l'antisémitisme, et le négationnisme "réactif" ou protestataire du monde arabo-musulman face à la suprématie militaire d'Israël. Tout injustifiable qu'il soit, il s'expliquerait par l'appui que les Occidentaux apportent à l'Etat juif, fût-ce au détriment de leurs intérêts.

L'ouvrage se place sous l'inspiration du théoricien de la littérature américano-palestinien Edward Saïd (1935-2003) et de l'historien français Pierre Vidal-Naquet, deux intellectuels très critiques envers le sionisme et la politique israélienne qui pourfendirent les "assassins de la mémoire". [...]

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