lundi 30 novembre 2009

L'ONU se plaint : il n'y ni miel ni petits gâteaux secs à Gaza, selon Karen Koning Abuzayd

"Le blocus lui inspire un commentaire amer : "Il n’y a que les médicaments et les vivres de base – pas de miel ou de "cookies", hein !""

Dans la série "Les Grands Entretiens de Baudouin Loos du quotidien belge Le Soir", celui avec Karen Koning Abuzayd, commissaire générale de l’UNRWA, mérite un mention toute spéciale.  A bout d'arguments, Loos s'échine à trouver n'importe quel témoin qui soit disposé à dénigrer Israël croyant ainsi valider auprès des lecteurs ses présupposés négatifs sur l'état qui fait l'objet de toute son attention journalistique.  Ainsi les mêmes thèmes sont recyclés à longeur de colonnes ... dans l'indifférence générale.  Baudouin Loos est persévérant et il ne désespère pas.  Pour une autre vision de la situation à Gaza, on consultera le site palestinien (boutiques, marchés, bétail, salons de coiffure, etc.) d'où proviennent ces photos et que les médias européens ne montrent pas.

Il est intéressant de comparer le portrait extrêment flatteur qu'en fait le journaliste avec celui au vitriol de Véronique Chemla "Le discours biaisé de Karen Abu Zayd, commissaire générale de l’UNRWA". 

Source: Free Palestine (extraits) :

"La situation désastreuse à Gaza, où la commissaire générale n’a cessé de vivre depuis 2005, reste une préoccupation majeure. "Je suis surprise : je viens de rencontrer une série de responsables européens à la Commission et au Parlement, et j’ai constaté un vif intérêt pour la situation à Gaza. Je leur ai expliqué qu’il n’y a guère eu d’évolution depuis la fin de l’offensive israélienne le 18 janvier dernier : en raison du bouclage, la reconstruction n’a pas commencé, les millions de dollars d’aides promises restent loin des victimes, beaucoup de gens dorment encore dans les ruines de leurs maisons ou dans des tentes. Ils se sentent abandonnés. Je crois que les Européens pourraient exercer plus de pressions politiques sur Israël."


Le blocus lui inspire un commentaire amer : "Il n’y a que les médicaments et les vivres de base – pas de miel ou de "cookies", hein ! – qui arrivent, il y a six fois moins de camions qui entrent à Gaza par mois qu’avant 2007. Aucun matériel nécessaire à la construction, même pas de papier, qui pourrait être transformé en tracts du Hamas ! Nos écoles se retrouvent sans livres scolaires, sans cahiers, sans stylos ni crayons. Il faut que nous négociions tout pendant des mois, parfois sans résultats".

Dirige-t-elle alors son ire contre Israël ? "Ce pays a sa part de responsabilité et dit faire dépendre tout progrès de la libération de son soldat prisonnier, Gilad Shalit, mais je signale que la communauté internationale participe à ce blocus qu’elle a contribué à mettre en place en imposant des conditions au Hamas, qui avait gagné les élections."

Karen Koning Abuzayd écarte les critiques parfois entendues contre l’Unrwa en Israël. Les réfugiés palestiniens bénéficieraient d’une attention unique de l’ONU avec leur propre agence ? : "Non-sens. L’Unrwa a été créée avant le Haut-commissariat aux réfugiés, qui prodigue depuis les mêmes services ailleurs. Et puis, si l’on supprimait l’Unrwa, supprimerait-on en même temps la question des réfugiés palestiniens ? D’ailleurs nos rapports avec Israël en attestent : nous avons certes besoin d’eux pour nos opérations, mais ils ont besoin de nous, sans quoi ils devraient pourvoir aux besoins de ces réfugiés". Des employés de l’Unrwa seraient membres du Hamas ? "Nos employés locaux, 29.500 au Proche-Orient, sont le reflet de leur société, nous ne leur demandons pas leurs opinions politiques, juste de respecter la neutralité de l’ONU dans leur travail, ce qu’ils font pour la plupart avec fierté".


Malgré ses frustrations, Mme Abuzayd conservera de son expérience des éléments positifs. "Je reste sidérée par la faculté de résistance, de résilience du peuple palestinien. Ils s’adaptent aux pires situations." Le revers de la médaille ? "On finit par tolérer l’intolérable, par accepter l’inacceptable. Comment trouver normal que nous devions négocier pendant des mois pour faire entrer des crayons à Gaza ?"

Les enfants palestiniens en meilleure santé que les autres enfants arabes

dimanche 29 novembre 2009

Les Juifs espagnols sont-ils assez espagnols pour El País ?

"Pour les gars de El País, la judéophobie espagnole est une affaire internationale."

José Cohen fait remarquer dans son blog Israel en los medios que le quotidien El País a publié (20/11) un article de Roberto Tamayo intitulé : Les Juifs espagnols dénoncent la résurgence de l'antisémitisme dans lequel il rend compte du 2e séminaire international sur l'antisémitisme qui s'est tenu à Madrid. Traduction:

Les statistiques sur l'antisémitisme en Espagne sont certainement préoccupantes, mais ce qui est encore plus préoccupant est la façon dont la rédaction du quotidien classe cette information.  Il me semble que si l'on parle d'antisémitisme en Espagne il est approprié et logique de faire paraître l'article dans la rubrique "Espagne".  Mais pour les gars de El País, la judéophobie espagnole est une affaire internationale :


Je déduis que :

1) Pour le quotidien, les Juifs espagnols ne sont pas suffisamment espagnols et/ou que la haine envers les Juifs espagnols de la part de non-Juifs espagnols n'a rien à voir avec l'Espagne.

2) Que El País s'emmêle les pinceaux avec les termes israélien, juif et israélite [Nous avons, hier, relevé la même confusion dans la presse belge].

[Définitions reprises du Larousse

Israélien, enne, adj. et n. De l'Etat d'Israël, de ses habitants.

Juif, ve, n. 1. (Avec une majuscule) Personne appartenant à la communauté israélite, au peuple juif.  2. Personne qui professe la religion judaïque. adj. Relatif aux Juifs, aux juifs.

Israélite, adj. et n. 1. Relatif à l'Israël biblique, à son peuple. 2. Juif. Communauté israélite.]

Par conséquent, on peut être israélite et espagnol et, c'est évident, juif et espagnol, bien que le journal du groupe de presse Prisa ait des doutes à ce sujet. La honte.

- L'antisémitisme reste élevé en Europe, surtout en Espagne
- Espagne - El País : Nazis et Juifs bras dessus bras dessous
- El País fait la leçon à l'ambassadeur d'Israël en Espagne 
- Réflexions d'Enrique Krauze sur Gaza  

samedi 28 novembre 2009

Presse belge: "les mains voraces des néo-colons" de Cisjordanie

L'hebdomadaire Le Vif-L'Express a publié une interview du dirigeant socialiste belge Philippe Moureaux suite à l'occurrence de violentes émeutes provoquées par des jeunes dans la commune bruxelloise de Molenbeek pendant le mois de Ramadan (Enquête Moureaux, Shérif de Molenbeek, drogué du pouvoir - Son islamo-municipalisme, 02/08). M. Moureaux avait profité de l'occasion pour tenir des mots très durs et hors propos sur les juifs belges.  Ceux-ci ont suscité l'incompréhension de Joël Rubinfeld :

"J'avoue ne pas comprendre le sens des propos de Philippe Moureaux quand il parle de droit à la différence que les Juifs refuseraient aux Musulmans. Quel est donc ce droit dont les Juifs auraient joui? De quels privilèges auraient-ils bénéficié dont ils priveraient leurs concitoyens musulmans? Et qui parmi les représentants de la communauté juive auraient refusé ce prétendu droit à la différence à la communauté musulmane de notre pays?"

Si M. Moureaux s'en est pris aux Juifs belges, et surtout à ses dirigeants actuels auxquels il semble reprocher de faire preuve de moins de docilité que les précédents - ce qui est logique à l'ère de l'Internet, il n'a nullement fait référence à Israël.

C'est donc étonnant que l'hebdomadaire ait jugé utile de publier une lettre d'imprécations d'un lecteur, Willy Surmont d'Ath, qui dit approuver "le sentiment" du bourgmestre de Molenbeek "face à la politique menée par l'Etat israélien vis-à-vis des Palestiniens" et ajoute-t-il "c'est ce qu'il a voulu sous-entendre sans le dire tout haut". Par ailleurs, ce lecteur ne distingue pas très bien la différence entre Israéliens et juifs, comme le prouve sa remarque "un pays qui a quasi fourni le plus grand nombre de Prix Nobel" - il s'agit bien entendu de juifs, dont beaucoup étaient Européens et furent en raison de persécutions forcés à l'exil, et pas des Israéliens.

Comme d'habitude dans ce genre de lettre, l'auteur se présente comme quelqu'un d'impartial et qui veut que le bien de tout le monde. Il exprime de la compassion pour les souffrances du peuple juif et la sympathie que lui inspirait l'Israël des débuts, pour ensuite dresser le catalogue des infâmies supposées commises par les Israéliens, présentés comme victimes devenues bourreaux :

"Le peu de territoire dévolu aux Palestiniens est devenu un creuset nourri de rancoeurs et d'injustices: pas d'avenir, confiscations illégitimes et à outrance de terres résiduelles de Cisjordanie aux mains voraces des néo-colons, appropriation à 90% des eaux du Jourdain, même au détriment des pays voisins, occupation des espaces aériens et maritimes dont pas une part n'est réservée aux Palestiniens, miradors tout au long des frontières. Venant d'un pays qui a quasi fourni le plus grand nombre de Prix Nobel, ce comportement est devenu totalement irrationnel et scandaleux! La dernière réaction disproportionnée dans la bande de Gaza transformée en vaste espace de "tir à pipes" avec des dommages collatéraux inadmissibles sur le plan humain relève d'une hypocrisie scandaleuse face à ce terrible drame [...] je me désole que tant d'injustices puissent être commises par un peuple qui a pourtant connu à une autre époque ce type de brimades et de massacres, et même davantage! L'Histoire, un éternel recommencement ?".

Nous voici au coeur du message : les Juifs qui ont "connu à une autre époque ce type de brimades et de massacres, et même davantage" deviennent eux-mêmes des bourreaux. Si l'Histoire est un éternel recommencement, les calomnies contre les juifs ne sont rien de nouveau sous le soleil. Comme le souligne très justement l'intellectuel américain Paul Berman, auteur de Les Habits neufs de la terreur :

"Les comparaisons d'Israël à l'apartheid - ou les comparaisons plus radicales et de nos jours plus fréquentes aux nazis - ont fait irruption en Europe de l'Ouest et dans le monde arabe dans les années 1970, et maintenant on les trouve partout."


Palestiniens responsables de "l'envoi de quelques missiles et autres brimades".

- L’inquiétude des juifs belges
- L'attitude des Juifs belges envers les Musulmans "attriste" le leader socialiste Philippe Moureaux
- Inaceptable dérapage du leader socialiste belge Philippe Moureaux
Contre la désinformation: 
- La gestion de l'eau au Moyen Orient, par Alexandre Feigenbaum

vendredi 27 novembre 2009

Interview de Richard Laub et Olivier Boruchovitch auteurs de 'Israël, un avenir compromis'

Richard Laub et Olivier Boruchowitch, auteurs de Israël, un avenir compromis, répondent aux questions de European Jewish Press.

Source:  EJP

EJP : pourquoi êtes-vous aussi pessimistes sur l'avenir d'Israël ?

"Nous ne sommes ni optimistes ni pessimistes dans ce livre, nous nous contentons de collecter des faits. Nous tenions beaucoup à cette approche sobre, méthodique fondée sur la recherche empirique car la dernière des choses dont les parties en présence ont besoin est d'un surinvestissement, d'une surenchère passionnelle et idéologique supplémentaire, dont elles sont, hélas, trop souvent les victimes.

Les multiples dérives et la surreprésentation du conflit israélo-palestinien participent, dans des proportions non-négligeables, au conflit en tant que telles. Nous avons donc ausculté les idoles à l'aide d'outils analytiques rigoureux, en essayant de dédramatiser les débats et en tentant de proposer une prospective s'appuyant sur une réalité non partisane, ou si vous préférez bi-partisane. Et ce, pour deux raisons : d'abord, parce que c'est la seule option juste, raisonnable et garantissant, à l'aune du processus historique à long terme, les meilleures chances de survie pour Israël, et d'autre part, pour évacuer toutes les pseudo questions écœurantes de suspicion d'ethnicisation de la pensée politique, qui polluent depuis plusieurs années les débats publics, et nous attacher au contraire à la réalité purement factuelle.

Or, les faits montrent à l’évidence le pourrissement d'une situation dont on ne voit pas ce qui pourrait contenir, à terme, la progression. C'est la raison pour laquelle nous soutenons, en effet, que la disparition d'Israël est devenue possible. Nous ne disons donc pas qu'elle se produira mais nous mettons en évidence un faisceau d'éléments et plusieurs tendances lourdes qui, si elles ne s'inversent pas par une prise de conscience collective et une politique résolument volontariste, risquent de conduire à moyen terme à la disparition d'Israël.

Il faut être clair sur ce point. Aucun de ces facteurs considéré dans sa singularité ne menace directement l'existence d'Israël mais leur concomitance, en revanche, est particulièrement dangereuse. Et quand on les examine, on ne voit pas ce qui viendrait infléchir les tendances. Si l'on se penche, par exemple, sur le soutien américain à Israël, on voit bien les limites de cette alliance stratégique. La probable faillite de cette logique n’est pas imputable, comme on l'a honteusement entendu dire, aux origines de Barack Obama. Réduire ainsi les opinions politiques d’un homme à ses origines a quelque chose de réellement insupportable, et ce même déterminisme culturel enfermant les juifs et les musulmans dans des stéréotypes grotesques n’est pas non plus étranger au pessimisme que vous avez relevé dans certaines de nos analyses. Le problème du soutien américain n’a rien à voir avec la couleur de la peau du président américain, qui poursuit d’ailleurs une politique se situant en droite ligne dans le prolongement de la position traditionnelle des Démocrates sur le conflit israélo-palestinien. Par contre, ce qui risque réellement de se produire dans les décennies à venir, c’est un changement radical de la politique des Etats-Unis parce que l’ordre de ses priorités en matière de politique étrangère aura été profondément bouleversé.

Sachant que les populations américaines sensibles au sort d’Israël seront devenues minoritaires autour de 2050, que les Etats-Unis seront essentiellement tournés vers l’Amérique du Sud ou vers la Chine, on peut en effet se demander si les raisons qui les motiveraient encore à soutenir avec une telle constance l’Etat d’Israël seront encore d’actualité. Or, que deviendrait cet Etat sans le parapluie américain ? L’examen des résolutions du Conseil de Sécurité de l’ONU montre qu’en l’absence d’un tel appui, le soutien de la communauté internationale serait particulièrement faible. Et cela peut se comprendre.

Nous ne vivons plus dans un monde bipolaire où Israël représentait un allié stratégique incontournable pour l’Occident face à l’influence des Soviétiques dans cette partie du monde. L’Europe se veut "équidistante", la Chine a impérativement besoin des ressources énergétiques disponibles dans le monde musulman pour assurer son approvisionnement - on a bien vu à quel point elle cherchait à ménager l’Iran dans la crise internationale qui se profile sur la question du nucléaire. Pourquoi dès lors privilégier des relations encombrantes avec un petit pays qui ne représente vraiment pas grand-chose en comparaison des grands pôles d’influence géopolitique ? Voilà l’un des points, parmi de très nombreux autres, que nous soulevons dans notre livre, qui met pour nous en évidence une évolution globalement peu favorable à la pérennité de l’existence d’Israël.

Mais nous donnons également des pistes destinées à éviter le pire : si l’on veut réellement que le conflit cesse, qu’Israéliens et Palestiniens puissent vivre en paix, chacun dans un Etat aux frontières reconnues, il faut d’abord que la communauté internationale envoie des signes forts à Israël, montrant qu’elle prend très au sérieux son soucis sécuritaire pour que l’Etat hébreu sorte de la posture isolationniste dans laquelle il s’est enfermé depuis trop longtemps et qui joue à long terme contre ses intérêts vitaux."

EJP : Vous parlez d'un pays "agité de courants idéologiques et ethniques concurrents qui mettent à mal sa cohésion". N'est-ce pas le propre d'un pays démocratique comme l'est Israël ?

"Tout pays est traversé de clivages plus ou moins importants de diverses natures : ethnique, religieux, culturel, etc. Dans les pays non démocratiques, cette diversité existe tout autant que dans le monde démocratique mais elle n'y a qu’une très faible incidence politique dans la mesure où le pluralisme représentatif n’a pas de réalité politique. Qu’il s'agisse des Kurdes en Syrie, par exemple, ou des chiites sous l'Irak de Saddam Hussein, des populations entières ont été discriminées parce qu'elles n'entrent pas dans les bonnes grâces du pouvoir.

A l’inverse, le pluralisme politique est une force dans un système démocratique parce qu’il permet d’accroître la cohésion sociale par une adhésion à la communauté nationale librement consentie et reconnue. Mais dans le cas d'Israël, la question est un peu différente. Le risque d'éclatement de la cohésion sociale israélienne ne s’explique pas par la nature du régime, mais par des raisons proprement historiques.

L'état de guerre permanent qui règne en Israël depuis sa création n'a pas encore permis de préciser le sens historique et social du projet identitaire israélien. Les acteurs ont toujours tellement été exposés au risque quotidien de disparition qu'ils n'ont pas vraiment le luxe de pouvoir se poser une telle question. Que cela signifie-t-il d'être israélien? Essentiellement, cela veut dire survivre et préparer demain. Mais survivre au quotidien, dans une sorte de présent de l'urgence, ne dégage pas les perspectives nécessaires pour créer une signification identitaire. On pourrait dire que le sens actuel d'Israël, c'est une forme de résilience nationalitaire au sortir de la Shoah. En d'autres termes, cette identité de survie se résume à une fonction libératrice mais qui s'enracine dans le souvenir d'un génocide, et dans la crainte d'en subir un second. Il n'y a donc guère de place pour s'interroger sur le sens historique de son identité dans de telles circonstances.

Si ces clivages ne constituent pas un danger en eux-mêmes, ils hypothèquent l’inscription de cette identité dans le long terme, dans un projet national intrinsèque. La crise de confiance est générale et touche notamment les grandes figures instituantes. L’armée n’échappe pas non plus à cette crise de démotivation générale ".

EJP : Le plus grand danger pour Israël n'est-il pas la bombe iranienne ?

"La bombe iranienne n'est pas en soi la plus grande menace. La qualité du renseignement est telle aujourd'hui qu'Israël saurait à coup sûr quand un tir se préparerait et possède les capacités balistiques suffisantes pour répliquer.  De plus, la rhétorique iranienne vise d'abord à positionner le régime comme leader au sein du monde musulman, majoritairement sunnite, pour s’approprier auprès des opinions publiques une influence plus importante que celles de l'Arabie Saoudite ou de l'Egypte, et remplit ainsi une fonction symbolique instituant l’Iran en champion anti-occidental dans le monde musulman. En outre, l'Iran se trouve aujourd'hui entourée par des puissances nucléaires concurrentes : le Pakistan, la Chine, l'Inde, la présence américaine en Irak, en Turquie en Afghanistan ou en Arabie Saoudite, la puissance de feu de la Russie, perceptible jusque dans ses bases au Tadjikistan, ou en Kirghizie.

Il y a donc très peu de chances que l'Iran s'aventure sur cette voie. En revanche, la bombe iranienne représente une menace indirecte pour Israël au moins à trois niveaux : d'une part, elle risque de relancer la course à l'armement nucléaire dans la région, qui avait été abandonnée par les grandes puissances régionales, elle menace directement l'équilibre des grands blocs : OTAN, Russie, pays du Golfe, Israël, Turquie. Mais surtout, et c'est là le risque majeur à notre sens, l'Iran pourrait être tenté de partager ses connaissances technologiques avec certains réseaux clandestins qu'elle soutient, et notamment des factions directement capables de toucher, voire d'infiltrer le territoire israélien.

L’hypothèse d’une confrontation directe entre l’Iran et Israël n’est donc pas la plus probable. La réalité du pouvoir en Iran est détenue par des hommes qui ne sont pas irrationnels et ils connaissent les dangers d’une telle initiative belliqueuse pour l’Iran. Toutefois, la nature théocratique du régime laisse une place à l’imprévisibilité car, au nom d’une lecture martyrologique des événements, certains pourraient ne pas être gênés par les énormes pertes civiles consécutives à une réplique israélienne, ou par les victimes musulmanes tombées sous les bombes iraniennes, soit en Israël, soit dans les territoires palestiniens.

Il suffirait d’une collusion entre des esprits totalement fanatisés ayant de hautes responsabilités pour voir se dessiner le pire des scénarios, avec la bénédiction d’un président tel qu’Ahmadinejad dont les plus réalistes ne parviendraient plus à contenir les ambitions hégémoniques".

Israël, un avenir compromis, par Richard Laub et Olivier Boruchovitch, 248 pages, préfacé par Elie Barnavi et paru chez Berg international éditeurs, Paris.

"Israël, un avenir compromis", par Richard Laub et Olivier Boruchovitch

Source: EJP

Dans leur livre intitulé Israël, un avenir compromis, Richard Laub et Olivier Boruchovitch tentent de répondre à la question : " la disparition d’Israël est-elle encore évitable ?" compte tenu d’un certain nombre de facteurs qui, selon eux, hypothèquent son avenir.

Ce livre se présente comme la première étude scientifique, solidement documentée, d’une géopolitique que ses auteurs jugent peu propice à la survie de l’Etat hébreu. Situés politiquement à gauche et partisans résolus d’un Etat palestinien, ils tentent de poser un regard objectif sur les tendances lourdes à l’œuvre dans le monde, dans la région et au sein même de la société israélienne.

La thèse soutenue par les auteurs dans cet ouvrage repose sur les 8 indicateurs suivants :

1. Les persécutions et les précédents antisémites : l’histoire de la judéophobie en Occident, révèle la constance historique de politiques de haine à l’encontre des Juifs.

2. L’antisémitisme islamiste et son mobile politique : l’antisémitisme occidental, le négationnisme et le drame palestinien sont revisités par les extrémistes, qui s’appuient sur l’antijudaïsme musulman traditionnel pour appeler à la disparition des Juifs.

3. L’instabilité géo-historique de la région : l’examen de l’histoire du Proche-Orient montre les nombreuses dominations qui s’y sont succédé et la faible probabilité de voir s’y établir dans la durée, une nation à majorité juive.

4. La technologie de destruction massive dans le contexte post-national : la prolifération d’armes, de réseaux terroristes et des technologies de pointe aux mains d’Etats ou d’organisations hostiles à Israël représente pour celui-ci un danger grandissant.

5. La précarité des appuis internationaux : les données concernant le traitement réservé à Israël par la majorité des pays de la communauté internationale montrent l’isolement de l’Etat hébreu, notamment au sein de l’ONU.

6. Le basculement de l’opinion : l’analyse de sondages et de contenus de presse montre une perception d’Israël avant tout fondée sur la puissance militaire et conduit à la remise en cause de la légitimité de son existence dans l’opinion.

7. L’exiguïté du territoire israélien : l’examen des contraintes géographiques d’Israël montre sa très grande vulnérabilité à toute attaque extérieure, soit massive, soit ciblée.

8. La fragilisation de la société israélienne : l’hétérogénéité de la société israélienne, la désaffection des jeunes pour l'armée et l’absence d’hommes d’Etat capables de mettre un terme à l’occupation et de conclure une paix définitive constituent les principales menaces endogènes pour Israël.

Israël, un avenir compromis, par Richard Laub et Olivier Boruchovitch, 248 pages, préfacé par Elie Barnavi et paru chez Berg international éditeurs, Paris (2009)

jeudi 26 novembre 2009

Remembering Mumbai

India marks one year after deadly Mumbai attacks

Six people died at Chabad House, including Rabbi Gavriel Holtzberg, who ran it, and his pregnant wife, Rivki.

Lire: EJP

- Attentats à Bombai : pourquoi les terroristes islamistes ont tué des Juifs
- Pour la première fois depuis l'Inquisition des Juifs sont massacrés en Inde
- Juifs de Cochin, par Herbert Israël
- Nissim Ezekiel (1924-2004), un poète indien

Richard Goldstone: "Si j'avais su...", par François Brutsch

"La procédure mise en oeuvre par les conclusions du rapport Goldstone (appel à des enquêtes indépendantes, Conseil de sécurité, Tribunal pénal international) n'exerce par définition une pression réelle que sur un Etat constitué (de surcroît démocratique et ouvert), pas sur des groupes non-étatiques au fonctionnement clandestin, qui s'en moquent."

Texte repris du blog de François Brutsch, Un swissroll (16/10/2009)

Et voilà: le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a adopté -- à sa façon -- les conclusions de la commission d'enquête sur les crimes de guerre en relation avec Gaza qu'il avait nommée, et saisi le Conseil de sécurité. La (trop) grande habileté du Prix Nobel de la paix 2009, envoyant l'Autorité palestinienne elle-même demander un délai favorisant une diminution de la tension, n'a pas tenu une semaine. Et Richard Goldstone, le juge sud-africain prestigieux qui présidait la commission? Il "déplore la récupération politique de son rapport", comme le dit ce titre du Temps.

Il fallait y penser avant! L'ancienne haut-commissaire aux droits de l'homme, Mary Robinson, avait décliné le poste devant l'évidence que le mandat et le mandant étaient biaisés. Comme elle l'explique [en], dans ce qui se veut une défense de Goldstone:

"I refused to accept the invitation from the president of the Human Rights Council at the time, Ambassador Martin Uhomoibhi of Nigeria, to lead the investigation following the Human Rights Council’s January 12, 2009 resolution. As a former UN High Commissioner for Human Rights, I felt strongly that the Council’s resolution was one-sided and did not permit a balanced approach to determining the situation on the ground. It referred only to "the grave violations of human rights in the Occupied Palestinian Territory, particularly due to the recent Israeli military attacks," and called for a mission to investigate "all violations of international human rights law and international humanitarian law by the occupying power, Israel, against the Palestinian people."

I was also aware that the UN Human Rights Council had made repeated condemnations of Israel over the past two years but had focused little attention on large-scale violations of human rights in other countries. This pattern of action and inaction by the Council has given greater credence to those who believe the UN’s highest human rights body is inherently anti-Israel.

I decided I could not undertake the mission for these reasons. I am aware that Judge Goldstone, a dedicated and unimpeachable human rights lawyer and advocate, shared similar concerns when he was initially approached. But he was able to work with the Council’s president to secure an agreement he felt confident would permit the mandate to be interpreted in such a way as to allow his team to address the actions taken by both parties to the conflict."

L'orgueil du juriste (mâle) sûr de voir juste et de faire le bien a aveuglé la sensibilité politique (féminine), et on en voit le résultat. Goldstone expliquait d'ailleurs l'autre jour qu'il entendait rien moins qu'"incite(r) les Etats à réévaluer la manière dont ils utilisent la force contre les acteurs non-étatiques". Ce qui relèverait d'une compétence législative (universelle et hypothétique: elle n'existe que sous forme de conventions internationales), pas judiciaire (poursuivre les crimes de guerre), et ne s'applique par définition pas à l'action de l'acteur non-étatique (le Hamas et les autres groupes terroristes palestiniens) contre la population civile (de Gaza, quand elle est utilisée comme bouclier humain, et celle d'un Etat voisin, Israël). La procédure mise en oeuvre par les conclusions du rapport Goldstone (appel à des enquêtes indépendantes, Conseil de sécurité, Tribunal pénal international) n'exerce par définition une pression réelle que sur un Etat constitué (de surcroît démocratique et ouvert), pas sur des groupes non-étatiques au fonctionnement clandestin, qui s'en moquent.

Des 'militants' du Hamas posent pour cette belle photo.

- Goldstone : le contre-rapport de Tsahal

mercredi 25 novembre 2009

Mise au point de M. André Schreurs

Suite à la publication de ce post, "Me Modrikamen, nous aurions parié qu'il était juif. Vous pas ?", Monsieur André Schreurs a eu la gentillesse de laisser dans la boîte de commentaires de ce site un message, ce dont nous le remercions. C'est bien volontiers que nous le reproduisons afin de lever tout malentendu sur ses propos :

"A. Schreurs a dit...
Je présente des excuses à ceux que j'aurais pu froisser par des propos qui, en aucun cas, ne sont antisémites. C'est l'intelligence des Juifs que j'ai voulu mettre en valeur, une intelligence due sans doute, nullement au fait d'appartenir à une "race" quelconque, mais à une pratique religieuse et intellectuelle accompagnée d'une hygiène de vie, autrement dit à une culture et à un comportement.
J'appartiens à une famille d'anciens résistants qui, pendant la dernière guerre, a hébergé des aviateurs anglais, des prisonniers français évadés et des Juifs recherchés par l'ennemi.Mon cousin Albert van den Berg a été déporté au camp de concentration de Monthausen et y est mort, pour avoir sauvé des centaines d'enfants juifs. Il a été reconnu par l'Etat d'Israël "Juste parmi les Nations" et un monument (modeste) avec une inscription en français et une autre en hébreu, lui a été élevé à Banneux.
J'ai moi-même éta arrêté par la gestapo et emprisonné. J'ai reçu, comme mes parents, la croix de guerre et la médaille de la Résistance; j'ai reçu en plus la croix de prisonnier politique.

Personne ne peut donc mettre en doute mon patriotisme et mes convictions démocratiques."

Le Soir: "Au sein même de la communauté juive" ...

Nous déplorons néanmois l'attitude du journaliste du Soir dans cette affaire et celle de sa source providentielle et non-identifiée ... "au sein même de la communauté juive" qui aurait pris Me Mischaël Modrikamen "pour cible : "Modrikamen ? Un imposteur, qui adapte son discours en fonction des convictions de son auditoire". ("Imposteur, Mischaël Modrikamen ?", Ricardo Gutierrez, Le Soir)

mardi 24 novembre 2009

Quelque chose d'étrange se passe en Allemagne, par Karl Pfeifer

"M'accuser d'avoir participé à un "massacre" relève d'un transfert cultivé dans de nombreux cercles allemands. L'exemple le plus connu et de loin le plus largement répandu du transfert de culpabilité allemande est la diffamation d'Israël comme étant "l'Etat nazi d'aujourd'hui". C'est l'une des formes les plus contestables de l'antisémitisme d'après Auschwitz." (Karl Pfeifer)

Source: traduction d'un texte de Karl Pfeifer repris du site Harry's Place (Strange Days in Germany) via Ben Cohen de Z-Word

"J'ai 81 ans et je suis un rescapé de l'Holocauste. Quelque chose d'étrange m'est arrivée la semaine dernière en Allemage. J'étais invité par Antifa AG, une association antifaciste, attachée à 'Université de Bielefeld, à donner le 19 novembre une conférence sur l'antisémitisme en Hongrie.

La conférence devait avoir lieu au Centre autonome pour jeunes (AJZ) de Bielefeld et les organisateurs avaient annoncé l'événement trois semaines à l'avance. Deux jours avant la date de la conférence certains à l'AJZ émirent leur véto à ma conférence alléguant que mon unité militaire (j'étais à l'époque volontaire dans le Palmach, deuxième et neuvième bataillons) avait commis un massacre dans un village palestinien auquel j'avais moi-même pris part. Mes accusateurs n'ont pas nommé le lieu où le supposé massacre avait été commis et ont admis que leur information n'était pas fiable. Mais on a pu entendre l'accusation : "Il est un sioniste…".

De plus, ceux qui s'opposaient à ma conférence - vraisemblablement âgés de 30 à 40 ans - indiquèrent que les membres de Septembre noir n'étant pas admis dans les locaux de l'AJZ il était logique d'interdire ma conférence. Ils ont demandé que je me distancie par rapport au supposé massacre non spécifié.

Bien entendu aucune des personnes à l'origine de mon exclusion n'a pris la peine de me contacter. Et ces lâches n'ont pas répondu aux questions que des journalistes allemands leur ont posées sur les raisons de celle-ci.

Mes hôtes trouvèrent ailleurs une salle où 50 étudiants allemands vinrent assister à ma conférence. Le récit de mon bannissement les indigna.

J'ai déjà été accusé une fois, sans la moindre preuve, d'avoir provoqué le suicide d'un professeur qui avait enseigné à la Bielefeld Fachhochschule.
Lire la suite ICI (en anglais)

Jean-Yves Camus avait évoqué cette affaire dans L'Arche N° 598 (mars 2008) : La "victoire" de Karl Pfeifer

Oliver Miles ne veut pas de Juifs dans commission d'enquête sur la guerre d'Irak

Oliver Miles, ancien ambassadeur du Royaume-Uni en Lybie, et actuellement lobbyiste pro-arabe, a indiqué au Independent on Sunday qu'il regrette que la commission d'enquête chargée de clarifier les circonstances de l'entrée en guerre contre l'Irak ne soit pas Judenfrei. En avril 2004, 52 anciens ambassadeurs adressèrent une lettre à Tony Blair lui demandant de reconsidérer la politique du gouvernement par rapport à Israël et à l'Irak - Oliver Miles était l'un des co-signataires.

"Both Gilbert and Freedman are Jewish, and Gilbert at least has a record of active support for Zionism. Such facts are not usually mentioned in the mainstream British and American media, but The Jewish Chronicle and the Israeli media have no such inhibitions, and the Arabic media both in London and in the region are usually not far behind.

All five members have outstanding reputations and records, but it is a pity that, if and when the inquiry is accused of a whitewash, such handy ammunition will be available. Membership should not only be balanced; it should be seen to be
balanced."

Dans le Jewish Chronicle, Stephen Pollard, commente :

"Son message est aussi clair qu'il est sectaire: le seul Juif acceptable dans une enquête officielle est un Juif anti-sioniste.

Ce n'est guère une surprise de tomber sur de pareils propos venant d'un membre de l'l'establishment issu du FCO
[Foreign & Commonwealth Office] - en particulier de la part d'une personne avec le parcours de Miles - mais il est néanmoins choquant qu'il n'éprouve aucun scrupule à les exprimer publiquement."

- Oliver Miles: ex-Ambassador Arab Lobbyist who wants no Jews on the Iraq Enquiry, Adloyada :
"
Oliver Miles is Chairman of MEC International, a lobbying group which is mainly focused on lobbying on behalf of Arab and other Middle Eastern regimes and of companies which seek to do business with them."
-
Too many Jews, Norman Geras
-
Another Good Dispatches Show?, Lucy Lips, Harry's Place

lundi 23 novembre 2009

Le mur des Lamentations: quand la prière a des frontières (Laurent Reichman)

"Pendant plus de 20 ans les juifs (de quelque pays qu’ils soient) n’ont pas eu accès au le lieu le plus saint du judaïsme, le mur des Lamentations. [...] Seuls les soldats jordaniens et les touristes pouvaient avoir accès au site qui fut un temps transformé en dépotoir."

Mise au point adressée à La Libre Belgique par Laurent Reichman de l'Ambassade d'Israël (publiée le 23/09/2009)

"Quand la prière a des frontières – votre page "Regards" (pp 18-19) du 21 septembre

Les restrictions qui empêchent les Palestiniens de moins de 50 ans et les femmes de moins de 45 ans d’accéder à Jérusalem pour la prière du vendredi, sont le résultat d’une politique de protection de la population civile. Les responsables de la sécurité estiment en effet que ce sont essentiellement des jeunes qui se laissent entraîner par les sermons religieux du vendredi et qui constituent une menace terroriste.

Je désire également vous rappeler que pendant plus de 20 ans les juifs (de quelque pays qu’ils soient) n’ont pas eu accès au le lieu le plus saint du judaïsme, le mur des Lamentations.

Ce lieu est révéré par les juifs pour sa proximité avec le Saint des Saints, situé sur le mont du Temple, qui est le lieu le plus saint du judaïsme. Cela signifie que le Mur occidental est considéré comme l'endroit le plus saint généralement accessible aux juifs pour la prière.

Durant la guerre israélo-arabe de 1948-1949, la Légion arabe prit le contrôle du site dont l'accès fut interdit par les autorités jordaniennes aux Juifs, en violation de l'article VIII des accords d'armistice signés entre les belligérants. Pour la première fois depuis les Croisés, les Juifs qui étaient nombreux dans le quartier des Maghrébins furent absents de la vieille ville de Jérusalem. Pendant les dix-neuf années qui suivirent, les nombreuses demandes par des officiels israéliens et des groupes Juifs, tant aux Nations Unies qu'auprès d'autres organismes internationaux pour essayer de mettre en application l'accord d'armistice, restèrent vaines. Seuls les soldats jordaniens et les touristes pouvaient avoir accès au site qui fut un temps transformé en dépotoir.

Lors de la guerre des Six Jours en juin 1967, Israël prend le contrôle de l'ensemble de la ville de Jérusalem. Cette reconquête du Mur occidental, près de 19 siècles après la prise de Jérusalem par Titus, est symbolisée par la sonnerie du shofar effectuée par le grand rabbin Shlomo Goren dès que les troupes israéliennes atteignent le Mur le 7 juin 1967. L'accès au Mur occidental, interdit aux juifs par les autorités jordaniennes pendant une vingtaine d'années, leur redeviendra alors possible."

En haut: Jérusalem, illustration du XVème siècle.

Ramadan ne lui suffit plus, il lui faut Israël : la nouvelle croisade de Caroline Fourest

"Même ses ennemis musulmans vont aimer son petit couplet. Je ne l’ai mis en ligne que pour souligner l’inconséquence de cette intellectuelle à la géométrie idéologique variable. [...]en 2006, elle s’en prenait à Pascal Boniface, auquel elle reprochait d’être "très critique à l’égard d’Israël". [...] Tariq Ramadan la qualifiait alors de "sioniste". Qu’est-il donc arrivé à Mademoiselle lave-plus-propre-dans-tous-les-domaines, pour qu’elle ait ainsi viré sa cuti ? Apparemment Ramadan ne lui suffit plus. Elle veut aussi se payer Israël…"

Textes repris du site UPJF.org

"En la lisant j’ai pensé à l’exclamation de Scapin : "Mais que diable allait-elle faire dans cette galère ?" (Molière). L’ambitieuse Caroline Fourest, pensais-je eût mieux fait de se cantonner à son pré carré du combat féministe contre le fanatisme islamique. De fait, en se lançant dans des propos péremptoires sur l’épineuse question géopolitique du conflit arabo-palestino-israélien, elle fait une brillante démonstration de son ignorance de la problématique et/ou de sa partialité. Je passe – parce qu’elle n’est malheureusement pas la seule à se donner ce ridicule - sur sa reprise acritique du "canard" journalistique de "la construction de 900 logements supplémentaires dans les territoires occupés de Jérusalem-Est". Elle ignore, en effet, que, jusqu’ici, personne (pas même les Palestiniens), n’a jamais considéré Gilo, qui est un quartier du sud-ouest de Jérusalem - et non de Jérusalem-est, comme le colporte une presse ignare – comme une "colonie" [*]. J’insiste, par contre, sur la pauvreté de sa recette consistant à extrapoler ce qu’elle croit savoir des religieux de toutes obédiences (ses ennemis mortels) en l’appliquant à un Israël qu’elle mesure à l’aune de ses fantasmes militants. Un seul exemple du résultat ridicule de cette démarche (Oyez, Oyez, braves gens) : "Tsahal est infiltrée par des militaires orthodoxes combattant au nom de Dieu et non plus au nom de la nation", dixit l’égérie de la laïcité. Franc succès (d’hilarité) assuré ! Plus grave, l’exigeante idéologue me paraît faire dans la démagogie en rejoignant la masse des accusateurs du gouvernement israélien. Aucun risque pour elle à élargir à la démocratie israélienne son immense appétit de critique et de polémique ? Au contraire, même ses ennemis musulmans vont aimer son petit couplet. Je ne l’ai mis en ligne que pour souligner l’inconséquence de cette intellectuelle à la géométrie idéologique variable. En effet, détail piquant : en 2006, elle s’en prenait à Pascal Boniface, auquel elle reprochait d’être "très critique à l’égard d’Israël". Pire, comme le lui faisait remarquer l’intéressé dans sa réponse [**], Tariq Ramadan la qualifiait alors de "sioniste". Qu’est-il donc arrivé à Mademoiselle lave-plus-propre-dans-tous-les-domaines, pour qu’elle ait ainsi viré sa cuti ? Apparemment Ramadan ne lui suffit plus. Elle veut aussi se payer Israël… (Menahem Macina).

[*] Voir : Jean-Marie Allafort, "Gilo, un quartier devenu une colonie…" [**] Voir : "Réponse de Pascal Boniface à Caroline Fourest".

Libre opinion parue dans Le Monde, du 20 novembre 2009

Brève critique de l'internaute qui a signalé cet article à M. Macina:
"Dans son article, Mme Fourest hurle avec les loups. Les Palestiniens n'ont aucune raison de ne pas négocier. S'ils contestent des constructions israéliennes en Cisjordanie ils n'ont qu'à le dire autour de la table de négociation. On verra bien, à ce moment-là, ce que les Israéliens seront disposés à faire en échange de la paix. Par ailleurs, les Palestiniens eux-mêmes ne contestent pas que le quartier de Gilo, près de Jérusalem, fait partie d'Israël dans un éventuel arrangement. Enfin, la comparaison de l’auteure entre des militaires de Tsahal et les terroristes du Hamas est indigne." (A. Gurevitz).

Israël contre Obama, par Caroline Fourest

Le gouvernement israélien fait décidément tout ce qu'il peut pour compromettre les efforts de Barack Obama. La décision d'autoriser la construction de 900 logements supplémentaires dans les territoires occupés de Jérusalem-Est a "consterné" le président américain. Le dire marque un tournant dans les relations américaines et israéliennes. Sans que l'on puisse encore prédire sa portée. [Voir ce que Barack Obama a vraiment dit et pas ce que les journalistes disent qu'il a dit - ça a son importance : A case study in news media incompetence, par Elder of Ziyon]

Aujourd'hui ou peut-être jamais (André Versaille éditeur) : c'est le titre du plaidoyer d'Elie Barnavi en faveur d'"une paix américaine au Proche-Orient". Un récit précis et puissant. Il nous rappelle les entraves rencontrées par la paix de part et d'autre. Il espère que l'élan impulsé par Obama puisse nous sortir du plus long conflit contemporain. Les accords existent, les plans sont prêts depuis longtemps, dans les moindres détails... Il ne manque que la détermination politique et des interlocuteurs pour signer. Ce n'est pas rien.

Force est de constater qu'aujourd'hui, sans doute plus qu'hier, le gouvernement israélien porte la responsabilité du blocage. En s'obstinant à rater l'échéance, les jusqu'au-boutistes de la cause israélienne ont renforcé les jusqu'au-boutistes de la cause palestinienne : les Frères musulmans du Hamas. Les fanatiques de chaque côté ont dévoré la raison - fragile - de cette région. Aujourd'hui, Israël se retrouve face à deux embryons d'Etat palestinien. L'un pousse à l'ombre d'un interlocuteur impossible, qui veut sa mort, et l'autre grandit entre les mains d'un interlocuteur discrédité et impuissant : Mahmoud Abbas.
La suite ICI

dimanche 22 novembre 2009

"Me Modrikamen, nous aurions parié qu'il était juif. Vous pas ?", André Schreurs de Alliance Wallonne pour la France

IMPORTANT, voir : "Mise au point de M. André Shreurs" (ajouté le 25/11/2009)

Réagissant à l'article de Ricardo Gutierrez paru dans le quotidien belge Le Soir, "Imposteur, Mischaël Modrikamen ?", sur lequel nous reviendrons très prochainement, le blog animé par André Schreurs, Alliance Wallonne pour la France (parti qui prône la fin de la Belgique et le rattachement de la Wallonie à la France), saisit l'occasion pour évoquer le portrait peu flatteur que La Libre Belgique a fait de Me Modrikamen, et rendre publiques ses propres réflexions à son sujet et sur les Juifs envisagés comme une entité monolithique et partageant les mêmes traits de caractère. Voilà donc les Wallons prévenus.

Ces révélations et mises en garde venant à la suite de l'annonce d'une nouvelle formation politique de droite par Mischaël Modrikamen semblent trahir une certaine nervosité - d'où ces interrogations sur sa judéité - ce n'est évidemment pas le journaliste qui pose la question, elle surgit "au sein même de la communauté juive" - il ne fait que relayer son supposé malaise. La méthode est bien connue, mais risque d'avoir l'effet inverse à celui escompté par la rédaction du Soir. Quant à M. Schreurs, il serait bien inspiré de se souvenir qu'il y a des politiciens d'origine juive en France.

Mischaël Modrikamen, un juif intelligent et imposteur ?

Dire d'un Juif qu'il est intelligent est quasi un pléonasme. Ils le sont tous en général, ainsi que travailleurs et doués pour les affaires.

Me Mischaël Modrikramen ne fait certes pas exception à la règle : c'est un avocat dont on peut contester les méthodes, mais qui est incontestablement brillant. Il l'a montré dans l'affaire Fortis, même si, par moment, son comportement évoquait davantage la pétaudière et le pétoire que le prétoire...

C'est Le Soir, dans son édition de ce week-end, qui s'interroge sur son éventuelle imposture, non en qualité d'avocat, mais concernant sa judéité. En cause : trois versions à première vue inconciliables, écrit le journaliste Ricardo Gutiérrez : "sa mère a été éduquée dans la tradition protestante et il n'est donc pas juif, ni juif pratiquant"(Standaard 20.12.2008),"son épouse est catholique"(Morgen, 12.02.2008), "son épouse et sa mère sont toutes deux converties au judaïsme et lui-même respecte le shabbat, et ne travaille pas le samedi"(Joods Actueel, le magazine de la communauté juive d'Anvers).

Juif, pas juif, pratiquant, pas pratiquant ?... Que répond l'avocat, qui est pris pour cible dans la communauté juive elle même ? Chez les Juifs, rien n'est jamais simple. Mon grand-père était juif, mais il a épousé une non-Juive. Tout comme mon père. Ma mère, née catholique, s'est convertie au protestantisme, pas au judaïsme. Mais c'est elle qui m'a rapproché du judaïsme. Quant à mon épouse, elle s'est effectivement convertie au judaïsme libéral.

Taxé de populiste par, les uns (les Etudiants de l'ULB), d'imposteur par les autres, Me Modikramen encaisse ces temps-ci. Dame ! Ne l'a-t-il pas cherché en ameutant les petits actionnaires de Fortis contre les patrons du bancassureur belge ? Pour défendre leurs intérêts, mais aussi pour se faire une belle publicité en vue du lancement de son nouveau parti populaire - le PP - avec son comparse Aernoudt...

La Libre [Belgique] nous apprend que l'avocat juif n'a pas effectué tout ce travail pour leurs beaux yeux. Les clients payaient une provision en fonction du nombre de titres détenus (5 ou 10 centimes d'euro par titre). Pour le cabinet Modrikamen, "le dossier Fortis a entraîné 5.000 heures de travai, dont 2.700 depuis le début de l'année, pour défendre 2.400 actionnaires, pour un total de 12,6 millions de titres." Les honoraires oscillant entre 500 et 1000 euros de l'heure, les quatre avocats constituant le cabinet, dont Me Modikralmen [sic] lui-même, ont donc touché des honoraires se montant de minimum 250.000 à maximum 500.000 euros, soit 125.000 par avocat, ou 5 mllions d'anciens francs belges. Pas mal ! Et on annonce qu'une deuxième provision vient d'être constituée...

Quand on vous dit que les Juifs sont intelligents et ont le sens des affaires ! Mais cela ne signifie pas qu'ils ont aussi du sens politique. Certes, c'était le cas de Jean Gol, mais en politique, Mischaël Modrikramen paraît nettement moins doué! Son compagnonage avec le clown Rudy Aernoudt, défenestré du MR aussitôt après y être entré, n'est pas un bon présage, ni par ailleurs un coup de génie de Didier Reynders qui, par parenthèse, vient d'être classé par le très sérieux Financial Time dans le top des meilleurs ministres des Finances, après la Française Christine Lagarde, qui emporte la première place.

Mais pour revenir à Me Modrikamen, nous aurions parié qu'il était juif. Vous pas ? Ce qui est curieux quand même, c'est que cet avocat bruxellois, originaire de Couillet, se soit d'abord confié à des journaux ou magazines flamands ...

Ilan Pappe: la censure règne en Allemage comme dans les années 30 ...

Invité par le lobby anti-israélien allemand (Ecolos, Gauche, ATTAC), l'anti-sioniste Ilan Pappe se pose en victime et utilise des analogies très peu dignes du grand historien qu'il prétend être. Ce n'est pas surprenant qu'il séduise le type de public qui l'a invité.

"Dans les années 30, mon père, juif allemand, a été réduit au silence de la même manière et je suis navré de découvrir que la même censure prévaut en 2009".

Source: article de Sarah Stricker dans YNet (Ilan Pappe silenced in Munich)

Le professeur Ilan Pappe, historien antisioniste, un des "nouveaux historiens" les plus importants, devait prendre la parole le week-end dernier à l’institut pédagogique de Munich.

Toutefois, la municipalité de Munich a changé d’avis au sujet de l’événement après avoir reçu une lettre de l’"Association israélo-allemande de Munich" dans laquelle celle-ci prétendait que la conférence de Pappe se convertirait en un "spectacle de propagande anti- israélienne".

La municipalité n’a finalement pas autorisé Pappe à utiliser la salle, au motif qu’elle craignait des échauffourées violentes. La police de Munich a insisté sur le fait qu’il n’y avait pas de danger ni de craintes pour la sécurité des participants à la conférence.

Le maire de Munich a refusé de faire tout commentaire en dépit des questions émanant des médias allemands. Les collègues de Pappe ont finalement trouvé une salle n’appartenant pas aux autorités et la conférence a eu lieu comme prévu. "Nous ne cherchons pas à critiquer Israël, nous voulons simplement tenir une discussion instructive entre chercheurs" a dit un des collègues. Le professeur Pappe a écrit une lettre ouverte au maire dans laquelle il a dit : "dans les années 30, mon père, juif allemand, a été réduit au silence de la même manière et je suis navré de découvrir que la même censure prévaut en 2009".

Dans sa lettre, Pappe a relevé qu’aucun autre pays européen n’avait exercé de pression ni tenté de le réduire au silence. Il a ajouté qu’une "poignée de personnes" avait cherché à effrayer le maire "des personnes qui estiment représenter le peuple juif et le désastre que celui-ci a connu en Europe".

Le parti de gauche allemand, le parti vert et l’organisation ATTAC qui s’oppose à la globalisation, se sont portés au secours de Pappe et ont critiqué le maire pour avoir cédé à l’organisation juive.

Le parti vert a stigmatisé la décision du maire qu’il a caractérisée de "couardise politique". La branche locale de Die Linke (parti de gauche) a dit qu’en dépit de la sensibilité dont il faut faire preuve en ce qui concerne les intérêts juifs en Allemagne, "il est impensable d’essayer de défendre Israël contre les critiques en empêchant l’information d’atteindre le public".

Pappe a parlé à Ynet de son malaise devant l’incident. "La conférence s’est tenue dans un autre lieu, non pas dans celui où elle devait se tenir initialement (dans une salle de la municipalité). J’ai été surpris ; c’est la municipalité qui m’avait invité et il a suffi d’une lettre envoyée par certaines personnes - dont je ne sais pas s’il y avait parmi elles des Israéliens - pour annuler l’événement à la dernière minute." Selon le professeur, "il est étrange qu’une conférence soit annulée par crainte de critiques contre Israël. Il est évident que ce fut le motif de l’annulation, mais pourquoi annuler ? Les mots ne tuent pas, ils ouvrent plutôt l’esprit".

"Ils auraient pu faire venir quelqu’un de l’ambassade pour présenter le point de vue opposé et me contredire. Ceci n’est jamais arrivé, même pas en Israël ; la chose est donc très bizarre."

Traduction : Anne-Marie Goossens

Ilan Pappe a donné une conférence à l'Université de Trondheim vendredi
Ilan Pappe speaks at NTNU on Friday 20th
Il était à Bruxelles le mois dernier pour appeler au boycott d'Israël etc etc

samedi 21 novembre 2009

Belgique: 4 caricatures démonisant l'Etoile de David

"Les comparaisons d'Israël à l'apartheid - ou les comparaisons plus radicales et de nos jours plus fréquentes aux nazis - ont fait irruption en Europe de l'Ouest et dans le monde arabe dans les années 1970, et maintenant on les trouve partout." (Paul Berman, intellectuel américain, auteur de Les Habits neufs de la terreur)



Quatre caricatures (parmi d'autres) reprises du blog belge Reservoir Blog. Dans lequel on ne trouve aucun dessin pour dénoncer les conflits bien plus meurtriers au Congo, au Sri Lanka, au Darfour etc.

Le discours biaisé de Karen Abu Zayd, commissaire générale de l’UNRWA, par Véronique Chemla

"J’étais interpellée par Noha Rashmawi [collaboratrice à la délégation de l’Autorité palestinienne (AP) à Paris], mécontente. Elle justifiait ce parallèle avec la Shoah, alléguait un génocide contre les Palestiniens. Je l’interrogeais : "Combien de morts ?" Un génocide suppose aussi une intention. Réponse : "Une seule mort est de trop". "Cela n’est pas la définition juridique du génocide", lui dis-je. "C’est ma définition !", me rétorquait-elle."

Texte repris du blog de Véronique Chemla

Le 15 octobre 2009, Karen Abu Zayd, commissaire-générale du controversé UNRWA (Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient), a donné une conférence de presse au CAPE (Centre d’accueil de la presse étrangère), à Paris. Après avoir imputé au "blocus et à l’occupation" la vie difficile des Gazaouis, elle a dressé un parallèle révisionniste entre l’Opération Plomb durci et la Shoah. Elle a souvent et délibérément exprimé le narratif palestinien comme la réalité.

[...] Le ton grave, Karen Abu Zayd alertait sur le déficit de sept millions de dollars du "budget couvrant les dépenses générales" de l’UNRWA, qui a 29 000 employés et est responsable de "4,6 millions de réfugiés au Liban, en Syrie, en Jordanie, dans les territoires occupés". Karen Abu Zayd espérait obtenir un engagement du gouvernement français pour ses actions. Elle recherchait aussi des partenaires, publics et privés [Financer les Palestiniens? Mauvaise idée, Daniel Pipes]. Pendant environ 25 minutes, elle a souvent imputé à l’Etat d’Israël, "au blocus, à l’occupation", les problèmes des Gazaouis. [...]

Soudain, j’étais interpellée par Noha Rashmawi [collaboratrice à la délégation de l’Autorité palestinienne (AP) à Paris], mécontente. Elle justifiait ce parallèle avec la Shoah, alléguait un génocide contre les Palestiniens. Je l’interrogeais : "Combien de morts ?" Un génocide suppose aussi une intention. Réponse : "Une seule mort est de trop". "Cela n’est pas la définition juridique du génocide", lui dis-je. "C’est ma définition !", me rétorquait-elle. A ses côtés, une journaliste du groupe public France Télévisions demeurait curieusement silencieuse. J’invitais Karen Abu Zayd à s’expliquer sur son parallèle avec la Shoah. Elle répondait, sèchement : "Si vous viviez à Gaza et si vous aviez connu les 22 jours de la guerre, c’est ce que vous auriez à l’esprit". Et elle s’éloignait.

Un narratif palestinien occultant le Hamas

Karen Abu Zayd, qui prendra prochainement sa retraite, a souvent exprimé le narratif palestinien anti-israélien en occultant le rôle du Hamas.

Ainsi, elle a imputé à Israël de nombreux problèmes des Gazaouis sans dire un mot sur le désengagement israélien de la bande de Gaza en 2005 ou sur le Hamas, qui dirige la bande de Gaza, avait notamment saisi trois de ses ambulances à l’été 2009, ni sur la florissante économie des tunnels notamment pour la contrebande d’armes, ni sur la belle vie estivale sur les plages de Gaza.

Il était curieux que l’UNRWA minorât l’aide israélienne à Gaza, n’évoquât pas au moins le rôle du Hamas dans les destructions de ses bâtiments et l’obligation du mouvement terroriste islamiste à participer à cette indemnisation. En effet, le Hamas a utilisé les civils israéliens comme cibles, ce qui explique la réponse militaire israélienne, les civils gazaouis comme boucliers humains - ce qui constitue des crimes de guerre - et les bâtiments de l’UNRWA comme lieux de tirs vers les Israéliens ou de stockage d’armes, ce qui en fait des "cibles militaires légitimes". [...]
Last but not least, ce parallèle infamant entre la situation des Gazaouis et la Shoah. Karen Abu Zayd l’avait déjà allégué le 7 octobre 2009 à l’AFP-Jérusalem, sans semble-t-il être contesté. Infondé, nazifiant les Israéliens, ce parallèle était omniprésent dans les défilés de la "rue arabe" pro-Hamas lors de l’opération Plomb durci pour exiger boycott et condamnation de l’Etat juif par l’ONU et par la Cour pénale à La Haye (Pays-Bas). Il avait été utilisé notamment dans une conférence organisée par le Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien (CEIRPP) au siège de l’UNESCO (Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture), à Paris, en avril 2008.

Il est choquant et grave que la commissaire-générale de la controversée UNRWA avalise cette comparaison infamante révisionniste, dissimulant les raisons pertinentes de l’opération Plomb durci contre le Hamas ainsi que le comportement éthique de Tsahal, et occultant l'aide économique et humanitaire d'Israël aux Gazaouis. De quoi s’interroger sur la manière dont sera enseignée la Shoah dans les écoles gérées par l’UNRWA.

Ce parallèle récurrent de la propagande palestinienne poursuivait une autre finalité : désolidariser les juifs de diaspora d’Israël. S’ils ne le font pas, alors pour l’opinion publique, ils ne valent pas mieux que les Israéliens, et les agressions antisémites sont justifiées. Et "que ces juifs ne viennent pas s’en plaindre et réclamer protection et justice !", s’exclamera cette opinion publique. Ce parallèle tend également à marginaliser au sein de leur pays les juifs de diaspora solidaires d’un Etat juif diabolisé et à les éloigner de leurs concitoyens sensibles à une propagande anti-israélienne éhontée.

Enfin, ce discours, qui occulte l’aide d’Israël aux Palestiniens et ternit l’image d’Israël, était destiné à apitoyer l’opinion publique via les médias, à justifier des demandes récurrentes d’aide financière et à dissimuler l’importante manne financière dont la communauté internationale a gratifié les réfugiés palestiniens depuis environ 60 ans. Et à éviter de s’interroger sur la pertinence de l’existence de l’UNRWA, alors que le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR ou HCR) existe. L’UNRWA est en effet critiquée pour son inefficacité à résoudre le "problème des réfugiés palestiniens" au statut héréditaire et pour les liens entre des bâtiments et employés de l’UNRWA et des organisations terroristes [voir ICI également].

Karen Abu Zayd a agi délibérément. Ainsi, le 2 novembre, présentant son dernier rapport à la Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation (Quatrième Commission) des Nations unies – le mandat de Karen Abu Zayd arrive à échéance en décembre 2009 -, elle a reconnu qu’elle n’employait pas le terme "blocus" dans "son sens juridique".

L’expression par une instance onusienne, dont on attend la neutralité, du narratif palestinien, jusque dans le révisionnisme, demeure inquiétante.

- Chez les Palestiniens le statut de réfugié est éternel et transmissible
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EU MPs urged to rethink Palestinian refugee issue and UNRWA policies
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Japanese lawmaker calls for reduction in funding to UNRWA
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The hostages of hatred
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US congressmen demand UNRWA reform

vendredi 20 novembre 2009

Pas de panique: l'ONG belge INTAL ne boycotte qu'Israël, dixit Bert De Belder

A la question de savoir si l'ONG belge INTAL - qui mène en ce moment plusieurs campagnes (soit dit en passant toutes 100% infructueuses) en faveur du boycott d'Israël, a dans sa ligne de mire des pays qui sont en délicatesse avec les droits de l'homme comme l'Arabie Séoudite, le Congo, la Syrie et la Libye, Bert De Belder explique sur le site de l'association (Geslaagde protestactie tegen handelsmissie naar Israël):

"Non, pas de panique, nous ne visons qu'Israël, un pays qui s'isole de la communauté internationale par ses crimes de guerre et du fait qu'il ne tient pas compte des résolutions de l'ONU".

Donc le critère qui dicte que seul Israël est visé par les boycotts d'INTAL sont les résolutions de l'ONU ... Bien joué Bert. Si dans son ominiscience l'ONU le décrète ... c'est que c'est vrai.
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Les campagnes de boycott ne datent pas d'aujourd'hui - déjà en 2003 ...

Affiche reprise le 9 septembre 2008 du site de la très influente Association Belgo-Palestinienne (Bruxelles-Wallonie), qui l'a entre-temps retirée tout en continuant à appeler au boycott d'Israël et qui soutient INTAL. L'affiche fut créée par Oxfam Belgique en 2003. Cet appel au boycott fut fermement condamné par le Centre Simon Wiesenthal et souleva une vague d'indignation. Oxfam International désavoua publiquement Oxfam Belgique.

- Belgique: Baudouin Loos fait la pub pour une ONG qui accuse Israël d'apartheid
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INTAL: Le Zan Studio de Ramallah
- Belgique - la campagne "Dexia hors d'Israël" continue
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Musulmans belges ne vous trompez pas de dattes

Anti Boycott Israel blog
- 200 raisons pour ne pas boycotter Israël - il y en a des milliers d'autres