samedi 21 novembre 2009

Le discours biaisé de Karen Abu Zayd, commissaire générale de l’UNRWA, par Véronique Chemla

"J’étais interpellée par Noha Rashmawi [collaboratrice à la délégation de l’Autorité palestinienne (AP) à Paris], mécontente. Elle justifiait ce parallèle avec la Shoah, alléguait un génocide contre les Palestiniens. Je l’interrogeais : "Combien de morts ?" Un génocide suppose aussi une intention. Réponse : "Une seule mort est de trop". "Cela n’est pas la définition juridique du génocide", lui dis-je. "C’est ma définition !", me rétorquait-elle."

Texte repris du blog de Véronique Chemla

Le 15 octobre 2009, Karen Abu Zayd, commissaire-générale du controversé UNRWA (Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient), a donné une conférence de presse au CAPE (Centre d’accueil de la presse étrangère), à Paris. Après avoir imputé au "blocus et à l’occupation" la vie difficile des Gazaouis, elle a dressé un parallèle révisionniste entre l’Opération Plomb durci et la Shoah. Elle a souvent et délibérément exprimé le narratif palestinien comme la réalité.

[...] Le ton grave, Karen Abu Zayd alertait sur le déficit de sept millions de dollars du "budget couvrant les dépenses générales" de l’UNRWA, qui a 29 000 employés et est responsable de "4,6 millions de réfugiés au Liban, en Syrie, en Jordanie, dans les territoires occupés". Karen Abu Zayd espérait obtenir un engagement du gouvernement français pour ses actions. Elle recherchait aussi des partenaires, publics et privés [Financer les Palestiniens? Mauvaise idée, Daniel Pipes]. Pendant environ 25 minutes, elle a souvent imputé à l’Etat d’Israël, "au blocus, à l’occupation", les problèmes des Gazaouis. [...]

Soudain, j’étais interpellée par Noha Rashmawi [collaboratrice à la délégation de l’Autorité palestinienne (AP) à Paris], mécontente. Elle justifiait ce parallèle avec la Shoah, alléguait un génocide contre les Palestiniens. Je l’interrogeais : "Combien de morts ?" Un génocide suppose aussi une intention. Réponse : "Une seule mort est de trop". "Cela n’est pas la définition juridique du génocide", lui dis-je. "C’est ma définition !", me rétorquait-elle. A ses côtés, une journaliste du groupe public France Télévisions demeurait curieusement silencieuse. J’invitais Karen Abu Zayd à s’expliquer sur son parallèle avec la Shoah. Elle répondait, sèchement : "Si vous viviez à Gaza et si vous aviez connu les 22 jours de la guerre, c’est ce que vous auriez à l’esprit". Et elle s’éloignait.

Un narratif palestinien occultant le Hamas

Karen Abu Zayd, qui prendra prochainement sa retraite, a souvent exprimé le narratif palestinien anti-israélien en occultant le rôle du Hamas.

Ainsi, elle a imputé à Israël de nombreux problèmes des Gazaouis sans dire un mot sur le désengagement israélien de la bande de Gaza en 2005 ou sur le Hamas, qui dirige la bande de Gaza, avait notamment saisi trois de ses ambulances à l’été 2009, ni sur la florissante économie des tunnels notamment pour la contrebande d’armes, ni sur la belle vie estivale sur les plages de Gaza.

Il était curieux que l’UNRWA minorât l’aide israélienne à Gaza, n’évoquât pas au moins le rôle du Hamas dans les destructions de ses bâtiments et l’obligation du mouvement terroriste islamiste à participer à cette indemnisation. En effet, le Hamas a utilisé les civils israéliens comme cibles, ce qui explique la réponse militaire israélienne, les civils gazaouis comme boucliers humains - ce qui constitue des crimes de guerre - et les bâtiments de l’UNRWA comme lieux de tirs vers les Israéliens ou de stockage d’armes, ce qui en fait des "cibles militaires légitimes". [...]
Last but not least, ce parallèle infamant entre la situation des Gazaouis et la Shoah. Karen Abu Zayd l’avait déjà allégué le 7 octobre 2009 à l’AFP-Jérusalem, sans semble-t-il être contesté. Infondé, nazifiant les Israéliens, ce parallèle était omniprésent dans les défilés de la "rue arabe" pro-Hamas lors de l’opération Plomb durci pour exiger boycott et condamnation de l’Etat juif par l’ONU et par la Cour pénale à La Haye (Pays-Bas). Il avait été utilisé notamment dans une conférence organisée par le Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien (CEIRPP) au siège de l’UNESCO (Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture), à Paris, en avril 2008.

Il est choquant et grave que la commissaire-générale de la controversée UNRWA avalise cette comparaison infamante révisionniste, dissimulant les raisons pertinentes de l’opération Plomb durci contre le Hamas ainsi que le comportement éthique de Tsahal, et occultant l'aide économique et humanitaire d'Israël aux Gazaouis. De quoi s’interroger sur la manière dont sera enseignée la Shoah dans les écoles gérées par l’UNRWA.

Ce parallèle récurrent de la propagande palestinienne poursuivait une autre finalité : désolidariser les juifs de diaspora d’Israël. S’ils ne le font pas, alors pour l’opinion publique, ils ne valent pas mieux que les Israéliens, et les agressions antisémites sont justifiées. Et "que ces juifs ne viennent pas s’en plaindre et réclamer protection et justice !", s’exclamera cette opinion publique. Ce parallèle tend également à marginaliser au sein de leur pays les juifs de diaspora solidaires d’un Etat juif diabolisé et à les éloigner de leurs concitoyens sensibles à une propagande anti-israélienne éhontée.

Enfin, ce discours, qui occulte l’aide d’Israël aux Palestiniens et ternit l’image d’Israël, était destiné à apitoyer l’opinion publique via les médias, à justifier des demandes récurrentes d’aide financière et à dissimuler l’importante manne financière dont la communauté internationale a gratifié les réfugiés palestiniens depuis environ 60 ans. Et à éviter de s’interroger sur la pertinence de l’existence de l’UNRWA, alors que le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR ou HCR) existe. L’UNRWA est en effet critiquée pour son inefficacité à résoudre le "problème des réfugiés palestiniens" au statut héréditaire et pour les liens entre des bâtiments et employés de l’UNRWA et des organisations terroristes [voir ICI également].

Karen Abu Zayd a agi délibérément. Ainsi, le 2 novembre, présentant son dernier rapport à la Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation (Quatrième Commission) des Nations unies – le mandat de Karen Abu Zayd arrive à échéance en décembre 2009 -, elle a reconnu qu’elle n’employait pas le terme "blocus" dans "son sens juridique".

L’expression par une instance onusienne, dont on attend la neutralité, du narratif palestinien, jusque dans le révisionnisme, demeure inquiétante.

- Chez les Palestiniens le statut de réfugié est éternel et transmissible
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EU MPs urged to rethink Palestinian refugee issue and UNRWA policies
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Japanese lawmaker calls for reduction in funding to UNRWA
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The hostages of hatred
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US congressmen demand UNRWA reform

1 commentaire :

Benjamin Haymann a dit…

si au premier mort c'est un génocide, alors vu l'intention des terroristes palestiniens, j'en déduis qu'on doit traîner l'AP et le Hamas devant le TPI pour génocide.