Texte repris du blog de François Brutsch, Un swissroll (16/10/2009)
Et voilà: le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a adopté -- à sa façon -- les conclusions de la commission d'enquête sur les crimes de guerre en relation avec Gaza qu'il avait nommée, et saisi le Conseil de sécurité. La (trop) grande habileté du Prix Nobel de la paix 2009, envoyant l'Autorité palestinienne elle-même demander un délai favorisant une diminution de la tension, n'a pas tenu une semaine. Et Richard Goldstone, le juge sud-africain prestigieux qui présidait la commission? Il "déplore la récupération politique de son rapport", comme le dit ce titre du Temps.
Il fallait y penser avant! L'ancienne haut-commissaire aux droits de l'homme, Mary Robinson, avait décliné le poste devant l'évidence que le mandat et le mandant étaient biaisés. Comme elle l'explique [en], dans ce qui se veut une défense de Goldstone:
"I refused to accept the invitation from the president of the Human Rights Council at the time, Ambassador Martin Uhomoibhi of Nigeria, to lead the investigation following the Human Rights Council’s January 12, 2009 resolution. As a former UN High Commissioner for Human Rights, I felt strongly that the Council’s resolution was one-sided and did not permit a balanced approach to determining the situation on the ground. It referred only to "the grave violations of human rights in the Occupied Palestinian Territory, particularly due to the recent Israeli military attacks," and called for a mission to investigate "all violations of international human rights law and international humanitarian law by the occupying power, Israel, against the Palestinian people."
Et voilà: le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a adopté -- à sa façon -- les conclusions de la commission d'enquête sur les crimes de guerre en relation avec Gaza qu'il avait nommée, et saisi le Conseil de sécurité. La (trop) grande habileté du Prix Nobel de la paix 2009, envoyant l'Autorité palestinienne elle-même demander un délai favorisant une diminution de la tension, n'a pas tenu une semaine. Et Richard Goldstone, le juge sud-africain prestigieux qui présidait la commission? Il "déplore la récupération politique de son rapport", comme le dit ce titre du Temps.
Il fallait y penser avant! L'ancienne haut-commissaire aux droits de l'homme, Mary Robinson, avait décliné le poste devant l'évidence que le mandat et le mandant étaient biaisés. Comme elle l'explique [en], dans ce qui se veut une défense de Goldstone:
"I refused to accept the invitation from the president of the Human Rights Council at the time, Ambassador Martin Uhomoibhi of Nigeria, to lead the investigation following the Human Rights Council’s January 12, 2009 resolution. As a former UN High Commissioner for Human Rights, I felt strongly that the Council’s resolution was one-sided and did not permit a balanced approach to determining the situation on the ground. It referred only to "the grave violations of human rights in the Occupied Palestinian Territory, particularly due to the recent Israeli military attacks," and called for a mission to investigate "all violations of international human rights law and international humanitarian law by the occupying power, Israel, against the Palestinian people."
I was also aware that the UN Human Rights Council had made repeated condemnations of Israel over the past two years but had focused little attention on large-scale violations of human rights in other countries. This pattern of action and inaction by the Council has given greater credence to those who believe the UN’s highest human rights body is inherently anti-Israel.
I decided I could not undertake the mission for these reasons. I am aware that Judge Goldstone, a dedicated and unimpeachable human rights lawyer and advocate, shared similar concerns when he was initially approached. But he was able to work with the Council’s president to secure an agreement he felt confident would permit the mandate to be interpreted in such a way as to allow his team to address the actions taken by both parties to the conflict."
L'orgueil du juriste (mâle) sûr de voir juste et de faire le bien a aveuglé la sensibilité politique (féminine), et on en voit le résultat. Goldstone expliquait d'ailleurs l'autre jour qu'il entendait rien moins qu'"incite(r) les Etats à réévaluer la manière dont ils utilisent la force contre les acteurs non-étatiques". Ce qui relèverait d'une compétence législative (universelle et hypothétique: elle n'existe que sous forme de conventions internationales), pas judiciaire (poursuivre les crimes de guerre), et ne s'applique par définition pas à l'action de l'acteur non-étatique (le Hamas et les autres groupes terroristes palestiniens) contre la population civile (de Gaza, quand elle est utilisée comme bouclier humain, et celle d'un Etat voisin, Israël). La procédure mise en oeuvre par les conclusions du rapport Goldstone (appel à des enquêtes indépendantes, Conseil de sécurité, Tribunal pénal international) n'exerce par définition une pression réelle que sur un Etat constitué (de surcroît démocratique et ouvert), pas sur des groupes non-étatiques au fonctionnement clandestin, qui s'en moquent.
Des 'militants' du Hamas posent pour cette belle photo.
- Goldstone : le contre-rapport de Tsahal
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