Surtout retenez que le célèbre philosophe norvégien Jostein Gaarder, dans sa très générosité d'intellectuel européen, daigne reconnaître que l'Europe est responsable de la Shoah et va jusqu'à accorder au peuple juif le droit d'avoir un pays.
Source: (Jostein Gaarder: my op-ed was not anti-semitic)
Cinq ans après avoir publié un des éditoriaux les plus caricaturalement antisémites jamais écrits en Norvège, Jostein Gaarder (photo) persiste à croire qu'il a simplement exprimé "une critique légitime d'Israël". (Le peuple choisi par Dieu, traduction française par Menahem Macina)
En 2006, le professeur de philosophie norvégien Jostein Gaarder, auteur du best-seller Le Monde de Sophie (Seuil, 1995), a écrit l'un des textes les plus scandaleusement antisémites dans l'histoire norvégienne. Sa tribune fut publiée dans le quotidien Aftenposten. Voici un extrait:
"C’est un point de non-retour. Il est temps d’apprendre une leçon nouvelle : Nous n’acceptons plus l’Etat d’Israël. Nous ne pouvions accepter le régime d’apartheid de l’Afrique du Sud, ni n’avons accepté le régime des Taliban afghans. Par la suite, beaucoup n’ont pas accepté l’Iraq de Saddam Hussein, ni le nettoyage ethnique des Serbes. Nous devons maintenant nous habituer à cette idée : L’Etat d’Israël dans sa forme actuelle, c’est de l’histoire ancienne."[1]
Le 27 janvier Aftenposten a abordé la question des fonds alloués au Centre pour l'Etude de l'Holocauste pour effectuer une étude sur les attitudes envers les Juifs. Le directeur du Centre, M. Odd Bjørn Fure, a mentionné la tribune de Jostein Gaarder de ce qui est considéré en Israël comme un exemple de l'antisémitisme en Norvège. Voici un autre extrait de l'éditorial de Gaarde :
"Nous ne croyons pas à la conception d’un peuple élu par Dieu. Nous nous moquons des billevesées de ce peuple et pleurons sur ses méfaits. Agir en tant que peuple choisi par Dieu est non seulement stupide, mais c’est un crime contre l’humanité. On appelle cela du racisme."
Le 29 janvier Aftenposten publiait la réponse de Gaarder. Celui-ci prétend qu'Odd Bjørn Fure se trompe et explique :
1) Qu'il n'est pas un antisémite.
2) Que dans son éditorial de 2006, il reconnaît expressément la responsabilité de l'Europe dans l'Holocauste et reconnaît le besoin et le droit des Juifs à avoir leur propre patrie.
3) Que son infâme éditorial 2006 était loin d'être antisémite; au contraire il regorgeait de compassion, d'humanisme, d'empathie, et tutti quanti. Comme l'illustre ce passage :
"Nous appelons les tueurs d’enfants ’tueurs d’enfants’, et nous n’accepterons jamais que de telles gens aient un mandat divin ou historique pour excuser leurs crimes. Nous disons seulement ceci : Honte à toute discrimination, honte au nettoyage ethnique, honte à toute attaque terroriste contre des civils, qu’elle soit perpétrée par le Hamas, par le Hezbollah, ou par l’Etat d’Israël !"
"Nous n’acceptons pas la rhétorique de l’Etat d’Israël. Nous n’acceptons pas la spirale du châtiment de la vengeance par le sang, selon le "œil pour œil, dent pour dent". Nous n’acceptons pas l’usage des punitions collectives ni la mise à la diète de grandes parties de populations, comme armes politiques".
4) Dans sa lettre Gaarder affirme : "Odd Bjørn Fure Mais sait pertinemment bien que quiconque critique la politique de l'Etat d'Israël est automatiquement accusé d'antisémitisme".
La gauche norvégienne aime répéter cette phrase qu'elle répète à l'envi. Or elle est parfaitement ridicule. Est-ce bien vrai que quiconque critique Israël est automatiquement traité d'antisémite? Par qui? Pour que la déclaration Gaarder soit prise au sérieux, il doit fournir des preuves. Ce qu'il ne le fait pas. Il dit tout simplement que c'est comme ça que les choses se passent.
5) Et il ajoute dans le paragraphe suivant : "Les Juifs et les citoyens israéliens qui critiquent la politique de l'Etat d'Israël sont également accusés d'antisémitisme. On dit qu'ils ont la haine de soi." Encore une fois, cette déclaration est excessive. Est-ce vraiment le cas? Si tous ceux et celles qui critiquent la politique d'Israël est automatiquement harcelés, la conclusion logique est qu'Israël doit être un pays extrêmement méchant. Ou se peut-il que ce que Gaarder voulait dire est que certains Israéliens appliquent le terme de "haine de soi" à d'autres Israéliens dans des conditions précises et sans aucune automacité ?
6) Il conclut sa lettre en se disant favorable à l'enquête sur le sentiment antisémite en Norvège, à condition qu'on fasse bien la distinction entre antisémitisme et critique légitime d'Israël.
Décidément cinq ans après Jostein Gaarder n'a rien appris. Et il est considéré comme un intellectuel.
- Israël : Un pays en question, Adi Schwartz
- Après son article critique d'Israël, Jostein Gaarder s'explique (Le Monde, 2006)
[1] La traduction des passages du texte de Gaarder en français repris ici est de Menahem Macina.
Ce site est dédié aux millions d'Européens qui, malgré d'incessantes campagnes de désinformation, ne croient pas que les Juifs ne sont capables que du pire; ne dissimulent pas leur antisémitisme dans le langage de l'antisionisme; et savent qu'Israël représente ce qu'il y a de meilleur dans une démocratie.
mardi 1 février 2011
L'éditorial du philosophe Jostein Gaarder n'était pas antisémite ... au contraire
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