mercredi 11 janvier 2012

France et France2: Al-Durah, une affaire d'Etat

"Il s’agit d’une affaire d’Etat. Et qui perdure car elle sert la «politique arabe» de la France en imposant le narratif palestinien diabolisant l’Etat d’Israël et délitant le lien entre la diaspora Juive et cet Etat diffamé, isolé et marginalisé, en laissant perdurer un blood libel qui attise la haine antisémite dans le monde et en érigeant la France édictrice de paramètres de la paix."

Extrait d'une analyse de l'affaire Al-Durah reprise du blog de Véronique Chemla: Une affaire d’Etat

"[...] D’une certaine manière, cette procédure judiciaire a affaibli France 2 et Charles Enderlin: le jugement condamnant les défenseurs n’a pas mis un terme aux questionnements lors même qu’il portait sur des éléments objectifs – cicatrices de blessures - distincts des images controversées et supposés clore définitivement l’affaire al-Dura. Pis, les audiences et cette décision judiciaire ont rendu publics des documents qui laminent la réalité des faits allégués. De plus, les magistrats de la Cour d’appel ont évoqué les doutes sur les faits allégués sans les présenter comme des élucubrations.
La désinformation? Clément Weill-Raynal l’a définie comme un mensonge construit sur un élément réel. Mais les exemples qu’il a cités révèlent que cette désinformation peut ne contenir aucun élément réel. Ainsi, un soldat israélien a été présenté par des médias comme menaçant un Palestinien, alors qu’il protégeait l’étudiant Juif américain, Tuvia Grossman, de la violence d’Arabes palestiniens; en 2002, après un prétendu «massacre» par des soldats israéliens, un Arabe palestinien présumé mort tombe de sa civière, puis y remonte prestement en suscitant la peur des passants, etc. Dans cette guerre médiatique, ce qui est en jeu, c’est aussi l’histoire de ce conflit déformée et occultée par le récit propagandiste palestinien distillé dans des médias, livres d’histoire, etc. et gobé par une large partie de l’opinion publique.

«Que ces débats sont longs. Ce n’est pas une affaire d’Etat!», s’exclame une spectatrice. Pourtant si, il s’agit d’une affaire d’Etat. Et qui perdure car elle sert la «politique arabe» de la France en imposant le narratif palestinien diabolisant l’Etat d’Israël et délitant le lien entre la diaspora Juive et cet Etat diffamé, isolé et marginalisé, en laissant perdurer un blood libel qui attise la haine antisémite dans le monde et en érigeant la France édictrice de paramètres de la paix.

«On n’a jamais décidé de s’emparer de ce sujet-là [Nda : l’affaire al-Dura] de manière forte. Déjà, parce qu’on considère que c’est un sujet qui préoccupe en fait essentiellement la communauté juive. Ce n’est pas un vrai enjeu dans la défense d’Israël pour nous aujourd’hui. Je regrette que la commission qui a été mise en place par France Télévisions n’a jamais abouti à quelque chose de concret. Rester accroché à ce qui s’est passé dans ce reportage vidéo n’est pas le combat essentiel que nous devons mener aujourd’hui, ce n’est pas le plus constructif. Le combat pour défendre l’image d’Israël passe par autre chose que par ressasser cette affaire là», a déclaré Jonathan Hayoun, président de l’UEJF (Union des Etudiants Juifs de France) sur RCJ, «la radio de la communauté Juive» française, le 4 janvier 2012, sans citer de combat «plus constructif».  [Philosémitisme: Notons que des associations juives belges francophones, comme le CCLJ, soutiennent totalement Charles Enderlin: Quand Philippe Karsenty se prend pour le capitaine Dreyfus… et Affaire Al Dura: un communiqué pour rien?]


Résumons: les autorités israéliennes – GPO, Tsahal, etc. –, le CRIF, des journalistes de toutes nationalités luttent pour établir les faits, des historiens et essayistes étudient cette affaire… Ils auraient tout faux!?

L’affaire Dreyfus a débuté en 1894 et pris fin en 1906 par l’arrêt de la Cour de cassation qui a innocenté et réhabilité le capitaine Dreyfus. Jonathan Hayoun ne se serait pas alors battu pour que justice soit rendue à son compatriote et coreligionnaire injustement condamné? Foin d’ironie, cette déclaration de Jonathan Hayoun révèle les longues incompréhensions et inactions d’une grande partie du leadership communautaire français – lors d’une réunion publique de candidats à la présidence du CRIF en 2007, seul Richard Prasquier s’était engagé à agir dans cette affaire - à l’égard de cette gravissime affaire aux multiples facettes et à dimension internationale.

Enfin, malgré les doutes argumentés, malgré les brèches délitant le bien-fondé d’allégations de ce reportage, malgré les incohérences et contradictions de Charles Enderlin, de Talal Abu Rahma et des images analysées au fil des années, malgré le sévère arrêt de la Cour d’appel de Paris du 21 mai 2008 tançant sévèrement France 2 et Charles Enderlin, malgré la condamnation de Canal + et de TAC Presse - confirmée en appel le 5 janvier 2012 - pour diffamation à l’égard de Philippe Karsenty, France 2 n’infléchit pas sa position. Sans que nulle autorité publique – ministère de la Culture et de la Communication, Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), etc. - ne lui rappelle des impératifs déontologiques ou ne la sanctionne. «Existerait-t-il une sorte de spécificité du service public de l’information nationale (…) qui ferait que, non content de ne pas méditer les erreurs du passé, il se sentirait en droit, sinon en devoir, de les réitérer sans fin?», interroge Me Gilles-William Goldnadel, le 6 janvier 2012, à propos du numéro controversé Un Etat palestinien est-il encore possible? de l’émission Un œil sur la planète diffusé le 3 octobre 2011 par France 2."

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