dimanche 22 janvier 2012

Le rabbin Slomo Koves a rencontré plus d'antisémitisme en France qu'en Hongrie

Le rabbin Slomo Koves, qui est né en Hongrie, mais qui a étudié dans des yeshivots en Israël, aux Etats-Unis et en France, trouve qu'il y a moins de l'antisémitisme dans les rues de Budapest qu'en Europe occidentale: "J'ai rencontré plus d'antisémitisme aussi bien verbal que physique pendant les deux ans que j'ai vécus en France que pendant 20 ans en Hongrie".

Toujours outrancier et sélectif dans ses indignations, le coprésident des Verts français et icône nationale Daniel Cohn-Bendit "a proposé d'envoyer une délégation parlementaire en Hongrie pour vérifier "pourquoi les sans-abri en Hongrie ont peur, pourquoi des intellectuels ont peur, pourquoi des gens de ma famille et des gens que je connais, des Juifs en Hongrie ont peur aujourd'hui". On ne l'entend pas lorsque les Juifs de Malmö ont très peur...

Mais que disent les principaux intéressés - les Juifs hongrois? Herb Keinon explique dans le Jerusalem Post que tout comme dans le cas d'Israël il est devenu de bon ton en Europe de critiquer la Hongrie tous azimuts.  Keinon a recueilli l'avis de plusieurs membres de la communauté juive hongroise et malheureusement ce qu'ils disent rappelle ce qui se passe dans les autres pays européens. Extraits (traduction):

"Les 100.000 Juifs hongrois sont-ils inquiets de la direction que le pays prend? Certains Juifs expriment des craintes. "Pour le moment, il n'y a que des attaques verbales contre les Juifs", déclare Peter Feldmajer, le président de la Fédération des communautés juives de Hongrie.  "Mais si on n'arrête pas ces attaques, je crains où ça nous entraînera". Il estime que 200 000 des 500 000 électeurs de Jobbik [extrême droite] ont voté pour le parti en raison de son antisémitisme.

"L'antisémitisme verbal fait partie intégrante du discours commun, c'est quelque chose qu'on entend dans le bus. Le discours antisémite est courant et fait partie du discours public", a-t-il indiqué, ajoutant toutefois que, au cours des 20 dernières années, il n'y a eu que de très rares attaques physiques contre des Juifs, des cimetières ou des institutions juifs.

Robert Frolich, le rabbin de la majestueuse grande synagague de la rue Dohany, la plus grande synagogue en fonction en Europe, déclare que bien que les Juifs du pays ne "se réveillent pas et ne se couchent pas" avec la crainte de l'antisémitisme à l'esprit "nous pouvons sentir qu'il existe dans notre pays".

Dans un pays où 600 000 Juifs, sur une population juive avant la guerre qui en comptait environ 800.000, ont été assassinés par les nazis et leurs complices hongrois zélés pendant dix mois de cauchemar, de mars 1944 à janvier 1945, les mots de Frolich font frémir.

Mais tout le monde ne partage pas ces craintes.

Le rabbin Slomo Koves, qui officie dans la synagogue Chabad d'Obuda qui a été reconstruite [photo], pense que la Hongrie est encore dans le processus de "digérer" aussi bien l'Holocauste que la "question juive", principalement à cause de 45 ans de régime communiste au cours desquels le pays n'a pas du tout confronté son passé nazi.

Pourtant Koves, qui est né en Hongrie, mais qui a étudié dans des yeshivots en Israël, aux Etats-Unis et en France, trouve qu'il y a moins de l'antisémitisme dans les rues de Budapest qu'en Europe occidentale.
"J'ai rencontré plus d'antisémitisme aussi bien verbal que physique pendant les deux ans que j'ai vécus en France que pendant 20 ans en Hongrie", a-t-il dit. Il reconnaît toutefois que le parti Jobbik a une  rhétorique et une position ouvertement antisémite qui a donné un certain degré de légitimité à l'antisémitisme au point que des voix similaires se font entendre. Il trouve que le gouvernement pourrait faire davantage pour éradiquer ce discours, pointant le site Web violemment antisémite du parti.  Le gouvernement actuel et le gouvernement socialiste précédent ont permis qu'il reste ouvert.



La disparité entre la perception qu'a de l'antisémitisme Koves et celle de Frölich et de Feldmajer peut s'expliquer - selon une source juive locale bien renseignée - par les divisions au sein la communauté juive de Hongrie et le fait que ceux plus libéraux de la Grande Synagogue étaient proches de l'ancien gouvernement, alors que Chabad a d'excellentes relations avec l'actuel.

Où se trouve la vérité? Eh bien la vérité sur l'antisémitisme et, sur les changements que vit la Hongrie, sont beaucoup plus compliqués, s'opèrent à différents niveaux et requièrent plus de nuances que la manière dont ils sont traités dans des articles de 600 mots où par un coup de gueule d'un politicien lors d'un discours.

Et en cela aussi, la Hongrie rappelle très clairement la situation israélienne."

1 commentaire :

Anonyme a dit…

Avant les discours très consensuels de "Danny " finissaient par m’agacer après vingt-cinq minutes d’écoute. Maintenant c'est après cinq-cinq secondes. A cette allure ce sera dans vingt-cinq centièmes de secondes. Ce qui m’évitera de zapper.

Franco