dimanche 3 février 2013

Indignation, tyrans et tas de cadavres, le 'carburant' de Gerald Scarfe

Charles Moore @ The Spectator revient sur la caricature antisémite de Gerald Scarfe publiée par le Sunday Times. Moore raconte qu'en feuilletant les éditions récentes du journal il a remarqué un autre dessin de Scarfe qui montre le Président Assad, couvert de sang, qui tient la tête décapitée d'un enfant retirée d'une montagne de cadavres. La légende indique: "Syrie, 60.000 massacrés et ça continue". Charles Moore rappelle que Scarfe produit ce genre de caricatures depuis les années 1960. Que ce soit le Biafra, le Cambodge, la Bosnie, le Rwanda, ou n'importe quel conflit lointain. Scarfe a été toujours opposé à ce que des tyrans tuent des innocent (qui ne l'est pas?), et tout particulièrement des enfants, et sa façon de montrer son opposition est de dessiner des tyrans littéralement couverts de sang et des enfants, des tas d'enfants, morts. C'est sa méthode: pas de chichis, pas d'humour, pas de jugement politique nuancé, aucune juxtaposition qui pourrait envoyer un message. Une carrière d'un demi siècle à coups de dessins extrêmement bien rémunérés de tyrans couverts de sang. Scarfe a également reçu une décoration officielle (OBE). Tout le monde s'accorde à dire que Scarfe est le spécialiste du dessin du sang...  Une façon bien commode de provoquer l'indignation.

Charles Moore conclut que les éditorialistes comme lui doivent au moins prétendre qu'ils ont trouvé quelque chose de nouveau chaque semaine et ne peuvent qu'envier Scarfe qui réussit depuis 50 ans à être contre la guerre, les génocides etc, sans que dans les comités éditoriaux on s'interroge.

Or en France, l'indignation (surtout contre Israël) a été élevée par Stéphane Hessel au statut de vertu nationale.   Luc Ferry a justement évoqué ce phénomène dans le Figaro "L'indignation, premier carburant de l'audimat": "Chaque jour, j’éprouve l’impression irrésistible que les journaux, spécialement ceux du matin à la radio, font tout pour m’extorquer un sentiment que je déteste, mais auquel, comme tout le monde, je finis par céder : l’indignation."

2 commentaires :

Anonyme a dit…

Gérald est contre tout sauf ses caricatures.

La rédaction du Sunday Times qui l’avait publié a présenté ses « excuses sans réserve » au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

PS: il y a du y avoir des échanges téléphoniques... Scarfe restera très silencieux sur ce sujet.

"L'indignation proposée par Hessel est un ressentiment dont on se sert toujours pour, abaissant les autres, se rehausser soi-même et s'offrir sans effort des poses de moraliste"
Luc Ferry

PS: parfois il m'agace mais rien à redire

Franco

Monique a dit…

C'est comme dans notre gouvernement : il y a plétore d'antisionistes (notamment groupe des six ministres qui ont festoyé ensemble au ministère de l'Ecologie dernièrement)et qui jouent les vierges effarouchées à l'Assemblée Nationale quand on parle de triangles.
Les socialistes antisionistes à l'aile gauche du parti qui sont bien souvent à la limite de l'antisémitisme comme ce Monsieur Scafe doivent balayer d'abord devant leur porte : ils n'ont pas à se sentir si offusqués par l'emploi du mot triangle rose alors qu'ils s'assoient sur celui qui est jaune.