samedi 15 octobre 2011

Les jeunes juifs qui quittent l'Europe sont-ils des lâches?

Nous venons de poster un extrait d'un excellent reportage du jeune reporter à l'AZD Andreas Kornd'Arte Allemagne sur l'antisémitisme, notamment en Suède, qui pousse les jeunes à quitter l'Europe: "Dans certains pays d’Europe, une nouvelle forme d’antisémitisme sévit depuis quelques années. Un antisémitisme qui n’est plus le fait de l’extrême droite mais d’immigrés musulmans qui font régner la loi dans un nombre croissant de quartiers et s’illustrent par des attaques musclées visant essentiellement les Juifs orthodoxes. A Malmö, en Suède, cette forme d’antisémitisme est très présente, car la ville est un carrefour pour les migrants issus de pays musulmans. Les agressions contre la communauté israélite y sont très fréquentes. A l’instar de Nina Trojzner, une jeune femme de 21 ans, certains Juifs suédois ne voient d’autre solution que l’exil pour échapper à ce climat d’agressivité."  

Or Dan Levy [photo], Vice-président de l’Union des Etudiants Juifs de Belgique et étudiant à l'Université Libre de Bruxelles, avait abordé ce sujet sur Radio Judaïca ainsi que le projet de départ qu'entretiennent beaucoup de jeunes belges.  Ses propos avaient provoqué le courroux d'Ouri Wesoly du CCLJ.  Celui-ci manie l'invective, le mépris et le sarcasme avec brio et l'a purement et simplement accusé d'avoir une "mentalité de Juif de ghetto" qui "courbe la tête".  En somme, d'être un lâche. Quelques mois après on apprenait que le Professeur Jacques Brotchi avait démissionné de l'ULB en raison d'un climat insupportable.  Pour d'autres incidents voir: L'Université libre de Bruxelles devenue "l'université du libre-antisémitisme"? Le CCLJ qui était au courant de tous ces faits n'avait courageusement rien dit.  Et comme cela ne suffisait pas, le même Ouri Wesoly s'est attaqué récemment à quelqu'un qui dit certaines vérités Isaac Franco.  Wesoly n'accuse pas Isaac Franco d'être un méprisable "Juif de ghetto", mais d'être ... un trompeur!

Le texte d'Ouri Wesoly: Etudiants juifs : courage, fuyons! (10/12/2010)

"Etonnant, affligeant même, le peu de hardiesse de certains leaders de l’UEJB : il y a de l’antisémitisme en Belgique? Leur seule solution, l’émigration ! 

Ce vendredi 3 décembre 2010, nombre d’auditeurs ont dû avaler leur café de travers en écoutant M. Dan Levy, vice-président de l’UEJB (Union des Etudiants Juifs de Belgique) sur Radio Judaïca. 

Il venait, déclarait-il, de découvrir l’existence d’un «tsunami d’antisémitisme sans précédent» en Belgique. Cela n’était pas tolérable. Aussi invita-t-il tous nos jeunes à réagir avec force: il fallait prendre la fuite. (Et vite, avant que les nazis qui nous gouvernent ne ferment les frontières…). 

Visiblement, M. Levy s’imagine que notre communauté est aujourd’hui dans la même situation que les Juifs d’Allemagne en 1932, juste avant la venue au pouvoir d’Hitler. Le détromper serait compliqué: il faudrait lui apprendre à quel point la République de Weimar était faible et assaillie par de puissants partis extrémistes: les nazis d’un côté, les communistes de l’autre. 

Alors que la Belgique d’aujourd’hui est une démocratie forte où l’extrême gauche est inexistante, l’extrême droite francophone insignifiante et celle de Flandre en déclin. Ou que, malgré la crise, les contextes économiques sont entièrement différents. Ce n’est pas parce qu’il est étudiant que nous devons lui donner des cours de rattrapage, tout de même. 

N’essayons pas non plus de le rassurer en expliquant que, s’il y a certainement des antisémites en Belgique, la Belgique n’est pas antisémite. Elle n’est même pas antisioniste. Elle critique la politique du gouvernement israélien actuel, ce qui est fort différent. Passons aussi sur le fait qu’il n’est pas très filial d’abandonner ainsi ses vieux parents aux mains des hordes barbares. Reste qu’il s’agit là d’une étrange manière de réagir, surtout chez quelqu’un d’aussi jeune. 

Alors comme cela, face à l’adversité, M. Levy courbe la tête et fait ses valises? Nous n’avons pas cette mentalité de Juifs de ghetto, nous autres. L’antisémitisme (et les autres racismes) nous les combattons, ici et maintenant. Et, avec le soutien de l’écrasante majorité de nos concitoyens, nous comptons bien en venir à bout. Nous avons même la faiblesse de croire, qu’en dehors de M. Levy et ses quelques amis, la jeunesse juive sera à nos côtés." 


Nous reproduisons ci-dessous le droit de réponse de Dan Levy.

Droit de réponse à Ouri Wesoly du Centre Communautaire Laïc Juif 

Le 11 décembre dernier, Ouri Wesoly, publiait un article sur le site internet du Centre Communautaire Laïc Juif (CCLJ) intitulé "Etudiants juifs: courage, fuyons!". Voici mon droit de réponse, suivi du texte de l'intéressé.

Les «Nous Autres» de Ouri Wesoly

«Etonnant, affligeant même, le peu de hardiesse de certains leaders de l’UEJB: il y a de l’antisémitisme en Belgique ? Leur seule solution, l’émigration !», écrit Ouri Wesoly («Etudiants juifs : courage, fuyons ! », 11 décembre) à propos de mon interview du 3 dernier sur les ondes de Radio Judaïca.

Et, plus loin, «face à l’adversité, M. Levy courbe la tête et fait ses valises ? Nous n’avons pas cette mentalité de Juifs de ghetto, nous autres. L’antisémitisme (et les autres racismes), nous les combattons, ici et maintenant.»  Séduisante posture! Sauf que ces «Nous Autres» au nom desquels parle M. Wesoly:

saluent le courage des capitaines courageux des flottilles qui tentaient de forcer le blocus maritime israélien de Gaza au bénéfice d’une organisation terroriste et antisémite et de ses complices turcs de l’AKP;
- appellent à signer l’Appel à la Raison de JCall qui désigne Israël comme seul responsable de l’impasse dans laquelle le double discours et le maximalisme palestiniens ont largement contribué à conduire le conflit israélo-arabe;


- cautionnent le lien entre la solution du conflit israélo-palestinien et celle du problème posé par les ambitions nucléaires de l’Iran même après que WikiLeaks ait révélé l’exhortation des régimes sunnites de la région à traiter radicalement cette menace sans attendre de progrès préalable sur la question palestinienne;
- déclarent les Juifs plus heureux en Belgique qu’un roi en France pendant que, avec leurs amis politiques, défilent sous leurs fenêtres des dizaines de milliers de manifestants fustigeant Israël dont nombre d’entre eux hurlent impunément «Mort aux Juifs» ; [Nazification d'Israël et déferlement antisémite dans les rues de Bruxelles]

- regardent leurs chaussures lorsque ces mêmes amis politiques appellent à traduire les dirigeants israéliens en justice pour le crime d’user de leur droit à la légitime défense [Elio Di Rupo importe le conflit du Proche-Orient dans nos rues], mettent au compte des Juifs les ratés de l’intégration des dernières vagues de l’immigration [Dérapage de Philippe Moureaux] ou disent du sionisme qu’il est une forme de racisme et d’extrémisme;
- déroulent le tapis rouge à l’homme qui pourrait bien avoir accrédité l’imposture antisémite la plus obscène de ce nouveau siècle mais dédaignent celui qui a pourtant gagné au tribunal le droit de dire de son reportage sur la mort de Mohamed Al Douraqu’il est une mise en scène grossière;
- préfèrent en somme les mythes aux faits et le copinage à la vérité, et privilégient le «courage, fuyons !» à l’invitation de l’UEJB à débattre de ce qui s’est réellement passé le 30 septembre 2000, au motif que la controverse de Netzarim serait une«chamaillerie» et une «chicane» sans importance.



Non, probablement, «la Belgique n’est pas antisémite». Peut-être n’est-elle «même pas antisioniste» et n’use-t-elle que de son droit, parfaitement légitime, de critiquer «la politique du gouvernement israélien actuel». De plus, l’antisémitisme y est un délit même si, dans la réalité, la loi n’envisage de sanctionner que ses manifestations les plus odieuses.


Mais la légitimation de l’antisionisme, soit la négation du droit à l’autodétermination du peuple juif, est si prégnante désormais dans notre espace public que passe pour indécente la dénonciation du caractère discriminatoire du refus d’étendre aux Juifs un droit validé pour tous les autres peuples.


Il faut alors une tout autre vigilance que celle des «Nous Autres»de M. Wesoly pour déceler l’évidente veine antisémite dans le verbe de ceux qui usent de ce droit imprescriptible à la critique comme d’un passe-droit pour leurs délires illicites, et s’affranchir autrement de «cette mentalité de Juifs de ghetto» pour la dénoncer valablement.


«M. Levy s’imagine que notre communauté est aujourd’hui dans la même situation que les Juifs d’Allemagne en 1932 : il faudrait lui apprendre à quel point la République de Weimar était faible et assaillie par de puissants partis extrémistes», écrit encore M. Wesoly. Sauf que Joël Kotek, directeur de la revue Regards, avouait fin octobre sur Radio Judaïca et dans un quotidien de référence n’avoir pu s’«empêcher de penser aux derniers jours de la République de Weimar» quand trois policiers ont dû assurer son évacuation au terme d’une formation sur l’antisémitisme qu’il donnait dans un de nos quartiers difficiles…


Le problème de notre permanence dans ce pays ou ailleurs en Europe tient décidément moins à la vigueur renouvelée de l’antisémitisme qu’à la posture de ceux des Juifs qui, comme les«Nous Autres» de M. Wesoly, manquent à ce point au devoir de s’en défendre valablement et usent en prime du sarcasme et du mépris pour railler une inquiétude pourtant exprimée, après Joël Kotek, par l’ancien commissaire européen Fritz Bolkenstein et débattue dès le lendemain au parlement néerlandais.


Car à continuer avec les «Nous Autres» de M. Wesoly de plaider des accommodements déraisonnables avec les artisans de la dégradation du climat dans notre pays et leurs complices par omission, ils seront plus nombreux encore les Juifs qui, à l’avenir, imiteront les 200 familles juives (peu hardies elles aussi, sans doute?) à l’avoir quitté en 2009. Et parmi eux, une partie de la jeunesse, petite encore mais significative déjà.


Avec les «Nous Autres» de M. Wesoly pour stratèges de la lutte contre l’antisémitisme, ce serait une faiblesse coupable, une de plus, de penser que, «en dehors de M. Levy et ses quelques amis, la jeunesse juive sera à nos côtés». 
Dan Levy
Vice-président de l’Union des Etudiants Juifs de Belgique (UEJB)

5 commentaires :

pitchipoï a dit…

LA REALITE

Monsieur Wesoly, vous êtes au journalisme ce que le cloaque est à l’égout. Vous êtes un imposteur, et vous ne pourrez pas tromper tout le monde tout le temps.

Gallycyborg a dit…

"Alors que la Belgique d’aujourd’hui est une démocratie forte"
Mouahahahah (que mes amis belges m'excusent)

Le seul lâche, le seul Juif de ghetto que je vois ici, c'est bien ce "monsieur" (je ne sais pas si à ce niveau d'avilissement le terme est encore judicieusement choisi) Wesoly, près à tous les renoncements pour continuer à vivre dans son petit confort, y compris renoncer au devenir de ses enfants...

Anonyme a dit…

Monsieur Wesoly ne doit pas vivre en Belgique ni en Europe pour dire aneries pareilles.

Anonyme a dit…

Wesoly quel camouflet tu as reçu avec le droit de réponse d'Isaac Franco, qui te qualifie très justement de " groom de l'hôtel des monnaies"

Anonyme a dit…

Le seul objectif de monsieur Wesoly est de mettre le couvercle sur le retour de l'antisémitisme en Europe et plus singulièrement en Belgique.
(Il faut en effet être sourd et aveugle pour ne pas s'en rendre compte)

Cela lui évite (ainsi qu'au CCLJ) de devoir expliquer sa complaisance honteuse avec ses amis du PS et autres gauchistes perturbés, complices de toutes les vilenies antisémites de ces derniers temps.