Un conseiller très spécial de Mitt Romney
Le 7 octobre, le candidat à la primaire républicain Mitt Romney dévoilait son staff pour la politique étrangère. Un nom attirait aussitôt l'attention, celui de Walid Phares pour le Proche Orient, et donc pour le dossier israélo-palestinien. Signalé dans divers think-tanks néo-conservateurs ou assimilés comme sur Fox news, ce dernier avait été interrogé sur un blog du Jerusalem Post il y a quelques mois. Il dévoilait alors sa vision de Washington: un univers noyauté par les pays hostiles à Israël. Qu'on en juge:
"Over the past many years, the body of experts serving the US foreign policy establishment “has not given the administration, the president, and Congress the right expertise.” In my book, Future Jihad, I describe how our academic expertise and the national security analysis that is derived from it are compromised. Most of those who give academic advice come from the universities, whose Middle East departments are funded to a large degree by petrodollar regimes with strings attached. Thus, we have generations that have been raised in the classroom with the ideas of apology for jihadism. In sum, this explains why the President and Congress did not have from their experts the right information on either the threat or the democracy forces in the region. The bigger change has to be done not in the Middle East but here in Washington."
Evidemment, une telle analyse ne permet pas de comprendre l'ovation recueillie en mai par Benyamin Nétanyahou devant le Congrès, ni le fait que 407 des 435 membres de la Chambre des représentants et que 87 sénateurs sur 100 aient signé une pétition demandant la suspension de l'aide versée aux Palestiniens en représailles de leur initiative visant à demander la reconnaissance de la Palestine par les Nations unies.
En revanche, on saisit mieux l'émoi du Crif à propos de l'émission L'oeil sur la planète consacré par France 2 au conflit israélo-palestinien, le 3 octobre, et jugée de parti pris. Dans la lettre envoyée au PDG de France Télévision, le responsable du Crif, Richard Prasquier s'indignait notamment d'un reportage consacré au lobby pro-israélien Aipac et à son influence sur la politique américaine. M. Prasquier n'aime pas la thèse développée par les professeurs John Mearsheimer et Stephen Walt: les intérêts américains ne sont pas identiques à ceux d'Israël (il n'est pas le seul ,Bernard-Henry l'assimile aux pires productions de Céline).
S'il faut en croire M. Phares, le pétro-lobby, voilà l'ennemi!
1 commentaire :
Il est évident qu'il existe un lobby arabe anti-israëlien, ne serait-ce que par l' assujettissement di monde au pétrole : toutes les nations sont dépendantes du pétrole pour vivre et se développer (surtout les pays émergents) pour quatre décennies encore (après le pétrole se raréfiera) et ce sont les pays arabes qui sont les producteurs de pétrole ( une exception : le Venezuela est un pays producteur non arabe mais son Président Hugo Chavez pense et agit comme les arabes : il est totalement anti-américain et anti-israëlien).
Cette dépendance entraîne de fait une soumission du reste du monde au monde arabe : il est enfantin ensuite de créer un lobby avec cet asservissement au pétrole.
Il y a cependant des différences entre les Etats Unis et le reste du monde. De par le positionnement de ses partis politiques (les Républicains sont majoritaireement pro-israëliens et les démocrates en bonne partie), de par le nombre important de chrétiens sionistes américains (autour de 50 millions), de par la faible population de musulmans sur son sol, et de par son très grand éloignement géographique des pays arabes, même s'ils dépendent du pétrole comme tous les autres, les Etats-Unis ont plus de marge de manoeuvre que le reste du monde pour modérer fortement ce lobby.
Pour les autres pays et continents, la cause est déjà acquise, ce sont les pays arabes qu'ils soutiennent :
- soit par leurs régimes politiques en place (Russie, Chine et autres pays asiatiques sauf le Japon peut-être, Amérique Latine),
- soit en Europe par leurs partis de gauche et d'extrême gauche ouvertement pro-palestiniens, pro-arabes et anti-israëliens (que ces partis appellent de l'antisionisme et qui cachent en définitif un antisémitisme profond.) Ces partis représentent 50 % de la population, donc ont un poids en sachant en plus que les partis de droite de ces mêmes pays sont antisémites et antiisraëliens pour l'aile extrême, et neutres pour les autres ailes. Il n'existe pas de parti philosémite et pro-israëlien en Europe, c'est pour cette raison que je ne vote pas, ou qu'il m'arrive de voter blanc.
- soit pour l'Afrique, par la même appartenance religieuse dans la moitié Nord de ce continent, par la proximité géographique, et par l'identification sociale aux Palestiniens qui semblent si miséreux (je pense que les Palestiniens jouent beaucoup là-dessus : ils sont déjà aidés de toutes parts et ils sont toujours très miséreux).
En Europe, en plus, la proximité géographique (l'Europe du Sud en tête) est une réalité et l'appartenance à l'Islam avance à pas de géants avec les flux migratoires, les naissances plus nombreuses dans les familles musulmanes d'Europe, et le nombre croissant de mariages mixtes.
Alors, je dirai qu'aux Etats-Unis, le lobby arabe anti-israëlien a besoin de s'imposer pour exister et que dans les autres pays, ce lobby passe inaperçu et se fond dans le décor parce qu'il est accepté par une bonne partie de la population, et/ou les régimes, et/ou ou les partis poilitiques.
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