Visite européenne reportée, Herb Keinon, Jerusalem Post
Les ministres européens des Affaires étrangères ont reporté leur voyage dans la bande de Gaza. Après des mois, voire des années, de condamnations de la situation humanitaire dans l'enclave palestinienne et de protestations contre l'interdiction israélienne de pénétrer dans la zone sous contrôle du Hamas, les diplomates ont dû remettre à plus tard leur visite pour des raisons à la fois bureaucratiques et politiques.
Lors d'une visite officielle à Rome, en juin dernier, Avigdor Lieberman avait invité son homologue italien à réunir un groupe de cinq ou six ministres, invités à se rendre à Gaza. Ce geste marquait une importante rupture dans la politique israélienne traditionnelle tendant à limiter les visites dans la bande côtière.
Pourtant, au lieu d'encourager les diplomates européens à organiser le déplacement tant attendu, l'invitation de Lieberman a donné lieu à des luttes de pouvoir parmi les membres de l'Union européenne (UE).
La délégation s'agrandit
D'une part, la Commissaire aux Affaires étrangères de l'UE, Catherine Ashton, a choisi de devancer les ministres et de se rendre seule à Gaza, le mois dernier. De source diplomatique, sa décision s'inscrivait dans une volonté de réaffirmer son autorité, en amont d'une réunion des ministres européens organisée mardi. De l'autre, l'invitation de Lieberman s'adressait à un groupe de diplomates, dont les ministres italien, espagnol, français, britannique et allemand des Affaires étrangères. Or, il s'avère que d'autres ministres
voulaient aussi se joindre à la délégation. Par conséquent, la visite - initialement prévue en juillet - a été reportée aux deux premières semaines de septembre. Il est finalement possible que tous les ministres européens des Affaires étrangères fassent partie du voyage, ce qui peut également expliquer le besoin d'un délai supplémentaire.
Lors d'une visite de deux jours en Israël et dans les territoires palestiniens, le chef de la diplomatie espagnole, Miguel Moratinos, a confirmé, mercredi, que les diplomates européens se rendront à Gaza en septembre. Ils viendront avec "des idées concrètes" pour "un plan économique stratégique" dans la région, ainsi que sur la manière de répondre aux exigences sécuritaires israéliennes, a-t-il précisé.
Moratinos répondait notamment à la proposition de "désengagment total" de Gaza, soumise par Avigdor Lieberman. L'idée consisterait à mettre fin à toute activité israélienne dans la bande côtière - dont notamment l'approvisionnement en eau et en électricité. Conformément à ce projet, l'UE prendrait le relais de l'Etat hébreu dans ces domaines. Le ministre espagnol n'a pas rejeté la proposition de Lieberman, estimant qu'un projet concret devra éventuellement être formulé.
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