The Sunday Times, 14 février 2009
Texte original anglais : "The conscience stifled by Amnesty".
Traduction française : Menahem Macina
"Amnesty International s’est fait une réputation de champion de la liberté d’expression en faisant campagne pour des prisonniers qui avaient protesté contre des régimes d’oppression dans le monde. Mais on en vient à protester contre l’organisation elle-même… alors, il semble que ce soit une tout autre affaire.
La semaine dernière, Gita Sahgal, militante très respectée, qui consacre sa vie à la défense des droits humains, et est à la tête du département en charge des problèmes afférents au "sexe", a dit au Sunday Times qu’elle était préoccupée par les relations d’Amnesty avec Cageprisoners [prisonniers en cage], une organisation dirigée par Moazzam Begg, un ancien détenu de Guantanamo.
Depuis sa libération en 2005, Begg a parlé aux côtés d’Amnesty dans nombre de manifestations et participé à l’organisation d’une manifestation à Downing Street, le mois dernier. Sahgal a senti que l’étroite relation entre Amnesty et Cageprisoners - qui semble soutenir ceux qui croient au djihad mondial – constituait une menace pour l’intégrité d’Amnesty.
"Apparaître sur des podiums aux côtés du plus célèbre partisan des Talibans en Grande-Bretagne, est une grande erreur de jugement", a-t-elle écrit aux dirigeants d’Amnesty, suite à la manifestation de Downing Street.
Estimant que sa préoccupation n’avait pas été prise en compte, elle décida de l’exprimer publiquement. Quelques heures après la parution de notre article, elle a été suspendue. Son téléphone s’est mis à sonner occupé en raison des nombreuses demandes d’interview d’organes de presse. L’affaire a également enflammé la blogosphère, en partie du fait de l’importance d’Amnesty – qui a quelque 2 millions 800 000 membres et une quantité de prestigieux partisans -, mais aussi parce que Sahglal avait touché le point sensible : la naïveté de la classe moyenne, blanche et libérale, en matière de traitement des intégristes islamiques.
Dire que la semaine passée a été difficile pour Gita Sahgal serait un euphémisme. Elle craint pour sa sécurité et celle de sa famille. Elle a - temporairement du moins - perdu son emploi et a constaté qu’il est presque impossible de trouver quelqu’un pour la défendre dans un conflit potentiel afférent au droit du travail. Elle a pourtant téléphoné de tous côtés aux avocats de défense des droits de l’homme qu’elle connaît, mais ils ont tous refusé de l’aider, en invoquant un conflit d’intérêts. Lire la suite sur debriefing.org
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