jeudi 10 juin 2010

Presse turque: la Turquie doit se préparer à affronter le 'lobby juif'

Source: Judeosphere (Turkey Braces Itself for the Wrath of the “Jewish Lobby”)

Méhémet-Ali Birand, un chroniqueur politique vétéran, a signé dans le quotidient turc à grand tirage Hürriyet (celui qui a publié les photos des soldats israéliens blessés par les 'pacifistes' du Mir Marmara)
un article dans lequel il met en garde ses compatriotes sur les retombées de l'expédition turco-européenne "flotille de la paix pour Gaza". Ils doivent s'attendre aux foudres du  puissant lobby juif des Etats-Unis [l'idée du complot et du lobby juifs est également largement répandue en Europe].

"A partir de maintenant vous lirez dans la presse internationale que la Turquie tourne le dos à l'Occident et que son attention va à l'Iran, au Hamas et à l'islam. Il y aura des rapports et des conférences qui aborderont le casier judiciaire des cadres de l'AKP et des analyses sur la façon dont Erdogan et Devutoğlu changent la Turquie de cap. Aucun de nos efforts pour les persuader du contraire n'aura d'effet. Cette campagne sera fomentée par le lobby israélien.

Il y aura de sérieuses mises en garde sur les investissements de la Turquie ou des rapports économiques pour "signaler un danger". Même si le lobby israélien n'arrive pas à ses fins de telles idées feront quand même leur chemin.

La Turquie doit maintenant s'attendre à ce que la résolution sur le "génocide" [notez les guillemets] arménien passe au Congrès américain car c'est le moyen le plus facile pour les Israéliens d'engranger une victoire.

Une autre arme efficace entre les mains d'Israël est son pouvoir d'influence à Washington. Le lobby juif a les moyens d'influencer facilement les institutions des U.S. - les médias et l'administration - et d'inculquer la méfiance et l'inquiétude dans les relations entre les deux pays en exagérant les désaccords entre la politique d'Ankara (comme la question iranienne) et celles les États-Unis.''

Au risque d'énoncer une évidence, les rapports des médias sur la détérioration des relations entre Ankara et Washington ont été abordés par la presse bien avant l'incident de la flottille. (Voir, par exemple, cet article du Washington Post du 24 mai.)

Mon premier réflexe est de simplement de me dire qu'il ne s'agit que d'une thèse conspirationiste de plus. Mais, étant donné le climat politique actuel, je considère ces avertissement comme un signe avant-coureur inquiétant. Dans les prochains mois, je pense que toute critique diplomatique ou médiatique occidentale de la Turquie - qu'il s'agisse de l'Iran, des Kurdes, du génocide arménien, de l'entrée dans l'Union européenne, ou du processus de paix au Moyen Orient - sera considérée comme une "retombée" (payback) de l'opération Gaza. Le cas échéant le sentiment anti-américain, anti-israélien et antisémite en Turquie pourrait considérablement s'aggraver.

3 commentaires :

Anonyme a dit…

il n'y a pas besoin de "lobby juif" pour constater que la Turquie a tourné le dos à l'Occident et que son attention va à l'Iran, la Syrie, au Hamas. La virulence des manifestations anti-israeliennes en Turquie le démontre également.
Kadhafi a même dit que la Turquie était le cheval de Troie en Europe.

Gilles-Michel DEHARBE a dit…

* Victime de la partition de l'Empire ottoman et de la création des États modernes du Proche-Orient après la Première Guerre mondiale, le peuple kurde s'est réfugié dans une région de hautes montagnes qu'il appelle le Kurdistan.

Suite à l'effondrement de l'Empire ottoman en 1918, le traité de Sèvres (1920), imposé par la Grande-Bretagne et les Alliés, avait prévu la création d'un Kurdistan indépendant. Peu après, les Occidentaux décidaient de miser plutôt sur le nouvel État turc (1923) dirigé par Mustafa Kemal Atatürk, le «Père des Turcs» (Türks). Le traité de Sèvres n'a donc jamais été respecté et il est devenu caduc lors du traité de Lausanne du 24 juillet 1923, qui accordait certaines protections aux minorités religieuses de Turquie.

Non seulement le traité de Lausanne de 1923 n'a jamais été respecté, mais le décret-loi du 3 mars 1924 a interdit l'enseignement en langue kurde dans toutes les écoles, de même que toutes les associations et publications kurdes. Depuis cette époque, tous les gouvernements turcs successifs ont nié l’existence des Kurdes.

* L'aviation turque a bombardé lundi plusieurs positions des rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans le nord de l'Irak, a rapporté la chaîne de télévision d'informations NTV. Les avions de combat, qui ont participé aux opérations ont visé des positions du PKK, une organisation armée kurde de Turquie, dans la zone de Zap-Khakurk, dans la région autonome kurde du nord de l'Irak.
Ce raid est intervenu au lendemain de la fin d'une visite en Turquie du président de la région irakienne autonome du Kurdistan, Massoud Barzani, qui s'est engagé auprès des autorités turques à déployer "tous les efforts" possibles pour empêcher les attaques des rebelles kurdes en Turquie depuis son territoire. L'armée n'avait pas diffusé de communiqué dans l'immédiat.

Romandie News, 7 juin 2010

* Envoyons une flottille de la paix ! La Turquie hors du Kurdistan !

* A l'ombre de l'islamisme radical, un autre islam est en train de voir le jour en Égypte, en Turquie, en Indonésie et l'ensemble du monde musulman : l'islam de marché. Tissé de compromis pragmatiques avec l'Occident, il s'alimente à la culture managériale, vante la réussite individuelle, prône la réalisation de soi, acclimate les interdits aux impératifs du marketing et de la consommation de masse, et instruit le procès de l'étatisme et des organisations militantes. Transformant les modes vestimentaires, musicales, audiovisuelles et les formes de la solidarité, ses agents (entrepreneurs religieux, prédicateurs télé, coachs spirituels...) ne renoncent pourtant en rien à la rigueur morale et fustigent la pluralisation des modes de vie.

Porté par les nouvelles bourgeoisies urbaines, leur idéal préfigure une " révolution conservatrice " comparable en bien des points à celle qui triomphe en Amérique. Loin de " l'islam éclairé " tant attendu, une convergence paradoxale s'affirme le long d'un " axe de la vertu " fondé sur la religion, la morale, les œuvres et le marché.

Lays a dit…

Encore du plomb dans l'aile de son accession à l'UE ?