mercredi 9 juin 2010

Les mauvais amis de la cause palestinienne, Ivan Rioufol

Texte repris du blog de l'auteur

La cause palestinienne a d'embarrassants avocats. Je ne parle pas seulement de ces "humanitaires" qui constituaient la "Flottille de la paix". A ce sujet, l'ex-juge anti-terroriste Jean-Louis Bruguière a révélé que la Fondation pour les droits de l'homme, les libertés et le secours humanitaire (IHH), l'ONG turque à la tête de l'armada, avait eu des liens "clairs et durables" avec le terrorisme et avait, selon lui, aidé al Qaida. Quant au Comité de bienfaisance et de secours aux palestiniens (CBSP), l'association française qui participait à l'opération, elle figure depuis 2003 sur une "liste d'entités terroristes" établie par le Département américain du Trésor, selon l'AFP. Autant d'indices qui permettent de douter des intentions du croissant rouge iranien qui a annoncé, ce lundi, vouloir envoyer à son tour trois bateaux "humanitaires" pour forcer le blocus de Gaza. Cette organisation ferait mieux de s'intéresser au sort du peuple iranien, en lutte contre l'islamo-fascisme.


Samedi, à Paris, je suis allé faire un tour à la manifestation pro-palestinienne (environ 5000 personnes). J'y ai retrouvé les fondamentalistes barbus, les femmes voilées et les jeunes portant des keffiehs et hurlant leur haine d'Israël, parmi d'autres slogans souvent repris en arabe. Mais l'extrême gauche pacifiste, tiers-mondiste et anticapitaliste, formant de solides contingents de sexagénaires, était cette fois particulièrement mobilisée, Jean-Luc Mélenchon, président du Parti de Gauche, en tête. Ce dernier ne savait-il pas où il mettait les pieds, en défilant auprès des islamistes ? Ce matin, sur RTL, il a expliqué avoir quitté le défilé après avoir été rejoint, dans son "carré laïc", par l'UOIF (union des organisations islamiques de France). Il dit vouloir "déconfessionnaliser" le conflit. Mais il est clair que prendre la défense du Hamas revient à cautionner ce mouvement religieux et totalitaire. Mélenchon serait-il naïf à ce point ?

Reste que la cause palestinienne ne souffre pas seulement de ces douteux humanitaires et de ces religieux illuminés. Elle suscite également, toujours au nom des bons sentiments, des attitudes de discrimination qui se rapprochent de l'antisémitisme. C'est ainsi que le réseau français Utopia, qui exploite des cinémas dans le sud-ouest, vient de décider de retirer de sa programmation le film israélien "A cinq heures de Paris", histoire d'amour entre un chauffeur de taxi et une professeur de musique. "Ce film est déprogrammé pour marquer notre désaccord profond avec les agissements de l'armée israélienne", explique la directrice d'Utopia, Anne-Marie Faucon. Le réalisateur de ce film n'est donc coupable de rien, sauf d'être juif israélien. Seul SOS Racisme a protesté contre cette décision, qui n'émeut visiblement personne...Ainsi font donc les mauvais amis de la cause palestinienne.

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