"La plupart des plaidoyers pro-israéliens ne sont pas très efficaces parce qu'ils sont arc-boutés sur des positions défensives plutôt que sur des attitudes offensives qui permettraient d'enfoncer les accusations des détracteurs Israël. Comme l'a justement observé Stephens, les partisans d'Israël doivent faire porter le débat sur les mauvais traitements que fait subir le monde arabe aux Palestiniens et ceux que les Palestiniens s’infligent les uns aux autres."
Sources: Jewish Chronicle (Change the narrative, par Melanie Phillips - traduction française Objectif-info.fr, via Association France-Israel)
Le week-end dernier, j'ai été l'une des intervenantes dans une importante conférence de CAMERA qui s'est tenue à Boston sur le thème : «Une guerre menée par d'autres moyens», la campagne mondiale de diabolisation et de délégitimation d'Israël. [War By Other Means: The Global Campaign to Delegitimize Israel, Boston University, 10-11/10/2010 - pour un bref compte-rendu de la conférence voir le blog Solomonia.]
CAMERA est l'acronyme de "Committee for Accuracy in Middle East Reporting in America", http://www.camera.org/ (Comité pour une information véridique sur le Moyen-Orient en Amérique). Le travail qu'il effectue en s'opposant aux attaques des médias contre Israël est d'une valeur considérable. Les mensonges et les distorsions de la réalité qui sont diffusés à propos d’Israël sont soumis à une analyse soigneuse, sereine et argumentée. Mais, malgré la grande valeur de ce travail, et malgré l'engagement indubitable de plus de 800 participants à la conférence, il me semble que de nombreux Juifs américains favorables à Israël, ainsi que leurs homologues de l'étranger, sont en train de passer à côté de l'essentiel.
Ce sentiment a été amplifié par les remarques de Bret Stephens, un autre intervenant de la conférence, éditorialiste du Wall Street Journal (et ancien rédacteur en chef du Jerusalem Post). Selon lui, la plupart des plaidoyers pro-israéliens ne sont pas très efficaces parce qu'ils sont arc-boutés sur des positions défensives plutôt que sur des attitudes offensives qui permettraient d'enfoncer les accusations des détracteurs Israël.
Ainsi, par exemple, ces amis d'Israël s'inquiètent en permanence de savoir si Bibi étendra le moratoire sur les constructions aux communautés juives des territoires disputés. Pour être plus pertinents ils devraient plutôt exiger de savoir ce que les Palestiniens sont prêts à offrir comme concession en échange. La réponse à cette question, a exposé Stephens, est de dire qu'ils mettront fin au terrorisme. Ainsi, leur grande concession est d'arrêter de tuer des Juifs. Ce qui illustre que si pour Israël la question à résoudre est celle du territoire, pour les Palestiniens c'est celle des massacres de masse.
Prenez vos adversaires à revers. Changez votre discours.
Au lieu d'accuser les Palestiniens et leurs soutiens occidentaux pour leur politique de rejet d'Israël – qui est la véritable raison de l'impasse actuelle au Moyen-Orient –, beaucoup de soi-disant amis d'Israël se positionnent sur le terrain choisi par leurs ennemis pour dissimuler leur véritable objectif qui consiste à éliminer ce pays.
Le terrain sur lequel les adversaires d'Israël placent le conflit est celui des frontières de deux Etats : Israël et la Palestine. Cette focalisation presque exclusive sur les implantations dans les territoires et sur la prétendue crispation d'Israël sur ce sujet, conduit à en faire le principal obstacle à la paix. Ceci est à l'évidence absurde. Le seul obstacle à la paix est le refus permanent et non dissimulé des Palestiniens d'accepter l'existence Israël comme État juif, et la poursuite sans relâche d'une guerre d'extermination contre lui. C’est pourquoi, quand une quantité imposante de territoires leur a été offerte en 2000, leur réponse a été de faire exploser des Israéliens les pizzerias et les bus israéliens ; c'est pourquoi, lorsque les habitants juifs des implantations ont été déracinés de Gaza, la réponse a été de tirer des milliers de roquettes ; et c'est pourquoi le "modéré" Mahmoud Abbas a dit que les Palestiniens ne reconnaîtraient jamais Israël en tant qu’État juif.
Bref, toute l’affaire des implantations et des territoires constitue une gigantesque diversion qui a été gobée par les accusateurs occidentaux d'Israël. Mais beaucoup de ceux qui, dans le camp pro-israélien, ont précisément la même préoccupation, ont la même obsession : Israël fait-il suffisamment de concessions sur les implantations ?
C'est ainsi qu'ils reprennent précisément à leur compte, sur un ton plus modéré et anxieux, le discours manipulateur et falsifié utilisé par les ennemis d'Israël pour masquer la véritable nature de ce conflit.
Comme l'a justement observé Stephens, les partisans d'Israël doivent faire porter le débat sur les mauvais traitements que fait subir le monde arabe aux Palestiniens et ceux que les Palestiniens s’infligent les uns aux autres.
Je voudrais aller plus loin. Je voudrais demander à ceux qui s’intitulent «progressistes» et dont l’obsession est de faire partir les habitants des implantations des territoires disputés, pourquoi ils proposent un programme d'épuration ethnique raciste visant à supprimer toute présence juive dans l’hypothétique État de Palestine, alors qu'Israël, dont la minorité arabe jouit de tous les droits de citoyenneté, est accusé d'apartheid.
Prenez vos adversaires à contre-pied. Changez votre discours…
© Mélanie Phillips*
* Mélanie Phillips, journaliste et essayiste britannique, pour The Jewish Chronicle.
Ce site est dédié aux millions d'Européens qui, malgré d'incessantes campagnes de désinformation, ne croient pas que les Juifs ne sont capables que du pire; ne dissimulent pas leur antisémitisme dans le langage de l'antisionisme; et savent qu'Israël représente ce qu'il y a de meilleur dans une démocratie.
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Et Moïse et Aharon vinrent devant Pharaon et lui dirent : " Ainsi parle D.ieu, le Dieu des Hébreux : Combien de temps refuseras-tu de t’abaisser devant Moi ? Laisse partir Mon peuple pour qu’ils Me servent ! " (Exode 10, 3)
Sans fléchir devant le dirigeant de la plus grande puissance mondiale, sans être intimidés par la redoutable force de l’Égypte pharaonique et l’apparente faiblesse de leur propre position, Moïse et Aharon ne se rabaissent pas, ne flagornent pas, ne mendient pas de faveurs. Ils n’essayent pas d’être « plus égyptiens que les Égyptiens » et d’impressionner Pharaon par leur maîtrise supérieure du langage ou leurs talents diplomatiques. Non ! Se tenant dans la cour du Pharaon, ils sont intensément et ostensiblement des Juifs, reconnaissables à leurs vêtements et leurs coutumes. Avec hardiesse et fierté, ils exigent les droits de leur peuple.
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