"J'hésite à qualifier ceci d'antisémitisme, mais je détecte chez certains à gauche un sentiment de soulagement du fait que pour eux c'est Israël qui représente aujourd'hui l'expression ultime de l'Etat oppresseur."
Texte repris du site du The Jewish Chronicle
Même le soutien le plus modéré à l'État juif pousse les gauchistes au bord de l’apoplexie.
"(...) Aucune question n'exacerbe autant les passions chez les gens de gauche que les souffrances provoquées par le conflit israélo-palestinien.
J'ai découvert à quel point ce sentiment était enraciné, au début de l'année, lorsque j'ai écrit mes impressions d’un voyage que j'avais fait en Israël à l'invitation du Bicom. J'ai essayé alors d'aborder la question de savoir pourquoi la gauche britannique avait cessé d'aimer Israël. Il est difficile de le croire aujourd'hui, mais il fut un temps où Israël représentait une grande cause libérale. En réalité, la raison est simple: avant que nous ayons découvert les Palestiniens, Israël représentait l'espoir que les valeurs des Lumières pouvaient triompher dans un monde empreint d'horreur et de cruauté. Un terme fut mis à cette histoire d’amour parce que les libéraux trouvaient intolérable l'oppression systématique que l'État d'Israël exerçait sur les Palestiniens.
Mais ça n’explique pas tout. Pourquoi ne défilons-nous pas dans les rues en signe de protestation contre les "crimes de guerre" commis par les Britanniques et les Américains en Afghanistan qui provoquent régulièrement la mort de civils ? Est-ce que les cinq millions de morts du conflit dans la République démocratique du Congo ne justifient pas une ou deux manifestations de masse ? Et qu'en est-il du Darfour, qui semble avoir disparu du champ de vision qui retient notre sympathie collective ?
Il y a une explication parfaitement innocente et qui fait passer l’attitude de la gauche libérale pour entièrement rationnelle. La non-résolution de la question palestinienne est une plaie béante dans le Moyen-Orient. En l'absence d'un règlement, la stabilité de l'ensemble de la région est menacée et les actions du gouvernement israëlien ne sont donc pas seulement perçues comme inhumaines, mais comme totalement irresponsables.
Même prise au premier degré, cette explication n'est pas recevable. Certes si les valeurs de la gauche ont un sens, nous ne devons pas être sélectifs dans le choix des peuples que nous défendons. Devons-nous manifester dans les rues seulement quand l'oppression a une portée stratégique internationale ?
Il y a, bien entendu, une autre explication à l'hostilité de la gauche envers Israël, que je n'ai pas besoin de rappeler aux lecteurs du The Jewish Chronicle. Il fut un temps où la souffrance des Juifs était considérée comme exceptionnelle, mais à présent leur capacité à infliger des souffrances est considérée également comme exceptionnelle.
J'hésite à qualifier ceci d'antisémitisme, mais je détecte chez certains à gauche un sentiment de soulagement du fait que pour eux c'est Israël qui représente aujourd'hui l'expression ultime de l'Etat oppresseur."
Martin Bright était éditorialiste politique au magazine de gauche New Statesman. Il écrit maintenant pour The Spectator.
Ce site est dédié aux millions d'Européens qui, malgré d'incessantes campagnes de désinformation, ne croient pas que les Juifs ne sont capables que du pire; ne dissimulent pas leur antisémitisme dans le langage de l'antisionisme; et savent qu'Israël représente ce qu'il y a de meilleur dans une démocratie.
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