mardi 24 février 2009

Médias: un certain style pour parler d'Israël (I), Helena Mota

"En matière de communication, les Palestiniens ont le dos beaucoup trop large, car le fait est que nous assistons ces dernières années à la diabolisation d’Israël avec le concours volontaire et enthousiaste de plusieurs organes de communication occidentaux qui se servent d'images et de nouvelles sans vérifier la fiabilité des sources."

"Ce mercredi, le jour même où j’écris cet article [8/1/2009], il s’avère qu’à nouveau une chaîne de télévision européenne, en l’occurrence France 2, a diffusé des images fausses dans un reportage sur l’offensive israélienne à Gaza. Une séquence montrait des enfants morts et une maison détruite en guise d'illustration des effets dramatiques causé par les bombardements de l’armée israélienne sur les civils palestiniens.
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Quelques heures après l’émission, on apprenait que seuls les cadavres et la maison n’étaient pas fictifs. Les personnes étaient effectivement mortes le 23 septembre 2005, et non le 5 janvier 2009 comme l’avait prétendu le journaliste de France 2. Elles n’étaient pas mortes non plus à l’occasion d’une attaque israélienne mais à la suite de l’explosion accidentelle d’un camion qui transportait des roquettes du Hamas à l’intérieur du camp de réfugiés de Jabalya. France 2 s’est défendue en arguant avoir été trompée par la propagande palestinienne.
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En matière de communication, les Palestiniens ont le dos beaucoup trop large, car le fait est que nous assistons ces dernières années à la diabolisation d’Israël avec le concours volontaire et enthousiaste de plusieurs organes de communication occidentaux qui se servent d'images et de nouvelles sans vérifier la fiabilité des sources. Dans certains cas, il s’agit même de faire la promotion d’images et de nouvelles fausses. Tel fut le cas lors de la mort de Mohamed Al Dura, l’enfant qui, en septembre 2000, selon un reportage de la même chaîne France 2, aurait été criblé de balles par les soldats israéliens à côté de son père. L’image de l’enfant essayant de se protéger sous du cadavre de son père [en réalité le père n'était pas mort] provoqua une émotion considérable et légitima la deuxième intifida.

Hélas, les mêmes journalistes qui se sont empressés de diffuser ces images ne se sont pas donné la peine de divulguer par après les conclusions des enquêtes qui mettaient en lumière une manipulation.

Un silence encore plus lourd s’est abattu sur les responsables de la mort de la famille de Huda Ghaliya, la petite-fille que le monde entier a vu pleurer sur les cadavres de toute sa famille décimée dans une plage de Gaza en 2006. Avec la même diligence, les journaux occidentaux promurent la nouvelle icône palestinienne. Lorsqu’il s’est avéré que la famille n’avait pas été victime d’une attaque israélienne, mais d’armes palestiniennes, les journaux oublièrent de le signaler.

Cette usine qui fabrique des martyres médiatiques destinés à la consommation de l’Occident nous mène invariablement à la constatation qu’il y a en Occident une espèce d’individus qu’il convient de qualifier d’" insurgés du canapé". A l’instar des spectateurs qui assistent aux matchs sportifs mais qui ne pratiquent que rarement un sport, ces "insurgés du canapé " ne prendront jamais une arme et ne commettront jamais le moindre attentat. Et ce pour la simple raison que, moralement, ils en sont incapables et parce que le monde occidental qu’ils vilipendent leur offre un cadre de vie enviable. Pour eux, Israël est devenu le "lieu idéologique" qui leur permet de considérer qu'ils gardent une cohérence idéoligique tout en jouissant de ce que la démocratie, qu’on appelait jadis la démocratie bourgeoise, a de meilleur à leur offrir. Il est clair qu’il y a quelques décennies d’autres peuples étaient également l’objet de leur solidarité. C’étaient les peuples vietnamien, cambodgien, celui qu’on appelait à l’époque "le peuple martyr de la Corée du Sud", angolais, mozambicain, rhodésien … c’est-à-dire tous les peuples dont les problèmes pouvaient être imputés aux pays du bloc occidental.
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Le jour où la faute ne pouvait plus être imputée ni aux Portugais, ni aux Nord-Américains, ni aux Anglais … ces peuples cessèrent d’inspirer de la piété et les activistes s’éclipsèrent. Les massacres au Rwanda, la faim au Zimbabwe, les épidémies au Congo et la corruption en Angola ont déserté le paradigme des nouvelles qui provoquent l’indignation pour endosser les oripeaux de la fatalité historique. C’est ainsi que lorsque les Palestiniens s’entre-tuent - par exemple quand le Hamas a massacré les membres du Fatah - c’est le mutisme.

Si Israël - c’est-à-dire un pays qui appartient à notre monde – ne peut pas être pointé du doigt, l’information est à peine rapportée dans les médias et soulève très peu d’indignation. C’est la raison pour laquelle nous n’entendons jamais parler de la situation des Palestiniens au Liban et en Egypte ou des dispositions que la Jordanie a prises pour contrôler les associations palestiniennes. (...)"
Traduction de la première partie d’un article de Helena Matos paru dans le quotidien portugais Público le 8 janvier 2009. Titre original: "Livro de estilo para referir Israel". Pour lire la deuxième partie, cliquer ici.
Source : Blasfémias
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Poster de Blue Star PR, The Jewish Ink Tank: "Of the 19 Middle Eastern and North African countries rated by Freedom House’s recent press freedom survey, only one, Israel, is rated Free. Israeli media, in both Hebrew and Arabic, can freely criticize the head of government without fear.In many surrounding Arab and Muslim states, journalists can be arrested and imprisoned, and media can be shut down for voicing opposition to government leaders and their policies."

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